Lors de la diffusion de son pilote, Hell On Wheels m'avait convaincu et me semblait potentiellement très prometteur. Malheureusement, depuis le deuxième épisode, force est de constater que mes attentes face au nouveau western d'AMC étaient un peu trop élevées et que la série n'atteint pas le chef d'oeuvre annoncé. Ce quatrième épisode est loin d'être mauvais, mais il est à présent difficile d'y voir autre chose qu'un bon divertissement (et même pas très bon pour certains). Cependant, si l'on regarde la série avec l'oeil adéquat, certains éléments y restent efficaces et plutôt intéressants.
Des personnages encore trop manichéens
Le matin, on a tous une tête de Cullen
Le problème avec Hell On Wheels, c'est qu'il est très facile de distinguer les «gentils» des «méchants», et qu'il est fort probable qu'à peu de choses près ce statut ne change pas par la suite. Ainsi, Cullen tue des gens, mais c'est parce que sa femme a été violée, torturée, brulée vive et que sais-je encore, était un propriétare d'esclaves, mais il les traitait bien, et est alcoolique, mais c'est parce qu'il est torturé, sans compter sur le fait qu'il sauve les demoiselles et refuse les services d'une prostituée. Ah oui, et grâce à la séquence de pré-générique sans aucun intérêt (si ce n'est nous rappeler que sa quête de vengeance est toujours d'actualité), on apprend aussi qu'il est gentil avec les animaux. Bon, quand même, dans cet épisode il se laisse corrompre par le Suédois, seul élément un peu plus contrasté. Malgré ce qu'on veut nous faire croire, ce personnage a donc trop peu de faiblesses pour qu'on s'y attache réellement, même si les scènes de contemplation de son tissu font parfois effet.
Quant aux autres personnages, la représentation des indiens est contrastée mais bien trop clichée dans des stérétotypes opposés : les indiens sont sauvages ou alors (un seul) chrétien, poli et courtois. En ce qui concerne les noirs travaillants sur le chemin de fer, à part celui qui pousse son coup de gueule dans l'épisode précédent, seul le personnage joué par Common a des lignes de dialogues, et c'est bien sûr pour montrer qu'il a un grand coeur avec les prostituées ou qu'il n'est pas content (ce qui est en normal en même temps mais bon). Seul une réplique après une tirade de Cullen arrive à faire mouche et lui cloue d'ailleurs le bec sévère.
Mrs Bell, à part le fait qu'elle soit plutôt mignonne, est un personnage pour l'instant inintéressant et n'a d'intérêt que dans les scènes avec Durant, qui reste pour ma part le personnage le plus intéressant de la série. En effet, malgré le fait qu'il soit servi par un jeu d'acteur assez outrancier, il reste un personnage difficile à cerner (enfin par rapport aux autres en tout cas) et à peu près le seul à faire encore le lien avec le cadre de l'action, qui pouvait pourtant s'annoncer passionnant avec le bon traitement.
Cependant, une séquence musicale en plein milieu de l'épisode est quant à elle très réussie : la recette est classique avec une belle musique et un montage silencieux sur tous les personnages principaux, mais le résultat permet de dégager une certaine émotion bienvenue dans la série.
Des intrigues inégales ancrées dans un univers sous-exploité
Malheureusement, après quatre épisodes, il est clair que l'univers dans lequel prend place Hell On Wheels est encore trop peu exploité, et les intrigues des divers personnages sont généralement peu ambitieuses bien que parfois efficaces.
Ainsi, les scénaristes semblent vouloir traiter la quête de vengeance de Cullen sur une saison entière, et trainent de ce fait l'intrigue en longueur, surtout qu'il ne lui reste plus qu'un seul meurtrier a tuer. Et bien sûr on en est qu'au tiers de la saison. Du coup, cette quête n'est presque pas mentionnée dans l'épisode, et on se demande presque ce qu'il fout à Hell On Wheels, ce Cullen. Heureusement, sa corruption par le Suédois et l'explosion à la fin de l'épisode viennent relancer l'intrigue et devrait dans la suite donner des confrontations intéressantes.
Autre élément décevant, l'intrigue des deux frères et surtout leur métier aurait également pu donner quelque chose d'intéressant dans son rapport avec la découverte d'une sorte de pré-cinéma, mais non, à la place ils se font de l'argent en faisant un trou là où les prostituées se changent. Passionnant.
Reste l'intrigue des cartes du Pacific Railroad concernant Mrs Bell et Durant, dont je ne comprends pas trop le potentiel dramatique pour le moment, mais dont je sais que c'est censé être LE gros truc. Et puis bon, c'est la seule intrigue en rapport avec la construction du chemin de fer et ce que cela implique donc on va pas s'en plaindre non plus.
Malgré tout, ces intrigues parfois pas très passionnantes se déroulent dans des décors et une photographie toujours aussi impeccable, rien à dire là-dessus, mais bon on voit bien avec The Walking Dead que ça ne suffit pas pour en faire une bonne série.
Finalement, cet épisode reste correct et se suit tout de même avec plaisir en continuant les intrigues pas toutes intéressantes amorcées dans les épisodes précédent, malgré un un cadre toujours aussi intéressant mais trop peu exploité. L'ennui commence néanmoins à me guetter, mais heureusement la fin de l'épisode présente du potentiel.
J'ai aimé :
- la séquence musicale
- la fin de l'épisode
- Durant
Je n'ai pas aimé :
- le côté manichéen de la plupart des personnages
- le manque d'intérêt dans le traitement de la plupart des intrigues
- un univers et un contexte encore trop peu exploité
Ma note : 12/20, parce que ça reste quand même mieux que pas mal de séries (pour l'instant).