Après plus d’un an d’attente, Marco Polo faisait un come back attendu au début du mois de juillet. Aujourd’hui, deux rédacteurs chevronnés, Aurel et Galax, ont sauté sur l’occasion pour vous faire un retour assez original sur les deux premières et uniques saisons du show de Netflix. Dans Marco Polo, l’univers est vaste, les protagonistes nombreux et marquants. Ainsi, quoi de mieux pour décrypter cette série historique si dense qu’à travers ses personnages, que nous avons au préalable soigneusement classés dans un top 10 ?
Ce dossier va donc vous présenter nos dix personnages préférés. Une fois notre classement révélé, nous continuerons à présenter les autres personnages de l'univers de Marco Polo, qui n'ont pas réussi à atteindre notre liste, mais qui sont tout de même pertinents dans l'histoire. Chaque paragraphe se présentera de la même façon : une introduction générale des traits de caractère et du rôle du personnage – qui ne s'étend généralement pas plus loin qu'aux deux ou trois premiers épisodes de la série – aux spoilers minimes, donc. Cela devrait vous permettre de vous y retrouver si d'aventure vous démarrez la série et que vous êtes un peu perdu dans cette masse d'acteurs. Deuxièmement, un résumé des actes majeurs de ce dernier dans la première saison qui ont forgé son évolution. Troisièmement, l'évolution du personnage dans sa deuxième saison, de façon très clairement annoncée ("Au cours de la seconde saison"), suivie par une conclusion générale.
Nous espérons ainsi que ce dossier puisse servir à la fois de bilan, mais aussi de guide. Aussi, si vous n'avez que faire du classement et que vous préférez vous intéresser à la partie "présentation des personnages", voici tous ceux dont nous allons parler (leur fiche est accessible en cliquant dessus) :
Ahmad, Ariq Böke, Byamba, Impératrice Chabi, Hundred Eyes, Jia Sidao, Jing Fei, Prince Jingim, Kaidu, Khutulun, Princesse Kokachin, Kubilai Khan, Ling Lin, Marco Polo, Mei Lin, Niccolo Polo, Empereur et Impératrice Song, Yusuf. Les personnages de la saison 2 : Lotus, Prince Nayan, Orus, Shabkhana.
Commençons sans plus tarder le classement !
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N°10 : Marco Polo
Aventurier vénitien, Marco Polo est un explorateur dans l'âme, qui se retrouve piégé à Cambulac, capitale de l’Empire mongol, après y avoir été laissé en monnaie d'échange par son père.
Il parvient progressivement à gagner sa place au sein de la Cour du khan grâce à ses talents d'orateur et sa neutralité. Le khan aime ses contes, sa franchise, son regard nouveau sur son royaume et ce que l'on pense de lui. Il révèle par exemple au khan la possible traîtrise de son frère Ariq, qui s'avérera réelle. Homme très pieux, il apprend le kung-fu auprès de Sifu, l'un de ses premiers alliés et ami à la Cour. Il sera vite suivi par Byamba au cours d’un voyage en duo, ou encore Yusuf, de façon plutôt inattendue. Il se fait aussi des ennemis, s'attire la méfiance de l'impératrice et d'Ahmad et la jalousie de Jingim. S'attachant énormément à la mystérieuse princesse bleue, il lui sera alors confié son secret le plus précieux. S'ensuivra une relation amoureuse secrète et se devant de le rester.
Au terme de la première saison, il semble désormais plus mongol dans l'âme qu'européen. Après de sérieux doutes sur sa loyauté, il aura définitivement fait ses preuves en aidant le khan, techniquement et militairement, à prendre la forteresse de Xiangyang à l'aide de trébuchets, armes de destruction massive typiques des champs de bataille européens.
Au cours de la deuxième saison, son amitié avec le khan est plus solide que jamais. Pour preuve, il sera même fait membre du prestigieux et très restreint Ordre des Chevaliers Mongols. Le prince Jingim le considère également comme son frère, et l’impératrice Chabi note même qu’il a réussi un exploit que peu de gens réussissent : la faire changer d’avis sur lui. Sa loyauté aux coutumes mongoles et à son khan est défiée tout au long de la saison quand il retrouve son père mais tient bon ; même s’il décide par bonté d’épargner à nouveau son père, ce qu’il pourrait bien regretter.
Il part en mission secrète avec Mei Lin pour retrouver l’empereur Song, créant au passage certains liens avec elle, ce qui s’avérera capital lors du dévoilement de la traîtrise d’Ahmad, que Marco Polo avait vue venir, puisque cette dernière lui fournira des informations. En revanche, sa relation avec la princesse se détériore énormément après que celle-ci épouse Jingim. Les deux s’éloignent, ne communiquent plus secrètement et leur lien s’affaiblit. Refusant de lui dire qu’il l’aime, il sera l’une des causes du suicide de la princesse…
Pourquoi cette place ? On pourrait croire que pour la série éponyme, Marco Polo est le personnage principal du récit. Il n’en est rien : ce dernier ne joue que le rôle de l’observateur dans un premier temps, puis de l’explorateur, et enfin celui du confident et de liant entre tous les personnages de ce monde complexe et inconnu. Héros typique et finalement assez banal car peu nuancé, il n’en reste pas moins que c’est grâce à lui que la série prend vie. Il joue à merveille le spectateur et donne du relief aux autres personnages car il provoque les réactions, que ce soit gêne, respect ou admiration. Sa relation avec le khan est notamment ce qui rythme le plus la série tout au long de son parcours. Le véritable Marco Polo n’est pas resté dix-sept ans dans sa cour pour rien (enfin, il paraît...), et plein d’histoires restent encore à raconter.
N°9 : Kaidu
Cousin du khan, il est membre de la famille royale et dirige les terres de l'Ouest et le clan Ogodei.
Kaidu est un homme d'honneur et un leader respecté, mais assez réservé. Ce qui le distingue principalement du khan est sa nature assez xénophobe. Il est, en effet, particulièrement attaché à la perpétuation des coutumes mongoles et ne partage pas la vision du khan à propos des étrangers, du caractère nomade des mongols ou encore de l'extension du royaume. La famille semble aussi avoir une importance particulière à ses yeux.
Très vite, il récupère la province de Karakorum qui appartenait au défunt Ariq. Fidèle au khan, il lui promet l’assistance de ses troupes dans sa croisade contre les Wuchang et les Chinois. Après la victoire, il considère la venue du prince Jingim, et non du khan en personne, comme un manque de respect et un affront. Après certaines défaites contre les Chinois, Kaidu critique ouvertement les choix tactiques de Kubilai et menace de ne pas prendre part aux prochaines attaques. Le khan condamne en retour le mode de vie de nomade de son cousin et rejette son clan.
La saison 2 correspond à un repositionnement au centre de l’intrigue pour Kaidu. Il est, en effet, ouvertement en conflit avec le khan et s’impose donc comme l’un des protagonistes de cette deuxième saison, dont l’une des intrigues principales est cette lutte intestine en plein cœur de l’Empire mongol. Même s’il est un homme d’honneur, la perspective d’accéder au khanat, graal suprême pour tout mongol, le pousse à comploter et à s’allier avec le vil Ahmad et le chrétien Nayan pour renverser Kubilai. Cette soif de pouvoir qui l’habite le pousse à commanditer des actes barbares et indignes de sa personne. La décadence morale du personnage s’accompagne aussi d’une décadence physique : Kaidu, sobre depuis de nombreuses années, reprend l’alcool et sombre petit à petit dans la mélancolie tout en échouant à convaincre ses pairs lors du Kurultai. Après avoir fait chanter le khan en menaçant de révéler l’ascendance illégitime des enfants de Kokachin, il est finalement tué par Marco Polo, alors qu’il était lui-même en train d’attenter à la vie du khan.
