Critique : Switched at Birth 1.05

Le 09 juillet 2011 à 12:56  |  ~ 6 minutes de lecture
Episode assez lourdaud et prévisible qui ne vaut essentiellement que par la métamorphose du personnage de Bay. Au programme, Daphne apprend à connaître son frère et Bay confrontée à ses deux mères pour un ensemble assez artificiel mais sympathique.
Par sephja

Critique : Switched at Birth 1.05

~ 6 minutes de lecture
Episode assez lourdaud et prévisible qui ne vaut essentiellement que par la métamorphose du personnage de Bay. Au programme, Daphne apprend à connaître son frère et Bay confrontée à ses deux mères pour un ensemble assez artificiel mais sympathique.
Par sephja

Pitch Texas hold'em

Suite à la soirée de charité, Bay s'est enfuie avec Ty et la colère de la jeune femme l'incite à vouloir passer à l'acte. Seulement, le jeune homme préfère la repousser en prétextant l'absence de contraceptif et il ramène la jeune rebelle chez elle, où la découverte de sa fugue provoque de nombreux remous. Daphne, blessée par sa rupture avec Liam et par le comportement de Bay, va tenter de se rapprocher de son frère Toby et découvrir son addiction au poker.

 

 

Réussir à interconnecter tous les personnages 

Après s'être beaucoup focalisé sur Daphne tout le début de saison, Switched at Birth va se recentrer sur les personnages de Bay et Toby qui vont connaître des fortunes diverses. Si la relation entre la jeune sourde et son frère biologique ont toujours été bonne, le scénario n'avait pas encore vraiment approfondi ce personnage. Hormis ses talents de musicien, le jeune fils Kennish possède une addiction bien moins avouable pour le poker et les jeux d'argents. Sans grande subtilité, le show parvient à mêler Daphne à cette histoire, et même Emmett dont le personnage devient de moins en moins bien exploité. 

La partie ne s'avérera vraiment intéressante qu'en montrant la vraie facette de Toby, celle d'un jeune flambeur qui semble incapable de prendre les responsabilités de ses actes. Très prévisible, le scénario déroule un schéma un peu trop classique, la capacité de Daphne à lire les autres joueurs de la table n'arrivant pas à être correctement mise en valeur. En définitive, une storyline bâclée qui manque clairement de subtilité, confirmant la mauvaise habitude du show à ne pas faire dans la dentelle. Fragilisée une fois de plus, la fille Vasquez sombre lentement, perdant un à un tous ses amis ainsi que toute capacité à anticiper et à éviter les situations à problèmes. 

Si la série montre une belle capacité à générer des connexions entre les différents personnages, sa volonté plus que visible de créer du trouble chez Daphne ne choisit pas les chemins les plus subtils. L'objectif consistant à nourrir les graines d'une future séparation se fait de manière trop visible, oubliant d'accorder une vraie place aux liens entre Ty et son amie d'enfance.

 

  

 

Une série qui oublie de prendre le temps 

Depuis le premier épisode, Switched at Birth n'a finalement proposé que peu de scènes d'expositions, intégrant des éléments de description au récit avec plus ou moins de finesse. Pour Ty, son apparition n'avait de sens qu'en opposition à l'intrigue romantique entre Daphne et Liam, le jeune homme appuyant la symétrie orthogonale recherchée par les créateurs du show. Voir son personnage être évacué de manière aussi brutale est certes touchant, mais oublie au passage toute notion de réalisme.

Bay se montre plutôt responsable et touchante dans une storyline qui permet de recréer son intimité avec les parents Kennish et Vasquez. Après avoir beaucoup blessé les autres, la jeune femme sort un instant de son rôle de garce pour camper une vraie héroïne de mélodrame, confrontée à l'engagement de son amoureux pour l'armée. Si l'ensemble reste assez cliché, la subtilité du récit est beaucoup plus grande et permet surtout d'égratigner de donner une nouvelle dimension à Bay.

Fini les histoires stériles de garçons, l'intrigue à venir semble vouloir bannir un instant cette notion de symétrie un peu lourde qui donnait un côté assez artificiel à Switched at Birth. Vouloir rapprocher les deux héroïnes par leurs déboires amoureux est une idée assez pataude, mais assez logique au vu de l'identité familiale du show. L'espoir de voir enfin les deux personnages principaux hériter d'une storyline commune s'avère bien plus intéressant, Toby constituant l'excuse idéale pour créer un semblant de solidarité entre Bay et Daphne. 

 

Des relations mères-filles plutôt intéressantes 

Si l'épisode s'avère assez décevant du point de vue de la subtilité, il parvient par contre à convaincre par sa capacité à créer des relations intéressantes entre Bay et ses deux mères. Vraie singularité du récit, cette double présence maternelle permet de sortir du cliché et de proposer une variation assez subtile sur le thème de la sexualité. Porteur d'une vraie force narrative, cette relation entre la jeune femme et ses deux mères parvient à vaincre le miroir le cynisme de la jeune femme, la contraignant à agir avec assez de maturité pour éviter que l'épisode ne vire au tire-larmes pathétique. 

Car les personnages féminins sont le coeur d'un mélodrame et leur rapport avec les hommes le centre de cette lutte entre raison et sentiment qui trouve ici une expression assez juste. Plutôt captivant de ce point de vue, et moins prévisible que la partie de poker, la série montre une vraie force lorsqu'elle parvient à se placer parfaitement dans le cadre du mélodrame familial. Loin du confort de l'univers des Kennish, les deux "soeurs de circonstance" découvrent la force des sentiments et la brutalité des souffrances qu'ils peuvent créer en nous. 

 

J'aime : 

  •  la storyline de Bay qui transforme la jeune femme en héroïne de mélodrame 
  •  une direction artistique impeccable 
  •  les rapports de Bay avec ses deux mères plutôt intéressants 

 

Je n'aime pas : 

  •  la storyline de Daphne trop prévisible et sans réel enjeu 
  •  un récit qui manque de subtilité 
  •  le poker, toujours aussi peu cinématographique 

 

Note : 11 / 20 

Un épisode assez prévisible et décevant côté Daphne, la partie de poker ne servant qu'à ressasser ses difficultés à faire coexister l'univers des Kennish avec le sien. Plus mélodramatique, l'intrigue romantique de Bay apporte une touche de subtilité bienvenue à une histoire qui en manquait cruellement, lui donnant le temps d'un instant un côté presque attachant. Trop inoffensif pour captiver vraiment, mais sympathique.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Switched at Birth 1.23

Un retour plaisant pour le show d'ABC Family qui parvient à se relancer en opérant un petit saut dans le temps assez judicieux.

Critique : Switched at Birth 1.22

Un Spring Finale qui utilise le cliché du bal de promo et propose quelques bonnes scènes, mais s'avère au final assez plat et sans véritable révélation.

Critique : Switched at Birth 1.21

Un épisode de mise en place correct autour du tournage d'un film amateur de zombies, posant la question du poids des erreurs du passé.