Calme plat et premier secret
Emma continue de vivre la vie de Sutton et se retrouve embarquée dans une histoire de gala de danse père - fille sans pour autant recevoir de nouvelles de sa soeur jumelle. Pour pouvoir prendre la place de Sutton, elle va devoir apprendre la chorégraphie familiale et va recevoir un soutien de la part d'Ethan. Le vol de l'ordinateur portable de Sutton va obliger la jeune femme à improviser avec plus ou moins d'adresse, tout en apprenant à découvrir Madeline et Char.
Résumé de la critique
Un épisode un peu moins médiocre que le pilote que l'on peut décrire comme suit :
- l'arrivée remarquable d'Adrian Pasdar qui vient briser ce tableau idyllique
- le caractère de Sutton un peu évoqué qui paraît beaucoup plus intéressante que sa jumelle Emma
- Emma et ses amis sur fond de danse et de psychodrames grotesques
- un univers trop policé et peu crédible, offrant quelques scènes quasi surréalistes
Une zone d'ombre qui apparaît enfin
Avant d'attaquer les points négatifs (et il y en a) de cet épisode, j'ai pensé qu'il serait bon de souligner un point positif, l'apparition de l'excellent Adrian Pasdar qui vient briser la belle harmonie de ce monde trop parfait. Alcoolique, violent, manipulateur, son personnage crée une vraie rupture dans la série et va incarner une face plus obscure et bien plus intéressante du scénario, Sutton étant clairement laissée de côté. Le thème du mensonge et de la duperie qui commence à se mettre en place donne une idée des enjeux réels d'une histoire plus trouble que les apparences peuvent le faire croire.
Père de Madeline, l'une des meilleures amies de Sutton, cet homme impulsif permet d'amener un peu de caractère à la série et va obliger Emma à se poser des questions sur sa situation. Au travers de l'histoire de la famille Rybak commence à poindre le vrai visage d'une jeunesse dorée sombre et perverse, masquant derrière une simple danse père - fille le long travail de sape de Sutton pour mettre à l'écart de Laurel, la fille légitime de la famille Mercer. Même si Emma est encore trop naïve pour s'en apercevoir, sa soeur jumelle apparaît clairement comme une experte de la manipulation qui sait utiliser chaque occasion pour écraser les autres.
Deux jumelles dissemblables
Alors que Sutton n'a droit qu'à peu de temps d'apparition, le court portrait qui en est fait laisse apparaître une garce particulièrement futée, jeune femme qui a appris à diviser pour régner. Si les raisons de ses retrouvailles avec sa soeur jumelle reste encore totalement obscure, l'apparition d'un goût pour les jeux du mensonge permet de deviner un caractère étonnamment perfide, en opposition avec l'oie blanche Emma. Du coup, le spectateur en vient à regretter que l'intrigue s'attarde à ce point sur les aventures de notre princesse d'un jour qui succombe cette semaine aux plaisirs de la danse.
Qualifier la storyline d'Emma de mièvre serait être un peu malhonnête tant la saveur de celle-ci ressemble plutôt à un énorme morceau de chamallow recouvert d'un mélange de sucre, de miel, de confitures, de jolies roses... bon, je pense que vous avez compris. Une bonne partie de l'épisode va donc se limiter à suivre la jeune cendrillon qui, après la disparition de l'ordinateur portable de sa jumelle, a perdu toutes les informations nécessaires pour garder sa couverture intacte. Multipliant les bourdes, elle ne parvient à garder intact l'illusion que parce que, inconsciemment, personne ne désire la démasquer tant il la préfère à l'originale.
Dirty Dancing
Emma va donc découvrir le monde merveilleux de la danse, univers que connaissent bien ses nouvelles amies pour la vie qu'elle va apprendre à mieux connaître. Si le cas de Madeline va s'avérer suffisamment intéressant grâce à sa famille plutôt déséquilibrée, son numéro en solo de danse, censé mettre en avant la formation classique de Alice Greczyn, est sans le moindre doute l'un des instants les plus ridicules de l'épisode. La scène passe, parenthèse de néant dans une intrigue qui peinait déjà à se montrer ne serait-ce qu'un peu intéressant.
Mais le prix d'honneur revient à notre chère Kristen Prout qui reste dans le registre de gourde naïve de Kyle XY, personnage passif insupportable qui subit à la manière d'une vraie molassone. De loin, la plus lamentable de tout le casting, elle semble incapable d'exprimer d'autres sentiments que le désarroi, incarnant avec un talent remarquable le boulet que les auteurs traînent avec douleur. Si vous pouvez, ne ratez pas la scène où sa mère dispute cette pauvre Char qui s'écrase lamentablement, la jeune actrice nous sortant son regard mi petite-fille modèle, mi mère de Bambi au moment de mourir .
Emma in Wonderland
Difficile de dire à quel point les aventures d'Emma et son groupe de copines m'ont passionné, mon doigt se crispant pour résister à l'envie d'écraser le bouton d'avance rapide. Entre Emma fait un câlin à sa "maman" et son "papa", Emma est sympa, Emma défend sa copine contre sa méchante mère, Emma sauve un bébé phoque (ah mince, je viens de l'inventer celui-là !) il y a de quoi s'agacer. La jolie princesse est et reste une vraie menteuse, volant la vie rêvée d'une chipie que personne ne regrette, mais qui a bien l'intention de se venger.
Avec moins de naïveté, un plus grand sens de l'ironie et en envoyant Kirsten Prout dans un pays lointain sans billet de retour, The Lying Game serait un show particulièrement agréable malgré son imagerie tirée de magazine pour adolescents. Un show qui vaut pour le personnage finalement assez intéressant de Sutton et surtout un Adrian Pasdar impeccable dans le seul rôle un peu trouble. On regrettera juste de ne pas être convié à suivre une intrigue qui, à Los Angeles, s'annonce particulièrement intéressante.
J'aime :
- Adrian Pasdar, premier vrai acteur à apparaître dans cette série avec Blair Redford
- le personnage de Sutton bien plus garce qu'elle le laissait paraître
Je n'aime pas :
- toute la storyline sur Emma et sa vie de princesse
- Kirsten Prout et son air : " Je suis une victime, frappez-moi"
- une première partie très ennuyeuse
- une histoire pas du tout crédible
- la séquence de danse qui ne sert à rien
Note : 08 / 20
Un épisode meilleur que le pilote qui était totalement horrible et vaut surtout pour la performance d'Adrian Pasdar, apportant une petite touche sombre à cet univers rose bonbon dégoulinant. Indigeste, mais un peu moins écoeurant que le premier.