Critique : Suburgatory 1.10

Le 06 janvier 2012 à 04:58  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode très moyen avec quelques scènes intéressantes, mais au scénario particulièrement fade et tristement publicitaire.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.10

~ 8 minutes de lecture
Un épisode très moyen avec quelques scènes intéressantes, mais au scénario particulièrement fade et tristement publicitaire.
Par sephja

Différentes raisons de s'intégrer... ou pas

Tessa passe son permis de conduire avec succès, pendant que Dahlia échoue une fois de plus, l'obligeant à lui proposer de la rémunérer pour devenir son chauffeur. Elle va alors découvrir que la fille de Dallas semble intéressée par un dénommé Scott Strauss, jeune défenseur de la planète revenant d'un séjour humanitaire en Afrique. Pendant ce temps, Georges tente de se faire accepter au sein du country-club de Noah, mais se heurte au refus de celui-ci. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode très moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Tessa dans une intrigue qui a tout d'une mauvaise excuse 
  •  Georges pour une histoire anecdotique qui doit tout aux comédiens 
  •  des seconds rôles qui sauvent la mise 
  •  un retour qui déçoit beaucoup 

 

 

Cette storyline est sponsorisée par Prius 

Je viens de lire un commentaire d'AlanParish me reprochant à juste titre le fait de prendre un ton un peu trop dépassionné dans mes critiques, mon esprit d'analyse ayant tendance à venir nuancer mon opinion. L'occasion était bonne de m'améliorer en évoquant la storyline de Tessa, intrigue qui ne mérite même pas ce nom, sa seule utilité se limitant à offrir un terrain idéal pour des placements produits. Il ne s'agit donc pas d'une histoire, mais d'une publicité qui nous est infligée pendant la moitié du temps, narrant les avantages de Tessa et ses voitures. 

Certes, je reconnais être un peu dur, mais que pensez d'une voix off inutile qui se limite à vanter les avantages et le plaisir de la conduite de ses deux engins ? Pas grand-chose à dire tant l'intrigue est fade et peu crédible, Jane Levy se montrant assez transparente tout du long là où Carly Chaikin parvient à arracher un début de sourire en jouant l'adolescente un rien gamine. Son but est de séduire Scott Strauss, un garçon un rien rebelle qui va plutôt s'intéresser à Tessa parce qu'elle est tellement plus réelle, plus nature et surtout plus cool que les habitants de Chatswin. (il est possible que cette phrase soit un peu ironique)

Bref, Chatswin redevient un univers cliché et fade et Tessa une princesse énervante dans une intrigue impossible à défendre, storyline naïve et horriblement mercantile. Prévisible, ennuyeux, rempli par une voix off de plus en plus inutile, Suburgatory sombre corps et bien après une fin d'année 2011 qui avait laissé quelques espoirs. De la pure médiocrité, installant un personnage masculin pas du tout convaincant, au physique publicitaire à l'image de l'intégralité de cette intrigue. 

 

Georges et le country-club 

Série racontant l'intégration d'un père et de sa fille dans la banlieue de Chatswin, Suburgatory choisit de centrer sa seconde storyline sur Georges qui prend goût au luxe du Country Club de la ville. Noah Werner lui a en effet offert un passe courte durée qui arrive à expiration, l'excluant de ce club pour riches qu'il n'a pas les moyens de s'offrir. Le point de départ parait peu engageant, mais a le mérite de pousser le père Altman à montrer un vrai désir de s'intégrer, permettant ainsi de faire exister les autres pères du quartier.

L.'intérêt de créer un lieu où Georges puisse coexister avec un groupe typiquement masculin est évident et l'intrigue va se montrer un peu plus inspirée que celle de Tessa. Même si l'ensemble manque cruellement d'enjeu et que le floutage systématique du bas ventre des comédiens n'apporte pas grand-chose, il permet à ceux-ci de s'amuser beaucoup, en particulier Chris Parnell (l'inoubliable Docteur Spaceman de 30 Rock) toujours aussi réjouissant. Bref, je dois avouer qu'il est assez intéressant de voir l'amitié virile entre Noah et Georges s'exprimer aussi clairement, même si l'ensemble reste assez moyennement drôle.

