The Flash est une série possédant des attributs génitaux masculins certifiés Ministère de l’Homme. Depuis le début de son existence, la série embrasse le matériel fun, décalé et possiblement casse-gueule de son comics d’origine. Ce qui nous donne des moments assez embarrassants de moi en train de rigoler comme un bébé devant le dernier ajout des scénaristes.
Entre Legends of Tomorrow en janvier et le crossover dans deux semaines, Gorilla Warfare se devait de ralentir au maximum l’action, tout en étant forcé de faire – encore – le sale boulot de ce diable de spin-off. Pour faire un peu mieux passer la pilule, ils ont donc décidé de faire revenir un protagoniste bien célèbre dans les comics et aperçu une fois la semaine dernière : Grodd, le gorille géant ! Réussite ou échec ? On va voir ça tout de suite.
Y a un putain de gorille géant qui se balade dans la ville !
Je ne vais pas vous mentir, j’étais comme un fou lorsque Grodd est réapparu. Ce n’est pas comme dans Grodd Lives où on ne le voyait que dans l’ombre et pas en entier ; là l’équipe de The Flash a dû faire péter le budget effets spéciaux, parce qu’on va voir Grodd en entier, pendant quasiment tout l’épisode ! Si l’on connaissait le titre de l’épisode, il est vrai que les agissements du début perdent de leur surprise. C’est néanmoins un moyen efficace de planter le décor, et la chose que j’attendais durant toute cette première partie était de voir la réaction de Joe. Je n’ai pas été déçu.
Le problème de Grodd néanmoins, c’est qu’il ne se montre pas vraiment dangereux. Il est certes impressionnant – et son passage sur caméra en plein jour se montre super efficace – mais il ne représente pas une réelle menace. C’est dommage, parce que s’il y avait bien une semaine où l’on pouvait faire du mal aux gens, c’était celle-ci, puisque Barry retombe dans ses travers de déprimer à tout bout de champ.
Si l’action n’est pas – vraiment – au rendez-vous, cela ne veut pas pour autant dire que cette partie de l’épisode n’est pas intéressante. Déjà, cela donne du grain à moudre à Caitlyn, qui en avait désespérément besoin. Dans la plus belle veine de King Kong, elle va être enlevée par Grodd pour qu’elle puisse créer d’autres gorilles comme lui. Assez étonnamment, c’est la solitude du gorille qui va se révéler être la partie la plus finement étudiée de Gorilla Warfare. L’envie d’être avec ses semblables, la solitude, l’incompréhension des autres… on ressentirait presque de la sympathie pour un gorille télépathe et tueur ! Et la fin de l’épisode est juste géniale. J’ai tellement envie que l’équipe créative de ma série s’aventure là-bas en troisième saison !
Barry déprime…
Si les émotions d’un gorille géant et tueur sont bien traitées et plutôt pertinentes, on ne peut pas en dire de même pour celles du héros principal. Déjà bien pénible dans le premier épisode de cette saison 2, le Flash continue de bouder dans son coin et de ne pas agir. Alors attention, se faire humilier par Zoom façon France-Brésil 1998 ce n’est pas facile à surmonter, surtout lorsqu’on a été si proche de la mort. Néanmoins t’as Oliver Queen – pas franchement le gars le plus positif de l’univers DC – qui a subi la même chose, et lui a décidé d’agir rapidement.
Surtout que Barry récupère parfaitement, même s’il a besoin de passer un peu de temps dans le fauteuil roulant du Harrison Wells de Terre-1. Sur la touche quasiment tout l'épisode, cela permet à son équipe de prendre davantage d'importance, ce qui est toujours appréciable. Et comme dans l’épisode premier, il a besoin de voir son père pour se remettre dans le droit chemin. Alors je suis super content de revoir Henry Allen – au timing quelque peu suspect je trouve (mais plus de précisions dans la partie théories) –, ses apparitions me font presque toujours monter la larme à l’œil – oui ok, j’ai pleuré comme un con, vous êtes contents ? – et cette relation père/fils a toujours été l’un des points forts de la série.
Néanmoins, même John Wesley Shipp ne peut pas empêcher les dialogues de sonner aussi fin qu’un pont-levis s’écrasant sur ta gueule. C’est pénible, mais c'est pénible, lorsque les personnages répètent encore et toujours qu’ils croient l’un en l’autre. On le sait bordel, pas la peine de le répéter quarante-douze mille fois. Supergirl a le même problème, même s’il a vite été mis de côté. Arrow c’est la même chanson. Faut croire que c’est quelque chose de commun chez les superhéros de network.
