Critique : Once Upon A Time 1.01

Le 27 octobre 2011 à 08:22  |  ~ 10 minutes de lecture
Série attendue pour cette rentrée 2011/2012, Once Upon A Time nous livre un pilote mêlant conte de fées et vie contemporaine. Le mélange de ces deux genres diamétralement opposés est il possible ?

Critique : Once Upon A Time 1.01

~ 10 minutes de lecture
Série attendue pour cette rentrée 2011/2012, Once Upon A Time nous livre un pilote mêlant conte de fées et vie contemporaine. Le mélange de ces deux genres diamétralement opposés est il possible ?
Par alanparish

Ils vécurent malheureux et durent abandonner leur enfant

 

 

Ce pilote est divisé en deux histoires à première vue indépendantes mais qui sont connectées intimement. Commençons par le côté conte de fées de l’histoire, ou plutôt regardons ce qu’il se passe dans le monde de Blanche Neige.

 

L’introduction de l’épisode est tout de suite envoutante : on a l’impression de voir la fin du dessin animé Blanche Neige et c’est un réel plaisir. Les acteurs ressemblent à l’image que l’on peut avoir des personnages (j’ai adoré la tête de Prof). On ressent parfaitement l’atmosphère féérique propre à ces contes, la forêt verdoyante et paisible, le majestueux château avec une vue géniale…

 

Ce qui est raconté dans le monde « imaginaire » (appelons le comme ça pour le moment) permet de poser les bases de ce qu’il se passe dans le monde réel et décrit les enjeux de la série. Tout va bien pour Blanche Neige et ses amis, elle va se marier avec son beau prince, bref du tout cuit. Sauf que la reine n’a pas dit son dernier mot et va lancer une malédiction pour que ce soit elle qui ait son happy end. J’ai trouvé l’entrée de celle-ci extrêmement théâtrale et réussie (le fait qu’elle glisse c’est vraiment cool !).

 

J’ai beaucoup aimé tous ces passages chez les personnages de conte, on retrouve des personnages très diversifiés dont le mélange est assez étonnant : outre l’univers de Blanche Neige, nous avons droit pour le moment aux personnages du monde de Pinocchio et du petit chaperon rouge. De plus chaque personnage semble avoir un rôle précis et ne pas faire figuration.

 

Évidemment à toute malédiction (d’ailleurs ce n’est pas très clair ce qu’il s’est passé) existe sa solution. On nous présente alors le personnage de Rumplestiltskin qui a des dons de voyance. Je ne connais pas ce personnage (j’ai regardé sur le net c’est bel et bien un personnage de conte) mais je pense qu’il est l’un des éléments les plus importants de l’histoire. Et ce qui rend le personnage intéressant, c’est qu’il est le seul dans ce pilote à être ni bon ni méchant. Car il faut l’avouer, l’univers proposé est très manichéen pour l’instant mais ce n’est pas dérangeant.

 

Une seule personne peut délivrer tout le royaume de la malédiction, c’est le nouveau né de Blanche Neige. Mais cela ne se fera pas avant son 28ème anniversaire. Pour protéger l’enfant de la terrible reine, un placard est construit par Gepeto (excellente utilisation du personnage) qui permet de « téléporter » l’enfant dans le vrai monde… J’ai vraiment beaucoup aimé toute cette présentation du contexte, c’était vivant et très prenant. On en viendrait même à regretter de ne pas rester dans le monde des bisounours !

 

 

 

                                      Pinocchio serait en réalité un tyrolien ?!

 

 

 

28 ans, seule mais un destin à accomplir !

 

 

Retour à la réalité avec Emma interprétée par Jennifer Morrison (actrice que j’apprécie énormément). Emma est une jeune femme solitaire, qui ne connait pas sa famille et qui n’a pas l’air de vivre une vie bien excitante. Jusqu’au soir de son anniversaire où le petit Henry débarque chez elle et lui raconte qu’elle doit sauver les personnages de son livre.

