Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.14

Le 18 janvier 2012 à 17:50  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui se permet de réécrire l'histoire pour mieux sortir le show d'une flagrante impasse narrative.
Par sephja

Critique : Hawaii Five-0 (2010) 2.14

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui se permet de réécrire l'histoire pour mieux sortir le show d'une flagrante impasse narrative.
Par sephja

Un show à la recherche d'un nouveau départ 

Un fourgon est attaqué en plein jour par des hommes armés qui abattent l'un des chauffeurs après avoir dérobé un paquet parmi le chargement. Le seul problème pour les enquêteurs du Five-O vient du manifeste, ne montrant pas le signe du moindre paquet manquant à l'intérieur du fourgon, comme si les assaillants n'avaient rien dérobés. Pendant ce temps, Steve poursuit Joe White, essayant ainsi en apprendre un peu plus sur Shellburne.

 

Résumé de la critique

Un épisode moyen que l'on peut décrire ainsi :

  •  une histoire de braquage qui a comme seul mérite de ne pas se prendre au sérieux 
  •  un épisode qui cumule tous les problèmes de la saison 
  •  un arc Shellburne achevé au bon moment 
  •  l'aube d'un nouveau départ 

 

 

Une intrigue qui s'amuse d'elle-même 

Autant ne pas aller par quatre chemins, cet épisode est assez calamiteux, mais il est un mal nécessaire dans une saison qui ne parvenait plus à progresser dans sa mythologie autour de Joe White. Le crime du jour va partir d'un meurtre dans un fourgon pour offrir une enquête pas vraiment sérieuse, malgré le retour de Sang Min pour offrir les vilains à Mc Garrett sur un plateau. Les acteurs sont clairement en roue libre, à tel point que l'intrigue peine à être crédible, avec une équipe qui va être assez peu mise à profit. 

Tout est horriblement confus et jamais le scénario ne va venir apporter la moindre clarification sur cette histoire de paquet mystérieux qui bascule dans le jeu de piste ridicule. La scène d'action à mi-épisode ressemble à un vulgaire ball trap et la cascade du jour de AOL est particulièrement étrange, comme si les habituels créatifs de l'équipe étaient partis en vacances. Sans être désastreux, cet épisode est particulièrement confus, loin des standards de la série, avec comme seule qualité quelques scènes intéressantes grâce à des personnages toujours aussi attachants. 

La séquence où Danny tente d'attraper le bébé, le lien entre la filature de Joe et l'affaire du jour, la négociation entre Sang Min et l'agent Weston, voilà bien les seules scènes à retenir de cet épisode étrange qui justifie péniblement la moyenne. Au final, la force de ma sympathie pour les personnages m'aura fait tenir jusqu'au bout, ainsi que la découverte du secret concernant Shellburne qui va s'avérer être un sacré pétard foireux. 

 

La définition du mal nécessaire

En un épisode, Five-O aura réuni artificiellement toutes les storylines en souffrance de la saison, avec comme objectif très clair de mettre fin à certaines d'entre elles. On commence par l'histoire de Danny avec son ex-femme qui revient à Hawaii pour accoucher, esquivant ainsi toute discussion concernant la fin de la saison un. L'ensemble reste touchant, Scott Caan ayant un talent particulier pour attirer la sympathie, mais le retour de Grace est vraiment trop tiré par les cheveux, preuve que les auteurs n'ont pas su gérer l'après final de la saison un. 

La seconde intrigue en souffrance concerne les Yakuzas et là, cela va relever du grand art avec un revirement de Joe particulièrement étrange, s'étonnant que ceux-ci cherchent à l'abattre par des moyens extrêmes. Après avoir tué leur chef aux yeux du fils Noshimuri, une telle réaction semble pourtant assez prévisible, faisant du Commandant  White soit un être très optimiste, soit un homme passablement naïf. Un coup de fil vague plus tard, l'intrigue revient à zéro, superbe tour de passe-passe qui doit beaucoup au jeu des comédiens, les seuls à parvenir presque à vendre ce revirement assez incohérent. 

