La seconde hypothèse largement.
Black Mirror
Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...
En cours | Anglaise, GB | Pas de durée |
Drame, Drama, Science-Fiction, Thriller, Science-Fiction & Fantastique, Mystere | Channel 4, Netflix | 2011 |
4 avis favorable
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6.03 - Mon cœur pour la vie
Beyond the Sea
Dans un 1969 alternatif, deux astronautes d'une périlleuse mission spatiale de haute technologie sont aux prises avec les retombées d'une tragédie inimaginable sur Terre.
Diffusion originale : 15 juin 2023
Diffusion française :
15 juin 2023
Réalisat.eur.rice.s :
John Crowley
Scénariste.s :
Charlie Brooker
Guest.s :
Aaron Paul
,
Kate Mara
,
Josh Hartnett
,
Auden Thornton
,
Rory Culkin
,
Daniel Bell
,
Billie Sturrock Kewish
,
Charlie Fidelski
,
Olen Gunn
,
Lydia Cherry
,
Marama Corlett
,
Sian Davis
,
Ioachim Ciobanu
,
Simon Markey
,
Marceline Hugot
Tous les avis
Avis défavorable | Déposé le 17 juillet 2023 à 15:46 |
Un épisode qui démarre ma foi plutôt bien et qui tord l’estomac lors de l’assaut des ersatz de la Manson Family. Une fois, ce moment intense et dérangeant passé, l’épisode raconte enfin sa vraie histoire, celle d’un homme perdu qui commence à jalouser la vie de son collègue, notamment sa femme, sujet traité un peu trop maladroitement à mon sens (Lana qui joue avec le feu dès la première sortie de David en Cliff en lui faisant un câlin), tout en nous faisant un peu trop sentir le temps passer.
Spoiler
Puis, qu’on pensait se diriger vers un dénouement prévisible (David élimine Cliff et lui vole sa vie), l’épisode décide de vouloir prendre le contre-pied de qui était attendu et offrant une fin d’une noirceur absolue. Sauf que concrètement, cela ne marche pas, il n’y a pas de raison crédible à ce que fait David ("comme ça, tu sauras aussi ce que je ressens", ouais, bof, elles vont être sympa, les quelques qui restent dans ce vaisseau), tout comme il est étonnant de voir Cliff sortir rejoindre le meurtrier de sa femme et de son fils de manière autant résigné et passive, alors que peu de temps, avant, il avait voulu le frapper lorsqu’il a soupçonné une liaison entre son collègue et Lana. Bref, c’est le vraiment souci de ce dénouement qui joue au "plus malin d’entre nous" est qui a énormément du mal à être vraisemblable, il ressemble trop à un coup marketing pour faire parler de l’épisode et du show. Personnellement, je le trouve assez cynique et qu’il torpille l’épisode, laissant l'impression d'un scénario qui a choisi délibérément de sacrifier sa cohérence pour une sortie de toute roublarde et pas très honnête. Par contre, je ne pense qu’il y a peu d’acteur capable de jouer le mal-être existentiel aussi bien qu'Aaron Paul. |
Avis favorable | Déposé le 25 juin 2023 à 23:02 |
Effectivement l'idée est très bonne mais devient très prévisible après que Jessie Pinkman laisse son coéquipier prendre sa place et par la même occasion sa réplique sur terre ... Je dis prévisible mais je m'attendais à une autre fin ... ça aurait été moi, j'aurais fait, pendant quelques mois, l'aller-retour sans faire trop de vague (donc ne pas essayer de baiser la femme de mon coéquipier) en analysant bien chaque détail de la vie en bas et en posant de temps en temps de discrètes question à Jessie du genre " Comment vous vous êtes rencontré ? .... C'est quoi le nom de ses parents ? .... " jusqu'au jour où il me dira "Au faite pourquoi tu me pose toutes ces questions sur ma vie ... ma fami...... aaaaaaaaaaaahhhh .... eu euuu euuuuuuurrrrrrrr encuuuuulleee .." là évidemment je le tue il commençait à se poser des questions et puis j'avais assez d'info. Là je décolle direction la terre j'arrive dans le salon et je dis à sa femme " Hey chérie .... on baise ... on dîne ?? ... j'ai faim " là choqué elle me dit " Il est mon ma... " là je me rattrape direct " C'est moi c'est moi ... euh on s'est rencontré au bal de fin d'année au lycee ... tu portais un robe rouge " et là elle me repondit " Ah c'est bien toi chérie j'ai eu peur .... vas-y allez on baise !!" et je la prend sur la table devant son fils .... mais évidemment un jour elle s'aperçût de mon mensonge et seulement à ce moment là je bute tout le monde .... retour branlette sur la lune ... où je reste en bas tiens ... arrrrf je sais pas Je suis partit dans un délire mon pote faut vraiment que j'arrête la coke .... en espérant ne pas me faire censurer ... allez c'est drôle bordel Sinon fin un peu inattendue mais bon en bas il aurait jamais réussi à la duper et en haut il a besoin de Jessie donc finalement .... |
Avis neutre | Déposé le 20 juin 2023 à 09:55 |
C'est un peu mieux que le précédent. Le concept de base est plutôt bien trouvé et aurait pu donner quelque chose de vraiment sympa. Le problème ici, c'est qu'on s'attend très vite à la chute de l'épisode. Et dès qu'on l'a comprise, ces 1h20 passent quand même très lentement. On sent que Netflix a essayé de faire son White Christmas (la longueur, la confrontation entre deux hommes dans un environnement hors du temps...) mais cela ne fonctionne pas. Je ne sais pas si c'est parce que le concept même de la série est désormais trop connu et donc ne nous surprend plus, ou bien parce que les scénarios des épisodes sont devenus trop simplistes. Je penche pour la seconde hypothèse. Quand je lis sur les réseaux que cet épisode est un des meilleurs de la saison, ça me fait peur pour la suite. |
En grand contraste avec les deux premiers épisodes, on a ici sans doute le plus “Black Mirror-esque” de cette saison 6. La preuve que la série sait toujours faire du Black Mirror “old school” à l’ancienne, qui semble être beaucoup plus consensuel dans sa réception.
