Bonne soeur et trafic de drogue
Hurley, une ancienne victime de Nate Ford, revient à Boston pour remercier l'équipe tout en emmenant avec lui des statues de la vierge Marie que la soeur Lupe lui a demandé d'amener avec lui aux Etats-Unis. Seulement, la mafia irlandaise essaie de les abattre, le chargement se révélant être de la drogue des cartels mexicains qui espère bien eux aussi récupérer leur part. Obligé de se cacher, Nate et Hurley partent dans une église et se retrouve en plein milieu d'une réunion des alcooliques anonymes.
Résumé de la critique
Un épisode très réjouissant que l'on peut détailler ainsi :
- un ton parodique particulièrement efficace
- un jeu de faux-semblants très efficace
- un épisode qui cherche à transgresser
- un double épisode totalement convaincant
Du grand n'importe quoi... et on en redemande !
Après un épisode centré sur les filles, Leverage se concentre sur le trio de garçons pour une histoire absolument inracontable, clairement folle et franchement réjouissante. Apparu dans le 1x10, Hurley revient pour remercier Nate Ford de l'avoir sauvé de lui-même, Drew Powell incarnant à merveille un naïf au grand coeur, inconscient de la vraie nature de sa mission. Aussitôt, la série se place dans le registre parodique, seul moyen de faire accepter cette intrigue où les mafias irlandaise, mexicaine et même Vénézuélienne viennent s'affronter dans les rues de Boston.
Le ton est réjouissant, l'ambiance un peu folle et le rythme totalement effréné, ce qui fait que l'histoire va en pâtir légèrement, les auteurs chargeant Hardison et Elliott de donner un fil directeur à l'intrigue. Malgré tout, l'humour est tellement omniprésent et l'écriture enthousiaste qu'on se prend au jeu, surtout lorsque les deux tueurs irlandais discute pendant trois minutes hilarantes de l'impossibilité de tuer quelqu'un dans une église. Entre le clin d'oeil à Lost et le ton qui évoque Tarantino, l'ensemble est assez brillant, malgré quelques scènes moins inspirés que d'autres.
Mais la bonne idée de l'épisode est de faire de la soeur Lupe un personnage positif, les drogues dans les statues se révélant être des traitements contre le cancer. Entre fausses drogues et vraie cocaïne, vrais trafiquants et faux flics, vrais policiers et fausse nonne, les auteurs de Leverage s'amuse beaucoup à pousser à bout l'idée de départ, donnant au final un épisode vraiment très divertissant.
Un épisode entre vérité et mensonge
Suivant le principe du double épisode, Leverage fait le choix de faire fonctionner l'intrigue par paires, avec deux cartels (les vénézuéliens ont assez à faire avec Parker), deux sacs de drogues et surtout deux storylines différentes. D'un côté, Nate Ford et son "ami" Hurley qui essaye de survivre à la mafia Irlandaise en se cachant dans une église où ils retrouvent Soeur Lupe. Totalement invraisemblable, ce passage est symptomatique du ton volontairement parodique de l'épisode, les scénaristes préférant l'accumulation volontaire de rebondissements absurdes à la vraisemblance.
L'autre duo concerne Hardison et Elliott qui recherche la trace de la drogue, offrant une storyline classique, avec deux comédiens plutôt en verve, surtout Spencer. L'occasion pour Alec de parler de sa relation compliquée avec Parker et de montrer des signes d'inquiétudes par rapport à la possibilité pour eux de devenir un couple. Moins délirante, mais aussi amusante, cette part de l'épisode se charge de nous permettre de comprendre les forces en présence au travers de scènes simples, reposant essentiellement sur le duo vedette.
Evidemment, scénario délirant entraîne un final tarabiscoté au possible, permettant aux auteurs de jouer avec les faux-semblants. Tirée par les cheveux, la conclusion reste particulièrement drôle, marque de fabrique d'une série qui retrouve des couleurs par le biais d'un double épisode original, ambitieux et franchement réjouissant.
Une série en pleine forme
Lors de la première moitié de saison, Leverage avait montré des signes de fatigue du point de vue mythologique, avec un Nate Ford plus sombre et la sensation d'une équipe de scénaristes en manque de motivation. La conclusion assez moyenne de la saison estivale n'avait fait qu'appuyer ce sentiment, malgré quelques épisodes réussis comme le 4x07. Seulement, depuis le retour de la série en ce mois de décembre, Leverage a clairement repris des couleurs, avec une équipe créative qui semble avoir retrouvé l'enthousiasme des premiers jours.
Réjouissant, Timothy Hutton parait beaucoup plus à son aise, surtout que son duo avec Drew Powell fait vraiment des étincelles. Hurley est un vrai personnage positif, surtout que son duo avec la soeur Lupe profite d'un traitement suffisamment sérieux, les auteurs cherchant à soigner la crédibilité de ces deux personnages. Motivés par de bonnes intentions, ils deviennent les victimes d'une manipulation qui les dépasse, permettant aux scénaristes de produire un vrai climax final suffisamment intense en les plaçant tous les deux en danger.
Le double épisode s'achève dans une ambiance chaleureuse et familiale par la rencontre entre les deux intrigues, marquant la conclusion de ce qui fut la bonne idée de la saison et marque pour le show un retour en forme, en attendant l'épisode spécial Noël de la semaine prochaine.
Un double épisode réjouissant
En plaçant la diffusion de Leverage dans cette période de l'année, TNT marque un virage de la série vers un ton plus familial qui lui convient bien, la série abandonnant un visage sombre qui ne lui avait pas réussi durant l'été. Ce double épisode délibérément parodique et particulièrement réjouissant confirme cette nouvelle orientation, offrant à Nate Ford deux intrigues assez peu crédibles en apparence, mais qui fonctionne parfaitement. Série jouant sur le mensonge et les faux semblants, Leverage prouve qu'elle est capable de fournir un divertissement de qualité sans recourir à une mythologie complexe.
En conclusion, un épisode au scénario grotesque, invraisemblable, aberrant, mais surtout très amusant, réjouissant et très dynamique, marquant la volonté des auteurs d'assumer le côté familial et grand-guignolesque du show. En se focalisant sur la partie divertissement, les auteurs prouvent que Leverage est une série qui a du coeur, offrant un double épisode de qualité assez original dans son principe. L'occasion aussi de montrer le profond attachement réciproque entre Hardison et Parker, tout en inscrivant la série dans le registre des divertissements familiaux idéals en cette période de fête.
J'aime :
- le scénario totalement invraisemblable et très dynamique
- les personnages secondaires excellents
- presque aucun temps mort avec des séquences comiques vraiment réussies
Je n'aime pas :
- la séquence où Nate Ford se déguise en prêtre, clairement raté
- le final un peu trop long
Note : 13 / 20
Du divertissement totalement invraisemblable, mais parfaitement assumé pour un épisode qui clôt en beauté ce double épisode de Leverage. Très drôle, une histoire menée tambour battant par un Nate Ford qui retrouve de l'enthousiasme en nous proposant un plan certes tiré par les cheveux, mais vraiment divertissant. Un double épisode très réussi.