Ils vécurent malheureux et durent abandonner leur enfant
Ce pilote est divisé en deux histoires à première vue indépendantes mais qui sont connectées intimement. Commençons par le côté conte de fées de l’histoire, ou plutôt regardons ce qu’il se passe dans le monde de Blanche Neige.
L’introduction de l’épisode est tout de suite envoutante : on a l’impression de voir la fin du dessin animé Blanche Neige et c’est un réel plaisir. Les acteurs ressemblent à l’image que l’on peut avoir des personnages (j’ai adoré la tête de Prof). On ressent parfaitement l’atmosphère féérique propre à ces contes, la forêt verdoyante et paisible, le majestueux château avec une vue géniale…
Ce qui est raconté dans le monde « imaginaire » (appelons le comme ça pour le moment) permet de poser les bases de ce qu’il se passe dans le monde réel et décrit les enjeux de la série. Tout va bien pour Blanche Neige et ses amis, elle va se marier avec son beau prince, bref du tout cuit. Sauf que la reine n’a pas dit son dernier mot et va lancer une malédiction pour que ce soit elle qui ait son happy end. J’ai trouvé l’entrée de celle-ci extrêmement théâtrale et réussie (le fait qu’elle glisse c’est vraiment cool !).
J’ai beaucoup aimé tous ces passages chez les personnages de conte, on retrouve des personnages très diversifiés dont le mélange est assez étonnant : outre l’univers de Blanche Neige, nous avons droit pour le moment aux personnages du monde de Pinocchio et du petit chaperon rouge. De plus chaque personnage semble avoir un rôle précis et ne pas faire figuration.
Évidemment à toute malédiction (d’ailleurs ce n’est pas très clair ce qu’il s’est passé) existe sa solution. On nous présente alors le personnage de Rumplestiltskin qui a des dons de voyance. Je ne connais pas ce personnage (j’ai regardé sur le net c’est bel et bien un personnage de conte) mais je pense qu’il est l’un des éléments les plus importants de l’histoire. Et ce qui rend le personnage intéressant, c’est qu’il est le seul dans ce pilote à être ni bon ni méchant. Car il faut l’avouer, l’univers proposé est très manichéen pour l’instant mais ce n’est pas dérangeant.
Une seule personne peut délivrer tout le royaume de la malédiction, c’est le nouveau né de Blanche Neige. Mais cela ne se fera pas avant son 28ème anniversaire. Pour protéger l’enfant de la terrible reine, un placard est construit par Gepeto (excellente utilisation du personnage) qui permet de « téléporter » l’enfant dans le vrai monde… J’ai vraiment beaucoup aimé toute cette présentation du contexte, c’était vivant et très prenant. On en viendrait même à regretter de ne pas rester dans le monde des bisounours !
Pinocchio serait en réalité un tyrolien ?!
28 ans, seule mais un destin à accomplir !
Retour à la réalité avec Emma interprétée par Jennifer Morrison (actrice que j’apprécie énormément). Emma est une jeune femme solitaire, qui ne connait pas sa famille et qui n’a pas l’air de vivre une vie bien excitante. Jusqu’au soir de son anniversaire où le petit Henry débarque chez elle et lui raconte qu’elle doit sauver les personnages de son livre.
La prestation de Jennifer Morrison est très bonne, crédible chaque seconde. Elle est parfaitement secondée par le gamin qui m’a paru bien convainquant. En revanche j’ai eu plus de mal avec le scénario : Emma a abandonné Henry dès la naissance. Je ne sais pas pourquoi mais le fait qu’Emma ait un enfant ne colle pas avec son personnage. A aucun moment je n’ai senti une fibre maternelle dans le personnage de la belle blonde. Peut être qu’avec le temps…
Henry a décidé de retrouver sa mère biologique non pas pour la connaitre mais pour qu’elle délivre les personnages de conte du maléfice. L’enfant a un côté mystérieux qui le rend attachant, à mon avis il doit être plus que l’enfant de l’élue. Car oui dans cette série il est question d’une personne qui va sauver tout le monde. C’est peut être le seul défaut pour le moment, cette nécessité de dire que le destin est tout tracé et qu’il n’y a qu’une personne pour changer les choses. Il n’empêche que cela colle avec l’esprit du show donc on ne critiquera pas plus ce point là.
