Critique : Leverage 4.02

Le 09 juillet 2011 à 12:00  |  ~ 6 minutes de lecture
Ambiance polar du début du vingtième siècle pour l'équipe de Leverage confrontée à un "whodunit" classique dont l'enjeu est simplement d'innocenter Nathan Ford. Au programme, Ford dans la tourmente, Elliot au four et au moulin et Parker en Nancy Drew.
Par sephja

Critique : Leverage 4.02

~ 6 minutes de lecture
Ambiance polar du début du vingtième siècle pour l'équipe de Leverage confrontée à un "whodunit" classique dont l'enjeu est simplement d'innocenter Nathan Ford. Au programme, Ford dans la tourmente, Elliot au four et au moulin et Parker en Nancy Drew.
Par sephja

Pitch aime les "who dunnit ?" 

Morris Beck, un riche entrepreneur, est un spécialiste de la construction de mauvaise qualité, utilisant des matériaux bradés pour rogner sur les marges, causant de multiples accidents. Chaque année, il organise chez lui une petite fête thématique dont le but réel est de ridiculiser chacun de ces concurrents, avec au programme un jeu de rôle sur le thème du détective. Pour Ford et son équipe, l'occasion est idéale pour voler les preuves de ses forfaits, si la proie ne se faisait pas brutalement assassiner devant sa propre fille et une dizaine de témoins qui accusent Nathan.

 

 

Le polar vu comme un divertissement 

Adepte depuis toujours de la fausse identité et des références aux romans à twist du début du vingtième siècle, Leverage propose un divertissement assez agréable baignant dans une ambiance inspirée d'une littérature populaire dans l'esprit du show. Pourtant, ce plan a priori infaillible va vite tourner à l'improvisation maladroite, certains éléments du scénario manquant cruellement de réalisme. Pas du grand Leverage mais la série peut compter sur Hardison, Parker et Elliott pour venir sauver Nate de sa situation fortement compromise. 

Pourtant, cette forme assez chaotique du scénario n'est pas un accident ou une preuve de laxisme, mais une volonté affirmée des auteurs de marquer la crise profonde que traverse Nathan. Cette touche de noirceur nuit beaucoup à l'ambiance générale au sein de l'équipe et du même coup au rythme de l'intrigue, beaucoup moins fluide qu'à l'accoutumée. Le récit garde quand même ses bonnes scènes typiques du show, Sophie se montrant particulièrement en verve, tandis que Parker s'amuse à disparaître à tout bout de champ. 

La résolution du crime s'avère plutôt bien pensée et le scénario profite du savoir faire de Geoffrey Thorne qui possède une certaine expérience du show, ayant déjà participé aux saisons précédentes. Mais le côté très improvisé et mal fichu du plan de Nate donne un démarrage plutôt poussif, Leverage ne parvenant encore à tirer encore profit de sa nouvelle tonalité plus sombre. Heureusement, le quatuor se montre bien meilleur que Ford, assurant facilement la part de divertissement d'un show en mutation, à la recherche d'un certain équilibre.

 

Un cerveau en pleine crise

Après avoir fait chuter un homme puissant comme Damian Moreaux, Nathan Ford commence à se sentir frustré de ne pouvoir agir que de façon locale, un méchant à la fois. Plus cynique, moins concentré, il place ses coéquipiers dans des situations de plus en plus périlleuses, les obligeant à sortir de leur rôle habituel. L'alcoolisme des premiers temps refait surface tandis que son idée d'aider les faibles contre les forts perd lentement tout son sens. La vérité est que Ford désire clairement détruire toute son oeuvre depuis son réveil dans le lit avec Sophie lors du final de l'année dernière. 

Incapable d'oublier le fiasco engendré par son précédent mariage et conscient du caractère particulier de Miss Devereaux, Ford cherche une échappatoire, un signe qui justifierait son départ et la dissolution du groupe, retrouvant ainsi une vie sans attaches. Seulement, Parker et Elliott ne partagent pas cette conception, faisant montre d'une vraie cohésion à tout moment, même lorsque les évènements semblent se liguer contre eux. La série tente d'évoluer, dressant pour le moment le portrait d'un cerveau en pleine crise, refusant de faire face à ses propres faiblesses. 

Pour le show, la prise de risques est grande, mais elle traduit la conscience de la part des auteurs d'une certaine lassitude par rapport à une écriture très formatée. L'absence d'enthousiasme de Nathan va contraindre les scénaristes à chercher de nouvelles motivations ou à placer le groupe dans des situations de plus en plus risquées, créant des enjeux supplémentaires au sein du récit.  

 

Un quatuor toujours aussi efficace 

Si Ford est en crise de vocation, le reste du groupe montre beaucoup plus d'enthousiasme à accomplir sa mission, la série faisant preuve d'un classicisme à tout épreuve de ce point de vue. Parker, assez en retrait jusqu'ici (ce qui n'est jamais bon pour la série), porte formidablement le costume de Nancy Drew qui lui va comme un gant. Placée en duo avec Hardison, elle confirme la vitalité de son duo avec Alec, obligé par sa présence à sortir de sa zone de confort. 

Elliott hérite encore une fois des meilleurs scènes, confirmant son importance par rapport à la mutation de Nathan, le voir jouer les détectives est clairement l'une des meilleurs scènes de l'épisode. Christian Kane est très à son avantage, seul à se mettre sur le chemin d'autodestruction de Nathan, tentant de protéger au mieux chacun des membres du groupe. Elliott sent que quelque chose ne va pas et qu'il devra faire un choix un jour ou l'autre, commençant à remettre en cause les ordres de Ford dès qu'il met la vie des autres en péril. 

Point fort du show, le quatuor de Leverage fournit le divertissement attendu, parvenant à masquer les lacunes d'un scénario plutôt bancal. Un épisode assez standard, où Nate confirme sa lente descente en dépression tandis que le reste de l'équipe essaie de tenir à flots ses plans de moins en moins maîtrisés. 

 

J'aime :

  •  un divertissement sympathique 
  •  la nouvelle condition de Nathan Ford  
  •  une direction artistique vraiment réussie 

 

Je n'aime pas : 

  •  une mise en place maladroite 
  •  Parker sous-employée 
  •  quelques incohérences dans la narration

 

Note : 12 / 20 

Un épisode assez classique au démarrage, mais qui se rattrape en plaçant Ford dans une situation plutôt périlleuse. Sur le fil du rasoir, le cerveau glisse lentement dans une certaine dépression, déséquilibrant la belle mécanique d'une série qui avait besoin de se renouveler. Dans un show encore en chantier, un bon divertissement, mais en dessous des standards habituels.

L'auteur

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