Découverte du Terminator.
Il y a toujours un jeu sur la monstration/dissimulation du Terminator, ici on est en marge des films qui évoquent clairement avec un manichéisme certain les méchants et les gentils. Dans le premier épisode, il y avait ce prof qui faisait un listing des élèves avant de tirer à tout va. Dans le second, la Terminator retourne les corps de résistants avant de voir qu’il y a parmi eux un Terminator. C’est étonnant et appréciable de voir cette série qui veut à tout prix créer du suspense dans Terminator sur l’identité et la localisation de celui-ci. Parmi les surprises très intéressantes de l’épisode, Sarah Connor apprend qu’elle va mourir d’un cancer (Raison qui les oblige à aller dans le futur). Par contre, le fait regrettable de cette série est de montrer les aléas de John Connor (Ado cloîtré), on montre qu’il s’ennuie etc … Ca me rappelle vaguement avec tristesse une Kim Bauer de 24, espérons qu’ils trouveront rapidement de quoi se mettre sous la dent avec lui car ça risque de lasser à force !
Intrigue parallèle Connor et le Terminator qui se recrée
Dans un premier temps, je trouvais intéressant le fait qu’on montre un homme récupérer le crâne d’un Terminator, je croyais que le scénariste allait en profiter pour monter en parallèle les deux intrigues (Connor et Skynet), ce n’est pas réellement le cas pour le moment mais cela pourra être un filon intéressant pour la suite. En fait, le Terminator vient récupérer ce même crâne par la suite, on peut supposer qu’il s’agit d’un nouveau modèle plus puissant.
La Terminator
Le/La Terminator ? L’académie française n’a pas encore tranché sur le genre du mot, maintenant qu’il y a le/la écrivain, avocat etc … Je dirai la Terminator pour ne pas éveiller de sentiments discriminatoires dans les retranchements féministes sur Serie-All ! La Terminator imite le comportement humain, elle a parfois des gestes affectifs. Je trouve que c’est très efficace de positionner le personnage comme une machine incapable de maîtriser les affects mais qui malgré tout a une certaine sensibilité. Maintenant la question est de savoir si elle éprouve réellement d’un point de vue émotionnel quelque chose ou si elle ne fait que reproduire ce qu’elle voit. C’est très réussi de montrer la Terminator qui essaie d’agir par elle-même (A la fin, elle tue un homme par sa propre volonté). Elle n’accepte pas les ordres du John Connor présent mais bien de celui du futur ce qui la rend à la fois ostensible pour eux mais une menace pour les autres. Elle intervient aussi dans le relationnel entre John et sa mère : « Il adorait quand vous lui chantiez cette chanson en espagnol ! ». Je trouve sincèrement que même si la réalisation n’est pas comparable aux films de Cameron, cette série a des prétentions bien plus grandes au niveau de la relation robot/ être humain, la série rompt avec ce dualisme (bien/mal) et crée des ambiguïtés.
Récit en différé des évènements du 11 Septembre
Il y a aussi une autre idée remarquable qui de faire un raccord entre les évènements qui se sont déroulés pendant l’absence des personnages. Par exemple, ils apprennent en différé les évènements du 11 septembre et cet évènement est réutiliser pour développer l’intrigue du film. Le résumé de l’évènement du 11 Septembre nous est rapporté de façon mimétique (Les gestes des personnages miment l’évènement) et il y a en même temps une double énonciation via le discours en voix-off de Sarah Connor. Ca renvoie à l’idée que même si Skynet ne prend pas le pouvoir, le comportement humain de part sa nature conduit à l’autodestruction (Philosophie issue de Terminator 2 et énoncée par le Terminator (si, si par Schwarzie, c’est possible !). En parlant de ce Terminator 2, une séquence lui fait honneur lorsque l’on voit arriver le nouveau Terminator : Il se trouve dans la pénombre, il regarde de gauche à droite de manière peu harmonieuse et mécanique avant de marcher, le jingle est le même qui fût employé pour introduire le Terminator dans le second film de Cameron.
J’ai aimé :
- La série qui trouve sa propre identité et donc sa raison d’être
- Le rapport humain/robot qui dépasse une dualité simpliste
- La volonté de créer des effets de style cinématographiques (mimétisme)
Je n’ai pas aimé :
- John Connor et ses problèmes existentiels d’ados (on surfe sur le deuxième film là)
Note : 15/20