Critique : Suburgatory 1.11

Le 15 janvier 2012 à 05:10  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode moyen qui reprend mollement l'évolution du show entr'aperçue avant les vacances.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.11

~ 7 minutes de lecture
Un épisode moyen qui reprend mollement l'évolution du show entr'aperçue avant les vacances.
Par sephja

21 Jump Chatswin 

Josh, un nouvel élève arrivant au lycée de Chatswin, va se faire chaperonner par Tessa Altman pour lui permettre de mieux s'intégrer. Très vite, elle pense deviner que cet élève est gay à cause de son intérêt pour les garçons alors qu'il est, en fait, un inspecteur des narcotiques infiltré, recherchant un dealer en stéroïdes au sein du lycée. Pendant ce temps, Georges est de plus en plus convaincu que Dallas lui fait des avances en lui proposant de l'aider à construire sa nouvelle boutique. 

 

Résumé de la critique 

Un bon épisode que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une storyline sympathique malgré quelques lourdeurs pour Georges 
  •  une intrigue superficielle pour Tessa 
  •  une introduction qui ne sert à rien 
  •  une série qui alterne le mieux et le pire 

 

 

Georges dans la continuité 

Une nouvelle fois, Suburgatory offre un épisode inégal, mais un peu supérieur aux habitudes du show grâce à une intrigue avec Georges assez amusante. Confronté à certains personnages  de Chatswin, il permet aux seconds rôles de briller, en particulier Alan Tudyk qui nous offre quelques répliques particulièrement amusantes. L'ensemble reste assez mince, mais l'enthousiasme de Dallas et le style bourru et maladroit de Jeremy Sisto suffise à assurer un divertissement assez plaisant, même si cette intrigue aurait gagné à faire preuve de plus de finesse. 

En effet, les auteurs de Suburgatory ont décidé de jouer avec les sous-entendus, construisant l'épisode autour de quiproquos plus ou moins subtils entre lui et Dallas. L'idée est peu originale, mais permet de donner de bons éléments de comédies, si ce n'est que les auteurs cherchent un peu trop à appuyer leurs effets comiques, le gag des melons étant clairement celui de trop. Au lieu de miser sur la qualité de son casting, la série met maladroitement en valeur certains gags sans vraiment les approfondir.

S'inscrivant dans la continuité de l'épisode de Noël, cette intrigue s'avère être plutôt intéressante, obligeant Georges à s'apercevoir de son propre narcissisme. C'est là le meilleur point de cet épisode, à savoir la capacité des auteurs de tourner en ridicule pour une fois les deux membres de la famille Altman. Tessa va en effet subir le même type d'humiliation qui va reposer sur sa capacité à détecter les gays, mais avec une efficacité largement moindre, la faute à une idée de départ clairement tirée par les cheveux.  

 

Une histoire d'homosexualité assez décevante

Pendant que Georges pense se faire draguer par Dallas, Tessa récupère un nouveau venu, Josh Sherman, à qui elle doit faire visiter le lycée de Chatswin. Seulement, cet élève se révèle être en fait un agent de la brigade des stups infiltré, à la recherche de consommateurs de stéroïdes. L'occasion pour les auteurs de montrer leur fascination pour les shows des années quatre-vingt comme "21 Jump Street" ou "Perfect Strangers" par le biais de l'intrusion de ce personnage assez fade campé par le très bon Dan Byrd de "Cougar Town". 

L'ensemble reste agréable, surtout que le jeune nouveau montre un intérêt pour les hommes musclés qui pousse Tessa à se convaincre qu'il s'agit d'un homosexuel. Le fait que Lisa Shay tombe amoureuse du nouveau est clairement de trop, mais la storyline fonctionne dans l'ensemble correctement, obligeant la fille Altman à s'intéresser à quelque chose d'autre qu'elle-même. Les scénaristes vont alors tenter d'établir un quiproquo entre le jeune policier et Tessa concernant son secret qui, de la même manière que pour l'intrigue de Georges, va manquer cruellement de subtilité.  

L'ensemble apparaît vite assez vain, mais le fait de voir Tessa se tromper sur toute la ligne est plutôt agréable, malgré le manque de crédibilité de cette intrigue. La pire scène reste celle où Lisa se grime en homme, le personnage s'enfermant dans un registre pathétique qui le prive de tout potentiel comique, les scénaristes allant jusqu'à recycler les gags du pilote concernant sa famille. 

 

 

Une série sans réelle continuité 

L'un des problèmes majeurs de Suburgatory reste son manque de continuité dans le développement des personnages, surtout dans l'environnement propre de Tessa. Seuls les adultes semblent être capable d'évoluer par moment, là où Lisa et Tessa reste sur le même registre particulièrement pathétique, n'arrivant toujours pas à nous faire croire à cette amitié. La série se repose sur les mêmes plaisanteries à leur propos, à l'exception de quelques variations mineures et assez anecdotiques, ne permettant pas de mettre en place une vraie ligne directrice. 

Les interventions de Dalia sont un autre exemple de l'incapacité du show à se renouveler, la série peinant de plus en plus à offrir des intrigues qui ne soient pas artificiellement sorties de nulle part. Mais la plus agaçant reste cette scène d'introduction particulièrement inutile, servant uniquement d'excuse aux auteurs pour justifier l'intérêt que Georges porte au  magasin de Dallas. Parti pour s'inscrire dans la durée, ce magasin lance le premier arc narratif de la saison, confirmant l'incapacité de Suburgatory d'installer ces personnages dans une évolution qui les sorte du cliché où ils sont enfermés.

Manquant de gimmicks ou d'une vraie routine comique, la série donne l'impression de toujours recommencer au point zéro, donnant des gags qui laissent par moment un vrai sentiment de redite. Trop inégal pour convaincre, un épisode qui confirme l'effritement de l'effet de surprise au profit d'un sentiment de lassitude de plus en plus fort.

 

Un épisode trop inconstant  

Au final, il devient de plus en plus délicat de parler de Suburgatory sans revenir aux mêmes reproches, la comédie ne montrant que peu de signes d'une quelconque volonté d'évolution. Toujours aussi réjouissants, les habitants de Chatswin sont indéniablement l'un des points forts du show, amenant de nombreux gags là où les Altman sont de moins en moins des moteurs crédibles. Malgré tout, la volonté d'introduire un nouveau personnage peu crédible ne fait qu'accentuer le côté parodique d'une série aux héros de plus en plus agaçants. 

En conclusion, un épisode "Jump Street" sans grande originalité, mais qui, par quelques répliques, parvient à arracher assez de sourires pour donner un divertissement correct. Mais les meilleurs gags sont plus souvent le fruit des personnages secondaires, surtout que le choix de fonder toutes les plaisanteries de l'épisode sur des quiproquos laisse apparaître le manque de finesse du scénario. Une nouvelle aventure des Altman qui aura permis de mettre en évidence leur narcissisme, surtout lors de la présentation du lycée par Tessa. 

 

J'aime : 

  •  certaines répliques vraiment drôles 
  •  le style passif - agressif du couple Shay
  • une certaine cohérence entre les deux intrigues

 

Je n'aime pas : 

  •  le manque de subtilité à plusieurs reprises 
  •  l'intrigue de Tessa assez ennuyeuse
  •  les apparitions de Lisa 
  •  beaucoup de sensations de "déjà-vu"

 

Note : 11 / 20 

L'ensemble est un peu plus divertissant grâce à quelques bonnes répliques et deux storylines qui se répondent assez bien. Malgré cela, l'humour manque cruellement de subtilité et certains gags donnent, surtout au lycée, une forte impression de redite. 

L'auteur

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