C'est à peu près un pilote d'anime parfait. C'est le meilleur que j'ai vu à ce jour, et ce n'est même pas proche.

Les cinq premières minutes sont d'une maîtrise et d'un rythme inégalés. Je crois bien qu'on ne fera jamais mieux. Chaque scène, chaque plan, chaque détail est méticuleusement placé ici pour une raison, et le tout est montée avec tant de finesse qu'on ne s'en rend pas compte la première fois. Ce n'est pas un hasard si c'est aussi de loin la partie la plus belle et qui a concentré le plus de budget de ce pilote.

SNK est une oeuvre qui se lit vraiment comme un tout, voire comme une boucle. A l'époque, le manga n'était même pas encore terminé, mais pourtant la quantité de foreshadowing et de préparation au grand plan de l'histoire est ahurissante dès les premières scènes. Thématiquement, absolument tout est déjà là : les jeunes piégés comme des oiseaux en cage, qui rêvent d'aller au-delà de leur mur qui leur sert de protection mais surtout de prison. La guerre omniprésente, constante, personne n'en connaît vraiment l'origine, et personne ne s'imagine l'arrêter. L'aspect très vain du bâtaillon d'exploration est mis en exergue par cette séquence relativement longue et lente avec la mère qui veut honorer le décès de son fils face à un soldat qui ne peut lui apporter une réponse.

Le world-building est phénoménal et c'est clairement l'aspect le plus saisissant, mémorable et original de l'anime. On a même déjà quelques aspects de politique ou de polémique avec un gouvernement qui tente de conserver un statut quo, qui gouverne par la force de l'ignorance, un activiste religieux qui souligne le mystère des grands murs, les héros qui défendent les soldats considérés comme incapables... C'est une exposition irréprochable qui nous plonge à fond dans l'univers.

Mais même si cet épisode est vraiment incroyable à revoir en ayant déjà conscience de la suite, parce qu'on reconnaît déjà tous les thèmes principaux de l'oeuvre (tout semble être un mauvais rêve, les souvenirs du futur, la guerre, etc.)... et bien c'est aussi un pilote que j'avais adoré la première fois pour sa valeur propre, très premier degré.

Certes, il y a cet aspect un peu cliché de nos héros qui, comme par hasard ce jour-là, sont en train de contempler le sens de leur vie, et pile quand ils en parlent, leur paix est perturbée par l'attaque des titans. Mais le montage est tellement bon que cela donne surtout une aura tragique, prédestinée à l'ensemble. Et c'était bien tout le but.

La forme est aussi parfaite que le fond. La bande-son est absolument oufissime, l'opening est d'ailleurs incroyable, instantanément culte, et les paroles nous révèlent déjà tout ce qu'il y a à savoir sur les thématiques de proie et de chasseurs qui berceront toute la première partie de l'anime. Visuellement c'est aussi un sans faute, avec une patte reconnaissable entre mille et une prise de vie du dessin du mangaka irréprochable. Les titans sont de loin l'aspect le plus réussi et mémorable. Ils font légitimement FLIPPER, genre, je suis sérieusement dans le malaise à regarder leur démarche et leur déplacement, leur taille, leurs visages... Le design est juste ouf. C'est le principal attrait et la vitrine de la série pour tout nouveau public, et autant dire qu'entre un génat qui vient littéralement briser la vie des personnages, ou un ""petit"" titan qui tue sauvagement la mère du protagonist, voilà comment on introduit une menace.

Les personnages essentiels sont introduits et tu captes déjà tout le but de leurs arcs respectifs : Eren veut donner un sens à son passé et à l'histoire de sa communauté, Armin comprend tout mieux que tout le monde mais doit apprendre à surpasser ses peurs et utiliser de la force, Mikasa protège Eren inconditionnellement. Ils semblent tous à la fois trop innocents pour ce qui leur arrive, mais aussi déjà bien aux faits des pires éventualités de leur monde - et l'impensable se produit d'ailleurs juste ensuite.

Tout est fait pour que ce premier épisode qui bouleverse l'histoire des protagonistes et change leurs vies à jamais, soit aussi emblématique et mémorable pour eux que pour nous vis à vis de l'oeuvre. "Ce jour" est en effet un peu la date 0 de l'anime mais aussi de ces personnages-là, puisque toutes les saisons jusqu'à la fin de l'anime reviendront constamment sur les événements de ce jour fondateur. Ça, c'est une intro.

Bordel que d'émotion de revoir le pilot de ce monument de la japanimation, revoir cet opening, cet ending ou encore le meilleur personnage féminin jamais crée qu'est Mikasa *_* <3
Et que dire de l'ambiance toujours aussi glauque et désespérée que j'ai tant aimé il y'a 5 ans en découvrant cette saison 1, trop hâte de revoir la suite et d’enchaîner sur les saisons inédites <3

C'est largement plus claire comme ouverture que celle que manga. Cela dit ce qu'on gagne en clarté, on le perd en mystère.

L'intro est ultra prenante et je pense que les combats (absents pour l'instant), ça va être le feu. Après, comme dans tout animé, les personnages principaux ne peuvent pas s'empêcher de prendre une pause dramatique en hurlant, au moindre rebondissement. Ce qui est un poil agaçant.