Pourquoi cette place ? Le développement juste d'un personnage tragique et antagoniste de taille, loin de l'archétype du rival politique, est la raison de la présence dans notre top de Kaidu, qui s'est largement révélé en saison 2.
N°8 : Khutulun
Fille de Kaidu, justement, elle est considérée par son père comme sa digne héritière malgré la présence de son frère Orus (introduit uniquement dans la saison 2).
On ne peut pas dire qu’elle se démarque par une féminité très affirmée, et d’ailleurs Khutulun ne s’en cache pas ! Elle s’habille et combat comme un homme pour le moins... enragé. Très dévouée à sa famille et à son clan, elle n’en est pas moins une guerrière de grande qualité, ce qui lui permet d’être respectée et acceptée par les hommes qu’elle côtoie au quotidien dans les troupes de son père.
Après une brève aventure avec Marco Polo, elle se tourne vers un modèle plus viril et de son rang, en se liant avec Byamba... qui finira même par l’épouser, non sans avoir lutté (sigh). Personnellement, je trouve qu’elle ressemble beaucoup à Byamba, et le vieil adage "Qui se ressemble s’assemble" se vérifie donc une nouvelle fois.
Au début de la saison 2, Khutulun semble filer le parfait amour avec Byamba, qui l’a rejointe à Karakorum. Néanmoins, cet amour est mis à rude épreuve par le conflit déclaré entre son père Kaidu et le paternel de Byamba, Kubilai. Tous les deux très loyaux, leur séparation semble inévitable et affecte Khutulun, même si elle ne le montre pas forcément. Loin de se laisser aller à la mélancolie, son sens du devoir reprend instantanément le dessus, et elle se bat tout au long de la saison pour que son père puisse accéder au khanat. Malgré sa dévotion sans faille, elle montre aussi certaines réserves face aux actes parfois barbares et indignes que son père la pousse à commettre.
Pourquoi cette place ? Eh bien déjà, parce qu'avec d'autres personnages comme Chabi ou Mei Lin, elle incarne parfaitement la détermination des femmes à ne plus se limiter à de la simple figuration dans un empire largement dominé par les hommes. On aime aussi qu'elle rejette les codes en se battant dans les armées de son père, et les valeurs qu'elle renvoie comme le courage ou la loyauté. Enfin, et c'est la dernière chose qui nous fait aimer Khutulun et nous donne envie de la revoir : la fin de la saison nous laisse dans le flou quant à son futur. On ne sait pas ce qu'il advient d'elle et du couple qu'elle forme avec Byamba, et ça c'est carrément frustrant.
Il est le directeur des finances du royaume mongol. D'origine persane, il est le fils adoptif du khan et de l'impératrice Chabi. Ceux-ci l’ont recueilli après avoir massacré son peuple et sa famille, chose dont il ne semble pas leur tenir rancune.
Symbole de l'ouverture d'esprit du khan, il est étranger mais possède une place privilégiée. Partisan de l'attaque et de la violence, à l'inverse du vice-régent Yusuf, il est très intelligent et a beaucoup d'influence. Il est très proche de l'impératrice Chabi, dont il se sert afin d'influencer, voire de contrôler, le khan.
À la toute, toute fin du final de la première saison, il est finalement révélé qu'il est secrètement partisan de la dynastie adverse du khan, les Song, afin de le détruire et de prendre sa place. Il complote en secret et recueille Mei Lin, la prisonnière Song, à la fin de la saison 1. Il semble éprouver une affection bien réelle et sincère pour cette dernière.
Ahmad occupe aussi une place centrale dans la saison 2. Nommé vice-régent par le khan, il met en action son plan pour le renverser et le remplacer. Ses intérêts sont donc, d’une certaine façon, convergents avec ceux de Kaidu, mais ils divergent sur un point central : Ahmad veut le khanat pour lui. Il s’impose donc tout au long de cette saison 2 comme le maître du jeu et celui qui tire les ficelles. Son alliance avec Kaidu n’est que de circonstance, et une fois Kubilai évincé, il ne fait aucun doute qu’Ahmad aurait œuvré pour se débarrasser du dernier obstacle qui lui barre la route du pouvoir suprême. Néanmoins, il ne faut pas croire que la trahison du vice-régent est révélée dès l’entame de la nouvelle saison. Il se montre d’abord tout aussi mielleux que d’habitude, avant que Marco Polo, qui nourrissait des soupçons à son sujet depuis longtemps, ne dévoile sa trahison au grand jour. Alors, les raisons derrière son complot de longue date ? Lors d'un flashback, nous apprenons qu'il a retrouvé sa mère biologique, dont la vie est désormais celle d'une prostituée, dévastée par le khan...
Au final, Ahmad est forcé de se retrancher à Cambulac où il jouit d’un pouvoir aussi éphémère que superficiel. Il est finalement assassiné par Mei Lin alors qu’il tentait de s’enfuir après avoir été confronté par Jingim, Marco Polo, Byamba et Hundred Eyes.
Pourquoi cette place ? Ahmad est l'antagoniste ultime de la série, le démon de l'intérieur, le symbole de l'ouverture d'esprit du khan et de Chabi qui se sont retournés contre le royaume, l'ennemi dans l'ombre depuis le début, le Littlefinger de Marco Polo, dont les faiblesses personnelles (comprendre : son attachement œdipien à Mei Lin) se retourneront contre lui et le mèneront à sa perte.
N°6 : Prince Jingim
Fils de Kubilai Khan et de l’impératrice Chabi, Jingim est le prince, premier dans l’ordre de succession au khanat.
Son éducation chinoise, son physique frêle et son style en contraste avec celui de son père et du mongol de base, font de lui une personnalité entre deux cultures, ressentant constamment le besoin de faire ses preuves aux yeux de son père et de tous ceux en mesure de contester sa légitimité à prétendre à la succession au khanat. Jingim est donc fougueux, courageux, mais aussi très orgueilleux. Il ne faut pas non plus réduire Jingim à cette rancœur qui l’habite car c’est un personnage à double facette. Il est, par exemple, montré comme très doux et compréhensif avec ses épouses (oui, il en a trois !) et fait preuve plus d’une fois de noblesse de caractère et d’honneur. Sa loyauté envers son père n’est plus à prouver et il semble prêt à se dévouer corps et âme pour son père et la préservation de l’empire qu’il est en train de créer.
C’est d’ailleurs l’orgueil mentionné plus haut, couplé à l’envie de plaire et d’impressionner son père, qui le pousse à attaquer Wuchang à la fin du pilote et à subir une lourde défaite contre les troupes chinoises. Si on peut aussi facilement déceler une forme de jalousie du prince envers Marco Polo à cause de la place grandissante que celui-ci occupe dans la Cour de son père, il est aussi impossible de ne pas faire un certain parallèle entre les deux personnages. En effet, la souffrance due au manque de présence paternelle et l’ardent désir de plaire à des pères souvent décevants, rapprochent le prince et Marco Polo. Jingim reconnaît lui-même ce parallèle, mais la relation qu’il entretient avec le latin est très conflictuelle. Jusqu’au season finale où Marco Polo lui sauve la vie. Il se rend compte alors que Marco Polo n’est pas une menace pour lui, mais bien un allié fidèle et dévoué au service du khan.
