Ce final réunit tous les points forts de Sons of Anarchy pour en faire un cocktail détonant. Que ce soit des personnages comme Stahl, Opie ou encore Gemma, un scénario original et jouissif, ou une introduction et une conclusion parfaitement menée, tout est présent pour terminer cette saison en apothéose.
Beginning
Les cinq minutes qui composent la scène de départ de ce final sont, à mes yeux, l’une des marques de fabrique de SOA. Tout d’abord, on n’hésite pas à jouer une musique, un thème de bout en bout, parce que les gens qui s’occupent de l’écriture et de la réalisation savent qu’une musique, ce n’est pas juste un refrain ou un air. « This Charming Life » de Joan Armatrading était un choix tout simplement parfait. Si les 10 premières secondes m’ont paru assez classiques, un peu facile, la musique, la réalisation, ainsi que les scènes qui ont suivi m’ont totalement conquis. Cette liberté de prendre 5 minutes de l’épisode pour bien montrer les aspirations de chacun, les envies, le petit bonheur quotidien des membres du club fait que SOA est ce qu’il est, une série unique, qui va à l’encontre de ce qui peut se faire en ce moment, et qui montre à quel point ceci peut être bénéfique.
Dans cette introduction, on n’apprend rien qu’on ne sait déjà, on est juste présent, là pour partager les moments de joie des Sons, et ça marche. On se sent comme un membre du club, comme parmi eux. Un démarrage magnifique.
Stahl
Une fois n’est pas coutume, le talent de Stahl ne s’amoindrit pas dans cette épisode et sa biatch attitude ne connait plus aucune limite. La confrontation entre Stahl et Gemma dans la prison de la police locale de Charming est très bien mise en scène et plein d’hypocrisie. Stahl donne une leçon sur la confiance, ça a dû en faire rire plus d’un. En tout cas, l’ironie d’une telle situation était bien exploitée, et on assiste à un duel de mentalité au sommet.
Sa rencontre avec Jax fait monter la pression et permet d’amener lentement la partie d’action de cet épisode. Ils se battent verbalement pour essayer de ne pas se faire avoir, et on voit bien que chacun préfèrerait mourir que de faire confiance à l’autre.
Enfin, le talent d’Ally Walker pendant la scène finale est à couper le souffle. J’y reviendrai par la suite.
Jimmy
Une bonne partie de cet épisode était concentrée sur la capture de Jimmy par les Sons. Leur but est donc de tuer Jimmy, but qui ne plait pas tellement à Jax qui est sensé ramener ce dernier vivant à Stahl, pour sauver son club.
Cette partie, bien que ressemblant plus à un épisode normal de SOA, n’en est pas moins intéressante. Rien n’est laissé au hasard, et lorsque les Sons se lancent à Moto, on se dit que ce n’est pas possible que cela ne tourne pas au vinaigre. Là où la majorité des séries aurait fait foirer l’échange, SOA a, une fois de plus, joué la différence avec succès. Les russes ne se rendent pas tout de suite compte que la plupart des billets sont faux, et la course poursuite ne dure pas.
Stahl qui tombe dans le panneau du Van vide c’était marrant, même si on se doutait qu’elle n’allait pas en rester là. Lorsqu’elle suit Jax pour aller récuperer Jimmy, on retient tous notre souffle…
Ending
Que dire… Les mots me manquent pour décrire le dernier quart d’heure de ce final. On finit comme on a commencé, sur une musique qui se marie parfaitement aux quinze minutes restantes. Sur « Hey Hey My My » on assiste à l’inéluctable. On voudrait de toutes nos forces l’arrêter, mais rien n’y fait, Stahl dévoile la vérité sur Jax devant tout le MC. Les réactions des autres membres sont très violentes, mais pas aussi marquantes que les expressions qui traversent le visage de Gemma sur cette musique triste.
Si certains doutaient encore du talent exceptionnel de Katey Sagal, ces doutes sont levés. On ressent toute sa souffrance, on comprend ce qu’elle a en tête : son fils ne sortira pas de prison en vie, elle va perdre un enfant, pour la deuxième fois. Elle ne sait pas quoi faire, elle sait qu’elle ne peut plus rien pour lui, que tout est fini. Alors lorsque l’on voit le petit sourire en coin sur les lèvres de Stahl, Gemma en arrière-plan, on ne peut plus penser qu’à une chose : Meurt.
