Family Business
Divya part travailler au Spa avec le docteur Sacani pour le compte d'Hankmed, découvrant le style très direct et particulièrement efficace de la nouvelle recrue d'Evan. Si elle donne les apparences de travailler aux services des deux frères, la jeune femme mène en fait un complot pour faire échouer l'entreprise des frères Lawson, espérant que leurs échecs respectifs les pousseront à se rapprocher. Pendant ce temps, plusieurs cas de pneumonie commencent à apparaître qui inquiète Hank.
Résumé de la critique
Un épisode réussi que l'on peut détailler ainsi :
- Divya dans un rôle central qui lui va bien
- Hank en dehors du système
- Evan pris dans la spirale de sa propre ambition
- drôle et réjouissant
Comploteuse débutante
Après un début de saison surprenant et sympathique, Royal Pains se heurte à un risque majeur, à savoir une tendance normale à vouloir revenir en arrière et recréer le Hankmed des trois premières saisons. Mais cela saurait sous-estimer l'ambition inattendue des créateurs du show, choisissant la voie de la nouveauté en faisant de Divya le centre de l'intrigue, celle-ci s'efforçant de manipuler les frères Lawson pour les remettre ensemble. Plus qu'une simple série médicale, cette saison de Royal Pains raconte le besoin de réconciliation pour une femme qui tente de recoller les morceaux de son existence.
De cette manière, aucun des nouveaux personnages n'est sacrifié comme on pouvait le craindre, avec en autre un docteur Sacani qui s'affirme comme un second rôle intéressant et efficace. Moins chaleureux que Hank, il forme avec Katdare un duo intéressant, Ben Shenkman s'imposant clairement comme la bonne surprise de ce début de saison. Prise au milieu de la dispute entre les deux frères, le choix des scénaristes de la transformer en comploteuse se révèle particulièrement efficace, surtout quand son plan aboutit à l'effet inverse de celui recherché.
Avec le départ de Jill, c'est tout l'univers de Royal Pains qui connaît la division, brisant la monotonie d'une saison trois particulièrement poussive. Dernier lien entre les deux frères, la combativité de Divya est réellement plaisante, donnant un point fixe au spectateur tandis que l'univers du show part dans des directions inattendues. Avec trois patients bien mis en valeur, la création d'Andrew Lenchewski reçoit le coup de fouet dont elle avait besoin, continuant de faire évoluer ses personnages dans une direction inattendue et particulièrement intéressante.
Le plaisir de vivre de son art
Opérant désormais en solo, Hank vit sa vie rêvée, déconnecté d'une administration qu'il ne supporte plus, choisissant de pratiquer la médecine loin de toute pression exercée par l'ambition exacerbée de son frère. Très vite, les auteurs s'amusent une nouvelle fois à souligner les lacunes du Docteur Lawson en matière de réflexion à long terme, préférant privilégier la résolution des problèmes au jour le jour grâce à son sens de la débrouillardise. Moins entravé, le héros vit sur un petit nuage, montrant un enthousiasme plaisant, loin de cette passivité qui avait coûté à la saison précédente cette énergie positive qui fait le charme du show.
Son patient du jour va lui mettre assez rapidement la pression, celui-ci montrant quelques réserves quant à sa nouvelle situation et son manque de structure. Atteint d'une pneumonie résistante et agressive, ce patient va servir à ouvrir une porte intéressante à Hank, lui offrant l'opportunité d'obtenir le soutien logistique dont il a besoin. L'enjeu est assez important et la connexion simple et intelligente avec l'histoire du spa donne une cohérence à un épisode réussi, seulement entaché par le départ de Jill qui donne lieu à une séquence d'adieu mal intégrée.
