Sans être un grand fan des rom-com sérielles, Manhattan Love Story avait néanmoins retenu mon attention pour un petit détail : son procédé de double voix-off internes. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup.
Les voix-off, en soi, c'est plutôt moyen. Parfois intéressant, le procédé résulte bien trop souvent d'une paresse d'écriture et n'apporte pas grand chose à l'histoire. Ici, j'avais espoir que ce soit un moyen intéressant d'explorer les contradictions humaines, la différence entre l'être et le paraître. Bon bien sûr je ne m'attendais pas à la finesse d'écriture d'une série du câble, mais tout de même. Je ne m'attendais pas à une telle... médiocrité.
De l'originalité dans le vent
En fait, les voix-off des deux personnages principaux sont tout simplement inutiles. C'est tout juste si elles nous donnent quelques informations sur eux, appuyant souvent ce que l'on comprend déjà à l'image. C'est vraiment dommage car au-delà de la dimension psychologique (j'ai très vite compris que j'allais être déçu sur ce point), ça aurait pu être un procédé comique efficace et pour le coup original. Mais même pas ! On rit peu au cours de ce pilote, et jamais grâce aux voix-off. Assez mal écrites, elles rendent même les personnages encore plus clichés qu'ils ne le sont à la base. Et pourtant, ils le sont déjà pas mal.
En effet, Peter est du genre macho et collectionne les conquêtes sans lendemain. Dana, de son côté, est une jeune naïve fraîchement débarquée à New York, qui s'intéresse aux sacs à main, est nulle en informatique, et maladroite. Ah, et inutile de préciser qu'ils sont tous les deux plutôt beaux gosses et habitent un super appartement. Vous avez l'impression d'avoir déjà vu ces personnages déjà cent fois ? C'est normal...
En même temps, si dès qu'un homme se met à pleurer, il est « gay » (dixit les pensées de Dana dans l'épisode), ça laissait effectivement peu de place à des personnages un peu différent de ce que l'on voit d'habitude... (Ah, il est déjà loin le temps de Ted Mosby...). Certes, il ne s'agit que d'un seul épisode, mais par exemple Mixology avait largement su créer des personnages nuancés malgré une base stéréotypée. Elle avait pour elle des flashbacks, Manhattan Love Story a pour elle une voix-off qu'elle n'utilise pas. Tant pis.
Une rom-com reste une rom-com
Il n'empêche que l'ensemble n'est pas non plus catastrophique. Enfin, je vous conseille de passer votre chemin, mais il reste une petite marche de progression que la série pourrait éventuellement finir par franchir. Car comme toute rom-com, c'est tout meugnon, tout gentil, et c'est donc plutôt sympathique. Les seconds couteaux sont pour certains difficilement supportables, mais il y a pire. La dernière scène m'a même fait un peu rire.
Le problème, c'est que la voix-off n'apportant rien, les autres rom-com de cette rentrée 2014 seront probablement meilleures dans l'ensemble. Je ne peux pas vous en conseiller de particulières puisque je n'ai rien vu d'autres, mais A to Z m'a l'air d'avoir déjà des acteurs bien plus attachants. A vous de faire votre choix, qui sait, peut-être que Manhattan Love Story s'avèrera correcte.
J'ai aimé :
- La scène de fin (ben oui c'est tout)
Je n'ai pas aimé :
- Le gâchis du potentiel des voix-off
- Des personnages clichés qui ne sortent pas de leur carcan
Ma note : 09/20.
Antofisherb