Quoiqu’il en soit, cela fait toujours plaisir de revoir Henry Allen, et son départ cette semaine est bien mieux géré que dans The Man who Saved Central City. Vous me direz, ce n’était pas franchement difficile…
Cela n’a néanmoins pas empêché Barry de mentir encore et encore à Patty. Néanmoins elle n’est pas stupide, elle voit bien qu’il y a quelque chose qui cloche. C’est juste que ça m’énerve que les scénaristes répètent encore leurs erreurs de l’année précédente.
… dans un épisode qui a pour thème la paternité
En plus de Barry/Henry, Gorilla Warfare ne lésine pas sur la thématique de la paternité. Joe/Barry/Iris, Cisco/Wells et bien entendu Grodd/Wells, tout est fait pour que l’on comprenne bien l’importance de la famille.
Les différentes combinaisons donnent des résultats différents, avec Grodd/Wells comme point faible. Vu que leur relation n’a jamais réellement été étudiée, on ne peut pas réellement s’investir dedans. Son avantage a néanmoins été de rapprocher Cisco et Wells, ce qui ne pouvait qu’être une bonne idée. Les deux hommes forment un duo comique sans faille : Wells 2 doit imiter Wells 1, et voir Top Cavanagh s’auto-imiter est absolument génial. En outre, le détournement comique de l’une des scènes les plus dramatiques de la saison dernière est un vrai régal. Il n’y a rien à redire du côté de ces deux-là.
Si Joe peut souvent m’énerver avec son côté paternaliste, que ce soit avec Iris ou Barry, il est souvent l’une des meilleures composantes de The Flash. Il apporte une dimension émotionnelle importante à ses interactions avec ses enfants. Sa douleur de voir la relation entre Barry et son père biologique est compliquée à voir, et Iris réussit à le rassurer de la meilleure des manières possibles. Iris est bien plus pertinente cette saison ; le problème c’est que l’équipe créative ne lui donne absolument rien. Alors oui, elle a toujours le secret du fils caché – ce qui va sans doute violemment lui retomber sur la tronche – mais elle est trop souvent reléguée derrière les autres. Ça serait bien que ça change.
Gorilla Warfare était dans la position ingrate d’épisode avant crossover et midseason finale. Compte tenu de cela, il ne s’en sort pas trop mal, bénéficiant notamment du retour de Papa Allen et des scènes entre Cisco et Wells. Grodd est bien plus présent que la dernière fois où on l’avait vu et c’est tant mieux, puisque Caitlyn a enfin quelque chose à faire. Malheureusement, Barry et l’écriture de son personnage plombent le rythme d’un épisode déjà pas très énergique. La fin de mi-saison est proche et l’on espère que The Flash va prendre enfin son envol !
J’ai aimé :
- Le retour de Grodd.
- Le retour d’Henry Allen. Seul lui peut rendre Barry pertinent cette semaine.
- Cisco et Wells, toujours parfaits ensemble.
- Caitlyn prend – intelligemment – les devants cette semaine.
- La fin de l’épisode avec Grodd. S’il vous plaît, je veux voir Gorilla City en saison 3 !
- Des effets spéciaux plutôt au point.
Je n’ai pas aimé :
- Je n’ai rien contre Kendra Saunders, mais elle ne sert à rien du tout dans cet épisode.
- La partie Barry/Patty. Ça m’énerve de voir que les scénaristes semblent ne pas avoir retenu la leçon quant au problème Iris de la saison 1. Patty ne mérite pas cela.
- Tout ce qui concerne Barry.
- C’était lent. Lent de chez lent.
- Pas vraiment d’action. Dommage.
Deux petites théories pour la route :
- Honnêtement, je crois vraiment que John Wesley Shipp est l'acteur sous le costume de Zoom. Cela serait vraiment génial, et honnêtement, à ce stade, c'est la seule solution plausible. Vu que Barry n'a pas vraiment la carrure de l'homme sous le masque de Zoom.
- On a donc notre première vue de Gorilla City dans cet épisode. Est-ce que Grodd va devenir chef de la ville et préparer une nouvelle invasion de Central City avec ses nouveaux amis gorilles ? Je ne sais pas. Mais ça serait génial. Genre vraiment jouissif.
Ma note : 13/20.