Pour gagner, il faut savoir perdre
Sterling vient proposer à Nate un travail pour son équipe : voler un poids gardé dans un coffre-fort à Dubaï servant à calibrer des centrales pour produire de l'uranium enrichi. Ford va alors devoir s'infiltrer dans un tournoi d'échec pendant que le reste de l'équipe dérobe à Robert Livingston l'objet tenu dans un coffre-fort au sommet de la plus grande tour de la ville. Le seul problème est que le système de sécurité est totalement invisible et inviolable.
Résumé de la critique
Un épisode plutôt moyen malgré quelques bons passages que l'on peut décrire comme suit :
- un duo Hardison - Parker qui sauve la mise, offrant la meilleure scène de l'épisode
- un retour de Sterling mal introduit pour un épisode qui sonne faux
- un problème de réalisation qui nuit beaucoup à l'épisode
- un petit bilan maintenant que la mi-saison s'achève en attendant le retour pour le 27 novembre
Parker et Hardison en dernier recours
L'épisode de mi-saison étant particulièrement en dessous des standards de la série, je vais d'abord évoquer le point positif de l'épisode qui va être le même que celui de cette saison à savoir le duo Beth Riesgraf - Aldis Hodge. Totalement irrésistible lorsqu'ils sont associés ensemble, les deux comédiens vont amener un véritable enjeu dans cette histoire peu claire de masse critique. Pour franchir le système de sécurité inviolable, Parker doit s'alourdir, donc se ralentir chose qui l'empêche de jouer sur ses armes qui sont la vitesse et la mobilité.
La voleuse va alors se retrouver sans défense et totalement hors de sa zone de confort et seule la confiance qu'elle a envers Alec va lui permettre d'accepter de se retrouver totalement démunie. Toujours dans l'optique d'en faire une héroïne romantique, Leverage oblige Parker à montrer qu'elle peut avoir confiance, offrant ses meilleures scènes à l'épisode. A la fois drôle et touchant, les deux comédiens produisent une certaine alchimie qui rend particulièrement crédible leur relation. Malheureusement, le reste de l'épisode ne va pas se montrer aussi inspiré, la faute à un scénario étonnamment mal construit, surtout pour Leverage.
Le retour de Sterling
Pour marquer la mi-saison, les scénaristes ramènent une vieille connaissance de la série, l'ancien ami de Nate Ford : Sterling, toujours interprété par l'extraordinaire Mark Sheppard. Mais si l'arrivée d'un tel personnage est particulièrement excitante au premier abord, l'introduction de l'épisode va donner une impression étrange d'un mauvais rêve à cause d'une réalisation hachée et assez incohérente. Divertissement basique et plutôt sympathique, Leverage doit surtout sa réputation à des scripts très efficaces construit autour d'une rapidité et légèreté de narration qui n'existe pas ici.
Dès le commencement, l'intrigue va montrer des signes de faiblesses évidentes en cherchant à éviter au maximum les explications pour mieux nous vendre un twist final certes intéressant, mais cousu de fil blanc. Si, habituellement, les scénarios de Leverage fournissent plusieurs rebondissements efficaces, ici le script semble incapable de trouver le bon rythme, offrant un épisode plutôt linéaire. Heureusement, la qualité des costumes et le charme des comédiens va sauver l'épisode du désastre en nous offrant un travail sur la couleur et la lumière assez intéressant.
Mission Impossible 4, échec et Leverage
Pour ceux qui l'ignorent, le prochain Mission Impossible a beaucoup communiqué sur l'arrivée du héros à Dubaï, afin de tirer profit des tours gigantesques qui se dressent dans ce minuscule émirat. L'occasion pour Leverage de se poser en concurrent direct du film grand écran, la série n'ayant jamais cachée sa filiation avec Jim Phelps et sa bande. Si l'idée de choisir une destination exotique peut sembler plutôt bonne, elle va se heurter à un problème de taille, à savoir le manque de budget saisissant dans cet épisode qui va faire usage d'astuces pas vraiment convaincantes.
Hors de question pour la série d'aller tourner à Dubaï, donc la réalisation en est réduite à s'efforcer au mieux de recréer l'illusion de la réalité. Des cadrages serrés, des pièces sans fenêtres associées à quelques plans tirés du catalogue touristique de la ville et le tour est joué... Et bien non, car les incrustations sont hideuses et la lumière particulièrement terne pour une région du monde située en plein désert. Bref, l'illusion ne fonctionne pas et donne un épisode trop prétentieux pour une série peu habituée à s'expatrier, la série disposant évidemment de moyens trop limités pour cela.
Bilan de la saison estivale
Leverage s'arrête ici pour la première moitié de sa saison quatre et reviendra le 27 novembre, mais en attendant force est de constater que cette année fut particulièrement irrégulière, offrant du bon et plus souvent du moyen. Contrairement à l'année précédente et l'intrigue Damian Moreaux, la mythologie est un vrai désastre, sans la moindre cohérence, Nate Ford donnant l'impression de changer de personnalité à chaque épisode. Voulant visiblement monter en puissance cette saison, la série se sera heurtée à ses propres limites, réussissant beaucoup mieux les épisodes les moins prétentieux.
Evidemment, Parker reste le point positif de cette saison et son duo avec Hardison nous aura permis d'avoir un épisode remarquable (le 4.07) et offert un vrai moment d'émotion (le 4.04). Malgré tout, l'ensemble reste clairement en deçà de la saison précédente et l'absence de vrais objectifs pour cette année ne laisse pas présager du meilleur pour le retour du show à la mi-saison. Une première partie pas totalement décevante, mais qui n'aura que rarement réussi à renouer avec le ton léger et réjouissant qui fait le charme de Leverage.
J'aime :
- un duo Parker - Hardison irrésistible
- des costumes superbes
- Mark Sheppard, toujours formidable
Je n'aime pas :
- une réalisation qui ne parvient pas à recréer Dubaï
- une introduction lamentable et étrange
- un manque de rythme flagrant
- une intrigue cousue d'énormes fils blancs
Note : 10 / 20
Pour un summer finale, Leverage nous fournit un épisode poussif et maladroit, qui ne vaut que pour les scènes entre Parker et Hardison et le retour de Mark Sheppard. Maladroit et un peu décevant.