Critique : Suburgatory 1.09

Le 18 décembre 2011 à 11:16  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode spécial noël moyennement convaincant, mais qui confirme le changement d'orientation du show vers un divertissement de meilleur qualité.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.09

~ 8 minutes de lecture
Un épisode spécial noël moyennement convaincant, mais qui confirme le changement d'orientation du show vers un divertissement de meilleur qualité.
Par sephja

Un plan à trois pour Noël 

Noël approche et Tessa fait payer à Georges sa liaison New-Yorkaise en se montrant particulièrement froide avec lui, jusqu'au jour où elle le surprend en train de rompre avec celle-ci. Se sentant coupable, elle va tenter d'inviter Zoe pour la fête de Noël des Altman, ignorant que son cadeau va entraîner un soucis de taille, Georges ayant déjà invité une autre femme pour l'occasion.

 

Résumé de la critique

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :

  •  une histoire sympathique en forme de vaudeville
  •  Georges qui hérite du beau rôle et parvient à s'intégrer à Chatswin 
  •  Tessa qui reste en marge 
  •  un bilan de mi-saison

 

 

Le père, la fille, les amantes 

Pour cet épisode de Noël, Suburgatory opte pour le vaudeville romantique, avec au centre la relation entre Georges et Zoe qui s'achève, confirmant le refus des auteurs d'établir une certaine continuité. La première partie sonne un peu faux, avec la rupture entre Jeremy Sisto et Gloria Votsis, leurs scènes peinant à installer une vraie alchimie entre eux. La New-Yorkaise est même le point faible de cette histoire, n'apportant pas le souffle de folie attendue, la faute à des scénaristes qui donnent l'impression de chercher à gagner du temps. 

Difficile de comprendre en effet pourquoi les auteurs se sont interdits de faire virer la soirée au fiasco, l'épisode précédent nous ayant prouvé que le show était plutôt efficace dans les situations de chaos. Trop patiente, Aimee ne sert pas à grand-chose durant la seconde moitié de l'épisode, hormis lors de la scène finale avec Dallas qui ne gagne rien à sa présence. Trop timoré, les auteurs nous fournissent un vaudeville mollasson, ratant l'occasion d'un grand déballage en évacuant par le biais de scènes étranges et assez mauvaises entre Noah et Zoe.

Malgré tout, le grain de folie entrevu dans l'épisode précédent n'a pas totalement disparu, Chatswin continuant de se remplir d'une population hétéroclite et assez attachante. Oubliant les clichés du début de saison, les personnages secondaires apportent une touche d'enthousiasme réjouissant et quelques gags bien sentis, offrant au final un épisode assez plaisant.

 

Georges de Chatswin

Après neuf épisodes, Georges s'est enfin intégré à son nouveau quartier, abandonnant pour de bon New-York, se montrant particulièrement sociable avec les habitants. Permettant aux scénaristes d'intégrer différents personnages secondaires, Georges est devenu un moteur pour le show, à la fois chaleureux et sympathiques. Grâce à lui, les auteurs peuvent enfin donner une vie à cet univers qui sort du cliché du début de saison pour devenir un lieu riche et agréable. Le cas le plus flagrant concerne M. Wolfe, le conseiller d'éducation du lycée qui hérite enfin de ses premières bonnes scènes.

Moteur de la série, Georges évolue dans cet univers de Chatswin comme le sien et s'intègre de plus en plus, tout en montrant encore quelques réflexes de la ville plutôt amusants. La scène où il demande à Aimee de sortir avec lui est assez réussie, tout comme toutes les séquences ne s'inscrivant pas dans l'intrigue vaudevillesque du jour. Avec tout un quartier à explorer, les auteurs se montrent un peu trop timides, les scènes entre Dallas et son mari manquant de l'enthousiasme et la frénésie qui avait éclairé l'épisode précédent, au profit d'une intrigue trop lente, mais supérieure au début de saison.

Le vrai problème de Suburgatory dans cet épisode s'appelle Tessa, son apport à l'épisode étant des plus discutables, à la différence de son père qui apparaît de plus en plus comme sa victime. Une fête de famille qui aurait pu avoir une autre saveur si sa fille Altman s'était montrée un peu plus enthousiaste, ne prêtant attention qu'à elle-même. 