Le père Altman a au moins le mérite de permettre par ces storylines de faire exister l'univers de Chatswin, à la différence de sa fille enfermée dans une publicité pour voitures. Jeremy Sisto est vraiment bon et la série renoue avec ce grain de folie apparu avant les vacances, sans pour autant offrir de vrais éclats de rire. Une histoire sans intérêt qui semble vouloir installer un décor récurrent pour les hommes de la ville, à savoir le country-club et son sauna, offrant ainsi un terrain de jeux intéressant pour les comédiens.   

 

 

Suburgatory sauvée par ses seconds rôles 

Autant le dire, la storyline de Tessa a bien failli avoir raison de ma patience envers cette série, offrant l'une des intrigues les plus ineptes de cette première saison. Toujours aussi ennuyeuse, la fille Altman incarne une bulle en dehors de l'univers de la série, rarement remise en question dans ses convictions par des scénaristes qui ne parviennent pas à la faire exister. L'idée qu'elle serve à explorer une part de Chatswin inconnue jusqu'ici peut paraître intéressante, mais l'arrivée de Scott ne devrait, hélas, pas aller au-delà de la romance prévisible et de l'habituel conflit entre père et fille. 

La crainte principale est de voir Suburgatory nous servir l'intrigue habituelle où un père tente de protéger sa fille des vilains garçons, idée qui avait déjà servi d'argument de départ au déménagement de Georges de New York. Mais si les personnages principaux peinent à convaincre, les seconds rôles se montrent bien plus inspirés, en particulier Dalia qui a enfin une occasion de sortir de son registre de cliché ambulant. La voir plonger dans son fauteuil à la vue de la maison de Scott m'a fait sourire, une seconde de naturel qui montre qu'en nuançant plus ses personnages, Suburgatory gagnerait en sympathie. 

Finalement, l'univers de Chatswin devient largement plus intéressant que les Altman, laissant autant de regret de voir Tessa refuser avec acharnement de s'intégrer. Et la petite scène accordée à Lisa Shay ne parvient pas à faire croire à une amitié qui paraît ne servir qu'à dresser un portrait flatteur de la narratrice de cette série. Après une fin d'année qui avait laissé quelques espoirs, Suburgatory revient de la plus mauvaise des manières, en refermant l'intrigue sur des personnages principaux qui manquent d'épaisseur. 

 

Retour perdant 

En ouvrant son récit aux différents personnages du quartier, la série avait montré des signes encourageants, série prête à évoluer en développant l'univers singulier et attachant de Chatswin. Avec cet épisode, les scénaristes confirment leur volonté de revenir à une forme initiale vraiment fade et peu convaincante, offrant juste le terrain propice pour un placement produit très envahissant. Toujours enfermée dans sa bulle, le personnage de Tessa semble ne pas vouloir être remise en cause par des scénaristes qui, en lui forgeant une image de "Miss Perfection", ne cesse de la rendre désagréable. 

En conclusion, un épisode peu convaincant, arrachant quelques sourires grâce à la bonne humeur des comédiens dans la scène du sauna, Georges offrant la seule storyline intéressante de l'épisode. L'idée de transformer Tessa en chauffeur d'un soir pour Dalia est à la fois saugrenue et ennuyeuse, ne servant finalement qu'à faire la promotion des véhicules qu'elle conduit par le biais d'une voix off envahissante. Un retour manqué pour une comédie qui semble abandonner lentement toute ambition pour se satisfaire d'une médiocrité en sacrifiant tout le potentiel de l'univers de Chatswin.

 

J'aime : 

  •  la scène du sauna est amusante 
  •  les seconds rôles plutôt amusants 

 

Je n'aime pas : 

  •  Tessa toujours aussi énervante 
  •  la voix off qui ne sert qu'à faire la promotion des voitures 
  •  le personnage de Scott trop prévisible et fade 
  •  le scénario sans grand intérêt 

 

Note : 10 / 20 

Retour manqué pour Suburgatory qui nous offre avec Tessa l'une des pires storylines de ce début de saison, confirmant la volonté des scénaristes d'enfermer ce personnage dans sa petite bulle d'autosatisfaction. Reste Georges qui tente de s'intégrer parmi le club des garçons, histoire assez banale qui a le mérite de donner une séquence de sauna légèrement amusante.

L'auteur

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