Pitch arnaque et finance
Greg Sherman n'est pas un arnaqueur comme les autres, mais un voleur de classe mondiale spécialisé dans l'arnaque financière, recherché par le FBI pour plusieurs chefs d'accusations. Lorsque la proviseur d'une école, victime d'un banqueroute après avoir fait confiance à celui qui se fait appeler le Mako, se présente devant Nathan Ford pour demander ses services, celui-ci ne peut pas résister à l'envie de se confronter à un tel adversaire.
L'ours qui fait du moonwalk
Confronté à un arnaqueur professionnel, l'équipe de Leverage va trouver un ennemi à leur mesure, offrant l'occasion à la série de verser dans la surenchère, l'épisode finissant par trouver une certaine justesse comique. Après l'intense et superbe épisode précédent, le show revient à ses origines en montant l'arnaque la plus brillante qui soit : le "Moonwalking Bear". L'objectif est de générer assez de mouvements et d'actions pour créer une diversion tandis que le piège se met en place tranquillement, l'adversaire étant trop concentré à suivre les coups de théâtre d'une intrigue qui s'amuse à verser dans l'auto-parodie.
Si le démarrage est assez poussif, appuyant beaucoup sur le côté Robin des Bois des héros, le scénario trouve lentement le ton juste grâce à un méchant vraiment réussi qui va lentement déjouer tous les pièges de l'équipe. Chaque comédien fait son numéro à la perfection, jouant à exagérer certaines réactions pour venir appuyer le ton légèrement faux et invraisemblable de l'ensemble. Pour générer de la distraction, l'équipe propose des magouilles volontairement ratés qui ne prendront leur sens que lors d'un final surprenant et réjouissant.
Un épisode de Leverage très malin qui nous propose une arnaque d'envergure, avec un twist inspiré et particulièrement originale. Dressant un voile de fumée, les scénaristes s'amusent à jouer avec le spectateur pour mieux monter permettre à Nathan de monter un piège particulièrement bien pensé. Divertissement efficace et étonnamment drôle, la série fait preuve d'un vrai retour en forme, proposant coup sur coup deux épisodes qui renouent avec la meilleure veine du show.
Un épisode entre fiction et réalité
Essayant de produire le divertissement le plus efficace possible, Leverage joue avec ses propres habitudes, surtout que le Mako va s'amuser à mettre en évidence toutes les erreurs commises par l'équipe. Difficile de faire un tour de magie à un magicien, le vilain du jour mettant la lumière sur les nombreuses défaillances des illusions et des mensonges que l'équipe tente de créer. Le scénario appuie donc sur la différence entre le réalisme de la mise en place du piège et l'illusion pareille à du théâtre où le talent des comédiens permet de maintenir la vraisemblance de l'ensemble.
Le scénario parvient alors à fausser notre conception entre le réel et le fictif, surtout dans la séquence où Nathan Ford joue au metteur en scène devant un groupe de comédiens amateurs pour réussir à créer l'illusion parfaite. C'est en troublant la connexion entre réel et imaginaire que Nate Ford va tendre son piège, tout comme les scénaristes lors d'un retournement final assez surprenant. Les victimes deviennent les comédiens de leur propre vengeance, offrant l'occasion à l'équipe de donner un sens fort à leur action.
Un épisode sur l'illusion, l'équipe s'amusant à troubler les cartes jusqu'à un final surprenant et réjouissant qui ne nous prend pas pour des idiots. Comme un tour de magie à première vue raté, Leverage accumule les invraisemblances pour mieux donner du réalisme à son propos, phrase qui peut sembler insensée, mais qui prend tout son sens une fois l'épisode visionné.
La mythologie et ses déboires
Ce double épisode s'achève avec un retour à la mythologie de cette saison, abandonnée jusqu'ici par des auteurs pas vraiment inspirés. En effet, celle-ci va s'avérer étonnamment pauvre, offrant juste l'occasion de faire connaissance avec un personnage dont l'intérêt s'avère limité, les scénaristes essayant visiblement de clore cette page de la manière la plus rapide possible. Sans la moindre introduction, l'arrivée de ce nouveau personnage n'entraîne pas d'excitation particulière, témoignant de la faiblesse des épisodes précédents.
Ce double épisode(4.07 et 4.08) s'achève sur un sentiment assez positif, le premier épisode étant de loin le plus captivant des deux. Après un début de saison poussif et médiocre, Leverage semble avoir trouvé la solution à ses problèmes créatifs et nous fait plaisir avec ces deux divertissements très réussis et assez enthousiasmants. Une bonne nouvelle pour toute l'équipe de Nathan Ford, retrouvant le juste équilibre entre humour et action, surtout ici dans la scène où Parker se fait dérober son portable.
Un épisode qui s'amuse de ses propres routines, avec un retour inattendu et bienvenue de l'Agent Hagen, personnage récurrent toujours aussi amusant.
J'aime :
- les grosses ficelles de l'arnaque qui vont s'avérer judicieuse
- un bon divertissement, bourré d'humour
- un propos sur l'illusion et la mise en scène très intéressant
- le retour de l'Agent Hagen
- un final très malin et surprenant
Je n'aime pas :
- moins intense que le 4.07
- un début un peu poussif du à un concept compliqué à mettre en place
- un rythme pas suffisamment maîtrisé
Note : 13 / 20
Un divertissement réjouissant pour finir ce double épisode de Leverage qui aura suffit à me réconcilier avec la série, enfin dans une très grande forme. De Sophie en reine de chocolats à Elliott en baroudeur d'Amérique centrale, tout sonne volontairement faux pour un final surprenant et diablement malin. Très amusant.