Ainsi Henry amène Emma dans sa ville qui regorge de têtes connues… J’ai vraiment adoré toute cette première partie de l’histoire, c’est à la fois surprenant, intrigant, fascinant et on a une portion de notre âme qui retombe en enfance. La suite m’a un peu moins convaincu bien que cela reste très divertissant.
Gepeto qui fait une lap dance c'est à la fois captivant et effrayant, la preuve !
Jiminy Cricket le psy, et pourquoi pas après tout ?
La ville où vit le petit Henry sera à priori le cadre principale de toute l’histoire. Nous retrouvons ici tous les personnages de conte présentés mais dans des rôles différents avec en tête d’affiche la reine. Regina (très bonne idée d’avoir gardé ce nom) est la mère adoptive d’Henry. D’entrée on sent la rivalité entre Emma et elle, la confrontation s’annonce palpitante. J’ai adoré toutes les allusions à la reine : le cidre qu’elle propose, les pommes sur la table basse, le miroir. C’est ce genre de détails qui font aimer encore plus l’univers.
Par contre j’ai du mal à comprendre pourquoi la reine est victime elle-même de son maléfice. Sûrement aurons-nous les réponses dans le prochain épisode mais j’avoue que ça m’a pas mal gêné durant le visionnage.
Blanche Neige est également présente mais je trouve son personnage « réel » raté. En premier lieu comment est il possible d’avoir une coupe de cheveux aussi atroce ? Que c’était laid… Et son personnage ne m’a pas du tout intéressé, la gentille prof qui libère le tout joli oiseau et qui met les fleurs bénévolement chez les hospitalisés m’ennuie profondément. J’ai du mal à voir sa place dans l’échiquier qui se met en place, au final elle semble peu importante.
En revanche le personnage qui est introduit de façon intéressante c’est Mr Gold alias Rumplestiltskin ! Déjà que le personnage de base semblait fun, ce propriétaire de la ville semble l’élément perturbateur de cette bourgade paisible. Reste à voir comment il va être exploité mais il m’inspire du bien !
Cette seconde partie d’épisode est un peu moins prenante car c’est clairement une scène d’exposition sur les nouveaux personnages (un peu normal pour un pilote). On ne décolle pas vraiment au niveau du scénario qui apparait comme assez léger avec du recul. La crainte que les scénaristes tirent au maximum sur toutes les ficelles se fait déjà ressentir.
Ce pilote reste dans un certain dynamisme grâce aux flashbacks incorporés dans le fil de l’histoire, façon Lost (en même temps ce sont les mêmes scénaristes !). Je ne sais pas si on aura le droit à d’autres flashbacks, car à part présenter la vie de Gepeto dans le royaume imaginaire je ne vois pas ce qu’on peut raconter. Et je ne sais pas si raconter le background de personnages de conte de fée que tout le monde connait soit très pertinent.
De même il est difficile de dire quel chemin va suivre la série. J’espère qu’on ne se contentera pas de délivrer les personnages un par un avec quelques crasses de la reine, ce serait une grosse déception.
Tu as été coifféee par un candidat de MasterCoiffeur ou quoi ?
Pour conclure, Once Upon A Time nous livre un pilote de très bonne facture, divertissant et rythmé malgré son but d’exposition. Reste à savoir si la série va confirmer par la suite, le piège de la simplicité et de la naïveté étant à éviter. Si vous aimez Blanche Neige (enfin si vous préférez les nains, c’est votre choix, chacun son délire), je vous recommande chaudement cet épisode !
J’ai aimé :
- l’univers de la série
- la prestation de Jennifer Morrison
- la reconversion des personnages de conte
- le dynamisme du show
J’ai pas aimé :
- le principe de l’élue
- Blanche Neige et le prince (c’est un amateur l’acteur ?)
- la peur de rentrer dans la facilité et les clichés dans les prochains épisodes
Note : 13/20