Critique : The Philanthropist 1.01

Le 16 octobre 2009 à 00:00  |  ~ 7 minutes de lecture
Série intrigante s'il en est, The Philanthropist a démarré cet été et se place avant tout en tant que "série estivale". Le pitch : un beau milliardaire américain, co-CEO d'une grosse multinationale, décide de venir en aide aux peuples défavorisés. Non, j'vous jure, c'est vraiment ça.
Par CAD

Critique : The Philanthropist 1.01

~ 7 minutes de lecture
Série intrigante s'il en est, The Philanthropist a démarré cet été et se place avant tout en tant que "série estivale". Le pitch : un beau milliardaire américain, co-CEO d'une grosse multinationale, décide de venir en aide aux peuples défavorisés. Non, j'vous jure, c'est vraiment ça.
Par CAD

Avant de voir le pilote de cette série, j'ai regardé quelques avis pour savoir à quoi m'attendre, et force a été de constater que les avis sont complètement divisés : ceux qui voient en cette série un renouveau des séries américaines, et ceux qui l'ont trouvée à peine passable. Bref, tout cela m'a intrigué, et j'ai décidé d'en juger par mes propres yeux.

 

Petite définition tout d'abord :

Philanthrope : « Personne qui aime les êtres humains. Celui, celle, qui s’occupe d’améliorer le sort de ses semblables. »

Parlons du synopsis : le riche américain blanc qui va aider les pauvres Africains. J'avoue que ce genre de scénario ne m'a pas beaucoup inspiré avant le visionnage du pilote, je pensais surtout que j'allais me faire passer une énième crème d'américanisme mielleux comme ils en ont le secret.

SPOILER ALERT : Attention, pour ceux qui veulent découvrir la série sans connaître de détails concernant l'histoire, passez directement à la conclusion où je reste plus vague et émets un avis général.

 

 

Début prometteur

Passé ces considérations, je me lance. Et on attaque plutôt fort l'épisode, puisqu'on retrouve le héros principal de l'histoire dans la brousse africaine en train de se faire tirer dessus. Bien filmé, bien rythmé, ça s'annonce bien. Puis premier rebondissement : en fait, ce n'est qu'une histoire racontée par ce même homme dans un bar pour draguer la serveuse. J'aime ça.

On apprend alors qu'il s'appelle Teddy Rist, qu'il est millionnaire, et co-CEO d'une grosse multinationale, même si la serveuse ne le croit pas le moins du monde. Finalement, il va lui faire un chèque de 1 000 dollars pour qu'elle continue à l'écouter. Moi aussi, j'aurais bien aimé un petit chèque, après tout, je l'écoute aussi. Il raconte ainsi son histoire depuis le début : il va originellement au Nigéria pour des affaires, et se retrouve coincé dans une tempête à bord d'un bateau. C'est là qu'il a un déclic : en voyant un orphelin d'une dizaine d'années abandonné sur le bateau, il décide de l'aider et de le mettre dans le canoë de sauvetage, et va même jusqu'à le sauver de la noyade quand le canoë est renversé par un gros monsieur qui n'avait pas été choisi (je dois être très con, mais j'ai éclaté de rire).

Première déception : aucune émotion. Très mal filmé, c'est nerveux, on ne comprend pas grand chose à ce qui se passe, et la scène de la noyade est plutôt mal jouée, l'enfant aurait pu mourir, on s'en fout royalement.

 

 

Une émotion digne de celle procurée par Cindy Sander

L'histoire continue, Teddy revient dans le continent américain dans son bureau à Manhattan, parle business et est convoqué pour une interview à la télévision. Entre temps, il rend visite à son ex-femme, en train de repeindre une chambre. On apprend alors que c'était la chambre de leur fils, qui est apparemment décédé. Encore une fois, absolument aucune émotion, c'est tout bonnement incroyable : je pense que c'est surtout dû à des plans trop éloignés des personnages, trop dans l'esthétisme, et surtout parce qu'on l'apprend beaucoup trop tôt dans la série (au bout d'à peine 10 minutes !).

