Un final fantastique qui parvient à boucler toutes les intrigues en ne laissant rien de côté tout en réussissant le tour de force d'inverser notre vision sur la saison : Sister Jude, la none détestable et sadique obtient sa happy-ending auprès des enfants à laquelle elle a toujours eu droit et part de manière très touchante, tandis que Lana "Banana" Winters, héroïne, miraculée et en faveur de l'évolution des mentalités (bref, tout pour attirer la sympathie du public, ce dans quoi nous sommes tous tombés dedans), semble en fait n'être rien de plus qu'une journaliste cupide et prêt à détruire la vie de beaucoup de personnes pour une histoire qui rapporte gros. Alors c'était déjà annoncé dans les épisodes précédents, mais tout est concrétisé dans ce final.

La dernière scène reprenant un dialogue du pilot entre Jude et Lana mais se terminant sur une issue différente transforme toute l'histoire de cette saison en ce que la série est vraiment au fond : une histoire d'horreur trop classique et clichée pour être vraie. La saison est élevée à un vraie rang de conte traditionnel horrifique.

C'était là, sous nos yeux. Ce final nous le rappelle bien. "You want a story? Write this one down" dit Jude à une écrivaine.

Les scènes suivantes ? Kit arrivait enchaîner à Briarcliff sous l'identité de Bloody Face, le démon s'emparait de Mary-Eunice et Lana finissait attacher sans vraie raison à un lit. L'American Horror Story commençait.

Tout était donc là dès le premier épisode, et personne n'a rien capté.

Ce n'est qu'une vision des choses car après tout, Bloodyface a existé, les scènes du point de vue de Kit et d'Alma/Grace ou de Jude sont leurs propres histoires, le Montseigneur Howard également, les expériences du Dr. Arden étaient véridiques, etc. Lana n'a donc rien inventé. Elle a juste tout enjolivé pour notre plus grand plaisir, pour nous divertir.

Toute la partie interview est également rondement menée, avec des ruptures du quatrième mur régulières et un teasing constant avec le spectateur. Les fins trouvées pour les autres personnages sont si parfaites et jouissives (celle de Kit également) qu'ils compensent largement pour ce sentiment d'avoir été parfois mené en bateau.

Un final donc vraiment excellent qui capitalise sur tous les thèmes horrifiques de la saison et qui ramène toute la question à ce que le spectateur croit ou non. Et comme Sister Jude l'a dit dans sa réplique finale : si on regarde le monstre de trop près et qu'on cherche le malsain, le diable nous regardera en retour. Lana a cherché l'ambition, la cupidité, le mensonge, elle a fini par devenir une meurtrière, engendré un psychopathe et causé beaucoup de mal.

Tout est une question de croyance au fond, comme pour le diable, Dieu, le père Noël, les aliens ou la véracité des histoires… Cette thématique unifiant la saison est largement mécomprise par les fans je trouve, qui reprochent souvent à la saison d’avoir des sous-intrigues hors sujet alors que tout est fondé là-dessus. La question aussi posée au spectateur est celle-ci : si on a été autant scotché à l'écran, c'est que finalement, on veut y croire. Et encore une fois AHS résume formidablement bien le genre de l'horreur avec ce tour de force.

Moyenne de saison : 14.54