Critique : Necessary Roughness 2.04

Le 17 juillet 2012 à 20:19  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode autour du thème de la fierté masculine qui met fin au premier arc de la saison concernant Marshall Pittman.
Par sephja

Critique : Necessary Roughness 2.04

~ 8 minutes de lecture
Un épisode autour du thème de la fierté masculine qui met fin au premier arc de la saison concernant Marshall Pittman.
Par sephja

Obsession et frustration

 

Gonzo est un champion de base-ball reconnu, avec des millions de dollars de publicité et un narcissisme particulièrement marqué, défaut récurrent pour un sportif de ce niveau. Seulement, sa carrière est en péril à cause du départ sa « slumpbuster », une maîtresse qui lui sert de porte-bonheur depuis des années, mais choisit de se refuser à lui à cause de son nouveau petit ami. Pendant ce temps, Les Pittman s'entre-déchirent pour savoir qui aura le droit d'assumer le rôle de manager de l'équipe des Hawks.

 

Résumé de la critique

 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :

  •  une intrigue plutôt bien construite
  •  les causes de l'échec de Marshall Pittman
  •  la vérité comme seule valeur
  •  une transition nécessaire

 

Un récit choral dynamique

 

Après un début de saison plutôt moyen, Necessary Roughness achève son premier arc majeur à la recherche d'une dynamique de groupe qu'elle peine à retrouver. Les acteurs sont toujours aussi bons, mais les nouveaux éléments qui ont servi de point de départ à cette saison se révèle beaucoup moins judicieux que prévu. Malgré tout, le choix de donner à la thérapie du jour de Dani une place assez secondaire se révèle assez efficace, accordant la première place à l'univers assez riche lié à l'entourage des Hawks.

Ainsi, les storylines - assez moyennes prises à part - se répondent les unes aux autres et se bonifient autour de l'exploration de la difficulté pour les hommes d'exprimer leurs sentiments, surtout lorsque leur orgueil entre en jeu. Ainsi, Marshall Pittman continue de semer le chaos autour de lui et de rendre aussi misérable que possible son staff en détruisant une équipe qu'il envisage comme son jouet personnel. Une rage mêlée de frustration qui renvoie à la colère pathétique de Gonzo qui souffre de son incapacité à maîtriser sa batte, parallèle grivois amusant qui donne un ton décalé à la thérapie du jour.

Tenue à l'écart par TK, le docteur Santino va devoir parvenir à s'imposer face à cette incarnation du machisme, ce joueur de base-ball qui cherchent à reconquérir sa "slumpbuster". Sans aucune finesse, ce joueur va mettre à mal la patience de Dani, montrant son dégoût pour cette incarnation de la virilité sportive aussi kitsch que ringarde. Une façon d'appuyer le besoin du show de proposer des personnages nuancés dotés d'une vraie profondeur, à l'opposé d'un Marshall Pittman dans ce début de saison inégal.

 

Le besoin de posséder

 

Fantôme de la saison un, le propriétaire des Hawks a surgit au sein de la série, créant un réel désordre dans la hiérarchie du show, peinant à trouver clairement sa place. Si le talent d'Evan Handler n'est pas à remettre en cause, son personnage se révèle assez négatif pour la série, cassant un duo Scott Cohen – Callie Thorne pourtant moteur pour le show. Sa seule utilité aura été de pousser TK à sortir de son silence, n'apportant pas ce sentiment d'urgence et cette sensation de nouveauté sur lequel les scénaristes comptaient pour lancer leur saison deux.

Trop focalisé sur ses tentatives pour comprendre les intentions de son patron, Nico a quitté son rôle de gardien de l'équipe pour une poste attentiste assez frustrant dans ce début de saison. Mais le vrai problème de Pittman est qu'il est le seul à ne pas être un patient de Dani, créant une rupture entre lui et les autres personnages qui joue clairement en sa défaveur. Mal introduit, son absence dans les épisodes à venir va permettre aux scénaristes de mieux le reconstruire, laissant TK assurer la partie mythologique du show.

