Critique : Pan Am 1.04

Le 18 octobre 2011 à 05:37  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez décevant qui fait beaucoup de remplissage à cause d'un manque de contexte historique.
Par sephja

Critique : Pan Am 1.04

~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez décevant qui fait beaucoup de remplissage à cause d'un manque de contexte historique.
Par sephja

Escale en Asie 

Les quatre hôtesses de Pan Am s'apprêtent à partir en Islande, mais se retrouve envoyé à Rangoon, dans une Birmanie qui n'a pas encore connu le coup d'état de Ne Win. Kate se retrouve alors chargée d'amener un appareil photo à Djakarta. Le copilote de l'avion, Ted Vanderway, vit avec frustration le départ du premier vol habité dans l'espace de John Gleen, lui-même ayant pendant longtemps espéré intégrer le programme Mercury. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire d'espionnage qui manque de contexte et joue trop la carte du dépaysement 
  •  une histoire de pilote intéressante, mais maladroite 
  •  la naissance d'une amitié qui cherche à briser la routine du show 
  •  Pan Am, une série plus européenne qu'orientale 

 

 

Un voyage en Asie assez pauvre en contenu 

Après trois épisodes intéressants du point de vue du contexte et du soin apporté aux storylines, Pan Am fait relâche, proposant un séjour en Asie beaucoup moins recherché, maîtrisé et un peu décevant. Si l'idée d'un voyage en Birmanie en 1962 à tout pour s'avérer être une source d'aventure pour Kate, l'intrigue joue une fois de plus la carte de la sécurité en esquivant toute notion de géopolitique. La recherche de l'appareil photo occupera une bonne part de l'épisode, objet qui servira à connecter l'histoire des deux soeurs et à souligner leur antagonisme. 

Le récit n'est pas mauvais, mais Pan Am fait dans la redite et mise trop sur le dépaysement pour vendre une intrigue d'espionnage maladroite et finalement assez vaine. Plutôt que d'évoquer l'instabilité de la Birmanie à cette époque, la série échoue une fois de plus à développer un vrai suspens digne de ce nom, faisant d'un défaut une mauvaise habitude. C'est regrettable tant la performance de Kelli Garner est impeccable, laquelle tente d'apporter une vraie intensité à une histoire trop superficielle pour être convaincante. 

Moins maîtrisée que d'habitude et à la recherche de son second souffle, Pan Am tente d'installer une routine, mais manque cruellement d'efficacité pour vraiment séduire. Dommage encore une fois tant le choix de la Birmanie à cette époque aurait dû permettre de renouer avec ce souffle romanesque qui est le vrai moteur du show.

 

Deux pilotes en concurrence 

Délaissant totalement Colette, cet épisode de Pan Am tente de s'intéresser au pilote et à son copilote, lié par une rivalité qui va occuper une place centrale dans l'épisode. Si l'idée de développer le personnage de Ted se révèle assez juste, l'intégration des flashback n'est pas assez convaincante et demeure trop confuse pour lui donner assez de crédibilité. Le background historique autour des missions Mercury et du rêve de la conquête spatiale est par contre très bien pensé, permettant de voir en Ted un personnage malheureux à qui son destin a échappé. 

Le départ de John Glenn dans l'espace sonnait pour les pilotes de l'armée une époque où le rêve de partir dans l'espace devenait une réalité bien tangible. La concurrence était terrible, chacun d'entre eux se sentant l'étoffe des héros et l'accession de ce jeune pilote au statut de capitaine fait naître des jalousies. Dans un registre plus sombre, Mike Vogel est très convaincant en jeune arriviste prêt à tout et qui apprend lentement à gagner le respect des autres. Les personnages gagnent lentement en épaisseur sans encore convaincre, mais parviennent à réduire à néant leur image un peu trop lisse.

Malheureusement, comme dans tous les scénarios peu inspirés, la série va abuser du psychodrame, en particulier concernant la storyline entre Laura et Kate. 

 

 

La naissance d'une amitié 

Fuyant un mariage ennuyeux et une vie qui s'annonçait peu captivante, Laura se retrouve coincée avec une soeur qui refuse de partager sa soif de dépaysement et d'aventure. Le séjour à Rangoon et Djakarta va lui offrir l'occasion idéale pour une escapade exotique, les auteurs se moquant gentiment de leur naïveté avec quelques scènes comiques qui flirtent un peu trop avec l'hystérie. Sorte de carte postale un peu trop facile, cet épisode montre que les auteurs de Pan Am maîtrisent bien mieux la culture européenne que l'univers de l'Asie, ce voyage se révélant au final peu convaincant. 

Une série de clichés ne fait pas une histoire et très vite, l'aspect carte postale est heureusement remplacé par la volonté des auteurs de faire naître une amitié entre les deux jeunes femmes. Plus moderne et moins rigide que sa soeur, Maggie représente une part de ce que Laura cherche, à savoir une vie fondée sur des valeurs non traditionnelles, à la fois imprévisible et aventureuse. Seulement, cette part du récit reste assez peu développée, mais marque un besoin d'évolution pour un show qui peine à avancer, un séjour à escale ne permettant pas de raconter une histoire. 

Pour la première fois, Pan Am sonne un peu faux, peinant à être crédible malgré un travail de reconstitution assez important, la faute à un scénario qui fait du remplissage.

 

Pan Am, une histoire entre l'Amérique et le reste du monde

En délaissant le personnage trop européen de Collette, Pan Am tente de raconter la complexité du rapport des Américains avec le reste du monde. Ce séjour en Asie ressemble de fait à un vulgaire séjour touristique, le décor exotique ne servant ici qu'à justifier l'évolution des différents personnages. Loin de comprendre le monde dans lequel elles font escale, les héroïnes voyagent avec cette insouciance typique de l'époque, cet insolence américaine caractéristique de la fin des années soixante. 

En conclusion, un épisode moyen, incapable de retrouver ce souffle romanesque qui fait habituellement le charme de Pan Am à cause d'une intrigue d'espionnage peu convaincante. Peu inspirée par le décor du jour, la série multiplie les escales pour cacher son manque d'inspiration, optant pour une narration carte postale peu convaincante pour Laura et Maggie. Seule l'histoire concernant Ted et Dean parvient à tirer profit du contexte historique de la mission Mercury, permettant d'épaissir et d'assombrir le personnage trop lisse du jeune pilote de la Pan Am. 

 

J'aime : 

  •  le personnage de Dean qui prend un ton plus mature 
  •  la réalisation impeccable 
  •  l'intrigue d'espionnage intrigante au premier abord ... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... décevante dans sa conclusion 
  •  une construction en carte postale 
  •  un épisode qui fait du remplissage 

 

Note : 12 / 20 

Escale assez moyenne en Asie pour Pan Am qui, malgré l'exotisme de sa destination, ne parvient pas à se débarrasser de ces mauvaises habitudes. Un épisode de remplissage qui vaut surtout pour la place accordée aux deux pilotes et une séquence d'atterrissage à Hong-Kong assez intéressante, mais manque cruellement de contenu et de maîtrise dans l'écriture.

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