En saison 2, il épouse Kokachin, la princesse bleue. Agissant toujours au nom de Kubilai pour démarcher les différents clans en vue du Kurultai, sa place politique est toujours primordiale. Bouleversé par la découverte de la traîtrise d’Ahmad, qu’il considérait comme son frère et dont il avait sauvé la vie après une attaque des hommes de Kaidu, il va à sa rencontre en fin de saison pour tenter de lui faire entendre raison. Lorsque lui et Byamba retournent auprès de leur père, ils ne constatent qu’un campement abandonné. Les voilà partis à la poursuite de l’armée catholique...
Pourquoi cette place ? Jingim est un peu lourd dans la première saison, à souvent geindre contre Marco Polo sans agir en conséquence, et apparaît comme le petit gamin capricieux qu'on aimerait baffer. Pourtant, dans l'océan de personnages mal intentionnés, menaçants, mystérieux ou manipulateurs de la série, à commencer par ses propres parents, il apparaît comme l'un des personnages les plus vrais et sincères, et, au final, l'un des plus attachants. Tout son intérêt ne repose sur aucun gimmick scénaristique mais sur la relation qu'il entretient avec les autres, notamment Kubilai, Marco Polo et Byamba. Un peu dans l'ombre d'autres personnages en saison 2, il ne montera pas plus loin dans le classement.
N°5 : Byamba
Byamba est le fils bâtard du khan et de l’une de ses concubines étrangères.
Bien qu’il soit reconnu par le khan, l’impureté de son ascendance provoque les railleries des membres les plus haut placés de la Cour Impériale, comme son demi-frère Jingim. Si certains auraient pu être aigris par cette stigmatisation constante, ce n’est pas le cas de Byamba qui se révèle être un personnage courageux, honnête, fier et juste, doublé d’un grand guerrier. Il est d’ailleurs l’un des premiers à se lier d’amitié avec Marco Polo lorsqu'ils partent ensemble à la recherche de la tribu des Hashashins. Sa franchise contraste avec la prudence et la façon souvent alambiquée qu’a Marco Polo de présenter les événements ou de donner son avis.
Côté cœur, le Byamba, ascendant mongol, est un être plutôt solitaire et réservé. Néanmoins, il se lie rapidement avec Khutulun, la fille et héritière de Kaidu, leader du Clan Ogodei et cousin du khan, tous deux déjà évoqués dans ce top. Après avoir battu Khutulun à la lutte, probablement car elle l’a laissé gagner, il gagne le droit de l’épouser. Et après avoir une nouvelle fois prouvé sa valeur guerrière lors de la prise de Xiangyang, il part vivre avec sa femme et son beau-père à Karakorum. Il renonce par conséquent à sa place au côté de son père par amour, et pour peut-être enfin acquérir le respect qu’il semble mériter.
Malheureusement pour lui, toute la saison 2 tourne autour de la division naissante entre Kaidu et Kubilai, entre le beau-père de Byamba et son père, donc. Constamment tiraillé entre sa loyauté pour son khan et son amour pour Khutulun, il reste tout d’abord à Karakorum, ayant énormément déçu son père. Il n’est pas mieux accueilli par les hommes de Kaidu qu’il ne l’était par ceux du khan : à cause de sa filiation avec Kubilai, il subit moqueries et méfiance. Avec Khutulun, ils se dissimulent des éléments stratégiques. Finalement, Byamba décide de rejoindre les forces du khan pour la bataille, bien que rétrogradé au rang de simple fantassin. Aidant Marco Polo à capturer son père, puis attaquant le campement des ennemis du khan, il manque de se faire tuer... mais se fait sauver par Khutulun. Réaccepté comme un vrai fils par le khan, il part en mission à Cambulac avec Jingim et Hundred Eyes pour défaire Ahmad.
Pourquoi cette place ? Ce personnage aura gagné notre respect et notre affection pour être le bâtard rejeté où qu’il aille, mais faisant pourtant preuve d’honneur tout du long. Certes pas le personnage le plus complexe du show, il est probablement l'un de ces héros cachés dans l'ombre de Marco Polo. Jamais aigri, il est resté droit et loyal, même stigmatisé par son père et exclu par les deux clans. Le couple Khutuluyamba (à vos souhaits !), quant à lui, est tout aussi attachant, et représente finalement le bon vieux mythe de Roméo et Juliette revisité dans le cadre du conflit mongol, malgré leur avenir incertain à l'issue de la saison.
N°4 : Hundred Eyes
Hundred Eyes, Sifu en chinois, est un moine taoïste aveugle. Il est originaire de la province de Wudang qui, à la manière d'Ahmad, a rejoint la Cour du khan après que son peuple eut perdu une bataille.
De nature calme, réservée et sage, Hundred Eyes aime aussi particulièrement parler en énigme, ce qui a parfois le don d'énerver ses interlocuteurs. C’est un combattant exceptionnel. Très gracieux, il est le dernier pratiquant d’anciennes techniques de combat chinoises. Malgré sa cécité, ses sens sont incroyablement développés et il se bat et se meut dans l’espace avec une grande précision et efficacité. Au final, même si cela semble assez paradoxal de surnommer un aveugle "Hundred Eyes", ce sobriquet est justifié car les capacités exceptionnelles de Sifu lui permettent, d’une certaine façon, de "mieux voir" que ses adversaires.
Capturé par le khan après l’attaque de son village et le massacre des siens, il ne doit sa survie qu’à son exceptionnel talent de combattant, car il a impressionné Kubilai en tuant plus de trente de ses guerriers. Il fut aveuglé en guise de punition après une tentative d’évasion. Très précieux pour le khan grâce à sa maîtrise sans égale des arts martiaux, il est chargé de la formation martiale des princes et de certains nouveaux arrivants à la Cour. Marco Polo lui est, par exemple, confié à son arrivée, et les deux nouent rapidement une véritable amitié. Tout au long de la saison, en plus d’instruire Marco Polo, il est aussi utilisé comme véritable "arme secrète" par Kubilai, jusque dans le final de la saison, où il détruira Jia Sidao par les mêmes techniques chinoises que lui.
Relativement peu en vue dans la deuxième saison, Hundred Eyes retrouve néanmoins Lotus, celle qui semblait être sa compagne d’arme et de cœur, avant la destruction de son village de Wuchang. En effet, celle-ci n’est autre que l’ancienne protectrice de l’empereur chinois en fuite. Leurs retrouvailles nous offrent un combat épique et chargé d’émotion. Lotus, farouche partisane de la dynastie Song et cheffe de la résistance de Kubilai, propose à Sifu de la rejoindre, mais celui-ci refuse par fidélité pour son khan. Cependant, après la mort d’Ahmad, il se propose pour raccompagner Mei Lin et sa fille en terres chinoises. On peut facilement imaginer qu’il part retrouver Lotus et ne reviendra pas à Cambulac.
