Bon baisers du New Jersey
Le cadavre du US Marshall Dave Collins est retrouvé dans un avion à destination de Hawaii et le criminel qui voyageait avec lui, un dénommé Painter, a disparu. Cette victime va s'avérer être un ancien ami de Danny du temps où il travaillait dans le New-Jersey avec qui il avait gardé des liens assez fort. Le Five-O se lance alors sur les traces du fugitif qui a pu compter sur le soutien d'un mystérieux associé, un dénommé Mc Guire pour s'enfuir.
Résumé de la critique
Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi :
- une construction classique et efficace
- une seconde partie beaucoup moins concluante
- un duo de comédiens qui tient l'épisode sur les épaules
- un épisode de la saison un
Relancer la machine
La saison de H5O nous avait laissé avec un épisode en demi-teinte, légèrement décevant par son incapacité à tirer profit d'un Joe White désormais hors-jeu. L'intrigue va se concentrer cette semaine sur Danny, l'inspecteur Williams héritant du rôle principal avant la rencontre père-fils du comédien la semaine prochaine. L'occasion pour les auteurs de réutiliser sa famille, mais surtout un passé au New-Jersey pas encore vraiment exploité, la victime de jour s'avérant être un ami du temps où il vivait loin de Hawaii.
La première partie va se concentrer sur le fugitif, tirant bien partie de chacun des membres du Five-O, donnant un récit énergique et efficace. Surtout que l'inspecteur Williams montre une vraie implication dans l'affaire, volant la vedette à un Steve en recul durant le premier acte. Evidemment, le fugitif va s'avérer être une fausse piste, fuyard opportuniste alors que son associé mystérieux va se révéler être un suspect beaucoup plus inquiétant, visant personnellement Danny pour des raisons en relation avec le temps où il vivait encore avec Rachel et Grace.
Entre quelques intervalles comiques amusants du duo Lorie-Steve, l'intrigue propose un démarrage plaisant malgré une scène de crime un peu trop théâtrale. Malheureusement, la suite va être beaucoup moins inspirée à cause des nombreuses lacunes d'un scénario maladroit et moyennement crédible. Une évolution regrettable tant le démarrage laissait espérer un divertissement de bonne facture, avant que des mauvais choix lui fassent perdre toute crédibilité.
Simon said ...
Le suspect du jour en a après Danny et va évidemment s'en prendre à Grace, poussant l'inspecteur Williams a accomplir ces moindres volontés. L'idée peut paraître séduisante en apparence, surtout grâce à la qualité des comédiens (j'y reviendrais plus tard) et le kidnapping de Grace installe une vraie tension qui permet de masquer les incohérences du scénario. Beaucoup de choses clochent surtout dans la relation entre le meurtre de Collins et l'intrigue principale, les scénaristes peinant à donner du liant à toute cette histoire.
L'inspecteur Williams va s'efforcer d'obéir aux ordres de cet inconnu qui va vite révéler son identité, les auteurs ne pouvant s'appuyer sur rien de connu, contraint de nous présenter le suspect lors des intervalles entre les scènes d'action. Une coupure dans le rythme de progression du show regrettable, surtout qu'au lieu de faire simple et efficace, les scénaristes nous abreuvent de détails inutiles comme cette scène de témoignage au tribunal qui sonne faux à cause d'une mise en scène bâclée et discutable. Mais pire que tout, c'est le plan du méchant du jour qui va s'avérer pathétique, avec des menaces répétées qui vont vite perdre toute crédibilité.
La scène finale est très confuse, les auteurs cherchant clairement un moyen de conclure cette histoire partie dans la mauvaise direction. Difficile de comprendre le vrai but de Rick Peterson, surtout que l'intrigue manque de liant et peine à convaincre, jusqu'à un final prévisible et sans inspiration. Heureusement, l'épisode va pouvoir se reposer sur un duo de comédiens remarquables qui vont par la force de leur conviction, fournir un divertissement minimum.
La force de conviction
Si l'intrigue du jour n'est pas enthousiasmante, elle dispose d'un duo de comédiens remarquable qui va tenir tout l'épisode sur leurs épaules et donner au final un divertissement correct et plaisant. D'abord, Scott Caan, toujours aussi humain et sympathique, avec une expressivité remarquable qui permet d'apporter une vraie intensité à cette histoire de kidnapping. Acteur possédant une vraie fragilité et une capacité à extérioriser ses émotions avec crédibilité et intensité, il trouve dans son ennemi du jour le complément idéal pour s'exprimer pleinement.
A l'opposé, Peter Greene est un acteur beaucoup plus froid et impassible, affichant un masque naturel à la différence du style plus emphatique de Scott Caan. Impeccable dans ce rôle pas vraiment bien écrit, il donne un charisme à ce méchant d'un jour, même si les hésitations du scénario nuisent clairement à l'interprétation. Malgré tout, il nous permet de croire à cette histoire ce qui était très loin d'être acquis, vu le manque de conviction d'une écriture qui finit par se reposer essentiellement sur la qualité des interprètes.
Un beau duo qui est le point positif de cet épisode et donne au final un ensemble correct et plaisant, pour peu qu'on fasse l'impasse sur les grosses incohérences scénaristiques et quelques répliques peu inspirées. Un épisode de reprise pas vraiment convaincant, mais qui confirme une nouvelle fois la force de ses personnages, à l'heure où les auteurs connaissent une petite crise d'inspiration.
Un épisode de la saison un
Si l'ensemble n'est pas déplaisant, une évidence saute aux yeux : cet épisode est clairement un épisode de la première saison, avec le rajout de quelques scènes entre Lori et Steve pour faire illusion. L'intrigue familiale de Danny ne tient pas compte du final de la saison un, la mythologie autour de Wo Fat est peu exploitée, offrant l'impression d'un épisode arrivé trop tard sur nos écrans. Difficile en tout cas d'être circonspect devant le manque d'enthousiasme d'une série qui traverse une baisse de régime flagrante, après un début de saison inspiré.
En conclusion, un épisode moyen malgré la qualité du duo Scott Caan - Peter Greene totalement convaincant en frère ennemi. Peu inspiré, le scénario manque de liant et peine à convaincre, offrant un final tiré par les cheveux à la conclusion difficilement compréhensible. Difficile aussi de ne pas voir dans cet épisode la preuve d'un manque d'inspiration de la part de scénaristes qui commencent à enchaîner les épisodes moyens, sauvés par une galerie de personnages attachants.
J'aime :
- la confrontation Scott Caan - Peter Greene
- la première partie plaisante
- les scènes entre Lorie et Steve
Je n'aime pas :
- le manque de connexion entre le pitch de départ et la suite de l'enquête
- les incohérences du scénario
- le final tiré par les cheveux
- certaines répliques peu inspirées
Note : 11 / 20
Sans être totalement mauvais grâce à une confrontation réussie entre Scott Caan et Peter Greene, l'épisode peine à convaincre à cause d'un scénario peu inspiré et de quelques incohérences. Un nouvel épisode légèrement décevant qui aurait eu pleinement sa place dans la saison un, ne tirant profit d'aucun des éléments mis en place dans la saison deux.