Et en effet, il est très bon ! Quoiqu’assez long pour un dénouement qui n’est pas des plus choquants, avec un épilogue particulièrement radin ce qui est devenu rare pour la série.
Il n’est pourtant pas dénué d’originalité. J’ai adoré son hommage à la science-fiction à travers l’aspect rétrofuturiste, et à quel point le changement d’époque permet de faire un vrai commentaire social et sociétal pertinent. La reprise tordue des meurtres de Charles Manson (avec le même lexique de culte religieux, mais cette fois dénonçant le transhumanisme de la technologie) est vraiment un exemple et m’a bien plus convaincu que la proposition de Tarantino dans Once Upon a Time in Hollywood.
Le rythme lent reste un des éléments les plus distinctifs de l’épisode et dans l’ensemble il permet de laisser le temps au spectateur de s’imprégner de tous les essentiels avec peu de mots : le contraste entre les deux vies dans tout le premier acte : les scènes quotidiennes à la campagne avec Cliff, le personnage d’Aaron Paul, sont extrêmement ennuyantes voire lugubres, dans un bonheur faux notamment du point de vue de sa femme incarnée par la très bonne Kate Mara. À l’inverse, la vie trépidante Hollywoodienne de David, qui le fait passer notamment par la case cinéma, avant d’aboutir au drame “réel alternatif” que j’ai mentionné, amène plus de sensationnel mais aussi plus de tristesse dans l’histoire. C’est plus subtil, mais on retrouve donc bien tout le propos et la thématique fil rouge de cette saison, dont j’ai beaucoup parlé dans mes deux premiers avis.
L’histoire reste cependant très partiale et brasse ainsi, avec une accumulation de petits gestes et mimiques des personnages (permis grâce à des prestations vraiment excellentes du trio principal) une multitude de thèmes intéressants. J’aime particulièrement voir à quel point les deux protagonistes ont des comportements sexistes à leur propre manière, Cliff dans une emprise morale faussement bienveillante mais finalement caractéristique du père aux émotions inhibées de l’époque, dépeint comme le gentil. De l’autre côté, David succombe à la quasi-folie suite à sa solitude et son deuil, et bascule dans la violence physique. Il faut saluer la performance d’Aaron Paul (qui rêvait de jouer dans la série), qui joue à la perfection la différence entre ses deux personnages
Ce qui est intéressant à nouveau, c’est que l’épisode ne nous montre que les 1h hebdomadaires avec David et zappe une grande partie des 143 autres heures chaque semaine. Les quotidiens monotones infernaux de David (en haut) et de Lana (sur Terre) sont ainsi sous-entendus mais bien ressentis. Lana en particulier, semble être la seule voix de la raison, vis-à-vis de l’éducation, de la gestion du deuil, de l’expression des émotions, même de l’histoire dont elle fait partie (les livres qu’elle lit spoilant la suite de leur vie).
Si la fin se voit venir, ce n’est pas tant son déroulé exact, mais plus le fait que quelque chose allait mal finir. Ça aurait pu prendre environ 50 chemins où ça se passait super mal, mais j’aurais parié personnellement sur le fait que David tue Cliff pour s’approprier définitivement son corps. Finalement, il utilise plutôt Lana (et son fils) comme un moyen de revanche et de punition, exactement comme ce que les meurtriers ont fait à sa femme. Il est ainsi devenu le vrai diable dans une peau d’humain, en quelque sorte.
Moralement ici, comme bien souvent dans la série, la technologie n’a rien fait de mal et n’est qu’un tunnel (littéralement) reliant les Hommes (avec un petit h ça marche aussi) au mal, un levier vers les mauvais choix. La technologie reste ici fascinante avant tout, dans une lumière très positive, tandis que c’est l’art et son aspect torturé et voyeur (qui se manifeste ici avec une toile d’artiste dépeignant une vie inatteignable) qui est source du mal.
En résumé, un très joli conte qui sous des airs plus familiers, m’a beaucoup séduit par son ambiance, ses thèmes, son rythme contemplatif, ses jolies images rétrofuturistes et ses métaphores : Beyond The Sea, aussi bien la mer de tranquillité quotidienne (imitant le rythme de l’épisode - Sea of Tranquility était le titre original, et un divertissement commun à plein d’épisodes depuis le premier sous forme d’easter egg) que le vaste infini spatial, ou le vide que laisse l’épisode à la fin, quand tout le jus du divertissement a pris fin.