Pourquoi cette place ? Personnage au début kitsch qui a attiré des railleries, Hundred Eyes révèle une épaisseur non soupçonnée. Ses origines chinoises lui offrent une dynamique intéressante, notamment dans son rapport avec Kubilai, et son rapprochement à l'étranger Marco Polo apparaît logique. Pourquoi n'est-il pas plus haut ? Nous avons le sentiment que la série ne l'a pas assez mis en valeur. Peu de dialogues et peu de temps de présence. Mais, avouons-le, si nous aimons autant Hundred Eyes, c'est juste parce qu'il est badass à souhait et que ses combats sont tous magnifiquement filmés.
N°3 : Mei Lin
Mei Lin, prostituée chinoise de formation, est la sœur du ministre Jia Sidao, l'homme le plus puissant de la dynastie Song, ainsi que la concubine successive de l’empereur chinois décédé, puis du khan. Elle est la mère de Ling Ling, enfant qu’elle a eu du feu empereur chinois.
Femme assez pragmatique, les talents charnels de Mei Lin n’ont d’égal que son habileté au combat et son amour pour sa fille, Ling Ling. Elle est en effet prête à tout pour protéger cette dernière et lui assurer un avenir serein. Elle déteste son frère Jia Sidao et semble plus généralement avoir une certaine aversion pour les hommes. Cela tient sûrement au fait qu’elle ait été forcée de se prostituer dès son plus jeune âge afin de survivre. Mei Lin est aussi quelqu’un d’intelligent. Ses talents et sa connaissance des hommes et des sphères du pouvoir lui permettent souvent de tirer son épingle du jeu et de survivre en milieu hostile.
En saison 1, Mei Lin est l’instrument de son frère qui n’hésite pas à l’utiliser pour obtenir les faveurs des hauts personnages de la Cour de l’empereur chinois. Il fait pression sur elle en menaçant sa fille et s’assure ainsi de sa soumission. Peu après, Mei Lin est envoyée en mission au sein même de Cambulac : elle doit réussir à entrer dans le harem du khan pour se rapprocher de l’impératrice Chabi et l’assassiner. Après une tentative de meurtre infructueuse, Mei Lin est emprisonnée et se retrouve en mauvaise posture. Cependant, Chabi voit sa valeur et s’assure de sa totale coopération en promettant une éducation décente à Ling Ling, fraîchement débarquée à Cambulac. Ahmad aussi est bien conscient de la valeur de Mei Lin et, en secret, se rapproche d’elle, allant même jusqu’à lui confier son plan à la fin de la saison. Si celui-ci semble éprouver une affection réelle pour elle, il n’en est rien pour Mei Lin, bien qu'elle accepte ses avances dans l’espoir de revoir un jour sa fille.
Au début de la saison 2, elle est plus que jamais l’instrument de pouvoir d’Ahmad. Elle est cependant envoyée en mission par le khan avec Marco Polo pour retrouver l’empereur chinois en fuite. Le khan l’humilie en public, mais va paradoxalement retrouver la chaleur de sa couche après s’être violemment disputé avec Chabi. Elle communique de plus en plus avec Marco Polo, qu’elle apprend à respecter, et auquel elle semble désormais faire confiance. Elle accepte même de révéler les plans d’Ahmad en échange d’une chance de pouvoir s’enfuir avec sa fille. Mei Lin est donc une clé dans la résolution de l’intrigue de cette deuxième saison. Peu après le début de sa fuite, elle est néanmoins rattrapée par les sbires d’Ahmad et choisit de confier sa fille à Lotus pour qu’elle l'emmène en sécurité. La protection de sa fille n'est pas son unique préoccupation puisqu'elle veut retourner à Cambulac pour prendre sa revanche. Elle est finalement, assez ironiquement, celle qui tue Ahmad, à la plus grande surprise de ce dernier. En guise de remerciement, elle est autorisée par Jingim à quitter Cambulac pour retrouver sa fille, à condition qu’elle n’y revienne jamais. On peut facilement imaginer qu’elle suivra cette directive.
Pourquoi cette place ? Mei Lin est l'un des personnages les plus attachants de toute la série. Elle s'en est pris plein la tronche toute sa vie. Elle se fait manipuler par tous les hommes qu'elle connaît, tout en ayant parfaitement conscience de cela sans rien pouvoir y faire, hormis une chose : tenter de jouer à leur propre jeu et d'en tirer son épingle... parfois littéralement. Cela lui réussit, en un sens, puisqu'elle parvient ultimement à garder la vie de sa fille et sa propre vie, non sans en baver. Mei Lin est l'incarnation parfaite d'une personne qui n'est pas maîtresse de son destin, et cela en devient tragique. Elle ne peut que gagner notre affection. Son intervention finale dans la série, suivie par sa libération par Jingim, constitue un pur moment cathartique de pleine satisfaction pour le spectateur, un peu à la manière d'un Jesse dans Breaking Bad. Elle est de loin le personnage dont le parcours est le plus abouti sur l'ensemble de la série.
N°2 : Impératrice Chabi
Favorite et première épouse du khan, l’impératrice Chabi est aussi la mère de l’héritier direct du khanat, le prince Jingim.
De nature très douce et raisonnable, elle contient très souvent la fougue de son mari sur lequel elle est l’une des rares à avoir une quelconque influence. Son rôle politique au sein de la Cour Impériale n’est ainsi pas à négliger, bien qu’elle ne prenne que très rarement la parole en public, préférant l’intimité et ses longues discussions avec le khan pour lui exposer sa vision des choses. Elle n’hésite d’ailleurs pas à lui tenir tête assez régulièrement, et, encore une fois, elle est l’une des seules personnes à pouvoir le faire sans s’exposer à de sanglantes représailles. Ses prises de position très souvent modérées (sauf pour Ariq : R.I.P.) témoignent d’une vive intelligence, mais aussi d’un sens de la diplomatie et d’une connaissance de la Cour et des jeux de pouvoir qui s’y tiennent très poussée.
Chabi symbolise aussi la figure maternelle par excellence : elle est très proche de son fils Jingim, mais aussi d’Ahmad qu’elle a recueilli alors qu’il n’était qu’un enfant et qu’elle considère comme un véritable fils. Sous ses airs mièvres et maternels, elle sait aussi se montrer redoutable et impitoyable. Le chantage affectif qu’elle exerce sur Mei Lin en garantissant une éducation soignée à Ling Ling si sa mère accepte de ne plus la revoir, et le sort qu’elle préconise pour le renégat Ariq, en sont la preuve.
En saison 2, l’impératrice est l'un des personnages qui gagnent le plus en épaisseur, nous dévoilant plusieurs nouvelles facettes de sa personnalité. Sa détermination sans faille pour sa famille et son lignage en est une. Prête à tout pour obtenir un héritier, elle garde le secret de Kokachin, alias "Nergüi", sa belle-fille, qu’elle sait pertinemment être une servante. Elle montre également son côté manipulateur, ayant probablement conscience de la stérilité de son fils Jingim, et montant ce plan depuis longtemps. Se brouillant parfois avec son mari, leur relation en ressort paradoxalement plus forte que jamais lorsque les ennemis de Kubilai apprennent son coup monté et déduisent son implication dans l’illégitimité des héritiers de Jingim. Furieux de prime abord, Kubilai lui-même félicite très vite le sang-froid hors pair de sa femme et le courage dont elle a fait preuve pour assurer la descendance de leur famille. Déterminés à protéger leur lignée, Chabi et son mari œuvrent lors du season finale pour détruire toute preuve les compromettant : Chabi aide Kokachin à se suicider, enterrant avec elle son secret.
