Image illustrative de Black Mirror
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Black Mirror

Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...

En cours Anglaise, GB Pas de durée
Drame, Drama, Science-Fiction, Thriller, Science-Fiction & Fantastique, Mystere Channel 4, Netflix 2011
13.21

4 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

Image illustrative de l'épisode 3.04 - San Junipero

San Junipero

En 1987, dans une ville de bord de mer, une jeune femme timide et une fêtarde extravertie nouent un lien puissant qui semble défier les lois de l'espace et du temps.

Diffusion originale : 21 octobre 2016

Cliquez pour voir plus d'informations sur l'épisode

Diffusion française : 21 octobre 2016
Réalisat.eur.rice.s : Owen Harris
Scénariste.s : Charlie Brooker
Guest.s : Gugu Mbatha-Raw , Mackenzie Davis , Gavin Stenhouse , Denise Burse , Raymond McAnally , Cheryl Anderson , Jackson Bews , Annabel Davis , Billy Griffin Jr. , Paul Lawrence Kitson , Jeff Mash , Paul Kitson

Tous les avis

Avatar Gruhk Gruhk
Membre
Avis favorable Déposé le 03 novembre 2016 à 04:24
Spoiler

Un épisode très beau, qui donne la pèche, sans pour autant oublier de poser, en arrière fond, trois questions dérangeantes :

- Qui peut accéder à cette technologie ?

- Dans quelle mesure enlève-t-elle l'envie de vivre sa "vraie" vie ?

- Combien de temps peut-on apprécier l'éternité ?

Il y a des maladresses (la discussion avec Greg, notamment), mais ça reste, à mon avis, un des meilleurs épisodes de série... ever.

Juste extraordinaire.


Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 02 novembre 2016 à 23:21
Spoiler

Pour la deuxième fois cette saison avec Nosedive, Black Mirror... ne fait vraiment pas du Black Mirror ! Et le résultat, c’est ce San Junipero, un vrai chef d’oeuvre.

C’est le premier épisode de la saison qui a été conçu. Il devait faire figurer un couple (hétéro) et avoir une fin sombre, comme toute la série. Et puis progressivement, Charlie Brooker en a décidé autrement. Au final, c’est probablement encore à ce jour l’épisode le plus unique de la série, le plus positif et le plus émouvant.

Cette saison 3 est vraiment excellente pour le moment. C’est super de voir que Netflix et les auteurs de la série ne se sont pas contentés de reprendre le show et de se servir de sa formule, mais ont décidé de secouer le format et de jouer avec nos attentes pour livrer des messages plus positifs.

Que serait Black Mirror sans ce fameux twist “malsain” de milieu d'épisode, cela dit ? Il est bien présent ici, et il est vraiment très malin. Le contexte du passé nous prend habilement à revers et la vérité nous est amenée subtilement. Certes, on touche encore à un twist de simulation, ce qui devient monnaie courante dans la série. Mais c’est fait ici petit à petit, ce n’est pas balancé comme une bombe dans la mesure où les personnages l’ont déjà admis. Le spectateur est juste mis enfin dans la confidence de leur vie et de leur dilemme. Et on passe finalement vite à autre chose que la simulation, qui n’est qu’une base pour les enjeux importants. La vraie question est celle du regret de ne pas vivre pleinement sa vie, de s’autoriser une seconde chance. Le tout est un commentaire intéressant sur la vision de l’euthanasie, avec des pointes de questions autour de la vie après la mort.

Derrière un concept qui aurait donc pu s’aventurer dans quelque chose de très Black Mirror, très “classique” Black Mirror surtout, l’épisode ouvre complètement ses perspectives et les nôtres pour mieux nous surprendre et nous amener à réfléchir sans forcément remettre en question le moindre principe moral de notre existence. C’est rafraîchissant et effectué sans remettre en cause la qualité scénaristique, la créativité et le côté parfois dérangeant de la série. Le plan final a beau en effet être tourné de façon extrêmement positive, avec la géniale “Heaven is a Place on Earth” entraînante, voir deux petites lumières parmi un océan de données privées, laisse tout de même de quoi réfléchir à la vraie valeur de cet happy-end. Pris hors contexte, cette vision d’un hangar contenant le cloud est assez effrayante, c’est le zoom mis sur l'amour de deux "puces" sur une musique entraînante qui transforme complètement l’effet de la scène.

