Critique : Torchwood 4.02

Le 23 juillet 2011 à 20:49  |  ~ 6 minutes de lecture
Alors que Jack et Gwen sont rapatriés aux Etats-Unis, les premières conséquences désastreuses du "Miracle Day" commencent à se faire sentir. Au programme, un complot de plus en plus intéressant, un huit-clos aérien raté et Rhys qui reste à la maison.
Par sephja

Critique : Torchwood 4.02

~ 6 minutes de lecture
Alors que Jack et Gwen sont rapatriés aux Etats-Unis, les premières conséquences désastreuses du "Miracle Day" commencent à se faire sentir. Au programme, un complot de plus en plus intéressant, un huit-clos aérien raté et Rhys qui reste à la maison.
Par sephja

Pitch miracle day part 2

Jack Harkness et Gwen Cooper sont en état d'arrestation et emmenés par Rex Harrison aux Etats-Unis, Rhys demeurant aux Pays de Galles avec son enfant. Au même moment, le "miracle" semble ne pas vouloir finir et commence à générer un chaos à l'ampleur insoupçonnable, désorganisant les hôpitaux qui doivent repenser intégralement leur politique de soin. C'est le moment choisi par Howard Danes, le meurtrier pédophile qui a survécu à sa propre condamnation à mort, pour se repentir en direct à la télévision. 

 

 

Les conséquences d'un "miracle"

Alors que l'humanité continue de refuser de mourir, les blessés s'accumulent dans les hôpitaux, créant un désordre important et obligeant les médecins à repenser intégralement leur politique de gestion des malades. Les patients s'agglutinent, devenant pour certains de vrais bouillons de culture pour des germes pathogènes de plus en plus résistants. Il faut tous penser à l'envers dans un monde qui subit de plein fouet les effets d'un "miracle" qui ressemble de plus en plus à une gigantesque malédiction.

Perdue et totalement désemparée, l'humanité découvre la nécessité de la mort, tandis que la géopolitique et la spiritualité du monde sont bouleversées par cet événement. Mais les auteurs de Torchwood refusent de s'attarder sur ces considérations et s'intéressent avant tout aux effets directes de cet absence de mort, refusant de s'égarer sur des conditions non matérialistes. Plus qu'un "miracle", c'est un sursis qui est laissé à l'humanité entière, tout comme à Oswald Danes qui va tenter de s'amender de son crime atroce dans un séquence délicieusement pathétique. 

Bill Pullman est suffisamment bon comédien pour créer un vrai trouble, tout en  gardant sous silence une réalité forcément en lien avec l'avènement de ce "miracle". Sa rencontre avec l'angoissante Jilly Kytzinger pose les bases d'une très intéressante évolution de la série qui se pose des questions sur la nature de la rédemption lorsque la mort a totalement disparu. Lauren Ambrose est réellement flamboyante, incarnant avec un enthousiasme réjouissant ce personnage diabolique qui semble vouloir servir de catalyseur à un nouveau monde en train d'apparaître. 

Très intéressant de ce point de vue, Torchwood ne déçoit pas, le miracle amenant des évolutions inattendues et plutôt bien senties. L'utilisation de la théorie de la résonance morphique de Sheldrake apporte un début d'éclaircissement sur les évènements en cours, prolongation matérialiste au principe d'inconscient collectif de Jung. 

 

Nouveau personnage numéro un : Rex Matheson 

 

 

Toujours orienté vers une narration assez adulte, Torchwood tient avec Rex Matheson un de ces personnages antipathiques qui font la popularité de la série. Homme de conviction, à l'attitude minéral, Rex est un agent qui, une fois un objectif fixé, voue toute son attention à sa réalisation, quoi qu'il en coûte. Son rapport avec les deux héros témoignent de cette dualité, ce personnage ne faisant que rarement preuve de familiarité, exemple parfait d'un professionnalisme froid et monolithique typiquement Américain. 

Mekhi Phifer fait preuve d'une belle conviction en incarnant un homme au bout du chemin, qui attend une libération qui refuse de venir. Car il ne supporte pas l'idée de souffrir à jamais, Rex s'efforce d'agir contre les évènements en cours, quitte à prendre les décisions sans tenir compte de sa hiérarchie. Sa force de conviction devrait constituer un vrai atout pour cette saison, le comédien s'étant bien intégré à l'univers de la série. Sa mort, inévitable, fait de lui un personnage prêt à tout et sacrifiable, élément récurrent d'une série comme Torchwood qui prouve qu'elle a su garder la partie la plus sombre de son identité. 