Il est à noter qu’à plusieurs reprises, on sous-entend (notamment Kaidu et sa mère) que Chabi provient d’une famille de roturiers, un écart par rapport à la réalité où l’impératrice Chabi était bien noble. Cela pourrait finalement être très révélateur de son comportement vis-à-vis de son héritage, de sa compassion envers Kokachin et de sa fidélité au khan et à sa famille... Comme cela pourrait être révélateur du poids qu'elle exerce en politique que ses ennemis tenteraient d'amoindrir.
Pourquoi cette place ? L'impératrice est le symbole du fait que, contrairement à ce qu'on pensait au début de la série, les femmes ont une grande place à jouer. Cela vaut aussi bien dans la saison 1, où elle fait d'abord figure de "joli exemple pour les femmes du royaume qui satisfait le khan", à sa conseillère la plus précieuse, que dans la saison 2, où elle passe d'abord pour "l'impératrice qui s'occupe de sa belle-fille et assure uniquement un rôle maternel cliché" à celle qui a fait le plus pour protéger le royaume sans que personne ne s'en rende compte, mis à part son mari, lors de leur dernier échange. Bref, Chabi est clairement la deuxième personne la plus influente du royaume. Mis à part Marco Polo, elle est probablement celle qui a le plus de connexions avec tous les personnages. Sa relation avec Kubilai, fluctuante mais belle, sa force face à Mei Lin et l'exercice du chantage sur sa fille, son lien avec Jingim, avec Ahmad, sa relation avec Marco Polo, tout le jeu qu'elle a joué autour de Kokachin... Tout cela évolue drastiquement du début à la fin du show. Ses possibles secrets concernant son sang noble ou pas ajoutent une dimension à son personnage par rapport aux autres protagonistes de la série. Marco Polo a, en effet, tendance à user de flashbacks balancés en plein dans notre face pour révéler le passé des personnages, ce qui est un procédé efficace et compréhensible, mais manquant parfois de subtilité. Pas de ça avec Chabi, qui reste secrète et renfermée, mais c'est ce qui la rend encore plus intéressante. Bref, redoutable, cruelle, déterminée, mais également affectueuse, Chabi laisse admiratif.
N°1 : Kubilai Khan
Petit-fils de Genghis Khan, Kubilai Khan règne sur un empire immense s’étendant des steppes mongoles à l’Empire de Chine.
C’est un personnage très imposant physiquement et très volumineux, souvent représenté en position de supériorité, sur son trône surélevé par exemple. Il porte aussi presque exclusivement des tuniques de couleur dorée, un autre témoignage de sa noblesse, de son statut de dirigeant et d’homme le plus puissant de l’Empire mongol. Kubilai se démarque de bon nombre de ses camarades mongols par l'intérêt et le respect qu’il montre pour les autres religions et cultures, notamment le Christianisme et l’Islam. Cette ouverture d’esprit est assez singulière à une époque où, chez les Mongols, la tendance est plutôt à la xénophobie. Cela peut néanmoins s’expliquer par le fait que sa propre mère était chrétienne. Kubilai se prend en conséquence très vite d’affection pour Marco Polo.
Même s’il peut sembler pataud et grotesque parfois, comme lorsqu'il essaye, sans succès, d’enfiler son armure ou qu’il est dans son harem avec ses concubines, Kubilai n’en est pas moins un leader intelligent, courageux et déterminé à protéger son bien, à savoir l’empire, et à l’étendre. Cependant, ses fréquentes crises de colère lui jouent parfois des tours et il est loin de faire l’unanimité parmi les siens et les populations qu’il a soumises. Son but, dans la première saison, est d’unifier la Chine en prenant la forteresse de Xiangyang où se retranche l’empereur chinois déchu et son chancelier Jia Sidao. Il se retrouve donc opposé au chancelier, le véritable détenteur du pouvoir politique et militaire dans la ville chinoise. En parallèle, Kubilai doit aussi faire face à des crises internes. Comme la trahison de son frère Ariq, qu’il réprime lui-même en décapitant le renégat, ou des atteintes portées à sa vie puis à celle de sa femme.
Le khan se rapproche aussi rapidement de Marco Polo, qui devient l’un de ses plus proches conseillers. On voit tout au long de cette première saison qu’il accorde du crédit à ses conseils et lui fait progressivement confiance. Néanmoins, face à l’échec de sa première tentative de prise de Xiangyang, le khan se sent dépassé. Derrière son masque de confiance se cache une véritable crainte de ne pas être à la hauteur de son illustre aïeul, Gengis. Sa victoire finale sur les Chinois ne signifie pas la fin des ennuis pour le khan, loin de là. D'autres ennemis vont lui faire face. Après avoir été violemment humilié par Kubilai, Kaidu se retire à Karakorum et a soif de revanche. Quant à Ahmad, le plan final sur la tapisserie présente dans ses quartiers ne fait aucun doute : un peu comme Iznogoud et le calife, il veut devenir khan à la place du khan.
Dans la saison 2, le khan doit donc d’abord faire face à des menaces internes, à savoir les velléités de pouvoir de Kaidu dont il est au courant, et celles d’Ahmad, qui agit dans l’ombre et profite de sa nouvelle position privilégiée de vice-régent pour mettre son plan à exécution dans le dos de son père adoptif. Kubilai est donc assez rapidement dans la tourmente car ses méthodes de gouvernement des provinces conquises et son ouverture d’esprit envers les étrangers sont loin de faire l’unanimité chez ses pairs, qui applaudissent volontiers le conservatisme de Kaidu. Il en est amené à essayer de changer d'approche, à jouer au même jeu que ses ennemis. Rejetant les conseils de Chabi, de Marco Polo ou de ses fils, il écoute Ahmad et surtout ne s'écoute plus lui. Isolé, il tue l'empereur Song, fait confiance aux mauvaises personnes, et perd un peu la face.
Cependant, les actes barbares de Kaidu desservent ce dernier et Kubilai parvient, grâce à ses talents d’orateur, à renverser la tendance lors du Kurultai et à gagner l’assentiment des chefs des clans mongols, qui veulent désormais le confirmer dans sa fonction de khan. La vraie menace pour lui est donc désormais Ahmad qui, malgré la découverte de son complot, tient la capitale, Cambulac. À cela s’ajoute les troupes chrétiennes, dirigées par Maffeo Polo, qui viennent pour en découdre avec les Mongols et conquérir l’Orient. Ainsi, même après avoir repris Cambulac et fait tuer Ahmad, la menace n’est pas éradiquée pour Kubilai qui ne doit son salut qu’à Marco Polo qui vient le chercher et s’enfuit avec lui, alors que l’attaque chrétienne est imminente. Une belle preuve d'amitié entre Marco Polo et Kubilai, et finalement un signe que, contrairement à ce que toute la saison tendait à montrer à travers Ahmad, Nayan ou Kaidu, la confiance qu'accorde le khan aux étrangers peut finalement payer.
