Politique et chantage
Tom Kingsley est un brillant sénateur qui vient aux Hamptons pour sa collecte de fonds en vue de sa campagne pour conserver son poste. Ami de Conrad Grayson, il est surtout l'homme responsable de la mise en accusation du père d'Amanda et une cible privilégiée pour la jeune femme. Pendant ce temps, celle-ci s'arrange pour que le fils de Victoria, tombé sur son charme, rencontre par hasard le frère d'une jeune femme qu'il a autrefois gravement blessé.
Résumé de la critique
Un épisode satisfaisant que l'on peut détailler ainsi :
- le plaisir pour la première fois de voir en Amanda en mode super garce
- l'intrigue de la famille Porter poussive et discutable
- la mécanique un peu trop facile de la série
- une revanche qui commence à créer du mouvement chez les victimes
Un plaisir coupable de plus en plus fort
Série surprise de ce début d'année, Revenge est un show à réserver aux esprits tordus qui aiment les héros cruels et manipulateurs. Difficile de ne pas prendre du plaisir dans la scène où Emily organise la rencontre entre Daniel Grayson et son pire ennemi, Emily VanCamp s'amusant à aligner les mimiques hilarantes. On se surprend enfin à s'écrier : "Quelle garce !" signe que la série est sur la bonne voie, celle d'une vengeance plus cruelle et moins mécanique en s'attaquant ici à un garçon qui semble parfaitement honnête en apparence.
Le but de la jeune femme est de réduire à néant Victoria en détruisant tout son entourage, comme cette semaine un homme politique proche de son mari. En apparence assez classique, ce point de l'intrigue va servir avant tout à éclaircir certains points du passé, engendrant quelques coups de théâtre en nous offrant quelque secret dont Amanda n'a pas conscience. Le but est clairement de remettre en cause les actes de l'héroïne de Revenge en nous posant en juge de ses actions, apportant un changement dans l'approche de la narration plutôt efficace.
La série évolue dans le bon sens, nous poussant à faire l'effort de compréhension qu'Emily refuse de faire sur ses victimes, transformant notre vision de toute l'affaire. La vengeance d'Amanda se montre ainsi bien plus cruelle et particulièrement plus jouissives lorsqu'elle s'en prend autant aux coupables qu'aux innocents.
Une histoire de famille qui s'intègre difficilement
Pendant qu'Amanda construit lentement sa destruction du monde de Victoria, elle assiste à distance au deuil de la famille Porter, Nolan jouant un rôle particulièrement trouble dans cette histoire fournissant les moyens. Seulement, ce pan de l'intrigue s'avère assez décevant, l'utilisation du chien d'Amanda comme astuce pour justifier sa rencontre avec Jack devient un peu pénible. De plus, Ross avec son portable sert surtout à décoincer des scénaristes embourbés, incapable de parvenir à faire rebondir une intrigue très mal intégrée dans le reste de l'épisode.
Trop passif, Joe devient assez inutile et l'intrigue de Declan ne donne pas l'impression de pouvoir aller vraiment beaucoup plus loin. L'ensemble est décevant, trop statique et aurait mérité un peu plus de réactivité de la part des deux frères, surtout au vu de l'identité connue des responsables. Cette storyline demeure agréable, mais ne possède pas assez d'enjeu pour justifier tout le temps et les efforts passés par les scénaristes pour la faire évoluer, hormis montrer le visage naturel et moins cruel d'Amanda.
Une mission un peu trop facile
En tant que concept show, Revenge se doit de proposer une formule efficace pour pouvoir créer une certaine routine, évitant que la série se perde dans des séries de rebondissements perpétuels. Sur ce point, le résultat reste mitigé, laissant l'impression d'un manque de maîtrise du récit inquiétant malgré les évolutions mythologiques ambitieuses. Les objectifs de certains des personnages sont particulièrement flous, entre autre Nolan Ross qui paraît trop serviable pour être vraiment honnête.
Plusieurs passages de la série se permettent certaines facilités agaçantes comme le portable de Nolan ou le plan d'Amanda conçu à l'avance à la perfection, ne créant pas le moindre doute sur l'inéluctabilité de son exécution. Si ce point de la série n'avait pas été un élément de reproche jusqu'ici, le quatrième épisode devrait montrer le signe d'une évolution qui peine beaucoup à arriver, les plans d'Emily étant trop parfait pour être crédible. Dommage tant la série possède la capacité d'être beaucoup plus, mais s'égare à plusieurs reprises dans des intrigues parallèles assez pauvres.
Au final, Revenge prend un peu plus de risque qu'au commencement du show, mais pas suffisamment pour empêcher une certaine frustration face à l'aspect plutôt inégal de l'ensemble.
Des cibles qui commencent à se mettre en mouvement
Si dans son premier acte, Revenge aura profité de l'effet de surprise pour s'imposer comme une bonne surprise de la rentrée, la série semble peiner à se montrer à la hauteur de nos attentes. Trop statique jusqu'ici, l'univers des Hamptons comme à réagir aux actions d'Amanda et Victoria se met enfin en mouvement, entraînant des modifications dans les rapports de force qui laisse présager du meilleur. Pour la première fois depuis le début de saison, la proie de l'héroïne parait subir les effets de son entreprise de destruction, laissant espérer des scénarios plus complexes à l'avenir.
En conclusion, un épisode qui montre ses qualités avec la storyline d'Amanda qui progresse beaucoup, surtout du point de vue mythologique. Dès lors, il est dommage que l'histoire de la famille Porter se révèle aussi peu inspirée, laissant un goût d'inachevé à un épisode qui aurait pu être bien plus enthousiasmant. Avec un scénario qui se permet de nombreuses facilités, Revenge abuse clairement un peu trop de ces plans sortis du chapeau au dernier moment chaque fin d'épisode.
J'aime :
- Amanda passe vraiment en mode garce
- le jeu d'Emily VanCamp dans la scène du restaurant
- beaucoup de révélations dans la storyline d'Amanda...
Je n'aime pas :
- ... peu de choses du côté des Porter
- Nolan Ross utilisé comme couteau suisse narratif
- un plan trop infaillible
Note : 12 / 20
Un épisode agréable de Revenge qui laisse apparaître le visage particulièrement garce d'Amanda, rendant cette histoire de vengeance bien plus jouissive. Dommage que d'autres pans de l'intrigue soient beaucoup moins inspirés, la storyline des Porter n'amenant pas grand-chose à l'intrigue principale.