The 100 représente une étude de cas vraiment intéressante sur comment une série peut se transformer. À peine plus qu’une autre bluette adolescente avec un pitch séduisant, elle est devenue, en à peine une saison, une série mature, exploitant des thèmes comme la passation de pouvoir, la guerre, la recherche d’identité ou encore les sacrifices que l’on doit faire lorsqu’une situation ne nous offre aucune alternative. The 100 est devenue complexe, tout en parvenant à rester super divertissante.
J’aime bien la série, notamment grâce à ses personnages. Le parcours de certains – Bellamy en tête – a été remarquablement géré, et il est devenu facile de s’impliquer dans ce qu’il leur arrivait. Le problème avec aimer une série principalement pour ses personnages c’est que, lorsque ses derniers sont moins en forme que d’habitude, la série en prend un coup.
Parlons donc de Wanheda (Part 1), season premiere de The 100. Un épisode qui montre à la fois les qualités de la série, et la relative stupidité de faire des épisodes introductifs en deux parties.
Un semblant de paix s’est installé
Premier constat devant Wanheda : la paix est devenue le nouveau statu quo sur Terre. L’alliance entre les Grounders et le peuple du ciel est toujours présente, ce qui signifie que les populations ont le temps de recommencer à vivre, dans un calme retrouvé. Bellamy et Lincoln forment de nouveaux jeunes combattants – en faisant une démonstration torses nus, évidemment – tandis qu’Abby et Kane développent le camp Arkadia, profitant de la paix installée. Bref, tout semble aller pour le mieux sur Terre.
Bien souvent dans The 100, la paix n’est que le signe annonciateur de perturbations imminentes. Ces dernières sont pour l’instant représentées dans le personnage de Jasper. Le courageux jeune homme plein de vie de la saison précédente s’est transformé après la mort de Maya, laissant place à une personne ravagée par l’alcool, la culpabilité et la tristesse – tout cela étant représenté dans la classique petite barbe que Jasper a laissée pousser. Petite digression, mais la barbe survenant après une épreuve difficile représente un trope bien souvent utilisé dans les séries. Et le chemin que semble suivre le personnage de Jasper m’énerve déjà.
Comme on pouvait s’y attendre, c’est ce dernier qui fait foirer la paix instaurée entre les deux camps. Avant ce moment-là néanmoins, on a le droit à la meilleur scène – et de très loin – de Wanheda : une sortie en voiture et en cheval. Magnifiquement filmée, cette scène comporte également Bellamy, Monty, Raven et Jasper chantant Add It Up des Violent Femmes. Tout y est parfait, comme un dernier moment de paix, de camaraderie et de rire, avant que tout ne parte en lambeaux. Ce qui va sûrement être le cas dans les épisodes suivants.
À la recherche de Clarke
Je pensais honnêtement que l’épisode allait passer plus de temps autour de Clarke et de son parcours depuis son départ du camp. Il faut dire que j’ai été trompé par les trailers (un conseil : ne regardez jamais les trailers !). Quoiqu’il en soit, on retrouve donc Clarke au travers d’une scène assez peu efficace de mon point de vue. Elle est clairement faite pour nous montrer les nouveaux talents de Clarke, mais cette scène, pour moi, n’a pas fonctionné. On sent néanmoins la solitude du personnage, et des difficultés qu’elle a à créer des liens avec n’importe qui.
Il faut dire qu’elle est recherchée de partout. En effet, la légende raconte que si quelqu’un tue Clarke, il obtiendra ses pouvoirs. Elle se cache donc, avec l’aide de Niylah (Jessica Harmon, Dale dans iZombie !!). Je ne m’étendrai pas sur la scène de pur fan service, si ce n’est pour dire que j’espère que les scénaristes vont continuer d’explorer cette partie du personnage de Clarke. La partie la plus intéressante de cette storyline réside dans le regard que porte Niylah sur Clarke : à ses yeux, cette dernière est une véritable héroïne, qui a tué l’oppresseur, libérant le peuple des Grounders, martyrisé depuis tellement longtemps par le peuple de la Montagne. Clarke, de son côté, éprouve une culpabilité qui la ronge – la raison sans doute de ses cheveux rouges. Il y a ici une jolie réflexion sur les circonstances qui font de nous des héros, des vilains ou des antihéros. The 100 montre, avec cet exemple, qu’elle est devenue une série assurée dans ce qu’elle raconte. Et qu’elle n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle plonge dans les moralités complexes que lui offre son monde.
Jaha et Murphy dans la prairie
Pendant que tout commence à se mettre en branle autour d’eux, Jaha et Murphy sont toujours dans leur petit monde. Murphy – Richard Harmon a d’ailleurs été promu régulier cette saison – est utilisé par les scénaristes en début d’épisode, de façon à montrer à quel point le temps a passé… mais qu’il ne s’est rien passé pendant ce temps-là. Je ne vous ai pas perdus, c’est bon ? Bref, lui aussi s’est laissé pousser une barbe à la suite de sa découverte dans le bunker en fin de saison dernière, et il croit mourir… juste avant d’être sauvé miraculeusement. Il réussit à rejoindre Jaha, et les deux reprennent leur dynamique habituelle.