La mise en scène de l’ensemble est parfaite, lorsque l’on voit les regards que jettent les membres à Jax. On lit la colère dans les yeux de certains, puis la déception. L’épisode prend une tournure dramatique, d’une façon magnifique.
Pendant les plans suivants, on assiste à quelque chose qui m’a énormément marqué. Outre les interrogations concernant Opie et les autres occupants du bus, c’est Unser qui m’a étonné. Dans une scène des plus simples, il va rendre l’épisode encore un peu plus dramatique. On le voit déposer son badge et son arme de service, pour prendre une arme personnelle. Alors qu’il rattrape lentement Stahl, on devine progressivement ce qu’il va se passer. Ou tout du moins une partie. C’est à ce moment que je me suis souvenu que Clay avait remercié Unser, comme l’on remercie quelqu’un qui s’apprête à foutre sa vie en l’air pour vous rendre service. Une multitude de scénario m’ont alors traversé l’esprit, mais aucun ne concordait vraiment avec ce qui allait se produire.
Unser réussit à éloigner les autres agents de Stahl, et une fois seul avec elle, on assiste à une scène tout à fait singulière. Unser s’assoie contre sa voiture et allume une cigarette contenant probablement de la marijuana. Le bref dialogue entre les deux personnages montre la qualité des acteurs, et de l’équipe de réalisation. Qui n’a pas pensé « Bam dans ta gueule ! » lorsqu’Unser réplique à Stahl : « I’m a stage three cancer, sweetheart. ». Au moment où il annonce à the ATF Bitch qu’elle devrait vraiment accepter de fumer sa drogue, j’ai compris ce qui allait arriver.
En voyant descendre du bus scolaire Opie et Chibs, le tout toujours parfaitement mis en scène, qui n’a pas ressenti un frisson, une certaine satisfaction à l’idée de ce qui allait arriver à Jimmy et à Stahl ?
Deux personnages qui jusqu’alors n’avait, pour moi, pas assez de temps à l’écran, reçoivent enfin leur dû. L’exécution de Jimmy correspondait parfaitement à ce que j’attendais de Chibs, une mort rapide, mais douloureuse. La mort de Stahl contraste très bien avec celle de Jimmy, et alors que Opie lui demande, très calmement de mettre ses mains sur le volant, June se rend compte de ce qu’Opie a en tête. Il n’a pas oublié qu’elle est responsable de la mort de Donna, et il tient désormais sa vengeance. C’est avec une voix parfaitement maîtrisé qu’Opie mène la danse, et alors que Stahl implore sa pitié, il n’hésite pas, et la tue de la même manière que donna a été assassinée.
Dans la fin de cette scène, les petits détails comme la coup de poing à Unser ou encore le symbole dessiné par Chibs sont ce qui fait que SOA est ce que je considère comme une des meilleures séries que j’ai jamais vu.
Lorsque les Sons enfermé apprennent la nouvelle de la réussite de leur plan, on sourit avec eux, on accompagne leurs pensées.
Les dernières minutes du final s’attarde sur la part féminine de la série : Tara et Gemma. On se rend compte qu’elles étaient les seules à ne pas être au courant de la vérité. Tandis que Tara découvre les lettres du père de Jax, on accompagne Gemma dans la lecture de la lettre qui Jax lui a adressé. Il lui révèle la mort de Stahl et de Jimmy, mais plus important, il prend un tournant radical et annonce à sa mère qu’il n’est pas son père. Par-là, on sait déjà sur quoi va être axée la saison suivante.
Quant à la lettre que lit Tara, on se demande quel impact elle va avoir sur Tara, et sur Jax. Réponse l’année prochaine.
19/20
En bonus, Hey Hey My My que je ne me lasse pas d’écouter.
PS : Question dont on aura probablement jamais la réponse : A votre avis, le club était au courant du marché depuis le départ ou seulement durant cet épisode ? Personnellement, je pense que dès le départ, Jax agissait selon le vote du club, lorsqu’il est allé rencontrer Stahl chez elle pour conclure le fameux marché.
PSS : A votre avis, Gemma et Clay ont tué John ou non ? Cela pourrait être un point très important de la saison prochaine. Je suis très partagé la dessus.