Cet article est la critique des deux épisodes faisant office de Final de la Saison 3.
Enfin ! Voilà le double-épisode qui est supposé répondre à toutes nos attentes, qui est supposé confirmer la relative bonne santé de la série depuis la deuxième malédiction, qui est supposé remonter la pente après un final de Saison 2 qui tournait en rond et une intrigue à Neverland catastrophique. Si l’épisode est loin d’être raté et parvient à délivrer une histoire construite et très intéressante, on ne peut qu’être déçu de voir ce manque de prise de risque flagrant de la part des créateurs.
Première Partie : Snow Drifts
Surprise, le final s’annonce très bien !
Comme on pouvait s’y attendre, les personnages reviennent dans le temps suite à la mort de Zelena et à l’ouverture du portail temporel. Autant dire que le voyage a été extrêmement plaisant ! L’épisode est dès lors rythmé, l’objectif est clair mais les complications arrivent très vite. Cette partie d’épisode fait office de grande réunion où deux personnages principaux qui ne sont jamais apparus dans la Forêt Enchantée de la première saison (à savoir Emma et Hook,) reviennent sur les traces du passé. Rien que le titre « Snow Drifts » fait écho à l’épisode 1.03 « Snow Falls », où la rencontre entre Snow et Charmant est revisitée. Emma va accidentellement empêcher la rencontre de ses parents. L’orientation du scénario est alors toute trouvée. Once Upon a Time se lance dans un exercice classique mais avec beaucoup de potentiel : un paradoxe du grand-père. Emma et Hook doivent impérativement remettre les choses dans l’ordre avant de revenir dans leur temps.
Excuse parfaite pour nous permettre de placer le maximum de références et de personnages. La revisite des premiers épisodes est plaisante. Tour à tour, nous retrouvons Régina la Méchante Reine, Charmant et Snow avant qu’ils ne sombrent (totalement) dans le gnan-gnan, Rumplestilskin plus maléfique que jamais, Belle, Red, Hook à ses débuts de capitaine et tout un tas d’autres figurants comme Gepetto, Kathlyn ou encore Monsieur Mouche. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, après tout. Ce retour dans le passé est une très bonne occasion pour redonner de l’intérêt aux personnages. Quelques facilités viennent un peu affaiblir la fluidité du déroulement de l'action. Oups Emma qui casse une branche pile au moment où Snow devait rencontrer son futur mari et qui est donc déconcentrée ! Oups Snow la voleuse qui arrive à escalader une forteresse, échapper aux gardes et voler une bague royale… mais qui fait tomber cette bague par terre en s’en allant ! Rien de bien méchant ni de gros plot-holes, mais c’est toujours un ‘moins’.
Un faux-départ
Cependant, cet épisode était réellement déplaisant à regarder au début. Guimauve, mielleux, barbant seraient les mots les plus justes pour décrire les 10 premières minutes. Une véritable souffrance pour toute personne qui aime la série pour d’autres aspects que les romances de conte de fée. Mais entre Snow & Charmant, Régina & Robin des Bois, les désormais fiancés Gold & Belle et même le flirt entre Emma & Hook, on sature. Il est fait mention de certains éléments qui serviront à l’intrigue de l’épisode 22 (le caveau secret de Gold), mais sur le moment, on s’ennuie terriblement. Les personnages semblent sortir de nulle part pour faire avancer les dialogues et ces dialogues sont ultra-téléphonés. Par exemple, gros fou rire involontaire lors de la scène du restaurant. Henry est un tel boulet que pour lui donner un semblant d’utilité, cela devait être LUI qui remarque la grosse lumière orange dans le ciel qui était apparue plusieurs heures plus tôt. Tout le monde est aveugle à Storybrooke ou quoi ? C’est ensuite au tour de Gold, à peine entré dans le magasin alors qu’Henry venait de montrer la lumière, de s’exclamer : « Oh, cette lumière menaçante va nous apporter des ennuis ». L-O-L.
Ces quelques minutes post-Zelena à Storybrooke ont été un massacre où les personnages passent plus de temps à s’occuper du prénom d’un bébé que d’un portail temporel menaçant de détruire leur existence.
