Je trouve les avis précédent quand même assez durs. Moi j'ai passé un bon moment, j'ai rigolé parfois, c'est toujours ultra original, et même si y'a pas de malaises (et tous les épisodes précédent n'en induisaient pas, coucou le chien robot tueur) l'histoire nous fait quand même nous interroger sur certaines thématiques (est ce que si c'est juste virtuel c'est tromper).

Bon alors, vu la catastrophe (et c'est un euphémisme) vers laquelle nous avaient embarqué les saisons netflix avec l'apothéose bandersnatch (et c'est une antiphrase), je m'attendais vraiment au pire avec cette cinquième saison.

Or, peut-être que le retour au petit format y est pour quelque chose, mais je trouve que ce premier épisode dépasse très largement (même si c'est vraiment pas difficile) tout ce que la série nous a montré dans son ère netflix. Entendons nous bien, cela implique qu'on est encore loin, très loin, des deux premières saisons.

Mais les thèmes évoqués (le couple, les tentations, les dérives de l'amitié...) ont déjà engendré de bien pires catastrophes, que ce soit en série ou au cinéma, et je trouve qu'ici c'était vraiment bien amené. C'est peut-être la seule série où j'ai un avis presque systématiquement à contrepied, mais j'ose le dire : j'ai aimé cet épisode.

Je ne suis pas le plus grand fan de l’épisode, car je trouve qu’il est de loin, de très très loin le plus ennuyant de toute la série. Vraiment très peu de contenu, très peu d’éléments denses, pas vraiment tant de dialogues ni de twists. Quelques bons thèmes, une jolie réalisation, de bons jeux d’acteur, mais ça ne permet pas de transcender un Black Mirror…

Cet épisode a l'avantage de m'avoir mis mal à l'aise à de nombreuses reprises, ce que la série avait clairement un peu perdu en saison 4 au profit d'un aspect "shock". Mais Striking Vipers ne va pas assez loin à mon goût.

Du côté positif, je citerai notamment le fait que la tournure des événements sur l'emploi du jeu virtuel a été complètement inattendue pour ma part. Aussi, le couple plus globalement semblait très crédible et Theo (la femme) en particulier m’a paru bien écrite. J’aurais aimé la voir plus car elle permettait vraiment d’explorer le fait qu’elle prenne plus sur elle pour accepter une routine ennuyante, un problème auquel beaucoup de couples sont confrontés. L’épisode aurait largement eu le temps de se le permettre.

J'aime également beaucoup la fin, ni bonne, ni mauvaise, difficile de le dire : une fin de compromis, assez grise et pas ce à quoi on pouvait s'attendre pour la série (car finalement les personnages aboutissent à un accord qui semble durable et résoudre le conflit), mais donnant un bon sentiment de conclusion.

Maintenant, je trouve que l'idée de la VR, déjà abordée dans la série, à travers le jeu vidéo, là encore déjà abordée, et le sexe virtuel, là ENCORE encore (vous voyez où je vais en venir...) déjà abordé... question originalité, on a vu mieux. Le cocktail de tous ces éléments reste assez inventif mais le problème est que la technologie est vraiment un peu floue et trop vite survolée. J'ai passé la moitié de l'épisode à me poser des questions pour essayer de me divertir (sur l'aspect multijoueur, sur le fonctionnement, les sensations...) qui n'ont de réponse qu'à la fin en trois lignes par Karl, et encore. Et d'autres questions qui n'ont même pas de réponses (la commercialisation, l'éthique...).

C'est un peu bâclé. Je regrette à chaque fois que Black Mirror ne pousse pas au plus loin les choses et se contente d'un "petit cadre", je trouve vraiment que les meilleurs épisodes sont ceux à grande échelle ou qui touchent de façon plus sensibles certains aspects de notre société.

Je dis ça alors qu'en soi un des aspects que j'ai préférés de l'épisode est la femme et l'écriture de leur relation, donc c'est un peu contradictoire, mais en soi je pense que Charlie Brooker aurait tout à fait pu combiner un peu mieux ces deux aspects (vie de couple et impact sur la société). Clairement, le début est beaucoup trop longuet et, quand on pense à la suite (à la liaison...) il ne sert pas vraiment à grand-chose vu qu'il établit très peu la relation entre les deux amis. La fin de l'épisode est tout de même plus rythmée dans l'ensemble et je trouve les ellipses, au contraire des quelques avis ci-dessous, bien judicieuses (surtout car à nouveau j'aime bien la chute et qu’il aurait fallu aller plus loin dans le développement d’ailleurs).

Sinon, même si j'aime bien Pom Klementieff, je trouve dommage qu'on soit passé à côté d'un aspect des jeux façon Street Fighter : les héros (et héroïnes surtout) hypersexualisées. Juste imaginez une Chun-Li "dans la vraie vie" et vraiment, ça fait peur. Idem, le côte "jusqu'où s'arrête la frontière entre porno et tromperie ?" est intéressant, mais pas forcément exploité jusqu’au bout, on dirait. C’est sympathique, mais trop lent pour qu’on soit troublé : sur un format littéralement express (genre 30 minutes), on aurait peut-être été happé, décontenancé par ce qu’on regarde. Ici, on réagit limite plus vite que les personnages... La faute principalement au protagoniste, Danny, qui est vraiment en boucle et qui a des dialogues assez pauvres. C'est un pur pantin pour l'histoire et c'est un peu dommage, jamais il ne questionne plus que ça plein de sujets qui auraient pu être intéressants. Et il est au fond sûrement là le problème puisqu'il s'agit du personnage par qui on découvre tous les concepts de l'épisode.

Maintenant dans l'ensemble cela reste assez fourni en idées (pas forcément originales pour toutes, mais tout de même assez nombreuses et mises ensemble de façon ma foi acceptable), avec certains aspects bien écrits, et un très bon acte final/bonne chute à mon sens, pour que j'accorde quand même une note décente.

Malgré tous ses défauts, ça fait toujours plaisir de découvrir un nouvel épisode de Black Mirror, qui plus est un épisode qui m'a mis parfois inconfortable et qui me fait cogiter, car mine de rien ça nous rappelle que Black Mirror est toujours inégalée et unique dans ce domaine en termes de séries à l'heure actuelle. Disons que c’est un épisode “minimum syndical”.