Bien sûr, ce qui compte est bien ce que ressentent les personnages, et l’épisode nous le fait bien comprendre en prenant cette position positive et en donnant des airs de happy-end à toute la fin d’épisode. Car si ce que les filles ressentent est réel, leur bonheur l’est aussi, et finalement, que la technologie soit malsaine ou non n’est pas la question. Là où les quelques bribes d’optimis de l’épisode de Nosedive étaient des touches de lumière dans un monde technologique fake et malsain, la fin étant d’ailleurs très contrainte par un unique échange rapide en guise de douceur, San Junipero est presque une ode à l’amour comme échappatoire à tous ses problèmes.

Je trouve ça particulièrement beau que Black Mirror se décide à conclure enfin une histoire positivement dans une histoire avec le premier couple homosexuel. La série avait une opportunité en or de jouer la carte sensible en se servant du malaise de ses protagonistes (notamment la plus introvertie) pour créer du drama et une fin amère. Et elle a le très bon goût de ne pas céder à cette opportunité, qui aurait pu certes créer une bonne tragédie mais qui aurait inscrit l’épisode dans une instance de la ficelle “Bury Your Gays” très frustrante et regrettable.

Au lieu de ça, l’épisode met une double dose sur la crédibilité de la romance entre les deux héroïnes, et ça fonctionne. Une fois de plus, l'exposition était assez longue, à la manière de l'épisode Playtest, mais ici c'est nécessaire pour poser les bases de la romance entre Kelly et Yorkie, qui sont de vraies personnages auxquels on s'attache immédiatement.

Esthétiquement aussi, cette introduction qui navigue entre différentes décennies passées est vraiment sublime, comme le reste de l’épisode dont certains plans semblent adopter le code couleur sépia d’un polaroid, pour donner ce ton rétro et doux d’un amour de jeunesse retrouvé.

Bien sûr, ce qui fait aussi que cet épisode n’est pas qu’un amas de clichés à l’eau de rose, c’est qu’il reste extrêmement complexe et navigue finement la ligne du malaise qui fait la marque de fabrique de la série. Kelly est au début très réticente sur cette technologie - ce qui traduit ses maladresses et son aspect gêné pendant tout le premier acte qui permet à la série (et à Yorkie) de “flirter” avec nous, avec un concept tellement alléchant qu’elle le qualifie elle-même de “paradis”. Sous-entendu, quelque chose de fantasmé.

Tout l’épisode est donc assez sombre quand on y réfléchit, car on peut aussi lire l’ensemble comme la preuve que certains regrets peuvent détruire des vies et ronger les âmes jusqu’au point où il faut une intervention technologique miraculeuse et étrangement utopique (alors que c’est possédé par une compagnie privée, etc.), pour obtenir une seconde chance… qui reste fausse et non-réelle. Mais l’épisode tend aussi à montrer que la technologie permet d’amener ce “paradis” tout droit sur Terre (comme le rappelle la chanson, qui a été choisie avec soin par les créateurs malgré les gros droits d’auteur en jeu).

Cela dit, tout est tourné tellement positivement, qu’on ne peut s’empêcher de se dire que cet épisode est… justement anormal. Trop beau pour être vrai. On se dit que les deux amoureuses de l’épisode sont d’ailleurs assez privilégiées : il est évident que dans la vraie vie, un tel accès à une vie éternelle heureuse serait réservée à une élite.

L’épisode passe totalement sous silence toutes ces problématiques (ainsi que d’autres plus pragmatiques comme : comment peuvent-elles être sûres que les serveurs suffiront à tourner toute la vie ? etc.). Et c’est totalement voulu pour maintenir un spectacle heureux pour nous et pour les filles. Ce qui est fort, c’est qu’on l’accepte bien volontiers, car le reste de notre réalité (et des réalités dépeintes dans la série) est trop sombre pour ne pas se permettre d’y croire.