Pourquoi cette première place ? Kubilai est la star du show. Il en est le véritable personnage principal, devant Marco Polo. Il est le marionnettiste, celui qui attire toute l'attention et qui tire les ficelles de toutes les sphères du royaume. Ultimement, il est également l'un des personnages les plus moralement ambigus, complexes et détaillés. Comme si cela ne suffisait pas, la performance de Benedict Wong est parfaitement à la hauteur de celui qui restera l'une des figures les plus influentes de l'histoire de la civilisation.
Mention honorable : Jia Sidao
Surnommé ironiquement le "cricket minister" pour son goût prononcé pour les mantes religieuses, il est le chancelier de la dynastie Song demeurant dans la cité fortifiée de Xiangyang.
Issu des couches populaires, il doit notamment sa formidable ascension sociale aux talents charnels de sa sœur, Mei Lin. Avant de devenir l’homme dominateur et impitoyable qu’il est, il est d’ailleurs montré plus jeune comme un adolescent faible, vivant sous la domination de sa sœur cadette. Après la mort de l’empereur, il est le véritable détenteur du pouvoir à Xiangyang. "Sournois", "impitoyable", "violent" et "fier" sont des adjectifs qui collent parfaitement à sa personnalité. Il est aussi dépeint tout au long de la saison comme un homme méprisable et sans honneur. Notons aussi que, comme nombre de personnages tordus dans son genre, il a une étrange sexualité et semble être très complexé par certains souvenirs qu’il a de sa sœur se prostituant. Sa position politique est sans équivoque : contrairement à l’impératrice, il est un farouche partisan de la guerre contre les Mongols pour rendre à la Chine son indépendance et son pouvoir d’antan.
Tout au long de la première saison, il ne cesse donc de comploter pour affaiblir et défaire le khanat de Kubilai. N’ayant aucune limite, il n’hésite pas à envoyer sa propre sœur, Mei Lin, chez l’ennemi en la chargeant d’assassiner Chabi. Après avoir tué l’impératrice chinoise, il devient le seul maître à Xiangyang et prend sous son joug le très jeune empereur fraîchement couronné. Sidao refuse toute négociation avec le camp mongol et organise la défense de la ville, mais ne peut finalement empêcher sa chute. Cette défaite symbolise sa déchéance. Au terme d’un dernier combat épique, il meurt sous les coups de Sifu et Marco Polo, laissant Kubilai seul maître du Palais Impérial de Xiangyang et de la Chine désormais unifiée.
Pourquoi cette place (ou plutôt, cette non-place au top 10) ? Sidao est un méchant caricatural mais imposant. Un meilleur développement ou un retour en saison 2 aurait pu permettre d'apporter à ce personnage plus de nuances. En attendant, il fut un antagoniste discret mais efficace afin de donner vie au conflit politique entre les Chinois et les Mongols qui a animé la première saison.
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Les autres personnages de l'univers de Marco Polo n'ont pas pu se hisser jusque dans les dix/onze meilleurs, mais sont suffisamment importants pour mériter leur fiche. Certains étaient peut-être trop secondaires et volontairement dans l'ombre d'un personnage supérieur et plus intéressant, d'autres présentaient des faiblesses dont nous parlerons... C'est le cas du personnage qui vient.
Kokachin, la "Princesse Bleue"
Kokachin, surnommée la "Princesse Bleue", est la dernière de la tribu Bayaut, décimée lors d'une attaque du khan. Très jolie, elle semble aussi être de nature très douce et généreuse et attache une grande importance aux liens d’amitié.
Note : ce personnage étant volontairement un pur écran de fumée pendant longtemps, nous n'avons absolument rien à dire sur la mystérieuse princesse sans révéler quelques-uns de ses secrets. Spoilers sur toute la saison 1 à venir, exceptionnellement.
Son comportement étrange cache, en fait, un secret qu'elle garde bien : elle n'était qu'une servante de la vraie princesse bleue, qui s'est donnée la mort avant que les troupes du khan ne la trouvent. Son vrai nom est Nergüi. Elle s'est ensuite fait passer pour la princesse afin d'échapper à la mort et d'être prisonnière du khanat.
Elle se rapproche de Marco Polo, lui aussi captif à la Cour, délaissant Tulga, son amant d'autrefois, qui a également survécu. Pour Marco Polo, elle préfère rester à la Cour plutôt que de s'enfuir avec Tulga comme il était prévu. Ce dernier réagit mal, tue Za Bing, le servant de Nergüi et seul ami qu'elle a eu pendant longtemps dans la capitale. Peu après avoir révélé à Marco Polo sa vraie identité, elle apprend qu'elle est choisie pour être promise au prince Jingim. Elle propose alors à Marco Polo de s'enfuir, mais ce dernier refuse. Elle considère le suicide mais ne peut s'y résoudre.
En saison 2, la princesse joue un rôle bien plus important. Après son mariage avec Jingim, elle est la clé de la descendance du khan, puisqu’elle doit porter les enfants de Jingim et donner naissance, espérons-le, à un garçon. D’après les conseils de l’impératrice Chabi, dont elle devient très proche, elle semble embrasser son rôle d’épouse princière et ne plus se soucier de Marco Polo, peut-être par résignation. Elle semble se prendre véritablement d’affection pour Jingim et est déterminée à lui donner un héritier. Ne parvenant pas à tomber enceinte, possiblement à cause de la stérilité du prince, elle est forcée par l’impératrice à coucher avec un garçon d’écurie et tombe enceinte peu après. Au cours de ce passage marquant, Chabi lui révèle avoir compris son secret d’identité depuis longtemps.
Par la suite, Kokachin entre en dépression, probablement sous le coup des événements, et vit très mal sa grossesse. Elle se met à halluciner et croit voir la véritable princesse bleue revenir la hanter. Plus soudée que jamais avec Chabi, cette dernière l’accompagne dans ses épreuves jusqu’à son accouchement. Il s’avère qu’elle attend des jumeaux et offre donc une future reine et un futur khan à la famille royale. L’accouchement se passe malheureusement très mal. Elle accepte de moins en moins son identité de princesse, et lorsque Marco Polo refuse de dire à "Nergüi" qu’il l’aime, celle-ci se rend compte qu’elle ne peut plus supporter de vivre dans le mensonge et se suicide... Fin tragique pour un personnage qui aura franchement mis du temps à être intéressant, avant de sombrer dans une utilisation assez honteuse. Dommage, beaucoup de conflits intérieurs auraient pu être utilisés à meilleur escient.
Niccolo et Maffeo Polo
Marchands et aventuriers vénitiens très pieux, ils sont respectivement le père et l’oncle de Marco Polo.
Niccolo ignorait l’existence de son fils avant qu’il ne retourne à Venise après de longues années de périple. Marco Polo a alors seize ans et décide, contre l’avis de son père et au grand dam de son oncle, de les suivre dans leur nouveau périple vers la Route de la Soie asiatique. Ainsi, si Maffeo ne montre que très peu d’affection au plus jeune des Polo, son père Niccolo semble, quant à lui, tenté d’établir une véritable relation avec son fils. Néanmoins, lorsqu'il lui est demandé de choisir entre son fils et la perspective d’un commerce florissant, Niccolo n’hésite pas longtemps et abandonne son fils à Cambulac, au bon soin d’un Kubilai Khan intrigué par les talents d’orateur du garçon. Les frères Polo ne sont pas foncièrement de "mauvais hommes", mais cet épisode peu glorieux prouve bien qu’ils privilégient la bourse au sang.