 

 

Tessa dans le rôle du frein à main 

Après l'épisode de la semaine dernière, Suburgatory a clairement évolué dans le bon sens, c'est une série nouvelle avec un quartier de Chatswin plus crédible et moins cliché et un Georges Altman sympathique. Ses efforts pour s'intégrer apportent un point de départ à un épisode qui avançait à un bon rythme, avant que le "frein à main" de la série vienne stopper cette évolution. Figé, statique, Tessa est le seul personnage à ne pas évoluer, refusant de prêter attention aux autres et de créer des liens avec les autres, freinant l'intrigue jusqu'au point mort. 

Difficile pour Jane Levy d'être convaincante lorsque les seules réactions de son personnage consistent à bougonner / se plaindre / maudire les voisins (barrer les mentions inutiles). Figé dans le temps, elle ne pense qu'à New York et son père, mais ne partage plus vraiment d'intimité avec lui tant et si bien qu'elle apparaît comme totalement isolée. Dans ce show, Tessa n'a que des amis de circonstance, Allie Grant donnant l'impression en sa présence de faire un one woman show, vu que son "amie" ne prête pas vraiment attention à elle. 

Là où les autres s'enrichissent de nouvelles connaissances, Tessa stagne, ne fait rien pour gagner les amitiés des autres et freinent le rythme de l'épisode. Ses tentatives pour éviter qu'Aimee et Zoe se croisent sont terriblement pathétiques, à tel point qu'on préférerait largement que l'épisode nous emmène chez les voisins, seul endroit où l'on est sur de ne pas croiser la fille Altman.

 

Bilan à mi-saison 

Série sympathique au premier abord, Suburgatory raconte sur un ton volontairement léger l'arrivée d'une enfant de la ville dans une banlieue typique américaine. A première vue, la série possède un bon casting, un univers assez vaste à explorer et une mythologie autour de la mère de Tessa qui laisse certains espoirs, malgré une certaine tendance à abuser des clichés. Surtout qu'au lieu de nous laisser découvrir Chatswin, les premiers épisodes se concentrent beaucoup sur Tessa et Georges qui passent leur temps à observer avec cynisme leur voisin. 

Entre les Shay avec la formidable Anne Gasteyer et les Royce avec Cheryl Hines, Georges est particulièrement bien entouré, Jeremy Sisto s'imposant assez vite comme un bon moteur pour le show. Hélas, le show va vite montrer des signes de fatigue, les épisodes peinant à décrocher un sourire, utilisant les mêmes gags jusqu'à un épuisement qui intervient dans les épisodes 1x06 et 1x07. Trop figé et incapable d'évoluer, Tessa apparaît lentement comme une insupportable égocentrique, son personnage restant refermée sur elle-même. 

Le show semblait se diriger vers un bilan plutôt négatif si les deux derniers épisodes n'avaient pas marqué une vraie évolution vers un récit plus dynamique et enthousiaste. La nouvelle forme est séduisante, plutôt amusante, délaissant les clichés au profit de personnages secondaires beaucoup mieux mis en valeur. Il ne reste plus qu'à corriger le cas de Tessa, une tâche difficile pour des scénaristes qui vont devoir trouver un moyen de l'intégrer malgré elle à l'univers de plus en plus foisonnant de Chatswin. 

 

J'aime : 

  •  une bonne utilisation des personnages secondaires 
  •  les scènes de Georges assez amusantes 
  •  quelques gags inspirés 

 

Je n'aime pas : 

  •  Tessa qui semble ignorer que les autres existent 
  •  les scènes entre Noah et Zoe sans queue ni tête 
  •  un ralentissement du récit à mi-épisode avec l'arrivée de Zoe 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode qui laisse un sentiment mitigé, reprenant l'évolution entamée l'épisode précédent tout en marquant un manque d'ambition regrettable en se montrant beaucoup trop sage. Toujours figée et ennuyeuse, Tessa paraît définitivement hors du coup pendant que l'univers de Chatswin gagne lentement en épaisseur et en capital sympathie. Une évolution inquiétante pour un show qui est encore très loin d'avoir résolu tous ces problèmes.

Ce sera tout pour 2011. Mes remerciements à SerieAll, nos super correcteurs Puck et CFF ainsi que plus personnellement Samy pour ses nombreux coups de main. Je vous souhaite de joyeuses fêtes à tous et on se retrouve le 04 janvier 2012 pour la suite de Suburgatory.  

L'auteur

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