L'histoire est stoppée, et l'on revoit la serveuse qui a l'air aussi touchée que moi par la mort de son fils. Et là, une transition à peine plus croyable que la scène précédente, Teddy sort un "Anyway..." enthousiaste et enchaîne son histoire sur une musique gaie. A croire que cette série est juste une coquille vide de sentiments. Donc "Anyway" , Teddy se rend à son interview et pète un cable en direct, il envoie valser l'équipe de télévision, et décide qu'il doit retourner au Nigéria. Pourquoi ? Pour aller retrouver l'enfant qu'il a sauvé de la noyade. Mouais, pourquoi maintenant ? On ne sait pas, mais si on commence à chipoter là-dessus, on n'a pas fini.

 

 

Le chevalier blanc

Suit alors toute son épopée en terre africaine, où il rencontre une médecin, et décide d'apporter des vaccins dans le village où se trouve l'enfant qu'il avait sauvé. Bien sûr, tout ne se passe pas comme il l'aurait voulu, car il doit faire face à la méchante administration nigériane qui organise des trafics en tout genre, à l'horrible jungle africaine dans laquelle il se fait mordre par un serpent, et survivre contre les rebelles qui lui tirent dessus (la fameuse première scène). La fin du pilote se conclut sur les retrouvailles entre Teddy et le garçon, auquel il donne la toupie qui appartenait à son fils décédé, avec toute l'émotion que l'on connaît désormais de cette série...

A noter que les scénaristes n'ont pas été très inventifs pour toute la partie qui a lieu dans la jungle : lorsque Teddy y court, la scène est filmée exactement comme les fameuses scènes d'actions dans Lost avec une caméra transversale (un peu comme lors du 100 mètres en athlétisme), et lorsque Teddy tombe dans les pommes, il voit une apparition de son fils qu'il suit, et qui va finalement le mener jusqu'au village. Tiens donc, on se demande d'où tout ceci vient.

 

Conclusion générale :

 

Relativement bien filmé (quoique très nerveux), avec un fond sonore africain assez beau, la série a l'air d'avoir disposé d'un budget conséquent pour commencer. Reste la morale de la série, que je trouve, personnellement, gerbante.

Celle qui est sous-entendue dans le pilote déjà : regardez ce que j'ai dû traverser pour apporter des vaccins ; vous voyez, même quand on veut les aider, leurs gouvernements corrompus nous en empêchent. J'appelle ça le rachat de bonne conscience made in America. Peut-être que je prends ça trop au sérieux, mais m'imaginer les grosses caméras américaines sur le sol africain en train de faire d'une fiction l'aide aux peuples défavorisés, à l'heure où l'on sait tous les inégalités incroyables entre les continents, moi j'adhère pas. Peut-être que l'Américain moyen y adhérera Outre-Atlantique.

Ce pilote est un doigt d'honneur adressé à tous les VRAIS documentaires qui font état de la situation africaine, je pense notamment au documentaire "Le Cauchemar de Darwin". En fait, plus j'y pense, et plus ça me dégoûte. J'espère sincèrement que la série et l'acteur principal James Purefoy font des VRAIS dons à des VRAIES associations humanitaires avec l'argent qu'ils récoltent.

Pour ceux qui iront quand même plus loin dans cette série, je vous donne rendez-vous dans les critiques des épisodes 2 et 3 (qui se déroulent à Paris) mais ne m'attendez pas plus loin. Je pense qu'il faut quand même voir trois épisodes d'une série pour s'en faire une idée assez précise. Allez, avec un peu de chance, au prochain épisode Teddy donnera à manger à un Asiatique, puis une fois le tournage terminé, le laissera crever de faim.

 

 

J'ai aimé :

 

  • la musique
  • les effets esthétiques et photographiques

 

 

Je n'ai pas aimé :

 

  • l'absence de toute émotion
  • la morale gerbante de la série

 

Note : 6/20

L'auteur

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