 

Seulement, les premières failles apparaissent 

Si la saison trois de Torchwood m'avait impressionné par la maîtrise de son scénario, ce "Miracle Day" ne parvient pas au même exploit, cet épisode laissant un goût assez amer. Si la description de la situation du "Miracle" est passionnante et réussie, l'histoire d'empoisonnement du Capitaine Jack est clairement ratée, insistant inutilement et de manière trop théâtrale sur sa propre mortalité. Trop anecdotique et vraiment bouche-trou, cette séquence aérienne s'avère partiellement agaçante, la faute à un script qui cherche avant tout à faire du spectaculaire et s'égare dans du grand n'importe quoi. 

Si le fait de montrer Jack Harkness en situation de faiblesse est intéressant, le jeu hystérique de Eve Myles et l'absence de crédibilité de l'ensemble est particulièrement déplaisant, là où cette séquence avait jusqu'ici intelligemment connecté chacun des personnages ensembles. Ce séjour dans l'avion aura permis à Torchwood de montrer qu'elle n'avait pas perdu ses mauvaises habitudes si souvent parodiées. A trop chercher à impressionner, elle perd le contrôle du récit et montre ses propres limites  et sa capacité à sombrer dans un style poseur vraiment désagréable. 

Inquiétant, mais prévisible, ce séjour aérien aura permis de poser les bases d'une série toujours ambitieuse et excitante, mais qui semble comme encombrée de ses deux vedettes. En revenant au sol, Jack et Gwen se montreront sûrement plus actif, ce qui permettra de redonner aux deux héros un peu plus d'intérêt.

 

J'aime :

  •  une belle mythologie passionnante  
  •  un épisode d'exposition vraiment réussi 
  •  un casting américain qui s'impose peu à peu 
  •  Lauren Ambrose, flamboyante dans tous les sens du terme 

 

Je n'aime pas : 

  •  un huit-clos aérien raté 
  •  Gwen et Jack beaucoup trop impuissant et passif 
  •  Eve Myles pas du tout crédible 
  •  Rhys nous manque un peu 

 

Note : 13/ 20 

Si la partie concernant le "miracle day" est toujours aussi passionnante avec une galerie toujours plus importante de personnages vraiment réussie, la partie aérienne de l'épisode est passablement ratée, la faute à un manque de maîtrise flagrant du scénario. Agréable, mais moins impressionnant que le premier.

L'auteur

Commentaires

Avatar Anonyme
Anonyme
Allons, allons... moi j'étais comme une véritable groupie pendant les scènes dans l'avion.. Je gesticulais dans tout les sens en empoignant mon oreiller en criant "Allleeeeeeeeeeeeez" ou encoore "OUAAAAAAI!!!" Je sais... je sais... y avait aucun suspens, je sais mais quand même... c'est ma joie de retrouver Torchwood, ça me prend, ça me déborde et j'en oublie l'aspect critique.

Avatar sephja
sephja
je dois être de mauvaise humeur en ce moment. Mon coeur de groupie reviendra bientôt promis.

Avatar Koss
Koss
"Sa mort, inévitable, fait de lui un personnage prêt à tout et sacrifiable, élément récurrent d'une série comme Torchwood qui prouve qu'elle a su garder la partie la plus sombre de son identité. " => Je n'aime pas trop faire de la lèche à moindre coût, mais c'est vachement bien écrit ta critique. Tu as construit une phrase sur mes pensées.

Avatar Anonyme
Anonyme
Il faut lécher sephja, il a bon goût!

Avatar sephja
sephja
c'est pas de la lèche, j'ai juste du talent :) Non, je déconne, j'ai passé vingt minutes sur cette phrase. Du coup, le reste s'en ressent. Merci quand même. Mon parfum, je l'ai choisi exprès pour toi anonyme :p

Image Torchwood
12.69
12.24
13.07

Derniers articles sur la saison

Critique : Torchwood 4.09

Un épisode de Torchwood qui nous mène tout droit jusqu'à la source du miracle sans réussir totalement à convaincre.

Critique : Torchwood 4.10

Une conclusion qui possède l'intensité attendue, malgré quelques ficelles plutôt grosses et un épilogue très discutable.

Critique : Torchwood 4.08

Un épisode qui permet de redistribuer les cartes en vue d'un final particulièrement imprévisible. Le vrai visage du miracle commence à apparaître, car du chaos mondial s'apprête à apparaître l'identité des responsables.