Donnez-moi un T ! Donnez-moi un P !...
Trois cheerleader disparaissent du lycée, ne laissant que des tenues mises en lambeaux par The Beast, une créature imaginaire crée par Todd et Curtis qui sème la panique au royaume du pompon. Todd va alors préparer son équipe à des techniques de combat pendant que Jenny tente d'infiltrer ce qui reste de l'équipe des pom-pom girl. Pendant ce temps, Atticus essaye d'appâter le livre en organisant un pep rally où le Toddygang va s'infiltrer.
Résumé de la critique
Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue invraisemblable, un peu idiote, pile dans l'esprit du show
- la difficile réincorporation de Jenny au sein du gang
- Atticus de nouveau dans la partie
- un épisode qui ne parvient pas à transcender son concept
Massacre de cheerleaders
Pour cet épisode, TPBE revient à la routine habituelle du show avec un épisode assez barré où des cheerleader disparaissent, victimes d'un monstre mystérieux appelé The Beast. Crée par Todd et Curtis pour rigoler en lançant une rumeur, celle-ci va devenir une légende urbaine, créant une panique au sein du lycée parmi les pom-pom girl. L'occasion pour Jenny de tenter d'intégrer l'équipe pour découvrir la vraie identité des responsables de ces disparitions, enfilant le costume ce qui va entrainer un important trouble de la concentration chez le héros.
D'ailleurs, le Toddygang ne fait pas grand-chose dans le premier acte, les entraînements au combat n'étant au final qu'une grosse séquence de remplissage certes délirante, mais mal intégrée dans l'épisode. Le second acte avec l'apparition de The Beast va offrir un bon exemple du niveau de délire dont sont capables les auteurs, mais le manque d'éléments mis en place dans le premier acte donne un côté assez pathétique à ce final. A force de s'égarer dans beaucoup de directions à la recherche de gags convaincants, le scénario apparaît plus comme une simple juxtaposition de bonnes idées sans véritable cohérence.
Au final, un épisode type de TPBE, digne de la première saison, avec du sang, des mascottes déchaînées et du grand n'importe quoi comme seule la série en est capable. L'épisode a surtout le mérite de redonner sa place au sein de l'équipe à Jenny, laquelle va malheureusement apparaître une fois de plus comme le maillon faible du show.
Un quatuor qui peine à se reformer
Tenue à l'écart durant trois épisodes, Jenny va une nouvelle fois travailler en solo, refusant une fois de plus de suivre Todd dans ses délires. Curtis et Hannah vont évidemment jouer le jeu, à tel point qu'ils perdent lentement leurs individualités, le gang devenant un groupe faible là où sa force réside dans l'assemblage de compétences. L'idée est intéressante, mais trop vite développée et mise en place un peu trop artificiellement pour mettre en valeur Jenny qui va hériter d'une scène finale assez pathétique et mal exploitée.
En fait, la seule vraie question intéressante est celle que l'épisode n'envisage pas, à savoir les motifs qui poussent Jenny à poursuivre sa quête du livre. Sa présence paraît du coup presque anecdotique et la raison de son intégration au sein des cheerleaders aurait gagné à prendre une tournure plus personnelle pour donner du sens à cette intrigue. Heureusement, les auteurs semblent vouloir laisser de côté le concept de gang, la série retrouvant son énergie comique lorsque les membres retrouvent leur singularité.
Un épisode qui tente de guérir les maux d'une série qui peine à enclencher cette seconde saison, la faute à un problème de motivation au contraire de la storyline d'Atticus, plutôt réussie. Il faut que les scénaristes éclaircissent les motifs justifiant le combat de Jenny contre ce livre, la jeune femme donnant l'impression de ne jamais participer vraiment à l'intrigue.
Atticus en pleine forme
Si la storyline de Todd est un peu décevante, celle d'Atticus est le point positif de l'épisode, Chris Leavins nous offrant un numéro formidable lors de sa discussion avec la tête morte de son père, scène très intense malgré son côté absurde. Il incarne la capacité de la série à produire des séquences inattendues et très symboliques avec une vraie intensité qui reposent en grande partie sur le talent du comédien. Un peu à l'écart au début, il va tenter d'appâter The Beast pendant que ses serviteurs fomentent un plan pour se débarrasser de lui.
Là où l'intrigue fil rouge de Todd peine à redémarrer, celle d'Atticus prouve tout son potentiel, sa tentative pour récupérer le livre étant un des passages les plus drôles de l'épisode. Sombre et drôle à la fois, le show prouve ici qu'il n'a rien perdu de ses qualités d'écriture, laissant certains regrets concernant le manque d'intensité du reste de l'épisode. L'éclairage apporté sur la complexité de cette relation père - fils est un thème passionnant, ouvrant la voie pour un questionnement assez oedipien sur l'importance de trouver sa propre voie et d'accepter de choisir sa destinée.
Trop inégal entre ses deux storylines, TPBE nous offre un épisode qui oscille fréquemment entre le très bon et le moyen, laissant un sentiment de déception de n'avoir pas pu profiter totalement de ce délire autour des pom-pom girls.
Des épisodes assez frustrants
Si TPBE n'a rien perdu de ses qualités, cette saison deux peine vraiment à démarrer, les trois épisodes ayant fait naître un léger sentiment de frustration par rapport à la force du season premiere. Les auteurs tentent visiblement de résoudre de nombreux problèmes, indispensable pour pouvoir jusqu'ici remettre la série sur les bons rails. Bien que The Beast se montre à la hauteur de nos attentes, l'ensemble donne l'impression de ne pas avoir été assez travaillé, comme un aveu d'impuissance de la part de l'équipe créative à tirer le maximum de leurs idées farfelues.
En conclusion, un épisode intéressant dans son concept, qui offre à Atticus une storyline particulièrement réussie, au contraire de celle de Todd plutôt décevante. L'idée directrice sur le danger de la perte de l'individualité des membres du gang est intéressante, mais pas assez mise en valeur par une histoire qui cherche à mettre Jenny à l'honneur. Une histoire de cheerleader qui déçoit un peu en définitive, mais réserve quelques moments de folie particulièrement bien sentis et réjouissants.
J'aime :
- The Beast, du grand n'importe quoi nourri à la testostérone
- la storyline d'Atticus
- la scène du sifflement absolument hilarante
Je n'aime pas :
- Jenny toujours si peu convaincante
- le manque de cohérence de l'histoire
- le final assez pathétique
Note : 12 / 20
Un épisode inégal, alternant le très bon et le moyen, avec un Atticus en pleine forme et une Jenny toujours aussi peu convaincante. Au final, un délire autour des cheerleader bien dans l'esprit de la série, mais qui peine à convaincre, la faute à un scénario qui ne parvient pas à tirer parti de l'idée de départ, plutôt amusante.