Ce ton positif n'est pourtant pas ce à quoi Black Mirror nous a habitué. Black Mirror nous a habitué à guetter les entourloupes, au gouffre que représente le progrès technologique, à la perte de l'humanité… Ici, c'est tout l'inverse. On passe même tout l'épisode à attendre une tournure perverse, en vain ! Personnellement j'ai pensé plein de trucs :

  • on voit venir le changement d'avis de Kelly et son acceptation de sa fin heureuse, mais personnellement j'ai imaginé que Kelly meurt avant de pouvoir rejoindre Yorkie
  • ou bien qu'elle meurt en se crashant en voiture car elle n'aurait pas activé sa puce anti-douleur ("ce n'est pas pour rien qu'on en a parlé plutôt dans l'épisode", me disais-je)
  • ou bien qu'on l'empêche d'y accéder (l'infirmière qui l'accompagnait, trop louche)
  • ou bien qu'à cause du fait que Kelly ne puisse finalement pas y aller, que Yorkie se retrouve seule dans ce monde, et finisse par sortir avec le mec timide qu'elle a rencontré trois fois dans la boîte (pareil encore une fois, on supposerait qu'il a une utilité, mais c'est encore un autre red herring).

Eh bien non, aucun scénario catastrophe ne se réalise, la machine est vraiment au profit de l'humanité, l’histoire des deux filles montre que les sentiments crééent une réalité à part entière, et tout est bien qui finit bien.

La série en est arrivée à un stade où ses codes sont suffisamment établis, et son public assez conditionné à certaines attentes, pour que son propos principal soit palpable même dans un épisode qui montre exactement l’opposé ! C’est très fort.

C’est un épisode souvent de premier choix lorsqu’on cherche à introduire la série à une nouvelle personne sans vouloir trop la brusquer par le style glauque de certaines histoires. Pourtant, c’est vraiment un épisode qui prend tout son sens comme une éclaircie intime dans un monde cruel, que ce soient les autres univers de la série ou le notre.

Après s'être pris plein de claques en pleine gueule, Black Mirror tend à nouveau les bras mais cette fois pour un gros câlin plein de douceur et c'est finalement tout aussi déstabilisant et tout aussi brillant.

Profitons de cet instant pour ce qu'il est, car cette parenthèse se referme et n'arrivera sûrement pas avant longtemps dans la série.

3 réponses
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Avatar Marie-Louise Marie-Louise
Administrateur
Avis favorable Déposé le 01 novembre 2016 à 10:38

Il y avait un je ne sais quoi du début de Total Recall dans cet épisode ; épisode qui était par ailleurs une jolie parenthèse optimiste dans cet univers généralement sombre de Black Mirror.

Et j'ai adoré la dynamique entre Kelly et Yorkie. <3

1 réponse
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Avatar Jo_ Jo_
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 27 octobre 2016 à 17:34
Spoiler

Je ne sais pas trop quoi rajouter par rapport à ce qui a été dit ci-dessous. On assiste ici à un épisode plutôt atypique de Black Mirror, qui favoriserait presque l'utopie à la dystopie habituelle.

Dans un premier temps, on ne comprend pas ce qu'on visionne. La technologie dans les années 80 ? C'est plutôt incohérent. On pense à un rapport avec les écrans télé qu'on aperçoit au début, mais très vite, on constate qu'il n'en est rien.

Et puis on découvre deux petites nanas, chacune avec leur caractère et plutôt sympathiques. On assiste en direct à leur coup de foudre. Ensuite... On comprend moins. Comment d'une semaine à l'autre, on peut passer des années 80 à 90, puis 2000 ?

Un instant, j'ai pensé que Kelly piégeait les personnes avec qui elle couchait dans un univers parallèle dont elles ne pouvaient pas sortir. Et puis, on commence à comprendre quand on arrive dans le présent. La conversation de Kelly avec Greg est plutôt surfaite, mais pour moi, elle a été nécessaire pour comprendre tous les enjeux de l'épisode.

Je suis partagée entre la beauté de l'histoire d'amour de Yorkie et Kelly, mais aussi par tout un tas de réflexions sur l'euthanasie, sur la vie après la mort, sur le fait que finalement, ces personnes seront piégées éternellement dans un univers factice et aseptisé.

Un épisode poétique, troublant, à la fois plein d'espoirs mais également d'interrogations. Black Mirror ne nous a pas habitué à ça, et l'ensemble fonctionne parfaitement.