Après ce premier événement charnière, ils font de nouveau escale dans la capitale du khanat, mais sont arrêtés pour contrebande de vers à soie, une marchandise particulièrement précieuse à l’époque, la soie étant le tissu de luxe par excellence. S’ils entraînent, dans un premier temps, Marco Polo dans leur chute, le khan réalise rapidement l’innocence de ce dernier et le charge de choisir le châtiment infligé à ses aînés. La dernière image qu’on a des frères Polo dans la saison 1 les voit donc quitter Cambulac en disgrâce et marqués au fer rouge comme les plus infâmes des voleurs.
Lors de la saison 2, Niccolo retourne en Mongolie et fait alliance avec le prince Nayan, Kaidu et Ahmad pour renverser le khan. Il est alors révélé que, depuis le début, il était envoyé afin de répandre le christianisme en Orient, et ce depuis cinq règnes pontificaux. À la tête des troupes de Nayan et du pape actuel, il se fait repérer, capturer puis interroger par son fils, et tente de le rallier à sa cause. S’apercevant que Marco Polo est définitivement devenu loyal au khan et mongol dans l’âme, et qu’il ne reviendra pas à Venise avec lui, il reste persuadé que son fils ne sera pas en mesure de le tuer, et il voit juste. S’enfuyant, il manque de s’effondrer dans le désert, après probablement des jours entiers de marche solitaire avant de tomber sur une armée papale. Nul doute qu’il causera à nouveau des problèmes au khan si la série est renouvelée...
Gengis Khan
Bien qu’il ne soit pas physiquement présent dans le show, le légendaire Gengis Khan, fondateur de l’immense Empire mongol et auréolé de nombreuses victoires militaires, est très présent dans l’imaginaire mongol. Son petit-fils, Kubilai, l’invoque très régulièrement, notamment pour revendiquer son héritage, calquer son comportement sur celui de son aïeul et s’inspirer de ses prouesses.
Et comment lui en vouloir ? Gengis est encore considéré aujourd’hui comme le plus grand conquérant mongol. Il a dirigé et formé l’un des plus grands empires ayant jamais existé. Son génie politique et militaire a contribué à faire de lui un personnage mythique dans la société mongole.
Lors de la deuxième saison, un flashback permet de montrer l’un de ses très nombreux enseignements accordés à ses deux petits-fils, Kubilai et Kaidu. Sa sagesse est à nouveau évoquée lors du Kurultai opposant les deux prétendants au trône. Quasiment pas un épisode ne se déroule sans que son nom ne soit mentionné au moins une fois.
Ariq Böke
Frère cadet de Kubilai, Ariq Böke est, au début de la saison, à la tête de la province de Karakorum.
Conspirateur, xénophobe, conservateur, fier et assoiffé de pouvoir, ce n’est pas sur ses qualités que les scénaristes du show ont décidé d’insister. Dès le début de la saison, il fait faux bond à Jingim en n’envoyant pas l’élite de sa cavalerie en renfort lors de la bataille de Wuchang, causant en grande partie la défaite mongole. Ariq a en effet fait alliance avec les Chinois pour ravir le trône à son frère, qu’il juge trop ouvert à l’international et pas assez respectueux des anciennes traditions mongoles.
Quand Kubilai se rend compte de la duplicité de son frère et envoie ses troupes pour en découdre, le Ariq, roublard de nature, propose un combat singulier à son volumineux aîné. Il apprendra à ses dépens qu’il faut se méfier de l’eau qui dort, car Kubilai n’en fait qu’une bouchée et lui offre ainsi un aller simple vers le septième ciel.
Yusuf
Yusuf est, en tant que vice-régent, hiérarchiquement le deuxième personnage le plus important du khanat. Conseiller le plus proche du khan, il est en charge des armées et discute toute décision politique avec lui.
Il est plutôt partisan de la paix par la négociation, à l'inverse d'Ahmad, notamment. De nature pragmatique, calme, très pieuse – il est musulman –, il est fin stratège et très intelligent. Montré comme un tortionnaire hors pair, il se révèle grâce à son sens tactique aussi utile en temps de guerre. Il est relativement énigmatique et d'abord très méfiant envers Marco Polo.
En toute fin de saison 1, il se dénonce finalement afin de sortir d'affaire ce dernier, considérant son ascension au khanat et dans cette vie, achevée. Par ce biais, il cherche également à sécuriser la victoire du khan. Il est exécuté en tant que traître mais meurt, en vérité, en tant que serviteur dévoué à son khan. Marco Polo rétablira la vérité auprès de Jingim, notamment en deuxième saison, afin de le convaincre de la véritable traîtrise d'Ahmad.
Empereur Song & Impératrice Song Douairière
Le père de l'actuel empereur Song meurt dès le début de la série, ce qui déclenche une féroce lutte de pouvoir au sein même du Palais Impérial entre le chancelier Jia Sidao et l'impératrice veuve. Le nouvel empereur Song, donc, n'est qu'un enfant. Il n’occupe qu’une place mineure dans le show mais est d'un enjeu capital. Puisqu'il est d'un très jeune âge, il a peu de répliques mais est bien évidemment au cœur de toutes les autres discussions...
On sait que feu l'empereur est le père de Ling Ling, la fille de Mei Lin, ce qui a assuré la très forte position de Sidao au sein du palais.
L’impératrice douairière, première épouse du feu empereur, est supposée être au sommet de la hiérarchie politique de la dynastie Song après la mort de son époux. Elle est une farouche opposante au chancelier, qu’elle essaye par tous les moyens d’éjecter des sphères du pouvoir impérial. Elle est aussi, contrairement à ce dernier, une farouche partisane de la paix. Elle va d’ailleurs tout faire pour l’obtenir en négociant avec les Mongols. Son influence après la mort de son époux s’était cependant vue fortement réduite, cela malgré ses tentatives illusoires de renvoi de Sidao. Elle subissait régulièrement, avant sa mort, les ingérences de celui qui s’imposait comme seul véritable détenteur du pouvoir politique au Palais et à Xiangyang.
En saison 2, l'impératrice a été tuée par Jia Sidao à l'aide d'un canon, dans une scène plutôt grotesque pour les enjeux qu'elle soulevait. Cela laisse le petit enfant empereur comme le dernier descendant direct de la dynastie Song, bien qu'il n'ait pas conscience de ce qu'il représente. Protégé par Lotus, il est retrouvé et ramené à la Cour par Mei Lin et Marco Polo. Confié au khan, ce dernier, contre toute attente et tout conseil, l'assassine de ses propres mains, en l'étouffant dans la scène probablement la plus choquante de la série. C'en est fini des Song. Un écart avec la véritable histoire où le jeune ancien empereur n'a plus eu de rôle politique mais est bien resté vivant, ayant fini ses jours au Tibet.
Ling Ling
Fille de Mei Lin et du décédé empereur chinois, elle est surnommée "Sunflower" par son oncle, Jia Sidao.
