Les plaisirs du divorce (et du mariage)
Hank arrive avec Eric Cassabian au Hampton Heritage, avant de s'en prendre au Docteur Van Dyke qu'il juge responsable de la mauvaise prescription. Le temps que son patient se réveille, le docteur Lawson reprend son travail après avoir reçu le coup de fil d'une organisatrice de fête victime de crise d'angoisse, prise dans l'urgence de l'organisation de la fête pour célébrer le divorce des Barnes. Pendant ce temps, Evan va jouer une partie de golf avec le général dans l'espoir d'obtenir sa bénédiction pour épouser sa fille.
Résumé de la critique
Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue romantique à l'arrêt pour Hank
- Divya qui assume ses erreurs
- un épisode qui revient à l'essentiel pour Evan
- une reprise réussie
Accepter les erreurs du passé
Après une saison estivale décevante, Royal Pains nous avait laissé sur un cliff intéressant, une erreur de Divya ayant plongé un des patients de Hankmed dans le coma. Cet épisode va reprendre le thème de la faute et du pardon en l'étendant à toute la série, les auteurs montrant une volonté de corriger le tir après une saison estivale manquée. Hank va se montrer beaucoup plus dynamique, prenant des initiatives et nous offrir une storyline avec sa patiente du jour très plaisante, malgré un démarrage particulièrement poussif.
Les premières répliques tombent en effet à plat et inquiètent avant que la série ne retrouve son dynamisme et un humour plutôt efficace. Royal Pains progresse et fait des choix pour sortir la série de sa torpeur estivale avec le départ de Jill, offrant une scène de rupture particulièrement réussie, esthétiquement bien pensée. La fête de divorce devient le territoire idéal pour un show qui essaie d'apprendre de ses erreurs, montrant que les créateurs placent ce retour sous le signe du renouveau, retrouvant ce ton entre légèreté et tristesse qui fait le charme de Royal Pains.
Un épisode surprenant qui s'améliore progressivement, poussant Hank à prendre de la distance avant l'incident concernant Eric et la faute de prescription de Dyvia. Un évolution intéressante qui va modifier son rapport de confiance avec le Docteur Lawson, point de départ réussi pour un arc hivernal particulièrement prometteur et un retour surprenant du point de vue de la qualité.
Apprendre de ses fautes pour grandir
Avec Divya, les auteurs s'étaient égarés dans une direction à première vue intéressante, l'assistante médicale de Hank partageant ses journées entre Hankmed et l'hôpital. Malheureusement, ils n'avaient jamais réussi à trouver l'équilibre entre les deux univers, donnant en plus à Katdare une image de menteuse assez nocive. Cette double vie s'achève ici assez logiquement et la jeune femme va passer l'épisode à tenter de s'amender pour sa faute, l'occasion parfaite pour rétablir son image par le biais de plusieurs dialogues plutôt réussis.
Le vrai problème concernant Divya repose sur le fait que son utilité première dans la série était de servir à faire le lien entre Hank et l'univers des Hamptons, avant d'hériter d'une pseudo intrigue romantique impossible avec Evan. Seulement, dans cette saison trois, Katdare cherche sa place, les auteurs expérimentant beaucoup pour trouver laquelle lui accorder au sein du récit. Un travail encore à accomplir, mais la scène finale laisse de l'espoir, la jeune femme devant désormais se racheter aux yeux du docteur Lawson, s'inscrivant parfaitement dans le thème de l'apprentissage par la faute.
Un chantier s'ouvre sur ce point du récit pour les auteurs de Royal Pains qui, devant l'aspect un peu sombre de cet arc, vont équilibrer en proposant une storyline amusante à Evan. Plus mature et un peu moins superficiel, le personnage de Divya peut proposer une évolution intéressante, page en grande partie blanche que les auteurs n'ont plus qu'à remplir.
Le retour du couple parfait
Evidemment, Royal Pains ne serait rien sans Evan et Paige, le couple parfait faisant son grand retour pour offrir aux scénaristes l'occasion d'une grande correction scénaristique. Certaines peuvent penser en lisant ceci que je fais preuve d'ironie en parlant du "couple parfait", mais ce serait se tromper tant le duo me semble indispensable à la série et inséparable. Plus mesuré et moins fantasque, Evan se montre impeccable lors d'une partie de golf qui nous épargne les gags classiques pour opter pour une confrontation inattendue entre le cadet Lawson et son futur beau-père.
Parlant avec le coeur, le frère s'attire les foudres du patriarche, mais les scénaristes ont alors la bonne idée de pousser Paige à prendre son indépendance. La demande en mariage est originale, inattendue et plutôt amusante, retrouvant ce ton léger et sympathique qui avait tant manqué durant l'été. Les auteurs abandonnent une intrigue politique sans saveur et resserre l'histoire sur le duo Paulo Costanzo - Brooke d'Orsay pour un mariage attendu, marquant une rupture forte avec toutes les storylines annexes peu convaincantes sur la famille Collins.
Un arc est lancé et nul doute que la saison s'achèvera par le mariage du couple idéal, idée judicieuse qui devrait apporter un souffle positif à cette fin de saison. Retrouvant le sourire le temps d'un pas de danse, la série nous offre une séquence impeccable, entre simplicité et humilité, signe d'un retour du show à des valeurs qu'il semblait avoir perdues.
Retour gagnant
Après avoir laissé la série mal en point au mois d'août, il faut avouer que je n'attendais plus grand-chose de Royal Pains, série estivale sympathique arrivée en bout de course. Certes, l'absence de mythologie est toujours flagrant, mais le show a le mérite de progresser, corrigeant les arcs de la période estivale dans un épisode qui monte lentement en puissance. La scène du divorce est de loin le point culminant, avec quelques séquences très réussies et un mélange entre légèreté et mélancolie, ingrédient secret de ce show visiblement prêt à repartir de l'avant.
En conclusion, la série réussit son retour, offrant un divertissement solide et particulièrement plaisant où Hank se montre beaucoup plus dynamique que durant la saison estivale. Le retour de Tom Cavanagh est aussi plutôt intéressant, permettant aux auteurs de ne plus utiliser la solution de Boris, ressource surexploitée dans une intrigue de moins en moins crédible. Un divertissement sympathique, bien rythmé, qui passe en un clin d'oeil, signe que la série a clairement retrouvé une bonne part de son charme, si le spectateur se sent prêt à pardonner lui aussi les erreurs du passé.
J'aime :
- la séquence autour du divorce des Barnes
- Hank dynamique qui retrouve son costume de héros
- l'intrigue de Divya qui ne verse pas dans le mélodrame inutile
Je n'aime pas :
- une blague très mauvaise en début d'épisode
- Divya qui cherche encore sa place
Note : 13 / 20
Un retour aussi réussi qu'inattendu pour Hankmed avec un épisode qui corrige certaines erreurs de la saison estivale, ramenant le show dans une voie beaucoup plus prometteuse. Le divorce des Barnes est un moment particulièrement réussi où le show retrouve son identité, divertissement désuet et attachant, mélange intéressant de mélancolie et de comédie.