C'est la comédie qui avait fait le buzz l'année dernière, l'une des seules nouveautés de la chaîne qui avait échappé à l'annulation... and it's back !
The Last Man on Earth se présentait comme un one-man show pour Will Forte tout en étant originale dans la forme, décomplexée et surtout drôle quand il le fallait grâce à un humour absurde et exagératif sous lequel on tombait sous le charme. Cela dit, ce n'est un secret pour personne, la série avait connu des difficultés quand il fallait introduire des personnages secondaires aussi drôles, attachants et pertinents dans l'histoire. Et alors quand il s'agissait de les développer ou au moins de les rendre cohérents d'un récit à l'autre, pff, c'était le bout du monde pour la série...
Dans ce season-premiere, The Last Man on Earth choisit l'option "semi-reboot" en changeant de décors et de pitch, tout en restant très ancrée dans la continuité de la saison 1. Le mélange final, d'une part, fait que nous sommes simplement heureux de les retrouver, et d'autre part, amène un ton un peu plus dramatique. Reprise en douceur en somme, mais qui est très satisfaisante.
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La joie de les retrouver
Comme je l'avais prévu et espéré à la fin de la saison 1, faire un zoom sur Phil et Carol uniquement est ultra-bénéfique pour la série. Le premier acte nous les montre en action tandis qu'ils parcourent toute l'Amérique, dans des gags sacrément cons et toujours aussi efficaces. La série n'a en plus pas peur de les assumer et de s'en servir comme d'éléments cruciaux dans le scénario, la preuve avec une série de coïncidences et d'énormités qui amènent Phil à abandonner Carol dans la station service. Un grand moment de rire.
Voir une Carol décomplexée et aussi folle que ce que certaines scènes de la première saison semblaient annoncer est également un beau pas vers l'avant, bien qu'il soit un peu brusque étant donné que la seconde moitié de la première saison la mettait clairement au second plan. Sa relation avec Phil a toujours été la plus intéressante de la série depuis le premier jour et il est vraiment bon de voir que la saison 2 décide de se concentrer à nouveau sur ce filon.
Bien sûr, Will Forte assure toujours autant dans son rôle écrit sur-mesure.
Le premier acte mêle donc très bien l'humour en l'intégrant aux conversations des deux leads qui nous montrent où ils en sont actuellement. Le scénario fait donc d'une pierre deux coups, en nous faisant rire par l'intermédiaire des "nouvelles facettes" de nos personnages. Par exemple avec le coup de la bombe. Présentée comme un gag au départ, Carol demande à un Phil réticent de venir la chercher, ce dernier lui promet d'y retourner le lendemain et les deux s'en contentent. C'est drôle et en plus, assez mignon de les voir ensemble. Leur dynamique fonctionne toujours extrêmement bien. La scène de sexe avec le jeu de rôle de président et de bulletin de vote "que l'on dépose dans l'urne" est épique. Bref tout semble aller pour le mieux. Sauf que...
Sauf que très vite, on se demande ce qu'ils peuvent bien faire à parcourir l'Amérique de cette façon. La vérité tombe très vite le soir lorsqu'ils discutent : ils cherchent un nouvel endroit où s'installer. Ils vont même jusqu'à retourner dans l'appartement de Carol. L'occasion d'explorer un peu le background de cette dernière. C'est tout bête, je n'y ai peut-être jamais fait attention, mais je crois que nous n'avions jamais vu la photo d'un des survivants avec ses proches, si ? Suivi de la mention (plusieurs fois) du virus qui a tout détruit, ce qui était rare en saison 1 (ne revenant que très peu sur la vie avant la fin du monde). Tout cela donne une certaine consistance et un réalisme à l'univers.
Une nouvelle direction pour la série
La saison 1 avait beaucoup trop exploité le filon "Phil face à son égoïsme". Au bout d'un moment, tous les épisodes adoptaient plus ou moins le même schéma : Phil fait quelque chose d'égoïste, les autres le lui reprochent, puis il adopte une attitude je-m'en-foutiste mais finit par s'excuser en prenant conscience qu'il faut chérir les relations avec les dernières personnes sur Terre... avant de tout recommencer dans l'épisode suivant. Dieu merci, la saison 2 ne semble pas du tout se diriger vers cette voie. Mieux, elle semble aussi en avoir terminé avec les nouveaux personnages ; c'est ce qui semble être souligné par la remarque de Carol "nous sommes les sept dernières personnes sur Terre !". Bien sûr il y aura forcément The Last Man in Space, qui finira par descendre, mais il ne compte pas vraiment, étant connu des téléspectateurs depuis un certain temps.
Mike, le frère caché de Phil ?!