Maillon faible de la série, l'ancienne petit-ami de Henri quitte le show pour un temps, les deux premiers épisodes ayant bien préparé ce départ en exploitant la famille de Jill. Seulement, sans lien désormais avec l'hôpital des Hamptons, la jeune femme avait perdu son intérêt, ne servant plus que de confesseur pour Divya ou Hank, sans aucune storyline personnelle à développer. Trop tardif, ce départ possède une charge émotionnelle limitée, la scène d'adieu venant casser en partie le rythme de cette histoire de concurrence entre les deux frères Lawson.
Deux médecins pour une seule place
Pour cette nouvelle saison, les auteurs ont lancé beaucoup de storylines autour d'Evan, entraînant quelques difficultés pour réintégrer Brooke d'Orsay, problème immédiatement exploité par les scénaristes pour opposer sa fiancée et sa nouvelle ambition. Délaissant la jeune femme, le cadet des Lawson montre un enthousiasme dévastateur pour sa nouvelle affaire, n'ayant plus Hank pour l'empêcher d'exploiter toute sa créativité. Totalement autocentré dans l'idée de battre son frère pour mieux le convaincre de revenir, il cherche à saisir chaque opportunité, misant sa crédibilité sur le Spa des Hamptons qui cherche à engager un médecin particulier.
Dès lors, Paige n'existe plus dans ce conflit sur fond de concurrence, obligeant celle-ci à devenir la complice de Divya, cherchant ainsi à retrouver un fiancé plus attentif, centrant sa vie sur elle et non sur son activité professionnelle. Un apport nécessaire pour calmer la frénésie destructive de Paulo Costanzo tout en réinstallant une des rares bonnes storylines de l'année passée, celle du parfait couple. La scène finale de la dispute confirme la nécessité du retour de la fille Collins, apportant la stabilité indispensable au spectateur dans une série en pleine révolution.
La scène finale entre les deux frères va venir intensifier la crise entre les Lawson, la tentative d'Henry pour faire la paix avec son frère n'aboutissant qu'à les diviser encore un peu plus. Affirmant leur volonté de s'interdire toute machine arrière, les créateurs de Royal Pains poursuivent la dynamique du début de saison, retrouvant une bonne part du charme initial de la série. Moins spectaculaire, mais plus malin, l'intrigue trouve le bon équilibre entre les séquences humoristiques et un climax final assez tendu où l'impossibilité du dialogue entre les Lawson devient plus qu'évident.
La saison du rachat
Si l'année dernière, Royal Pains se déclinait autour du thème du besoin de vérité, cette saison se penche sur la difficulté de communiquer, surtout lorsque la rivalité fraternelle entre en jeu. Au début du show, Hank était en pleine dépression lorsqu'Evan l'a contraint à sortir de sa bulle pour retrouver une nouvelle vie à l'intérieur des Hamptons. Absente alors, les conflits entre l'aîné et le cadet occupait une place infime, la mission du personnage de Paulo Costanzo consistant uniquement à assister son frère pour qu'il retrouve le goût pour la pratique médicale.
Seulement, ce temps est révolu et la rivalité naturelle est revenue, celle d'un grand-frère trop protecteur et d'un petit frère qui cherche à s'affirmer et se place alors sur la défensive. Pourtant, malgré l'intensité surprenante de ce final et la tension existant entre les Lawson, le tour de force de ce début de saison est de réussir grâce à Divya à trouver la bonne approche pour transformer cette tension en énergie comique. La preuve qu'une tragédie classique autour de la rivalité peut devenir une source d'humour en prenant un narrateur en décalage par rapport avec le récit.
J'aime :
- réjouissant et bien écrit
- le docteur Sacani convaincant
- le choix de donner à Divya une position centrale
Je n'aime pas :
- la scène du départ de Jill
- la résolution un peu trop évidente
Note : 13 / 20
Semaine après semaine, Royal Pains confirme son embellie, laissant apparaître un arc ambitieux autour de la rivalité entre les deux frères. Un épisode prenant et plutôt réussi qui donne une place très intéressante à Divya, dernier personnage à maintenir encore une unité familiale bien compromise.