En attendant papa
S'il faut absolument noter une amélioration cette saison, la voici : Ryan apprend sa leçon, et de plus en plus facilement. C'est peut-être une bonne nouvelle pour lui, mais pour nous, spectateurs, ça n'apporte que l'ennui.
Qu'y a-t-il donc à retenir de cet épisode ? Certes pas la leçon du jour, qui prône que l'honnêteté est bien plus gratifiante que le mensonge, que reconnaître ses torts amène le pardon... Parce que, personnellement, je n'en suis pas totalement persuadée, et puis parce qu'on s'en fout ! Ca vous démangeait vous, de voir Ryan avouer à Jenna qu'elle n'était pas folle ? Qu'elle était juste sous influence et qu'elle n'avait jamais été enceinte ? Pas moi ! Jenna est un personnage assez transparent, la blonde de service aux ambitions communes, qui n'est jamais aussi intéressante que quand elle est plongée dans les catastrophes. C'est peut-être cruel, mais au moins c'est drôle.
Bref, pour moi, cet épisode ne fait que du remplissage, il déblaie le terrain avant de préparer très doucement la fin de la saison. Mais c'est frustrant. Parce que ce que l'on attend, nous, c'est de savoir si le sous-sol existe ou non, quelle maladie Ryan a pu réellement développer, et que l'on espère la confrontation avec son redoutable (et redouté) paternel.
A la surface... Et en dessous
Donc, à part quelques éléments qui ajoutent à la mythologie et posent les jalons pour le season finale, l'omniprésence de ce père honni et la trappe sous le sous-sol -qui est une idée qui me fait réellement plaisir, y'a-t-il une autre trappe sous la trappe ?-cet épisode reste à la surface des choses.
Quelle est la leçon du jour ? Qu’avouer ses mensonges, ses fautes et ses erreurs est libérateur, que cela aide à avancer et résout d'un coup de baguette magique les problèmes relationnels ? Bon, Ryan l’assimile finalement sans difficulté aucune, il finit par avouer toute l’histoire du space candy à Jenna, les manipulations qui ont suivi, et qui ont finalement mené la jeune femme à devenir Squishy Tits.
Et la récompense est quasi-immédiate. Jenna, après une première colère, tourne cette aventure en vrai sujet journalistique (sic) et avoue elle aussi ses erreurs. Avant un gros hug de réconciliation. Vraiment ? Sérieusement ? Parce que moi, ce que j'en retiens, c'est quand même que Ryan est un stalker et Jenna une allumeuse. Et qu'aucun ne mérite ce hug. Jenna, vraiment, tu n'as aucune inquiétude sur le fait que les intrusions de ton voisin dans ta vie ressemblent très sérieusement à une forme d’obsession, voire de harcèlement ? ET TU CONTINUES A LUI LAISSER TON CHIEN EN GARDE ?
Bref, tout se termine par un hug et un happy end.
Et l'émotion ? Bordel !
Et c’est bien là le problème. Tout est désormais facile pour Ryan. Il évolue, assimile ses leçons beaucoup plus vite. Exit la cruauté qui faisait en partie le sel de la première saison. Entendons-nous bien, je ne demande pas à cette série de me faire systématiquement rire, ou de me mettre mal à l’aise, ou de m’émouvoir, comme dans l’épisode 8. Mais je veux voir du conflit, une lutte entre Ryan et Wilfred, et surtout entre Ryan et lui-même, pour avancer, aboutir à quelque chose de neuf. C’est de là que naissent le comique, le malaise ou l’émotion. Mais là, rien ! On prépare doucement le jour où il devra se résigner à appeler son père, ou le rencontrera en personne.
Ce personnage, ce père invisible, mais qui semble toujours dominer la vie de Ryan, c'est d'ailleurs la seule chose réellement bien mise en place par les scénaristes depuis un certain nombre d'épisodes. Ce qui est dommage, c'est qu'au passage, ils ont rendu Ryan autiste. Il apprend que l'un de ses collègues -celui avec lequel il s'apprêtait à se lancer dans de soi-disants investissements lucratifs- a vendu les résultats de leur start-up à un concurrent... Pas d'émotion. C'est ce qui a conduit son patron à se suicider, ah oui, c'est vrai... Mais toujours pas d'émotion.
Je n'accuse pas Elijah Wood, qui à mon avis ne fait que ce qu'on lui demande, mais je regrette que Ryan soit devenu à ce point insensible. Et je peux bien l’avouer (à mon tour d’être honnête), Amanda me manque. Je trouve Jenna insipide et ennuyeuse, et je trouve surtout que Ryan s’en remet trop vite. C'est peut-être une phase avant une explosion finale. Mais du coup, l'épisode est lui aussi lisse et ennuyeux.
Luv cats
La partie Wilfred n’est guère plus réjouissante. A part une griffure décrite comme un viol/du bullying par un Wilfred qui surjoue joyeusement, et une séance de cinéma où il s’en donne à coeur joie en réalisateur tyrannique, le chien est lui aussi étrangement calme. Il se découvre une passion pour les chats qu'il a kidnappés, qui semblent eux aussi atteints du syndrome de Stockholm (sérieusement, il faudra que l’on me dise ce que l’on a vaporisé sur la fourrure du chien pour que le chat blanc n’en décolle pas). Et même si Wilfred baptise chacun des chats d’un surnom sympa, qui arrache un sourire, il n’y a pas grand chose à tirer de cet épisode.
On a l’impression désagréable que la série tire à la ligne afin d’assurer son quota d’épisodes supplémentaires, sans se donner la peine distiller beaucoup d’indices sur la fin de saison et surtout sans faire doucement monter la pression. C'est bien dommage.
J'ai aimé :
- Le baptême des chats
- La trappe dans le sous-sol
J'ai pas aimé :
- La facilité avec laquelle Ryan et Jenna se réconcilient
- M'ennuyer
La note : 10/20