The Last Man in Space, puisqu'il faut en parler. C'était un gros aspect de ce premiere. Mais c'est malheureusement le moins convaincant de l'épisode. On nous sert basiquement le "Phil de la saison 1" dans le corps d'un autre personnage. J'aime bien Phil, mais trop de Phil tue le Phil. Or, ça fait déjà trois Phil dans la série, j'ai eu ma dose. Il ne m'a pas particulièrement fait rire et les parallèles avec le vrai Phil des débuts sont hyper forcés. Les dialogues aussi ne m'ont pas semblé si drôles que cela. Déjà qu'ils sentaient un peu le réchauffé... La fin est de plus assez prévisible (on sait qu'il finira bien par descendre sur Terre). Ce premiere ne nous apprend quasiment rien sur sa condition ni sur qui il est. C'est vraiment un pétard mouillé, du pur teasing sans utilité derrière. Bref, pas emballé par cette intrigue, qui me semble être plus un poids mort qu'autre chose dont la série devra vite se débarasser.
Mis à part ce mystérieux Mike, la saison semble vraiment partir sur quelque chose de bien moins prévisible, de beaucoup plus centrée sur les personnages eux-mêmes, ce qui me plaît beaucoup. Le retour dans une Tucson déserte à la fin tandis que Carol est restée à la station service, me laisse vraiment perplexe quant à la suite. La série pourrait choisir de les ramener très vite ensemble, ou de les séparer pour toute la saison. Ce dernier point supposerait soit de les suivre séparément, soit d'en exclure un des deux - je préférerais la première option, puisque la deuxième privilégierait sûrement plus Will Forte... et je ne veux pas d'un show sans Carol. Ou alors ça pourrait aussi être quelque chose de complètement différent. En résumé, impossible de prédire la suite, c'est un sentiment assez génial que je ne pensais pas trouver dans ce show.
Kristen Schaal excelle dans son rôle.
Pour renforcer ce sentiment de flou sur les événements à venir, la série joue vraiment sur l'ambiguité de la fin de saison 1 qui annonçait une suite contradictoire : nos personnages revenaient à leur point de départ, certes, mais la saison ne pouvait rester sans conséquence. Alors, reverra-t-on un jour January Jones, ce bon vieux Todd, Frick et Frack et l'autre gars ? Séparément, tous ensemble dans une autre ville ? La série les mentionne constamment et aborde de front cette problématique ("La seule ville dans laquelle tu te sens chez toi est la seule dans laquelle je ne pourrais jamais vivre !"), on a même des dessins de Carol de la "team Tucson"... Moi qui n'avait vraiment pas envie de les revoir et qui était prêt à tourner la page, je trouve qu'ils ont trouvé le parfait compromis en donnant cette sorte de nostalgie à Carol. Tucson reste au centre, Carol et Phil également. C'est la formule parfaite, qui m'a convenu, qui a convenu à sans doute tous les fans de la saison 1 qui ont apprécié leurs personnages. Pour résumer, franchement j'ai du mal à imaginer ce qu'ils auraient pu faire de mieux pour ce retour.
La nouvelle direction annoncée par cet épisode est donc ce qui me fait le plus plaisir à voir. Sans parler de réel changement de registre, il y a vraiment une sensation un peu différente qui se dégage de ce début de saison. La fin de l'épisode nous laisse clairement un certain désespoir en bouche. J'ai eu l'impression que par cet épisode où Phil et Carol sont à deux, se connaissent bien, ont des aventures et, en gros, ressortent comme de vrais personnages, ce season-premiere nous offre ce que la série avait toujours été destinée à ressembler. Le ton est toujours le même et toujours aussi "gros", oui, reste que l'on va un peu plus au fond des personnages, au bout des choses. Si toute la saison est sur la même lignée, elle viendrait sans problème égaler les très bons débuts de la première et pourquoi pas, surpasser celle-ci.
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Le season-premiere de la saison 2 est donc une reprise en douceur pour The Last Man on Earth, mais est très satisfaisante. Tout repose sur la complicité Phil/Carol qui est toujours un moteur de la série. De bons gags, de bons rappels à la précédente saison malgré le changement de contexte, un changement bénéfique à la série... En somme, une très bonne reprise et des perspectives prometteuses pour le show.
J'ai aimé :
- Kristen Schaal, excellente.
- La vague des "nouveaux personnages" semblant s'être définitivement arrêtée, pour le meilleur !
- L'humour toujours bien stupide et très drôle.
- Le ton un peu plus réaliste et triste de la fin de l'épisode.
- Impossible de prédire la suite après ce premiere. C'est bon, ça !
Je n'ai pas aimé :
- The Last Man on Space ralentit l'intrigue et sent le réchauffé.
- J'ai quand même l'impression qu'ils vont finir par ramener la team de la saison 1...
Ma note : 14/20.