Il ne restait que l'affaire Shellburne et sur ce point, je dois reconnaître que mon sentiment est mitigé sur ce qui s'avère être la révélation la plus foireuse qui soit. En effet, si la dernière scène donne l'impression d'une équipe de scénaristes qui baissent les bras, elle possède le mérite de nous épargner des prolongations pénibles pour masquer un secret sans grand intérêt. En un épisode passable, reposant sur la bonne alchimie entre les comédiens et quelques idées ingénieuses, H5O a fait disparaître tout ce qui n'allait pas dans la série. Pénible peut-être, mais efficace sans le moindre doute.

 

 

Savoir amputer avant la gangrène

En fait, malgré ces grosses ficelles et son scénario très peu crédible, H5O fait preuve de bon sens en expulsant en une fois toutes les mauvaises idées et en cherchant une nouvelle orientation pour les améliorer. Sans s'autodétruire, le show se débarrasse d'un pan de l'intrigue qui ne fonctionnait pas bien pour mieux se reconcentrer sur Wo Fat, donnant une bonne raison à son intérêt pour Shellburne. Ainsi, la série nous épargne une mise en place longue et poussive pour tirer quelque chose de positif d'une idée arrivée au point mort.

L'occasion de s'apercevoir que le temps n'est plus dans les séries actuelles au grand complot, aux mythologies fastes et feuilletonnantes, mais à un retour au source, à savoir ici la relation entre Steve et son père. La première scène creuse quelque chose d'intéressant, inscrivant Joe comme un membre de la famille de Mc Garrett, un personnage de confiance. C'est ce qu'il va devoir redevenir et la révélation médiocre sur Shellburne va permettre de recréer le lien entre ces deux hommes, relation qui n'aurait jamais dû se briser, une faute indéniable commise par l'équipe créative.

Les mauvaises idées sont comme une gangrène, elles finissent toujours par faire pourrir le membre infecté avant de tuer le corps, comme un poison dont on ne peut se défaire. Un final qui coupe ce pan de l'intrigue, délestant la série d'une histoire trop prétentieuse qui n'aboutissait finalement à rien, hormis détourner Mc Garrett de son travail au quotidien. Maintenant que la blessure est guérie, Five-O commence un nouveau départ, sacrifiant un épisode pour le bien d'une saison.

 

Un nouveau départ 

Après deux épisodes légèrement décevants, plombés par un arc Joe White clairement moins prometteur que prévu, les auteurs de H5O font le choix qui s'imposent en coupant court à cet arc raté. Ils en profitent pour relancer l'intrigue de Wo Fat, lequel avait lentement disparu depuis la mort de l'agent Kaye, entrainant une baisse de régime de la saison. Un mal pour un bien, preuve que les scénaristes savent faire la différence entre l'ambition et la prétention en remettant ici clairement en question leurs choix dans l'évolution du show depuis quelques épisodes. 

Au final, un épisode très moyen qui vient achever un arc sur Shellburne raté par le biais d'une intrigue simple et auto parodique qui recèle malgré tout quelques bonnes idées. Je garderais personnellement la rencontre entre l'agent Weston et Sang Ming et cette scène étonnante où Scott Caan tente de prendre l'enfant dans ses bras. Deux preuves que malgré la médiocrité de ce scénario, les personnages de H5O possèdent toujours en eux une richesse particulièrement grande qui justifie de pardonner à la série les errements de cette affaire Shellburne. 

 

J'aime : 

  •  Scott Caan toujours aussi touchant 
  •  l'agent Weston lorsqu'elle ne se laisse pas déstabiliser par Sang Min

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue terriblement confuse 
  •  la conclusion que Shellburne était un coup de bluff 
  •  les acteurs en roue libre par instants 
  •  une réalisation moins maîtrisée que d'habitude 

 

Note : 10 / 20 

Un épisode très faible, dans la lignée du précédent, mais qui a le courage de couper à une évolution de la saison dans le mauvais sens. En achevant prématurément l'arc sur Joe White, les scénaristes font le bon choix, laissant pas mal d'espoir pour la suite de la saison.

L'auteur

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