La difficulté de comprendre l'autre
La compagnie de Ty en Afghanistan est victime d'une attaque et Bay, tout comme Daphne, s'inquiète de savoir s'il fait partie des survivants. Le comportement de la fille des Kennish va pousser Emmett à se monter particulièrement jaloux, malgré ses tentatives pour réfréner ce sentiment. Pendant ce temps, Daphne fait la connaissance de Travis, un jeune sourd avec qui elle va avoir une violente dispute autour de son retour au sein de l'équipe.
Résumé de la critique
Un épisode satisfaisant que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue pour Bay sur le poids des mots
- Daphne confrontée à son opposé
- Kathryn Kennish dans une storyline mythologique intéressante
- Toby pris dans un choix difficile
La difficulté de gérer un amour refoulé
Après un léger creux de quelques épisodes, SaB retrouve des couleurs en nous proposant un récit plutôt prenant, malgré une fluctuation agaçante du récit de bonnes idées prometteuses vers des inspirations plus discutables. Le scénario de cette semaine porte sur la difficulté de communiquer quand les préjugés empêchent de discerner la réalité et plonge Emmett dans l'enfer de la jalousie. Toujours en perte de confiance, le petit-ami de Bay est en effet perturbé lorsqu'il découvre qu'elle est encore en contact avec Ty, son précédent petit-ami.
Pendant un premier temps, il tente de réfréner cette jalousie, s'appuyant sur Daphne qui se montre plus sage que d'habitude, offrant quelques très bonnes scènes entre les deux comédiens. Maintenant que la mauvaise idée d'une possible liaison entre les deux a été évacuée, le show peut de nouveau s'appuyer sur ce duo moteur, Katie Leclerc étant formidablement plus expressive lors des scènes signées que parlées. Seulement, le contexte compliqué de la vie du jeune homme va le pousser à craquer, exprimant sa frustration et sa peur par le biais d'une violente crise de jalousie, moment délibérément pathétique où la barrière du langage devient brutalement infranchissable.
Encore une fois, SaB explore les limites de la communication, montrant comment la rancoeur et la peur peuvent naître d'un mensonge indirect, le couple ne pouvant pas se construire sur des secrets. Malheureusement, cette storyline, si intéressante soit-elle en ramenant le personnage de Ty au sein du récit, est trop prévisible et montre des fluctuations récurrentes concernant le personnage d'Emmett qui semble changer à chaque épisode. Si le fond est intéressant, la forme n'est pas suffisamment aboutie, les intrigues se ramenant à des schémas un peu trop classiques à la vue du potentiel de l'ensemble.
Miroir déformant
Pendant que Bay se retrouve coincée entre Emmett et Ty, Daphne est confrontée à deux garçons qu'elle ne parvient pas à comprendre, chacun à sa manière. Ainsi, Wilke, qui pourrait apparaître comme le petit copain idéal, montre un manque de maturité et de la considération nécessaire pour construire une relation solide, oubliant à plusieurs reprises de prendre en compte le handicap de Daphne. Malgré ses airs séducteurs et amusants, le meilleur ami de Toby est aussi assez égoïste, se conduisant comme un mufle à plusieurs reprises.
Pour la fille Vasquez, l'échec au sein de l'équipe de Basket aura permis de révéler son orgueil trop démesuré, la jeune femme ayant acquis une telle fierté à intégrer l'univers des valides qu'elle en a perdu le contact avec ses propres racines. Cette vanité va lui être révélée par le personnage de Travis dont l'ironie cassante va mettre en évidence le manque d'humilité de la fille Kennish. Vexée, la jeune femme va lui faire involontairement perdre son emploi, lui offrant du même coup une cause à défendre pour maintenir son image de fille irréprochable.
Pouvoir communiquer avec cet élève plutôt renfrogné va l'obliger à faire l'effort de comprendre l'autre et de remettre en cause cet orgueil qui l'avait mené à perdre ses anciens amis. Personnage finalement positif après un démarrage moyennement convaincant, il s'impose comme l'opposé de Daphne, convaincu que la communication est une impasse, muré dans son propre silence. C'est là que la différence va se faire avec Wilke, offrant une scène intéressante où Daphne tente en vain de lui apprendre quelques bases du langage ASL, comprenant le peu de considération que son petit-ami a pour elle.
Un procès qui progresse dans le bon sens
A l'opposé des intrigues adolescentes de cette semaine, le scénario va aussi se concentrer sur Kathryn Kennish qui doit faire face à ses propres décisions dans le procès qui l'oppose à l'hôpital. Si son choix de passer de l'argent à l'infirmière la semaine dernière semblait incongru, il force la défense à changer d'orientation et à découvrir les zones d'ombres du scénario liées à Angelo. En effet, l'arrivée de cette infirmière providentielle n'a jamais réussi pleinement à convaincre, donnant de l'échange une description accidentelle qui limitait toute l'intrigue à une histoire de pardon trop simpliste.
Seulement, à la vue du nombre d'épisodes restants, les scénaristes de SaB devaient trouver un élément pour relancer cette histoire de procès décisive dans la progression du show. Le choix d'associer Kathryn avec le jeune avocat est une bonne idée, l'épisode proposant de manière générale une très bonne gestion des personnages, intégrant avec intelligence chacun d'entre eux dans les différentes storylines. Sans proposer de grandes révélations, les scénaristes de SaB relancent la machine en ouvrant des pistes intéressantes pour la suite, donnant au procès la place centrale qu'il mérite.
Sans faire d'étincelles, Switched at Birth propose une association originale qui permet de découvrir un visage inconnu de Kathryn Kennish. Bien que hors contexte par rapport au reste de l'épisode, cette séquence relance l'intérêt sur un procès qui va pouvoir tirer profit des nombreux éléments mis en place cette année. Un début de montée en puissance qui rassure, la série proposant enfin une orientation claire pour le déroulement de la suite de la saison.
Le couple en question
Un des éléments que j'ai apprécié dans cet épisode est la volonté des auteurs de remettre en cause les différents couples de la série. Là où on attendrait d'un show ABC Family un certain puritanisme, SaB cherche perpétuellement à les remettre en question pour leur donner ainsi du sens en explorant les raisons à l'origine de la formation de ceux-ci. Ainsi, Simone n'est pas abandonnée par les auteurs, cherchant à approfondir sa relation avec Toby pour pouvoir dénicher le sens caché derrière cette relation amoureuse singulière.
En conclusion, un épisode qui propose un fond intéressant au service de storylines plus dynamiques et inspirées que les derniers épisodes en date. Sans faire d'étincelles, la série joue avec réussite la carte du mélodrame, offrant un scénario plaisant avec une très bonne gestion des différents personnages. On regrettera juste quelques fausses notes, avec un script qui s'égare parfois à vouloir en faire un peu trop et ceux malgré des dialogues plutôt bien écrits, mélange adroit entre langue des signes et la parole.
J'aime :
- les scènes entre Emmett et Daphne
- une bonne gestion des personnages pour une histoire bien rythmée
- un script mieux maîtrisé en apparence
Je n'aime pas :
- le début de la storyline avec Travis
- la scène de jalousie assez prévisible
Note : 13 / 20
Un bon épisode qui confirme l'embellie de la semaine précédente, reprenant le thème de la communication pour montrer comment l'orgueil et la jalousie mène à l'incompréhension. Une histoire qui tire bien profit des différents personnages, proposant de bons dialogues et quelques scènes plutôt réussies.