Il n’y a rien de mieux que chez soi
Seules deux scènes ont retenu mon attention pendant ce premier quart d’heure chaotique. Tout d’abord, la scène d’introduction qui montre une partie (infime, certes) de la vie d’Emma à l’orphelinat. Elle va de pair avec la seconde scène intéressante lorsqu’Emma s’interroge sur ses origines en parlant avec Hook. J’aime particulièrement, dans cette série, le conflit auquel se livre Emma à propos de sa double-vie : fugitive et fille de princes. Si pour Henry, enfant innocent par excellence, la question ne se pose même pas, pour Emma, c’est plus difficile. Où est son chez elle ? Doit-elle continuer à fuir comme elle l’a toujours fait étant petite, quand elle était avec Neal ou à Storybrooke ? Malheureusement, dans un monde guimauve et une famille constituée de princes et de princesses, les valeurs sont claires et Once Upon a Time n’est clairement pas la série qui sortira hors des sentiers traditionnels. Ainsi, la série prend souvent le choix le plus facile en ne laissant pas le choix à Emma. Elle se devait de rester avec sa famille pour aller chercher Henry à Neverland, tout comme elle se devait de quitter Storybrooke avec son fils dans le mid-finale de cette saison. Bref, au milieu des Charmings et d’un scénario de conte de fée, seules trois personnes peuvent aider Emma à livrer un peu plus son opinion sur le dilemme constant : Régina, Hook et un méchant.
Régina, de par leur point commun évident : Henry. Seulement, la série a pris le choix de très vite régler le problème du « Qui est la vraie mère ? » en nous faisant accepter la situation telle qu’elle est (un choix logique et qui me plait). Le cliff-hanger de l’épisode suivant devrait en revanche pas mal bouger les choses de ce côté-là, mais j’y reviendrai. Ensuite, Hook peut également constituer un bon duo avec Emma. Le pirate ne partage pas tous les bons sentiments de 95% des autres personnages et a lui aussi un lourd passé derrière lui. Enfin, un méchant peut également titiller Emma et l’amener à révéler ses ressentis. Par exemple, Peter Pan qui avait donné la carte magique à Emma dans le 3.02 « Lost Girl », l’obligeant à accepter son statut d’orpheline. Bien que cette action ait été tout simplement stupide juste-pour-faire-du-remplissage scénaristiquement parlant (comme toute la mi-saison d’ailleurs), c’est grâce à Emma et à ses réactions que j’avais plutôt apprécié cet épisode. Et encore une fois dans ce final, le personnage d'Emma est exploité à sa juste valeur et devient une force qui tire l’ensemble vers le haut.
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Bref, une première partie de final honorable, malgré des premières minutes affligeantes de ridicule tout juste sauvées par Emma nous livrant ses pensées en 1 minute 30 top chrono. Heureusement, le voyage dans le temps se montre à la hauteur des espérances. Rafraîchissant, riche en clins d’oeil, réinterprétant un paradoxe courant de manière classique mais efficace, ouvrant sur de nombreuses possibilités pour les personnages… mais que peut-on faire avec ce petit voyage ?
Deuxième Partie : There’s No Place Like Home.
Mais oui, il fallait remonter le temps pour tout le monde et relancer la série, bordel de troll ! Et sur ce point, le final déçoit. Car les scénaristes sont des poules mouillées et ne font pas bouger les choses.
Il n’y a toujours rien de mieux que chez soi
Heureusement, on est toujours aussi gâté dans un premier temps. Voilà qu’un flashback de Neal nous est proposé en scène d’introduction. Neal était une autre personne qui aurait pu permettre à Emma de faire ressortir ses émotions. Je ne l’ai pas cité tout à l’heure étant donné que la relation Emma/Neal n’a jamais été exploitée à sa juste valeur et que Neal est mort de toute façon. L’astuce flashback permet donc de montrer une conversation… qu’on aurait dû avoir il y a plusieurs saisons si Once Upon a Time était une série orientée vers des enjeux plus complexes. Mais comme dit le dicton, mieux vaut tard que jamais ! Et puis, cela permet également un petit parallèle sympathique entre le flashback et la réalité, où Emma se la joue McGyver. En suivant le modèle de Neal et de la grille du parc d’attraction, elle va crocheter la serrure de sa prison à l’aide de deux cuillères en bois. OKAY ! C’est cheap, mais ça passe. Elle libère au passage sa compagne de cellule, la jeune fille que nous n’avions jamais vu mais qui était présent au village que Régina a attaqué dans Snow Drifts. Cela aura son importance plus tard... Mais attendez… Emma a agi ?!
