Critique : Suburgatory 1.12

Le 23 janvier 2012 à 05:09  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui avait tout pour être épatant, mais qui se montre trop sage au vu du potentiel de départ.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.12

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui avait tout pour être épatant, mais qui se montre trop sage au vu du potentiel de départ.
Par sephja

Un week-end entre hommes 

Georges gagne lors d'une fête de charité un voyage à Atlantic City qu'il choisit de partager avec Noah, le week-end tournant à la virée entre hommes. Tessa se réjouit d'avance de son départ, voyant enfin l'occasion de pousser plus avant ses tentatives pour séduire Scott Strauss, son petit ami non officiel. Seulement, pour le père et la fille Altman, ce week-end de séparation va prendre une tournure assez imprévue. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un week-end plutôt prometteur au début 
  •  une virée entre garçons totalement stérile 
  •  une storyline pour Tessa inutile 
  •  un sentiment de gâchis 

 

 

Un démarrage plutôt prometteur 

C'est brutalement et sans aucune introduction que Suburgatory nous projette à une soirée au bénéfice d'un groupe de chiropracteurs, gala de charité farfelu à la Chatswin. Les personnages sont tous réunis et ce démarrage laisse espérer le meilleur avec un Noah en pleine forme et une utilisation juste d'un second degré légèrement moqueur. L'intervention du voyage à Atlantic City est certes un grand classique des sitcoms, mais l'idée d'assister à une virée entre garçons parait prometteuse, offrant l'occasion pour la série d'approfondir les personnages secondaires masculins en les éloignant de leur épouse.

Pendant ce temps, Tessa profite de l'opportunité de se rapprocher de Scott, ramenant la série à la question de la sexualité qui servait de point de départ à la série. Tout est vite mis en place, avec un rythme dynamique qui semble nous suggérer que les auteurs ont beaucoup de choses à nous raconter. Pourtant, la suite se révélera beaucoup moins inspirée, avec une exploitation très limitée et plutôt triste du matériel de départ. Au lieu d'oser le changement, la série verse dans le cliché prévisible, à l'exception de la storyline de Tessa qui ne va pas se révéler brillante pour autant.

L'idée de départ était bonne et les cinq premières minutes font illusion avant que la série retombe dans ses travers avec un manque d'ambition et d'idées assez inquiétant. Surtout que pour une fois, les défauts de l'épisode ne peuvent pas être mis sur le dos de Tessa, mais sur celui de scénaristes qui ne maîtrisent pas leur intrigue et s'interdisent tout développement.

 

Au Casino, plus le joueur joue, plus il perd

Georges part donc au casino avec Noah, Fred et deux autres personnages dont on aurait pleinement pu se passer, offrant quelques séquences amusantes au démarrage qui jouent avec l'imagerie liée à cet univers. Malheureusement, la série va vite peiner à trouver la bonne approche, la moitié des scènes se déroulant au bar ou dans la chambre d'hôtel du groupe. Assez pauvre en rebondissements , la série mise tout sur Chris Parnell, pris de la fièvre du jeu, seul comédien à sortir du lot dans une intrigue qui ne raconte rien et finit malgré la qualité des comédiens par ennuyer.

L'ajout de Steven Royce confirme que les scénaristes cherchent avant tout à faire du remplissage, se limitant à quelques gags moyens concernant les Shay et un gag de l'Ipod à la limite du placement produit. Très vite, on se demande quel pouvait bien être l'objectif des scénaristes tant la storyline parait pauvre, hormis la séquence où Georges s'interroge sur la confiance qu'il peut accorder à sa fille. Tout s'achève de manière pathétique pour un week-end sans véritable folie, loin de ce que d'autres séries ont pu nous proposer sur le même registre.

Trop coincée par un scénario particulièrement pauvre, les comédiens offrent le strict minimum, à l'exception de Fred qui hérite de quelques lignes amusantes. Au moment du bilan, on s'aperçoit que tout ceci n'aura finalement servi à rien, intrigue de remplissage qui n'aura donné qu'un seul gag amusant grâce à Chris Parnell. Et malheureusement, la partition de Tessa va se révéler aussi peu inspirée, signe que Suburgatory peine vraiment à trouver l'inspiration.

 

 

Une intrigue romantique désastreuse 

L'idée de l'épisode aurait pu être de séparer les couples, offrant l'occasion aux personnages féminins de Chatswin de profiter d'un week-end de tranquillité. Hélas, le scénario va se limiter à une intervention de Dallas, quelques apparitions décevantes d'Ana Gasteyer et une storyline pour Tessa particulièrement bizarre. En effet, la fille Altman a invité Scott, son petit-ami non officiel, à venir chez elle pour lui offrir l'opportunité de se montrer un peu plus pressant avec elle, ramenant la série à son principe premier, à savoir l'éveil à la sexualité et ses conséquences. 

La mise en place avec Lisa n'est pas très adroite, surtout que cette soirée va se finir avant même de commencer avec un Scott qui se montre beaucoup plus froid que lors de sa première apparition. Les auteurs achèvent cette intrigue brutalement, montrant un sens de la continuité toujours aussi discutable, incapable de développer des arcs de plus de deux épisodes. Scott disparaît sans voir son personnage développé d'un centimètre (une blague honteuse, je sais), ratant l'occasion d'amener un peu d'enthousiasme au personnage de Tessa

Au final, l'épisode n'aura servi à rien, hormis mettre en évidence les soupçons de Georges concernant le niveau de confiance qu'il peut attribuer à sa fille. Le final un peu facile appuie l'idée qu'il n'a pas changé d'idée depuis le départ de New-York, voyant toujours les changements qui touchent sa fille comme une menace. La question se pose alors de savoir dans quels directions le show a l'intention d'aller, les scénaristes donnant l'impression d'être incapable de développer l'idée de départ. 

 

Un épisode pour rien 

Après douze épisodes, Suburgatory réussit l'exploit de ne pas proposer la moindre trame narrative, incapable de construire une intrigue dépassant le cadre d'un seul épisode. Difficile de trouver une utilité à ce voyage à Atlantic City, hormis servir aux spectateurs l'épisode "Casino" obligatoire que contient chaque sitcom. De moins en moins réjouissante, la série laisse un fort sentiment de vide, nous offrant vingt minutes de remplissage inutiles, avec heureusement l'excellent Chris Parnell pour faire illusion.

En conclusion, un épisode faible qui contient quelques gags amusants, mais ne raconte absolument rien hormis deux week-end décevants et ratés. Pour Georges, le voyage à Atlantic City permet juste de souligner la confiance limitée qu'il accorde à sa fille, ramenant le show à son point de départ. Pour Tessa, l'intrigue se limite à prendre un râteau par Scott, preuve que ce jeune homme ne servait finalement à rien dans une série qui continue de tourner en rond sans donner l'impression de savoir où elle va. 

 

J'aime : 

  •  Chris Parnell toujours drôle 
  •  les cinq premières minutes 

 

Je n'aime pas : 

  •  les quinze minutes suivantes 
  •  un scénario sans aucun intérêt 
  •  le personnage de Scott transparent 
  •  le manque de ressorts comiques

 

Note : 10 / 20 

Un épisode sans aucun intérêt, sauvé par un Chris Parnell toujours épatant, victime de sa propre obsession pour le jeu, pendant que Georges et les autres garçons ne font rien de particulier. Du côté de Tessa, le constat est le même, Scott se révélant être un personnage secondaire particulièrement vide, à l'image de cet épisode.

L'auteur

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