Pitch Miracle Day Part 1 :
Au moment précis où le meurtrier pédophile Oswald Danes va être exécuté, un virus se répand sur les réseaux de communication, poussant la CIA à s'intéresser de près à une agence mystérieuse nommée Torchwood. Aussitôt, un évènement planétaire se produit : plus aucun habitant de la planète ne meurt, et les victimes d'accidents agonisent sans fin dans des hopitaux de plus en plus débordés, tandis que les médias commencent à parler de "Miracle Day". Seulement le miracle semble ne pas vouloir prendre fin et commence à virer à la malédiction.
La mort et la renaissance
Très attendu après une saison trois remarquable, Torchwood passe aux Etats-Unis tout en gardant son équipe créative et les comédiens ayant survécus à la saison trois. Si les fans craignaient une version américanisée du show BBC, ils peuvent immédiatement se rassurer car l'expérience de Queer as Folk a servi de leçon à Russel T. Davis. Reprenant le concept feuilletonnant de la saison trois, Torchwood essaye avant tout de poser le concept du "Miracle Day", reprenant le thème de la mort déjà exploré dans les saisons un et deux.
Le premier mot qui vient à la fin de cet épisode est "ambitieux" tant l'histoire possède une quantité de zones d'ombres impressionnantes, justifiant la longueur étonnante de cette saison. Fini les épisodes solos, RTD a pris goût après la saison trois au feuilleton, réussissant à donner une vraie cohérence à cette introductiion grâce à une construction impeccable. Torchwood pose tranquillement les premiers éléments de cette intrigue mondiale et troublante tout en dressant le tapis rouge pour le retour de Jack Harkness.
Russell Davis aime ses personnages et offre au Captain Harkness un retour assez explosif et un rôle central dans un épisode qui va prendre son temps pour ramener Gwen au sein de l'intrigue. Le charme opère toujours et Russell Davis ne peut s'empêcher comme à son habitude d'en faire un peu trop, marquant par des scènes d'actions spectaculaires les nouveaux moyens que la chaîne Starz lui fournit. Sombre, violente, Torchwood garde son identité malgré son changement de distributeur et nous propose un épisode très divertissant et surtout excitant en diable, plein de promesses pour la saison à venir.
Miracle Day ?
a la base un simple spin-off de Doctor Who, Torchwood est devenue avec la saison trois une série conceptuelle reposant sur une intrigue feuilletonnante qui a pour but la résolution d'un mystère particulièrement complexe. Ici, le "Miracle Day" marque l'arrêt de la mort, chaque être humain de la Terre ne pouvant absolument plus mourir, mais pas l'arrêt des souffrances, causant le cauchemar de Rex Matheson, un agent de la CIA qui survit malgré la tige de métal à l'intérieur de son coeur. Comprenant que cette souffrance horrible qu'il ressent risque de durer à jamais, il se met en recherche des membres de Torchwood qui semblent étrangement reliés à toute cette affaire.
Loin de jouer la carte de la religion, RTD propose un point de vue sombre sur ce "miracle" en se plaçant dans les cas où la mort peut être une libération, comme pour les familles de la victime de ce pédophile condamné à mort qui va ainsi échapper à sa sentence. Troublant, Bill Pullman incarne un personnage mystérieux et inquiétant qui cache un secret à l'ampleur encore insoupçonnable. L'ambiance n'est pas à l'allégresse ou à la communion, surtout que le boom démographique engendré par le "Miracle Day" risque d'entraîner un vrai souci de ressources alimentaires pour toute la planète.
Les enjeux sont impressionnants et gonflent à toute vitesse, appuyé par le regard et l'attitude plutôt sombre du Captain Jack Harkness. Surtout que la série nous réserve un twist de taille qui devrait marquer toute cette saison : si toute la population terrestre est devenu immortelle, Jack Harkness semble subir l'opération inverse, son corps ne parvenant pas à guérir de la plus petite coupure.
Torchwood, une série à part entière
Déjà exploité dans trois épisodes de la saison deux, le thème de la mort est un classique de cette série, le scénario donnant par instant l'impression de proposer un reboot du pilote. Seulement cette sensation est vite balayée par l'ampleur d'un scénario qui joue sur plein de tableaux différents, la menace réelle pesant sur la Terre n'étant encore qu'embryonnaire, mais particulièrement inquiétante. En inversant le concept de départ de Torchwood où Jack était le seul immortel, Russell Davis trouve un moteur incroyable pour cette saison et semble avoir l'intention de ne pas faire traîner une histoire au rythme étonnamment élevé.
Un season premiere très excitant, particulièrement réussi, prenant de bout en bout et qui ose quelques clins d'oeil humoristiques assez typique de Russell T. Davis. Les acteurs surjouent légèrement et intelligemment, mais le spectateur ne se plaint pas une seule seconde tant le plaisir est total, le scénario dosant intelligemment les scènes d'actions. Une entrée en matière enthousiasmante, pleine d'un potentiel incroyable qui prouve que la saison trois n'était pas un vulgaire coup de chance.
Un Miracle Day qui sent très bon, et nous promet dix épisodes particulièrement enthousiasmants.
J'aime :
- Russel T. Davis toujours aussi enthousiaste
- une série qui n'a pas perdu son âme
- un récit riche et très prometteur
- John Barrowman plutôt sobre et parfaitement crédible
- le concept du "Miracle Day" très judicieux
Je n'aime pas :
- une semaine, c'est trop long
Note : 15 / 20
Un retour gagnant à tout point de vue pour Torchwood qui se place dans la suite directe de la saison trois, avec une intrigue feuilletonnante et incroyablement prometteuse. Les scènes d'action sont surprenantes et la série a su garder ce ton très adulte qui lui sied si bien, trouvant dans ce "Miracle Day" un concept absolument renversant. Conquis et très impatient de découvrir la suite.