Avatar chevrere chevrere
Membre
Avis favorable Déposé le 26 octobre 2016 à 06:14
Spoiler

Toutes ces bonnes notes, il était temps que j'arrive... non, je plaisante bien sûr, l'épisode est bon et le fait qu'il parle de la capacité de l'humain a avancer via l'amour et l'esprit aventureux est une vraie bonne idée. Sauf que, si on réfléchit bien, derrière les beaux sentiments et les jolis images, le discours se tire globalement une balle dans le pied. Si l'idée d'un soin paliatif global est indéniablement ingénieux, la série ne prend jamais en compte San Junipero pour un élément réaliste, avec un modèle économique propre comme tout système doit avoir.

Booker met clairement ça de côté pour parler de seconde chance, optant ainsi pour une vision idéalisée qui change du ton habituel du show (et c'est très bien) mais perd ainsi tout son ton transgressif. Car San Junipero est difficile à placer dans une reflexion sur l'euthanasie, simplement car la seule idée que l'être humain puisse se recréer dans ses dernières heures signifie que l'euthanasie est un monstruosité. Mais l'épisode montre aussi toute la dignité de ce geste, la nécessité de s'affranchir de la faiblesse du corps là où l'esprit n'a rien perdu de sa vigueur et de sa soif d'expérience.

Si la vie et le temps sont avant tout une question d'enthropie, de désordre et de mouvement, si on prend la définition physique de la viee et du temps, alors cet épisode a du sens. Mais je me limite à quinze car s'il a du sens et de la justesse, il prend aussi un malin plaisir à effacer tout ce qui fâche, à ne prendre qu'un point de vue sur l'univers qu'il dissèque.

Car la vie sans souffrance, ce n'est pas le paradis, juste la mort. Que l'esprit humain parvienne à transcender un simple logiciel est une belle histoire qui méritait d'être racontée.


Avatar Manew Manew
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 25 octobre 2016 à 22:24
Spoiler

C'est beau, c'est simple, c'est bien pensé !

Super épisode. Au fil de la première moitié de l'épisode on comprend le concept progressivement et il est expliqué de manière hyper intelligentes (les paysages magnifiques, la conversation sur le toit notamment).

Outre ça, le fond de l'histoire est très très intéressant et profond. L'histoire est belle bref... nickel.

Seul regret, mais pas bien grave, la conversation de la black et de Greg qui n'est qu'un prétexte pour donner les détails "techniques" du dispositif. J'ai trouvé ça vraiment nul et pas nécessaire.


Avatar nicolus nicolus
Membre
Avis favorable Déposé le 23 octobre 2016 à 13:58

Un épisode si beau, si poetique, si positif pour une fois! On en ressort presqu'apaisé. Il n'y a que des adjectifs extrêmement positifs qui me viennent à l'esprit, cet épisode était tout simplement merveilleux! Mon préféré de cette saison jusqu'à présent!


Avatar Youkoulayley Youkoulayley
Administrateur
Avis favorable Déposé le 23 octobre 2016 à 12:52
Spoiler

Woaw.

J'ai failli chialer, putain.

Et pourtant comme Anto, je me disais : "Putain qu'est-ce qu'on fout dans les années 80 ?"

Et l'épisode est d'une intelligence sans nom pour nous expliquer ce qu'on fout là.

La relation entre les deux personnages principales est dingue de justesse et y'a le personnage de McKenzie Davis (<3) qui a un background... horrible ? Et du coup pour une fois une technologie nous est montrée et pourrait être intéressante.

Bon le problème c'est les plans finaux qui cassent tout. Mais bon, on est pas dans le monde des bisounours avec BM.


Avatar Antofisherb Antofisherb
Membre VIP
Avis favorable Déposé le 22 octobre 2016 à 17:55

J'ai mis un peu de temps à comprendre où l'épisode voulait en venir (et y'a bien 5-10 minutes de l'épisode qui m'ont complètement perdus), mais les 20 dernières minutes sont tellement belles et...

Un épisode qui sort un peu du pessimisme de l'ensemble, même si les réflexions sont toujours là.


Avatar Stean Stean
Membre
Avis favorable Déposé le 22 octobre 2016 à 11:31

Le concept dans cet épisode est juste trop bien pensé, c'est fou. C'est sans doute l'une des technologies futuristiques les plus innovantes mais aussi effrayantes que la série a pu mettre en avant jusqu'ici. J'ai adoré toute l'ambiance de plénitude qu'il a régné dans cet épisode, ça change beaucoup des tons habituels de la série.


15.96

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