Une continuité avec l'épisode pilote
Le premier épisode de House Of Lies, la nouvelle série déjantée de Showtime, nous présentait la vie de Marty Kaan, consultant de grandes entreprises accompagné d'un équipe de trois personnes, par une mise en scène très meta et un ton assez cynique sur le monde financier. L'épisode était très plaisant à regarder, mais les personnages secondaires étaient presque invisibles et ont avait du mal à cerner où la série voulait nous emmener. Malheureusement, ce n'est pas cet épisode qui changera la donne.
On ne change pas une équipe qui gagne, et ce deuxième épisode reprend donc les éléments du pilote qui en faisait une série agréable à suivre et assez originale. Ainsi, en plus de reproduire les fameux arrêts sur image, House Of Lies introduit le procédé de la voix off (bien sûr celle de Marty) pour créer un décalage entre ce qu'il pense et ce qu'il dit, comme le suggère à l'évidence le titre même de la série. Le problème, c'est que le plus souvent cela concerne l'argot du métier ou des éléments techniques, et ce n'est pas ce qui nous intéresse.
Des défauts toujours présents et d'autres qui s'ajoutent
Les apartés de Marty manquent souvent de cynisme, qui d'ailleurs a en grande partie disparu de la série. Ce n'est bien sûr que le deuxième épisode et la série a encore le temps de trouver son ton. Mais il est dommage de constater que la structure "un épisode = un client" semble avoir été adoptée pour de bon. D'autant que l'affaire de l'épisode était peu passionnante, se résumant davantage a une affaire de sexe sans vraiment critiquer le monde financier. Passé l'accroche du pilote, la série traite ainsi de sujets plus futiles, et donc moins polémiques.
Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais pour cela il faudrait que les blagues soient vraiment drôles, les scènes de sexe exploitées et les personnages travaillés. Or, si cela reste assez amusant en ce qui concerne les scènes de sexe grâce notamment au duo Marty/son ex-femme (la blague sur «Armsterdam» m'a fait sourire), ce n'est pas le cas pour le reste. En effet, mis à part Jannie et Marty où l'on apprend pendant les deux dernières minutes de l'épisode que Marty tient à elle au-delà de son harcèlement constant, les deux autres membres de l'équipe font presque office de figuration, se limitant à une ou deux blagues pas drôles souvent sexuelles, comme par exemple ses piques qui décochent rarement le sourire ou la scène de "drague" peu intéressante. C'est d'ailleurs bien dommage pour Ben Schwartz, dont le potentiel est réellement inexploité pour le moment.
Malgré tout, on ne s'ennuie pas, les dialogues fusent à toute vitesse (Marty parlant tour à tour au spectateur et à ses clients/coéquipiers), et le montage parfois ultra-rapide permet de rythmer le récit efficacement. D'ailleurs, la bande-son majoritairement hip-hop témoigne la volonté de donner une atmosphère "branchée" à la série.
Finalement, ce deuxième épisode tire la série vers le bas. Il confirme ses défauts et manque de quelques qualités présentes dans le pilot, d'autant plus visibles une fois l'effet de surprise passé. Le pari était donc risqué, et pour l'instant, même si la série se suit tranquillement, il n'est globalement pas tenu.
J'ai aimé :
- toujours les effets de mise en scène
- quelques scènes amusantes
- Don Cheadle et Kristen Bell (pas pour les mêmes raisons)
Je n'ai pas aimé :
- les personnages secondaires très peu développés et rarement drôles
- le manque de cynisme
- la structure épisode indépendant
Ma note : 12/20.