 

La prestation de Jennifer Morrison est très bonne, crédible chaque seconde. Elle est parfaitement secondée par le gamin qui m’a paru bien convainquant. En revanche j’ai eu plus de mal avec le scénario : Emma a abandonné Henry dès la naissance. Je ne sais pas pourquoi mais le fait qu’Emma ait un enfant ne colle pas avec son personnage. A aucun moment je n’ai senti une fibre maternelle dans le personnage de la belle blonde. Peut être qu’avec le temps…

 

Henry a décidé de retrouver sa mère biologique non pas pour la connaitre mais pour qu’elle délivre les personnages de conte du maléfice. L’enfant a un côté mystérieux qui le rend attachant, à mon avis il doit être plus que l’enfant de l’élue. Car oui dans cette série il est question d’une personne qui va sauver tout le monde. C’est peut être le seul défaut pour le moment, cette nécessité de dire que le destin est tout tracé et qu’il n’y a qu’une personne pour changer les choses. Il n’empêche que cela colle avec l’esprit du show donc on ne critiquera pas plus ce point là.

 

Ainsi Henry amène Emma dans sa ville qui regorge de têtes connues… J’ai vraiment adoré toute cette première partie de l’histoire, c’est à la fois surprenant, intrigant, fascinant et on a une portion de notre âme qui retombe en enfance. La suite m’a un peu moins convaincu bien que cela reste très divertissant.

 

 

 

 

             Gepeto qui fait une lap dance c'est à la fois captivant et effrayant, la preuve !

 

 

 

Jiminy Cricket le psy, et pourquoi pas après tout ?

 

 

La ville où vit le petit Henry sera à priori le cadre principale de toute l’histoire. Nous retrouvons ici tous les personnages de conte présentés mais dans des rôles différents avec en tête d’affiche la reine. Regina (très bonne idée d’avoir gardé ce nom) est la mère adoptive d’Henry. D’entrée on sent la rivalité entre Emma et elle, la confrontation s’annonce palpitante. J’ai adoré toutes les allusions à la reine : le cidre qu’elle propose, les pommes sur la table basse, le miroir. C’est ce genre de détails qui font aimer encore plus l’univers.

 

Par contre j’ai du mal à comprendre pourquoi la reine est victime elle-même de son maléfice. Sûrement aurons-nous les réponses dans le prochain épisode mais j’avoue que ça m’a pas mal gêné durant le visionnage.

 

Blanche Neige est également présente mais je trouve son personnage « réel » raté. En premier lieu comment est il possible d’avoir une coupe de cheveux aussi atroce ? Que c’était laid… Et son personnage ne m’a pas du tout intéressé, la gentille prof qui libère le tout joli oiseau et qui met les fleurs bénévolement chez les hospitalisés m’ennuie profondément. J’ai du mal à voir sa place dans l’échiquier qui se met en place, au final elle semble peu importante.

 

En revanche le personnage qui est introduit de façon intéressante c’est Mr Gold alias Rumplestiltskin ! Déjà que le personnage de base semblait fun, ce propriétaire de la ville semble l’élément perturbateur de cette bourgade paisible. Reste à voir comment il va être exploité mais il m’inspire du bien !

 

Cette seconde partie d’épisode est un peu moins prenante car c’est clairement une scène d’exposition sur les nouveaux personnages (un peu normal pour un pilote). On ne décolle pas vraiment au niveau du scénario qui apparait comme assez léger avec du recul. La crainte que les scénaristes tirent au maximum sur toutes les ficelles se fait déjà ressentir.

 

Ce pilote reste dans un certain dynamisme grâce aux flashbacks incorporés dans le fil de l’histoire, façon Lost (en même temps ce sont les mêmes scénaristes !). Je ne sais pas si on aura le droit à d’autres flashbacks, car à part présenter la vie de Gepeto dans le royaume imaginaire je ne vois pas ce qu’on peut raconter. Et je ne sais pas si raconter le background de personnages de conte de fée que tout le monde connait soit très pertinent.