« All actions have consequences »
Encore ?! Emma a changé les choses. Ecoutant son cœur, elle a préféré libérer une insignifiante jeune fille que la laisser pourrir dans sa geôle, condamnée à la peine de mort le lendemain. Compréhensible, ce changement n’est pourtant pas si anodin. Régina l’a bien compris : « Toutes les actions ont des conséquences » dit-elle lorsqu’elle revient sur la mort de Daniel dans un dialogue avec Snow. Emma l’a visiblement oublié. L'effet papillon se met en place et OUAT arrive à jouer avec les détails et à placer des citations plusieurs fois dans l'épisode pour montrer la cohérence des choses. Ce n'est pas nécessaire, c'est comme si les scénaristes nous balançaient en pleine tête "T'as vu, telle personne a dit la même chose que telle personne dans le flashback, on bosse bien nos scripts !". Cela a toujours été le cas dans la série. Les rapprochements entre flashbacks et actions en cours étaient le fer de lance de la saison 1 et l'une des raisons pour lesquelles la série a fonctionné. Ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre !
En tout cas, c’est la fin des péripéties dans la forêt. Un petit détour par le bûcher et par le pont des trolls, et retour chez Rumple. Fan des enjeux temporels et des courses contre le temps (River Song is my middle name), je me serais personnellement bien contenté d’une autre saison sur ce principe de « Retrouvons les personnages du passé afin de remettre les choses dans l’ordre ». Je pense qu’avec du travail, ils auraient pu exploiter ce concept bien plus loin sur une autre saison.
Du changement ? Non.
Car même si le concept du voyage dans le temps est très bien exploité de manières différentes (autant que le temps le permet)… C’est trop court ! Les choses redeviennent comme avant et Snow et Charmant se séparent au pont des trolls comme prévu. Tout rentre dans l’ordre. Et il reste 20 minutes d’épisode. La deuxième partie du plan (rouvrir le portail temporel) n’est pas ennuyante pour autant. La scène où Rumple tient à savoir l’avenir de son fils était touchante, mais la façon dont Emma restaure les pouvoirs magiques de la baguette est tirée par les cheveux. Et puis, tant que j'en parle, cette baguette ! OUAT ! Je croyais que tu avais définitivement abandonné ces collectes aux objets foireux ! Les personnages suffisent, bordel de troll again, pas besoin d'artefacts magiques abracabrantesques !
Finalement, le voyage aura permis à Emma de réaliser où est vraiment sa place et à quel endroit elle appartient réellement. Elle retourne auprès de sa famille. En fait, le voyage n’était rien de plus qu’une mascarade, une sorte de voyage intérieur pour Emma, le tout déguisé en Forêt Enchantée, Poussière de Fée et Princesse Leia. Elle est désormais pleinement intégrée à Storybrooke. Cette transformation est très subtilement (ou pas) représentée par le fait qu’elle figure dans le livre des contes de fées. Allez, pour la route, un dernier petit moment mielleux où Hook pécho Emma, où Rumple épouse Belle, où Régina savoure ses moments avec Robin… Quel merveilleux tableau pour terminer la série, n’est-il pas ?...
CLIIIIIIIIIF-HANGER !
Non ! Ce serait bien évidemment mal connaître OUAT. L’épisode est obligé de cliffer pour assurer une future audience. Et vas-y que je te balance deux cliffs d’un coup.
Dans le premier rebondissement, l’idée est bonne. La fille qu’Emma a sauvé se révèle être.... Marianne, la compagne de Robin ! Ce dernier la croyait décédé. Et elle l'aurait été, si Emma n'avait pas fourré son nez partout. Elle vient ruiner la vie parfaite de Régina. Simple, cohérent, ouvrant de bonnes perspectives quant au personnage de Robin et de Régina. Je suis plutôt emballé. C’est le début d’une nouvelle direction dans son personnage. Alors, peut-être que certains se diront "On fait deux pas avant puis trois pas en arrière dans le personnage de la Reine". Cette dernière va en effet à nouveau en vouloir à Emma. Mais, je suis confiant. Régina restera avant tout Régina et ne va pas totalement sombrer à nouveau dans les plans machiavéliques. Elle est de loin le meilleur personnage du show et est (la seule à être) toujours traitée avec finesse. Traitez-moi d'idiot, mais je pense que son long et complexe changement vers le côté du bien ne sera pas ignoré et va justement être source de conflits. Elle va devoir vivre avec sa vengance qu'elle doit contrôler si elle ne veut pas perdre son fils. Je peux me tromper. Peut-être qu'elle va ressombrer complètement et que les scénaristes ne feront que tirer sur la corde d'un personnage déjà vidé. Mais je pense - et j'espère - que cela ne sera pas le cas.