En duo avec une masseuse asiatique à fort caractère, le joueur des Hawks apprend à laisser de côté sa fierté masculine pour trouver le courage d'évoquer ses propres souffrances. Une réticence à accepter la vérité particulièrement intéressante, creusant cet orgueil de sportif qui les pousse à nier leur point faible, craignant toute possibilité d'une remise en cause. Seulement, l'effort de réfléchir sur soi est la dernière étape d'un parcours compliqué, passant d'abord par une étape d'autodestruction dangereuse, seul moyen de réduire en miettes les barrières de l'égo pour appeler à l'aide.

 

Une série qui a besoin de vérité

 

Finalement, alors que la première partie de saison s'achève, une évidence s'impose, à savoir que Necessary Roughness ne peut pas fonctionner dans un univers de faux-semblants. Le moindre personnage superficiel - comme par exemple les deux enfants de Dani - devient vite un handicap, le docteur Santino ne pouvant pas travailler face à des personnes qui jouent un rôle et se mentent à eux mêmes. Cette nécessité de la franchise se retrouve dans la relation de l'héroïne avec Matt, celle-ci s'interdisant de lui mentir pour conserver leur couple en vie.

Cette haine du mensonge est ce qui a éloigné Nico de Gabrielle, une femme dont la nature mystérieuse et ambiguë est proportionnelle à la dangerosité qu'elle représente. En s'intéressant aux hommes et à leur incapacité à parler le langage des sentiments, Necessary Roughness se penche aussi sur plusieurs portraits de femmes aussi différentes qu'intéressantes. Ainsi, si la femme de Marshall incarne le mystère et le risque maximum, à l'opposée de la masseuse de TK plus directe et franche, inspirant une confiance beaucoup plus grande.

Le besoin de sécurité apparaît comme le thème indirect d'un épisode qui aura montré comment la passion peut lentement détruire un individu ou l'aider à s'épanouir. A la différence du bonheur de Matt qui reçoit les premiers bénéfices de la quasi-officialisation de sa relation avec Dani, le patron des Hawks s'effondre jusqu'au ridicule à aimer une femme qui ne partage pas ce sentiment, ne convoitant désormais que son empire. Une incapacité à se faire aimer qui mène à la destruction, bon point de départ qui devrait permettre d'installer dans l'avenir une connexion intéressante entre Callie Thorne et Evan Handler.

 

Un épisode de transition

 

Centre de ce début de saison deux, Marshall Pittman retourne en retrait, le personnage n'ayant pas réussi à trouver sa place dans une série à cause de son comportement trop agressif. La suite de la saison va alors devoir se reconcentrer sur l'histoire de TK, la relation entre Nico et Gabrielle et une romance Matt - Dani certes charmante, mais au potentiel légèrement limité. Seul point positif, le retour de la storyline autour des problèmes financiers de Dr Santino, confirmant en partie les hésitations de l'équipe créative cette saison.

En conclusion, un épisode plaisant qui se penche avec réussite sur les personnages masculins de la série et cet orgueil viril qui les empêche de percevoir leur propre faiblesse. Une fragilité qui se retrouve au travers de Marshall Pittman, le patron des Hawks laissant enfin apparaître les vraies causes de son comportement impulsif, révélant une fragilité que les auteurs pourront exploiter à l'avenir. Porté par un fil directeur fort, l'épisode parvient à divertir, minimum dont il faudra se satisfaire à la vue d'un début de saison assez inégal.

 

J'aime :

  •  le thème de la fierté masculine
  •  les comédiens plutôt bons
  •  la scène finale d'Evan Handler

 

Je n'aime pas :

  •  Nico trop laissé à l'écart
  •  l'histoire de Gonzo pas assez valorisé du point de vue comique
  •  les enjeux assez faibles pour Dani

 

Note : 12 / 20

Un épisode divertissant sur le thème de la fierté masculine, où se construit un parallèle très intéressant entre la situation de Terrence King et de Marshall Pittman. Solide, cette intrigue vient clore une première partie de saison pas vraiment enthousiasmante, en espérant que la suite saura retrouver l'énergie habituelle du show.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Necessary Roughness 2.07

Un épisode qui marque un mieux dans la saison et marque un nouveau départ loin de l'ombre de Marshall Pittman.

Critique : Necessary Roughness 2.06

Un épisode qui permet de constater que Necessary Roughness peine à fournir un divertissement de qualité cette saison.

Critique : Necessary Roughness 2.01

Un épisode de reprise plaisant qui cherche à poser les bases d'une saison assez ambitieuse, donnant un récit éclaté légèrement confus.