Critique : Leverage 4.07

Le 17 août 2011 à 07:30  |  ~ 6 minutes de lecture
Cette semaine, Leverage nous régale avec un épisode presque parfait, chargé en émotion sur le thème de la mort, donnant l'occasion de donner le premier rôle à Parker. Au programme, Hardison enterré vivant, Parker en héroïne romantique pour un épisode vraiment formidable.
Par sephja

Critique : Leverage 4.07

~ 6 minutes de lecture
Cette semaine, Leverage nous régale avec un épisode presque parfait, chargé en émotion sur le thème de la mort, donnant l'occasion de donner le premier rôle à Parker. Au programme, Hardison enterré vivant, Parker en héroïne romantique pour un épisode vraiment formidable.
Par sephja

Pitch Parker et Hardison 

Darlene Wickett est une directrice de pompes funèbres peu scrupuleuse spécialisée pour profiter de la faiblesse de mourants en stade terminal qu'elle arnaque en prenant leur argent sans pour autant fournir le service funéraire promis au défunt. Nate Ford va alors monter une arnaque pour révéler ces manoeuvres frauduleuses, mais va découvrir qu'en plus d'être une arnaqueuse, la jeune femme fournit de fausses identités à des trafiquants de drogues.

 

 

Sur la surface, du Leverage simple et efficace 

Après avoir beaucoup déçu cette saison, la série nous propose un épisode à la hauteur de mes attentes, superbement construit à partir d'un principe de départ assez classique. La première partie de l'intrigue est assez réjouissante, divertissement impeccable qui va s'avérer bien plus ambitieux que prévu grâce à un détail qui ne trompe jamais : la mise au premier plan de Parker. Dès que la jeune voleuse occupe le devant de la scène, Leverage a toujours su se sublimer et va le confirmer une fois de plus avec cet épisode remarquable et passionnant.

Le premier acte verse avant tout dans le registre de la comédie, offrant quelques séquences de comédie pure vraiment réussie, la mort y étant abordée avec légèreté et humour. L'irruption d'Elliott à l'enterrement de policier est une vraie trouvaille, retrouvant ce ton léger et tellement agréable du show qui avait tendance à s'évanouir. Nate et Sophie puis Parker poursuivent dans un registre léger, même si le comportement de Parker face à la mort indique l'orientation plus sombre et tragique que le scénario va prendre.

Un pur divertissement de haute volée, preuve que Leverage n'a pas perdu la main et que le show est encore capable de retrouver ses qualités premières, préparant le terrain pour un renversement à la force tragique indéniable. Jouant la carte de l'humour à l'excès, le show nous réserve un grand moment lors les scénaristes abattent enfin leur carte, créant un basculement narratif surprenant en se déplaçant dans les profondeurs. 

 

 

Sous la surface, un duo Parker - Hardison poignant pour un final intense

Certains vont s'enrager en pensant que je spolie, mais ce n'est pas le cas car l'information sur la situation d'Hardison dans son cercueil est donnée dès la première scène, les scénaristes prévenant de la nature tragique de l'épisode. Claustrophobe, Alec perd le contrôle et panique rapidement, Aldis Hodge offrant ici une de ses meilleures performances en homme au bord de la crise de nerfs. L'idée de nous bloquer avec lui dans le cercueil aurait donné une dimension supplémentaire à l'épisode, mais la volonté de rester dans le registre du divertissement pousse les scénaristes à nous offrir quelques bouffées de dioxygène qui ajoutent au suspense de l'ensemble. 

Perdu, perdant petit à petit ses nerfs, Hardison n'a plus qu'un seul moyen de tenir avant de perdre l'esprit définitivement : la voix de Parker. Le duo, sûrement le plus attachant de la série, prouve une nouvelle fois toute son efficacité en atteignant un niveau de qualité surprenant, Beth Riesgraf composant à merveille un personnage plus tragique et sensible. Elle va tenter, par son expérience des lieux confinés, de garder le contact avec Alec sans jamais verser dans le romantisme inutile, créant un lien d'une force surprenante avec lui. 

Par sa seule voix et par sa sincérité, Parker parvient à empêcher Hardison de sombrer et à ralentir le sentiment de panique qui le gagne. Et même si le final reste prévisible, c'est la puissance des sentiments de la voleuse qui vient briser la routine du show pour nous convaincre de l'importance de la menace. Une occasion de plus de rappeler combien la jeune femme a toujours su donner le ton d'une série qui gagne toujours à la mettre en avant. 

 

L'évolution de Parker partie 2 

Personnage important et complexe dans l'univers de Leverage, Parker est sans nul doute celui sur lequel je tenais le plus à écrire, soulignant dans la critique de l'épisode quatre combien son personnage avait connu en ce début de saison une évolution vers une vision du monde plus tragique. Ici, l'épisode prend acte de ce changement et adapte le scénario à son nouveau tempérament, offrant avec le thème de la mort la bonne occasion d'offrir un développement à ce personnage. L'identité du show reste toujours aussi dépendante de la jeune voleuse, personnage porté avec  talent par la formidable Beth Riesgraf. 

Réussir à atteindre les autres, à les toucher à l'aide de la voix et des mots, utiliser la bonne intonation pour donner du sens, voilà l'exercice qui va être imposé à Parker durant cet épisode. D'un naturel à la base introverti et peu expressif, elle continue d'évoluer vers une expression de plus en plus juste de ses sentiments, effort énorme pour celle qui n'avait jamais eu d'intimité avec qui que ce soit. Dire les mots et leur donner du sens par sa sincérité, voilà un nouveau niveau dans l'expressivité atteint par la jeune héroïne lors de cet épisode remarquable.

Scène après scène, épisode après épisode, Parker devient l'un des personnages les plus fascinants de l'univers des séries télévisées actuelles. Son passage d'une volonté d'action (saison 3) à la découverte de sa nature romantique obéit à une logique qui est celle de la fabrication d'une personnalité, alors que son comportement originel relevait presque d'une certaine forme d'autisme. Voir la construction d'un être unique à partir de ce qui fut à la base un personnage conceptuel, voilà l'un des principaux intérêts de Leverage au fur et à mesure des saisons.

Et quand une évolution aussi intelligente se mêle à un divertissement de cette qualité, le spectateur n'a plus qu'à se régaler devant cette belle réussite.

 

J'aime :

  •   le personnage de Parker en première ligne dans toute sa complexité 
  •  une dramatique poignante et captivante 
  •  une construction en deux actes très intéressante et dynamique 
  •  un mélange d'humour et de drame très efficace 

 

Je n'aime pas : 

  •  quelques maladresses dans le final qui donnent à l'ensemble un certain manque de crédibilité 

 

Note : 16 / 20 

Du divertissement réjouissant et intelligent, avec un récit très bien écrit et particulièrement dynamique grâce à un personnage de Parker parfaitement mis en avant. Du Leverage au top de sa forme, peut être même le meilleur épisode de l'histoire du show,  tout simplement. Enthousiasmant. 

L'auteur

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