Je me souviens encore de la première fois où j'ai vu cet épisode...

Voilà encore du lourd.

Baelor, ou comment faire un cliff pour chaque histoire en 1 seul épisode. Ajoutez à ça de la violence, de la magie, de l'érotisme, voilà, c’est l’épisode qui résume bien Game of Thrones.

A noter tout d'abord, les premières apparitions de Walder Frey, personnage immédiatement détestable au coeur de l'enjeu militaire dans la guerre menée par Robb qui se termine en super twist sur la capture de Jaime après l'illusion d'une bataille (hors-screen) remportée par les Lannisters, ainsi que la première apparition de la catin Shae qui va permettre d'humaniser Tyrion, laissant pour la première fois apparaître un peu plus de son passé au lieu de balancer des punchlines et faire le comic-relief de la série.

On voit toutes les intrigues principales dans cet épisode, ce qui inclut par conséquent Castleblack et Essos. A Essos, c'est la chute de Khal Drogo, la mise en danger de Daenerys et l'introduction de magie noire dans la série. C'est somme toute plus intéressant que la normale, mais comme toujours dans cette première saison, Daenerys est un personnage détaché de la structure de chaque épisode. Cependant, contrairement aux futures saisons où cela empirera, elle est toujours intégrée au récit, que ce soit par son nom qui effrayait le roi Robert, ou comme ici, par sa dynastique qui demeure grâce à elle. Enfin, pas vraiment.

Car cet épisode, et c'est ce qui permet d'ailleurs d'introduire la scène de Daenerys par la suite, nous dévoile au milieu d'une scène que le Mestre de la Citadelle à la Garde de Nuit n'est autre que l'ancêtre de Daenerys, Aemon Targaryen. Rien. Que. Ça. Sa scène est superbe et relie très joliment Jon Snow à Ned Stark, dans sa question du choix de l'honneur face à la famille. C'est cette thématique qui traverse l'épisode. Pour Jon et ses voeux, pour Robb quand il veut traverser les tours... et surtout pour Eddard Stark. Dans la première scène de l'épisode, Varys revient le voir pour l'informer de son ultime chance afin d'espérer s'en sortir vivant : confesser, se plier au roi et Cersei se montrera clémente. L'argument avancé étant bien sûr la sécurité de ses filles. Voyant (pour la dernière fois...) Arya au milieu de la foule, Ned Stark plie à son code pour la première fois et entache son honneur. Cette scène finale ne dure au final pas très longtemps, mais est un pur chef d'oeuvre. Suivie du point de vue d'Arya principalement, elle met en scène le point de chute de toute cette saison et la fin du premier chapitre de la série, quand bien même il ne s'agit pas du season-finale.

Tant de choses sont dites dans cette scène : le caractère impitoyable du jeu des trônes, le moment qui va marquer à jamais le personnage d'Arya Stark, le fait que Cersei n'a aucune emprise sur son fils... Le tout est porté par un montage et une réalisation absolument sublimes, usant de ralentis au parfait moment, jonglant entre les points de vue de manière là encore parfaite, et passant la scène sous silence entrecoupée de plans sur les principaux acteurs de la scène, y compris la foule en colère. La séquence est alors d'une puissance et d'une beauté folles et inscrit Game of Thrones au rang des plus belles séries.