 

De même il est difficile de dire quel chemin va suivre la série. J’espère qu’on ne se contentera pas de délivrer les personnages un par un avec quelques crasses de la reine, ce serait une grosse déception.

 

 

 

 

                      Tu as été coifféee par un candidat de MasterCoiffeur ou quoi ?

 

 

 

Pour conclure, Once Upon A Time nous livre un pilote de très bonne facture, divertissant et rythmé malgré son but d’exposition. Reste à savoir si la série va confirmer par la suite, le piège de la simplicité et de la naïveté étant à éviter. Si vous aimez Blanche Neige (enfin si vous préférez les nains, c’est votre choix, chacun son délire), je vous recommande chaudement cet épisode !

 

 

J’ai aimé :

 

  •  l’univers de la série
  •  la prestation de Jennifer Morrison
  •  la reconversion des personnages de conte
  •  le dynamisme du show

 

 

 

J’ai pas aimé :


  •  le principe de l’élue
  •  Blanche Neige et le prince (c’est un amateur l’acteur ?)
  •  la peur de rentrer dans la facilité et les clichés dans les prochains épisodes

 

 

 

Note : 13/20

 

 

L'auteur

Commentaires

Avatar Altaïr
Altaïr
C'est marrant, j'ai l'impression d'avoir aimé tout ce qui ne t'a pas plus, et détesté tout ce que tu as aimé :) (on se rejoint au moins sur un point : la coupe de blanche-neige). Juste une question : est-ce que tu connais Fables ?

Avatar alanparish
alanparish
Oui j'ai vu ton avis sur le fait que tu n'aimais pas ce qui se passait dans le monde imaginaire. Personnellement je trouve que le côté gnan gnan est obligatoire dans un tel show, on est avant tout dans la série familiale et conviviale. C'est peut être la raison de ce côté aseptisé qui t'a gêné ! Non je ne connais pas Fables mais j'en entends beaucoup de bien. Après justement c'est peut être parce que tu compares avec cette bande dessinée que tu n'as pas aimé ce que moi j'ai aimé :)

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Altaïr
oui c'est pour ça que je te pose la question. Après avoir lu "Fables", l'idée de personnages de contes de fées dans notre monde n'est plus neuve du tout, et en plus on se sent obligé de comparer. Je regrette quand même le Prince Charmant de Fables (et Bigby !!!), celui là a l'air falot au possible

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Altaïr
En tous cas ça soulève les passions des foules ! plus que Boardwalk Empire...

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Taoby
J'y décèle une pointe d'amertume teinté d'un soupçon de dépit ? Me trompe je ?

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alanparish
Oui ça soulève les passions essentiellement parce que c'est un pilote d'une série attendue ! Et qu'il est réussi ce pilote ! Je pense aussi que le fait que ce soit une des seules nouveautés réussies joue beaucoup ! Courage Altair pour BE, si les journées comptaient 48 heures je regarderai avec plaisir cette série (c'est pas comme si les deux premiers épisodes de la saison 1 trainaient sur mon ordi depuis leur sortie...).

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Altaïr
Non, non, Taoby, n'y voit point d'amertume. J'avoue juste que je suis surprise qu'autant de gens aient regardé le pilote, alors qu'il n'a rien d'exceptionnel par rapport à des tas d'autres bonnes séries. C'est probablement une preuve de plus que les contes sont intemporels et nous "parlent", ce n'est pas Bettelheim qui me contredira :) Après, sur BE, je trouve surtout dommage de ne pouvoir en discuter avec personne, je ne sais pas si vous avez remarqué mais j'aime bien papoter :) Mais c'est une série beaucoup plus exigeante que Once Upon a time, c'est sûr.

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sin
Critique très plaisante alanparish et sur laquelle je te rejoins sur de très nombreux points Bien que l'idée de mélanger contes et réalité ne soit pas nouvelle, je trouve que cette fois ci cela est bien réaliser. Ce n'est pas du gros copier coller, mais il y'a des petites références au monde imaginaire qui sont super sympa Par contre c'est vrai que la coupe de Blanche neige est vraiment à chier.

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