(Non, le contraste et les couleurs de l'image n'ont pas été boostés)
Le deuxième cliff est en revanche nulissime. Emma a ramené avec elle une urne du caveau de Gold sans faire attention. Celle-ci a atterri à Storybrooke, sans se casser, sans que ni Emma ni Hook ne la remarque. Et elle attend gentiment que le portail disparaisse et que Hook soit parti pour déverser son contenu magique. OMG ! Cela révèle la Reine des Neiges ! La nouvelle méchante sorcière ! OMG ! (le tout dans une scène qui gagnera un prix tellement la réalisation est soignée, agrémentée d'effets spéciaux à couper le souffle, digne de mon devoir sur Photofiltre en 3ème). Ridicule. Du pur teasing pour faire joli. A-t-on eu besoin de teaser Zelena pour introduire son personnage ? Non. La révélation finale du nom de l’ennemi à la fin de la Saison 2 a-t-elle été synonyme de qualité pour Peter Pan ? Absolument pas, c'était une catastrophe.
Ces deux questions doivent être largement suffisantes pour mettre tout le monde d’accord : introduire la Reine des Neiges de cette façon, c’est nul. Alerte ! Là, il y a possibilité de bide ultime. Vu la manière dont nous est présenté cette reine, on se dirige peut-être vers une saison 4 où les scénaristes lècheront les bottes de tous les fans de cette princesse en copie-collant le personnage de Disney.
Car non, Once Upon a Time ne copie pas toujours Disney, contrairement à ce que l'on peut croire. Evidemment, les physiques des héros correspondent à la vision des films cultes pour attirer du monde. Mais ce qui revient majoritairement dans la première saison : c'est un livre de conte. De nombreuses histoires reprennent des contes de Grimm ou autres qui n'ont pas été adaptées en long-métrage par le studio (Hansem & Gretel par exemple). Et justement ! Dans la saison 1, la série cassait le mythe Disney en montrant une Blanche-Neige voleuse qui pille les nobles et qui fuit la Reine. Elle ne lavait pas les draps en sifflant, elle... Le chapelier de la Saison 1 n'avait rien à voir avec le dingo montré dans le film Disney. Et les exemples sont encore nombreux. C'est à partir de la Saison 2 qu'on a commencé à introduire des personnages randoms comme Aurore, Phillipe et Mulan qui sont des purs copié-collés de l'image Disney des contes, sans aucune personnalité et sans aucun background. La Saison 3 a tenté de coriger cela, avec un Peter Pan maléfique et une sorcière verte plutôt différente de celle que l'on retrouve dans la culture populaire. L'intention était là.
Ici, clairement pas d'intention de se démarquer. Peut-être que je juge trop vite sur un simple aperçu. Mais de ce qu'on a vu, avec la manière dont on nous montre cette Frozen, je pense que la Saison 4 pourrait ressembler plus à un cross-over bâclé entre La Reine des Neiges et Once Upon a Time, qu'à une série ayant son propre Univers. On verra cela l'année prochaine.
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Un petit sentiment d’une idée réduite à son minimum. Voilà ce qui se détache. Non pas que le voyage temporel n’était pas plaisant – c’était d’ailleurs la meilleure partie de l’épisode malgré les raccourcis scénaristique - mais, on aurait vu tellement plus ! Au lieu de ça, on se ramasse avec l’arrivée d’une nouvelle méchante qui n'annonce rien d'excitant, dans la désormais-ville-officielle-du-bonheur. Si la deuxième partie de saison s'achève sur une note plutôt positive, il faut croire que la série ne pourra jamais dépasser à nouveau le stade "Mouais, c'est pas mal". Espérons que Régina et Emma assureront le show l’année prochaine et que la Reine de Neiges saura être plus qu’un personnage-coup de pub surfant sur le film Disney.
J’ai aimé :
- Le traitement du voyage dans le temps.
- L’exploration du personnage d’Emma.
- Les perspectives sur Régina.
- Le Happy Ending mielleux. Une scène nanarde, certes. Mais, cela reste un autre de ces moments qu'on voit passer au loin et qu'on salue de la main en se disant "Tiens, la série aurait pu s'arrêter là !"... Jusqu'au jour où l'on se dira "Tiens, la série aurait dû s'arrêter là."
Je n’ai pas aimé :
- Le voyage dans le temps : un énorme potentiel restreint à son minimum et une marque de trouillardise des scénaristes. Que la fin est réductrice !
- Au final rien de bien transcendant pour une mi-saison dynamique mais juste dans la moyenne.
- Toujours des facilités.
- La Reine des Neiges ? Seriously, OUAT ?
Pistes pour la prochaine saison (ou événements définitivement oubliés ?)
- Gold a tué Zelena. Est-ce oublié à jamais ?
- La petite Dorothy que Zelena a envoyé ailleurs. Etait-ce sans autre intérêt ?
Mes notes :
- Snow Drifts : 13/20
- There’s No Place Like Home : 13/20