Je possède vraiment mes doutes sur Jaha : est-ce que le mec est un prophète, ou juste un agneau récitant les paroles d’entités supérieures à la sienne ? J’ai toujours l’impression qu’il joue un double-jeu, qu’il n’est jamais vraiment honnête avec lui-même et les autres. Si j’ai trouvé que la partie Jaha-Murphy ralentissait encore davantage le rythme déjà pas très vaillant de Wanheda, elle ne se révèle pas inintéressante pour autant. Elle apporte même un semblant de fraîcheur sur The 100. Reste à savoir où l’équipe créative va nous emmener.
Wanheda (Part 1) s’impose comme une reprise solide, quoique légèrement décevante. Les cartes sont redistribuées, et cela va sans doute payer dans les épisodes qui vont suivre. Néanmoins, l’épisode ne m’a pas transporté par son action, et certains personnages que j’aimais beaucoup sont pour l’instant anecdotiques. Mais bon, je fais tout de même confiance à The 100 pour délivrer une deuxième partie d’enfer !
J’ai aimé :
- Le passage dans la voiture. C’est aussi parce que j’adore les Violent Femmes.
- Le monologue d’intro par Bellamy. Joli change of pace.
- Généralement, un peu tout ce qui se passe du côté de l’Arkadia. Je ne suis généralement pas fan du statu quo, mais cela a plutôt bien fonctionné pour moi.
- En fait, The 100 possède une superbe photographie. La scène avec la voiture et le cheval d’Octavia était superbement bien filmée.
- Dale d’iZombie qui joue la nana faisant du fan service avec Clarke ! Trop cool.
J’ai moins aimé :
- Oh non, voilà que ressort le cliché du mec brisé. Et dire que j’aimais Jasper. Vu que je n’ai jamais été convaincu par Dark Finn…
- Pas assez de temps consacré à Clarke. Je suppose que ce sera dans la deuxième partie.
- Toute la partie sur Jaha et Murphy. Ça n’avance pas d’un kopeck, et Jaha en prophète commence à me courir sur le haricot.
- L’impression que cet épisode ne servait qu’à préparer le suivant. Je déteste ce procédé.
- Le coup avec le chanteur...
Ma note : 12/20.
Le coin du râleur (MembreSupprime2) :
J'ai. Rien. Compris. À ce que je viens de voir ! Qu'est-ce qu'on est censé comprendre de la vidéo du bunker ? C'est quoi cette histoire avec la Nation des Glaces ? Ça sort d'où cette histoire de Wanheda ? C'est quoi cette balise ? Pourquoi Octavia fait à moitié la gueule à Lincoln (un coup, elle lui parle comme si c'était un étranger, un coup, ils sont dans le même pieu...) ? Pourquoi Raven fait la gueule ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
Alors c'est bien de faire en sorte que les seize épisodes sortent en quatre-cinq mois au lieu de neuf pour éviter les pauses, mais du coup, cela fait dix mois que la saison 2 s'est terminée. Du coup, plein de choses ont été oubliées, et, à part la mort de Maya, ainsi que quelques éléments des saisons précédentes rappelés dans le previously qui ne sert en fait à rien puisqu'on peut les comprendre en regardant cet épisode, on nous explique que dalle. Un comble pour une série qui passe son temps à nous réexpliquer des éléments qui se sont déroulés cinq minutes avant...
Du coup, comme pour la saison 2 de True Detective, comme je ne comprenais rien, ce que je voyais ne m'intéressait pas.
Mais l'incompréhension n'est même pas utile pour enlever le peu d'intérêt que j'avais déjà pour la série. Les événements liés à Jaha et Murphy devraient très fortement susciter mon intérêt, vu la volonté de faire à nouveau une ambiance à la Lost saison 2 (comme dans la saison 2 de The 100 en fait, sauf que c'était mieux fait). Sauf que ça n'est pas le cas. Ce que je vois ne m'intéresse pas beaucoup plus que les histoires avec la Nation des Glaces...
Je n'oublierai pas de mentionner les éléments nanardesques de l'épisode : le petit zoom tout pourri sur la tête de Clarke pour bien montrer que c'est elle, la fille aux cheveux rouges et que oh... regardez comme elle est badass avec des cheveux rouges ; la petite musique sur le baiser entre Bellamy et la meuf random, pour bien montrer que c'est surprenant et inattendu (alors qu'en fait, on avait capté le truc dès qu'ils se sont adressés la parole) ; et enfin, comme ils ont vu que la scène entre Clarke et Lexa en avait excité plus d'un la saison dernière, ils ont décidé de remettre le couvert avec machine... Le genre de fan service que je déteste, quoi.
Petit point positif, tout de même : certainement pas la scène musicale de fin avec le pop singer random mais la scène des Violent Femmes dans le 4x4 avec Octavia à cheval devant les autres était vraiment très plaisante.
Ma note : 11/20.