Pitch divorce
L'agent Lim Lowell, coéquipier du mari de Jessica King, a été filmé en train de passer à tabac Cameron Bell, un suspect dans le meurtre accidentel de Scott Flannigan, abattu de deux balles devant sa fille. Jessica King est chargée de l'enquête sur l'homicide, mais va vite se retrouver confrontée à un mari récalcitrant et à des dissimulations flagrantes de preuve. Elle comprend alors que la résolution de cette enquête va l'obliger à révéler des secrets qui risquent de lui couter cher.
Un épisode très prévisible
Démarrant de manière intrigante, cet épisode va rapidement patauger, peinant à se développer sur l'intégralité des quarante minutes. La faute à un scénario qui refuse de déléguer, hormis lors d'une unique scène assez étonnante sur laquelle je reviendrai plus tard. Centré sur Jessica King, le scénario s'avère vite prévisible, reprenant le coup classique du flic qui refuse de balancer son partenaire au détriment de sa propre conscience. Son acharnement va finir de griller Danny aux yeux des spectateurs et provoquer son départ précipité de la série.
L'enquête distille quand même une tension assez bien gérée, mais ne s'appuie que trop rarement sur Spears, Collier ou MK pour redonner un peu de punch à l'épisode. L'héroïne est même obligée de venir avoiner son équipe qui se tourne simplement les pouces, engendrant l'une des scènes les plus pathétiques de l'année. Incapable de retrouver la bonne dynamique de l'épisode précédent, King s'enlise lentement, jusqu'à cette scène de reconstitution qui va venir à la rescousse d'une histoire en plein naufrage.
King peine toujours autant à trouver la dynamique idéale, et commence à éliminer les différents éléments insuffisamment porteur pour l'avenir du show. Je dois avouer que la perspective d'un couple Spears-King ne m'enchante guère, car il est trop prématuré pour être réellement crédible. Toujours en rodage, la série retrouve son dynamisme dès que l'héroïne fait appel à son équipe pour débloquer la situation.
Une scène où la série se réveille enfin
Alors que King tend vers son ultime épisode, il serait normal de se questionner sur mon intérêt envers un show que je ne cesse de critiquer. Inégale dans l'écriture, mal construite, pas assez originale, la série semble n'avoir rien pour elle, juste une série policière de plus dans un univers télévisuel qui en regorge. Pourtant ce show, au delà de tous ses défauts, est capable de produire des séquences particulièrement réussies le temps d'une reconstitution esthétiquement intéressante.
Jouant pour une fois collectif, King va le temps d'un instant utiliser tout le potentiel des membres de son équipe, proposant un coup de théâtre d'une grande crédibilité. Ce genre de construction s'avère plus efficace qu'une pile de dialogues et montre combien la série s'améliore en faisant confiance à ses personnages secondaires. La dynamique naturelle du show se met alors en place et il s'avère être particulièrement plaisant, éclairant la situation par la révélation d'anomalie cohérente et crédible.
Pourquoi regarder King, alors que je ne cesse de dire combien ce show manque d'originalité à mes yeux ? Tout simplement car il est capable de produire dans ses meilleurs moments des instants de comédie ou de drame particulièrement convaincants.
La fragilité d'un couple
Assez inutile jusque-là, le mari de Jessica va enfin occuper une place importante dans l'intrigue, lui et son partenaire cachant des évènements à l'enquêtrice en chef. En première ligne, King va devoir mettre la pression sur Danny, provoquant l'apparition de fêlures dans son couple que les scénaristes avaient pris soin de révéler petit à petit. Mais la rupture est plus profonde, les auteurs préférant se débarrasser d'un personnage dont la présence devenait de moins en moins nécessaire au show.
Mais plus que du couple virtuel, je tiens à parler de la fragilité du duo au sein de la série tant l'alchimie réussie entre deux personnages semblent relever du même miracle que dans la vie réelle. Le vrai problème du duo King-Sless est qu'à part leur travail, rien ne les rapproche vraiment, les auteurs ne parvenant pas à créer la moindre connexion entre les deux comédiens. Cette connexion impossible provient du fait que le spectateur ne peut pas croire à un couple s'il n'a pas été témoin des toutes les étapes de sa construction.
La vie privée de King est fréquemment présentée comme un vrai bazar, mais rien ne vient à aucun moment concorder ces faits. A l'opposé, le duo King-Spears fonctionne bien mieux, leur rapprochement correspondant à une suite d'évènements et à un historique dont nous avons été témoins. Le couple en série télé se doit d'être plus que la réunion de deux solitudes, il a l'ordre de posséder cette magie si mystérieuse et difficile à capter, comme ici pour Jessica et Danny.
J'aime :
- une intrigue tendue et efficace
- une équipe qui fonctionne bien ensemble ...
Je n'aime pas :
- ... mais dans une seule scène au total
- très prévisible
- une fin comme un aveu d'impuissance des scénaristes
Note : 11 / 20
Un épisode décevant, beaucoup trop prévisible pour pouvoir vraiment intéresser et cela malgré une équipe autour de King toujours aussi agréable. Décevant, surtout pour un avant-dernier épisode, l'intrigue ne lançant aucun piste en vue du final.