Garanti sans spoilers.
Quand on vous parle d’Australie, on pense très facilement à Sidney, le désert et les kangourous. Mais on ne pense pas aux séries Tv. Pourtant, depuis quelques années, l’Australie commence à exporter et, si l’on connaît plus souvent les remakes US (coucou Wilfred), il arrive que certaines séries arrivent directement chez nous, sans prévenir. C’est le cas de The Code, proposée à partir de jeudi sur Arte et qui arrive avec un Fipa d'or du meilleur scénario et quelques autres prix de l’Australian Film Institute dans sa besace.
Mais au fait, de quoi ça parle ?
The Code est une minisérie de Shelley Birse composée de 6 épisodes qui s’inscrit dans la lignée des séries conspirationnistes de ces dernières années (Homeland, etc.), où tout le monde a des secrets et où rien ne semble être ce qu’il est.
En l’occurrence, dans The Code, on suit deux frères, Ned et Jesse Banks. Le premier est journaliste politique pour un magazine en ligne, le second est un hacker virtuose à tendance autiste/Asperger qui tente, tant bien que mal, de s’intégrer dans la société. Au détour d’un article sur un politicien trompant sa femme, Ned va être amené à enquêter sur un accident de voiture impliquant deux adolescents au fin fond de la cambrousse australienne.
Un accident en apparence banale mais pour lequel plusieurs personnes semblent prêtent à tout pour ne pas que l’affaire s’ébruite. Un accident qui mène à une société travaillant sur des projets secrets autour des biotechnologies. Un accident qui va amener Jesse et Ned à pirater un système informatique et récupérer des documents confidentiels, les plongeant ainsi en plein cœur d’un complot qui les dépasse.
Entre enlèvement, trahisons, gouvernement, trafiquants internationaux et nouvelles technologies, Jesse et Ned vont essayer de faire la lumière sur toute l’affaire avant qu’il ne soit trop tard.
Est-ce que ça vaut le coup de regarder ?
Si vous n’êtes pas fans des séries conspirationnistes et des mélis-mélos gouvernementaux, vous pouvez passer votre chemin, la série n’apporte rien de plus au genre et vous vous ferez surement chier.
Pour les autres, on va dire que la série n’est pas désagréable mais qu’elle ne restera pas dans les annales comme une référence du genre.
Si le premier épisode annonce la couleur et promet pas mal de choses, la série s’essouffle très vite dans un second épisode, certes intéressant, mais un peu trop long. Les deux épisodes suivants sont du même acabit et il faut attendre les deux derniers (il y en a six au total) pour retrouver quelque chose de plus nerveux et plus intéressant au niveau de l’intrigue « complot ».
D’une manière générale, tout ce pan de l’histoire est assez classique et utilise de nombreux ressorts connus. La plupart des retournements de veste se voient venir et l’on n’évite pas certains personnages clichés (coucou l’agent américain qui se fout de l’Australie). La fin n’est en revanche pas décevante, surprenante même, et totalement en phase avec son sujet, les nouvelles technologies.
Parce que si l’intrigue globale est relativement classique, la série propose quand même des points très maîtrisés, à commencer par son rapport aux nouvelles technologies. On sent qu’il y a eu des gens qui s’y connaissent qui ont conseillé et orienté certains aspects du sujet, principalement sur les problématiques de hacking. Et oui, The Code est probablement à ce jour l’une des rares séries où le hacker ne passe pas son temps à taper très vite sur le clavier. Non, ici Jesse se sert de la souris quand il a besoin de la souris et ne tape des commandes très vite que quand c’est nécessaire. D’ailleurs, il ne passe pas non plus son temps à coder sur un écran noir avec écriture verte (enfin un peu quand même). Bref, que ce soit sur le hacking ou plus généralement sur les nouvelles technologies, il y a eu de gros efforts de fait et la série ne donne pas l’impression de prendre le spectateur pour un con.
D’ailleurs, la réalisation renforce un peu ce côté en proposant des écrans en surbrillance lorsque les personnages utilisent leur smartphone ou ordinateur, un peu comme ce que propose la britannique Sherlock. Cela participe grandement à simplifier les explications et apporte un peu de dynamisme. Côté réalisation, on peut également souligner le soin apporter sur les plans de transitions entre les évènements, tantôt des scènes passées en vitesse rapide pour la ville, tantôt des grands angles sur les paysages sauvages de l’Australie (à la Broadchurch), le tout entrecoupé de caméras de surveillance. Peut-être un poil too much par moment mais le rendu global est bon, bien accompagné musicalement.
Enfin, la dernière grande force de la série est la relation entre les deux personnages principaux, Ned et Jesse. Face à des parents absents, Ned à dû s’occuper de son frère et cet état de fait se ressent tout au long des épisodes. Une relation fraternelle compliquée qui va évoluer pendant les six épisodes, passant par différentes phases au fur et à mesure que l’enquête progressera. De ce point de vue, le personnage de Jesse apporte une ancre émotionnelle forte pour le spectateur, rendant la relation vraiment intéressante, le tout appuyé par une distribution impeccable (vraiment très peu de fausses notes au casting de façon générale d’ailleurs).
Bref, The Code est une série correcte, qui n’apporte pas forcément grand-chose au genre mais qui parvient quand même à se démarquer des autres avec de petites touches que l’on aimerait retrouver ailleurs. On n’accroche ou on n’accroche pas mais si vous avez envie d’essayer une série australienne, elle reste un bon point d’entrée.
PS : Il y a Xena la guerrière dedans, pour les fans de Lucy Lawless
elpiolito