Petite fille douce et gentille, Ling Ling est gardée captive par Jia Sidao pendant que sa mère, Mei Lin, est en mission à Cambulac. Elle est maltraitée par celui-ci, qui lui casse les pieds (littéralement) dans une scène aussi malsaine que difficilement soutenable. Au courant de l’ascendance impériale et de la valeur de l’enfant, Kubilai charge Marco Polo et Hundred Eyes de la secourir en organisant une mission de sauvetage à Xiangyang. C’est une réussite et Mei Lin passe donc le reste de la saison à Cambulac sous l’aile de Chabi, qui a promis à sa mère que Ling Ling aurait une éducation digne de son rang.
Au début de la saison 2, il semble n’y avoir eu que très peu de changement pour Ling Ling, qui vit toujours à Cambulac, mais grandit et se met à rêver de prince charmant. On remarque cependant très rapidement l’attirance malsaine du chrétien Nayan pour l’enfant. Et pour cause, le goût de celui-ci pour les très jeunes filles est bien connu, et Ahmad lui promet la main de l’enfant en échange de son soutien contre Kubilai. Après que celui-ci ait accepté, Ling Ling est donc officiellement promise à Nayan. Cette union n’aboutira heureusement jamais, car la petite fille est secourue par Marco Polo et aussitôt rendue à sa mère. Elle est finalement emmenée en sécurité par Lotus en attendant que sa mère puisse la rejoindre.
Jing Fei
Danseuse et favorite du chancelier Jia Sidao, qui semble même en être amoureux, Jing Fei est aussi une amie proche de Mei Lin, et s’occupe de sa fille, Ling Ling, pendant son absence.
Fidèle en amitié, elle fait croire au chancelier que l’impératrice Chabi a été tuée par Mei Lin pour éviter que celui-ci ne fasse du mal à Ling Ling, et aide Marco Polo et Sifu à l’emmener en sûreté à Cambulac. Néanmoins, quand la supercherie est découverte par Sidao, elle se suicide devant ses yeux.
Les personnages introduits à partir de la saison 2 :
Lotus
Guerrière chinoise, elle est originaire de la province de Wuchang comme Hundred Eyes, avec lequel elle semble avoir un passif amoureux.
Les compétences de Lotus au kung-fu n’ont d’égal que ceux d’Hundred Eyes. Il est donc peu dire qu’elle est une excellente combattante. Femme très digne, noble et déterminée, Lotus paraît aussi prête à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire triompher la cause en laquelle elle croit.
Lotus apparaît pour la première fois dans la saison 2, au moment où Marco Polo et Mei Lin retrouvent l’enfant empereur en fuite. La lutte féroce qu’elle leur livre ne laisse que peu de doute : elle est la protectrice de l’enfant et une farouche défenseuse de ce qu’il reste de la dynastie Song de Chine (elle est d’ailleurs cheffe de la résistance anti-mongols). Néanmoins, même si elle domine largement ce combat, quelque chose dans la technique de Marco Polo l’intrigue. Ce n’est qu’après, grâce à un des nombreux flashbacks de la saison, que l’on apprend que Lotus est originaire du même village que Hundred Eyes et qu’il est très probable qu’elle ait été sa compagne en plus de son apprentie.
On voit d’ailleurs bien la tension affective et dramatique qui lie les deux personnages lors de leur confrontation où Lotus essaye de rallier Hundred Eyes à sa cause. Après le refus de celui-ci, elle semble résignée et décide de se consacrer pleinement au maintien en vie de la résistance après l’assassinat de l’enfant empereur par le khan. Elle sera aussi instrumentale dans la fuite de Ling Ling après que celle-ci se sera échappée avec sa mère. Pour autant, on imagine mal que ses sentiments envers Sifu aient disparu... Il aurait été intéressant de voir les futurs échanges entre elle et Hundred Eyes. Lotus est définitivement l'un des meilleurs nouveaux personnages de la seconde saison, quoiqu'en grande partie grâce à la magnifique Michelle Yeoh.
Orus
Orus est le fils aîné de Kaidu et donc le frère de Khutulun.
Guerrier de talent comme sa sœur, Orus est néanmoins bien moins considéré par Kaidu, leur père. En effet, pas très habile tactiquement, il a tendance à foncer tête baissée et à prendre des décisions irréfléchies aux conséquences souvent désastreuses. Il suit les ordres aveuglément, sans jamais les remettre en question et a aussi tendance à se montrer très jaloux de la préférence de son père pour sa cadette. Globalement, Orus est de nature assez aigrie et belliqueuse.
On peut réduire le rôle d’Orus dans la saison 2 à l’application des directives de son père au côté de sa sœur et des troupes de celui-ci. Convaincu de la justesse du but que son clan poursuit, il n’éprouve aucun remord à massacrer des innocents si cela sert les intérêts de son père. Orus paraît, en effet, animé par un besoin viscéral de faire ses preuves et de montrer sa valeur au combat. Il semble aussi nourrir un grief personnel envers Jingim, conflit qui se finira dans le sang et pas en faveur d’Orus, qui mourra de façon très violente sous les coups du fils de Kubilai.
Shabkana
Elle est la mère de Kaidu et donc la grand-mère de Kuthulun et Orus.
Vieille femme à l’apparence négligée et mystique, Shabkana entretient des relations assez tourmentées avec son fils, Kaidu. Elle vit à l’écart de la communauté de Karakorum, ce qui n’empêche cependant pas son fils de venir lui demander conseil. L’influence de Shabkana sur Kaidu est néfaste. En effet, elle exhorte celui-ci à ne reculer devant rien pour ravir le trône mongol à Kubilai, et fait ressortir le pire de sa personnalité. Il est tout à fait possible qu’elle voie en Kaidu une opportunité de sortir de l’oubli et d’enfin acquérir la place éminente qu’elle estime mériter de droit dans l’Empire mongol.
À noter aussi la tension qui existe entre elle et Chabi. Les deux femmes échangent un flot d’insultes lors du Kurultai, et Shabkana raille une nouvelle fois les supposées origines roturières de Chabi.
Prince Nayan
Prince mongol, Nayan est l’oncle de Kubilai.
Chrétien nestorien, Nayan est un personnage tiraillé entre l’allégeance qu’il doit à son khan, celle qu’il doit à son pape et la tentation de céder à l’un de ses travers. Même s’il est d’abord montré comme assez proche du khan et se dit plusieurs fois fidèle à celui-ci, une visite au Vatican auprès du pape, et la promesse d’Ahmad de lui accorder la main de l’enfant Ling Ling s'il rejoint son complot, le pousse à trahir Kubilai. On peut néanmoins voir, lors de ses séances de flagellations notamment, que le prince souffre de ce péché contraire à tous les principes de sa religion.
À la fin de la saison, alors que sa trahison est bien connue par Kubilai, Nayan avoue à son khan qu’Ahmad est le véritable orchestrateur du complot, et que lui seul tire les ficelles. Kubilai lui donne ensuite l’honneur de choisir sa propre façon de mourir, et le prince, dans un dernier sursaut de chrétienté, choisit le crucifiement. Personnage assez cliché et pas aussi complexe qu'il n'y paraît au premier abord, son rôle aura surtout été de concrétiser les différents clans importants, cruciaux dans la lutte entre Kaidu et Kubilai.
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Et ainsi s'achève ce dossier. Nous resterons aux aguets à l'annonce d'une éventuelle saison 3, mais comme sous-entendu plusieurs fois dans la critique, il est plus probable d'avoir des nouvelles d'une annulation...
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