Pitch voyage en Floride
Hank et Evan partent en Floride pour venir en aide à leur père qui passe devant la commission de révision pour sa libération sur parole. Seulement, une fois sur place, ils vont découvrir que leur père n'est plus là où il l'attendait, mais qu'il fréquente le créateur d'un site de peer to peer nommé Shaw Morgan qui montre des signes d'hallucinations inquiétantes. De son côté, Dyvia se retrouve confrontée à l'accouchement prématuré de Marisa.
Un épisode mythologique pour sortir de la routine
Série estivale très calibrée, Royal Pains nous a habitué à ce type d'épisode "de voyage" la saison dernière avec le séjour à Cuba. Ici, la direction s'avèrera moins exotique puisque les frères Lawson quittent les Hamptons pour la Floride où se trouve leur père Eddie. Comme toujours avec lui, ce voyage va entrainer de nombreuses surprises, le paternel n'ayant pas l'habitude d'être très prévisible. Aussitôt, le souvenir de la storyline ratée de l'année dernière laisse craindre un nouveau récit emberlificoté à la Lawson Senior.
Heureusement, le scénario esquive cela en justifiant en montrant Eddie sous un angle inoffensif et crédible, tout comme sa nouvelle amitié avec un jeune millionnaire de l'internet, condamné pour avoir construit un site de peer to peer. La relation entre Shawn et Eddie, bien que contre nature au vu de leur différence d'âge, passe plutôt bien grâce à un Jonathan Tucker très intense qui donne à cette histoire une vraie crédibilité. Victime de vision mystique, l'homme souhaite s'amender et se racheter de ses fautes passées, sentiment qui ne peut que logiquement le rapprocher de Eddie.
Un épisode de mise en place sympathique, avec le plaisir de retrouver un papa Lawson particulièrement en forme, loin des mensonges agaçants de la saison dernière. Henry Winkler apporte une touche de charme supplémentaire en mêlant désinvolture et sincérité dans son comportement avec ses fils et Shaw. Plus simple et moins alambiqué que la saison dernière, Royal Pains propose une intrigue qui vaut surtout par la qualité des comédiens, le reste relevant plus de la nécessité d'intégrer une histoire médicale à tout prix.
Un petit voyage en Floride qui apparaît finalement comme une façon de redorer la blason d'Eddie, même si cet incorrigible menteur ne peut s'empêcher quelques mensonges involontaires, mais vite éventés par Shaw qui agit ici en rédempteur.
Les mensonges comme source du mal
Si la relation entre père et fils s'avère heureusement moins conflictuelle que l'année dernière, celle entre les deux frères va connaître un coup de froid terrible dû aux mensonges de Paige. Alors qu'Evan prépare sa demande, Hank ne peut partager son enthousiasme vu le comportement étrange de la jeune femme, son frère choisissant volontairement de fermer les yeux en amoureux naïf et plutôt humain. Même si je crains que la série ne nous resserve ici une histoire de grossesse de plus, cette tension entre Evan et son frère ramène à la surface certaines rancoeurs assez intéressantes.
L'union sacrée des frères Lawson est bien entamé et Evan sort un peu de son rôle de comique de service, signe d'une volonté appuyée des auteurs de donner à Paulo Costanzo plus de matériel que les saisons précédentes. Comme toujours, les mensonges et non dits entrainent la rage du cadet des Lawson, symbole des souffrances laissées par les manipulations d'un père irresponsable. La famille Lawson est au complet, mais cette intrigue pourtant centrale va s'avérer bien inférieure à celle de Dyvia et Jill, laissées seules aux Hamptons.
Un final surprenant et inattendu
Moins familière de Boris que Hank, Dyvia va vite être testée, le riche propriétaire de Shadow Pond n'hésitant pas une seule seconde à marquer sa préférence pour le docteur Lawson. En effet, maintenant que ses parents l'ont renié et que Hank est en voyage, elle va devoir faire ses preuves en tant que médecin, les scénaristes choisissant de la soumettre à un enjeu de taille avec la fin de la grossesse de Marisa. Confrontée à un enjeu fort avec le risque d'hérédité de la maladie de Boris, l'assistante de Hankmed peut heureusement compter sur Jill pour la seconder, la petite-amie de Hank s'intégrant bien dans la dynamique de l'épisode.
Déjà testé la saison dernière, le duo Jill - Dyvia prouve une nouvelle fois son efficacité, tenant le choc d'une storyline qui va s'avérer bien plus passionnante et dramatique dans les dernières secondes que la virée en Floride des Lawson. En choisissant d'accélérer les évènements, les auteurs nous proposent un cliffhanger particulièrement réussi et étonnant, donnant une nouvelle dimension inattendue à la storyline de Boris. Cette part de l'intrigue devient de loin la plus palpitante des deux, laissant espérer une suite qui osera enfin sortir des clous et proposer plus qu'un simple divertissement estival..
J'aime :
- une intrigue en Floride sympathique
- un casting formidable, en particulier Jonathan Tucker
- un twist final très inattendue
- un scénario qui avance à pleine vitesse
Je n'aime pas :
- la série qui ne peut s'empêcher d'intégrer des histoires médicales partout
- un démarrage assez poussif
- prévisible, sauf dans sa dernière partie
Note : 13 / 20
Un épisode historique qui met du temps à démarrer, mais parvient à fournir le divertissement attendu grâce à un final surprenant. La réunion de famille joue la carte d'une certaine nouveauté en créant des tensions entre les deux frères, Eddie se montrant moins manipulateur que d'habitude. Du bon Royal Pains.