Black Mirror
Chaque épisode de cette anthologie montre la dépendance des hommes vis-à-vis de tout ce qui a un écran...
En cours | Anglaise, GB | Pas de durée |
Drame, Drama, Science-Fiction, Thriller, Science-Fiction & Fantastique, Mystere | Channel 4, Netflix | 2011 |
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6.05 - Démon 79
Demon 79
Nord de l'Angleterre, 1979. Une assistante commerciale docile se fait dire qu'elle doit commettre des actes terribles pour éviter un désastre.
Diffusion originale : 15 juin 2023
Diffusion française :
15 juin 2023
Réalisat.eur.rice.s :
Toby Haynes
Scénariste.s :
Charlie Brooker
,
Bisha K. Ali
Guest.s :
Anjana Vasan
,
Paapa Essiedu
,
Katherine Rose Morley
,
David Shields
,
Nicholas Burns
,
Shaun Dooley
,
Emily Fairn
,
Nick Holder
,
Joe Evans
,
Hayley Considine
,
Joshua James
,
Steve Garti
,
Vicky Binns
,
Jonny Cordingley
,
Joe Hughes
,
Bethan Nash
,
Janie Booth
,
Joseph Aumeer
,
Lillie Mae Law
Tous les avis
Avis défavorable | Déposé le 28 juillet 2023 à 19:24 |
La fin n'est pas mal, je l'avoue, bien dark. Mais d'un autre côté, comme 4 épisodes sur les 5 de la saison ont eu le droit à un bad-ending, il n'y a pas de quoi être très surpris. Le gag sur le SAV des démons est rigolo aussi. Mais à part ça... On est sûr qu'on n'est pas en train de regarder Creepshow ?? Sérieusement, quelqu'un a bien vérifié ? Car, l'épisode est une vraie purge qui ne propose rien d'original ou de déjà vu et qui se prend le droit d'étirer son intrigue famélique sur 75 interminables minutes.Non, mais c'est vrai, cette histoire de personne innocente poussée au crime par un démon, un extra-terrestre, un Elmer ou une plante carnivoire géante qui parle et qui chante, on a vu déjà ça des millier de fois. Alors oui, le racisme, ce n'est pas bien, mais tout de même, un peu de subtilité, ou mieux de l'inédit, du jamais-vu, voire de la prise de risque auraient fait un bien fou. On dirait que le pitch de l'épisode repose sur une seule idée : un démon black habillé comme Boney M et un habillage rétro année 80. C'est tout, il n'y a rien d'autre à gratter. Le niveau de Black Mirror s'érodait depuis un moment, avec cette saison 6, elle a atteint un nouveau degré de son effondrement. |
Avis favorable | Déposé le 12 juillet 2023 à 22:57 |
Épisode sympa sur l'Angleterre des années 70, l'époque est bien retranscrite à l'écran, c'est bien réalisé et les acteurs sont bons. C'est assez classique mais ça se regarde malgré une durée de + d'1h |
Avis neutre | Déposé le 26 juin 2023 à 09:06 |
C'était un peu mieux que l'épisode précédent, mais celui-ci était tellement mauvais que mon référentiel a forcément baissé. L'histoire était un peu sympa, et le démon plutôt drôle. Voilà. J'ai beau me creuser la tête, je ne vois pas ce que je peux ajouter. Je le dis et le redis, cette saison n'a par contre plus rien à voir avec le Black Mirror de la BBC. Tout est linéaire, plat, et terriblement prévisible. Ca me rend dingue que Netflix vende le truc sur les réseaux sociaux comme une révolution, un programme dérangeant qui nous laisse abassourdi. C'était avant, ça, les mecs. Ne faites pas des sketchs des Nuls quand vous êtes Gad Elmaleh. |
Et de cinq ! Encore une proposition originale de la saison que j’ai vraiment kiffée.
Tout démarre à nouveau par un écran jamais vu : “Red Mirror”.
Ce que je trouve intéressant avec l’épisode c’est qu’encore une fois il challenge beaucoup nos attentes, à partir de ce qui a été fait tout le reste de la saison.
C’est en effet une histoire qui démarre
Tout semble normal et totalement anachronique pour la série, jusqu’à ce que la protagoniste révèle une pierre invocatrice avec le symbole du White Bear (ou de Bandersnatch), un symbole forcément meta que le spectateur reconnaît comme l’apporteur d’événement Black Mirror-esque. En invoquant le démon, Nida invoque le “twist”. Certes, le postulat relève alors purement de l’epic fantaisy et non de la science-fiction d’anticipation. Mais le résultat est alors strictement identique. L’épisode nous invite donc à considérer : quelle différence entre un monde avec une puce implantée dans l’oeil qui nous permettrait d’avoir des visions, et un démon déguisé en chanteur de Boney M qui donne des visions à son humain ?
Pas grand-chose, en fait, à part l’étiquette d’un “genre”. D’ailleurs, quand Nida obtient la vision de l’apocalypse, son oeil prend la forme du “grain” qui est la première technologie avancée de la série en saison 1, et est revenue le plus.
Au premier degré, j’ai adoré encore une fois l’ambiance atypique de l’épisode, très décalée et prenante façon “Cabin in the Woods”. Je trouve aussi l’épisode sublime visuellement, avec une réalisation et un grain particulier qui rend hommage à tout son genre tout en étant vraiment plein d’idées marquantes et de détails sordides (énorme taff sur les costumes, les décors, les jeux de regards notamment pour dépeindre le racisme ordinaire).
J’ai également adoré la dynamique comique assez hilarante du duo très dysfonctionnel de la frêle Nida et du démon Gaap, les deux acteurs-actrices principaux étant géniaux. Gaap en particulier est hilarant, il apporte de la folie et de la violence, bref, du bon “jus” pour que l’épisode soit attractif et fasse un bon objet de divertissement.
C’est du coup évidemment assez meta qu’il exige de la violence, plusieurs fois, mais bien réparties sur les 3 jours, pour ne pas que le spectateur ait toute l’aciton d’un coup. Et j’ai trouvé les scènes de meurtre étonnamment hilarantes car assez ridicules, notamment le moment où Nida tombe face au frère du mec qui avait tué sa femme, et que leur combat ressemble plus à une chamaillerie de deux personnes qui ne feraient pas de mal à une mouche. C’est bien tout le but : les gens ne sont pas à l’aise à commettre de la violence, mais sont juste forcés par la main invisible du spectateur qui veut quelque chose de gore et de juteux. Après tout, on ne regarde pas “Black Mirror” ici, mais “Red Mirror”.
Petit à petit, Nida embrasse vraiment la violence et se prête au jeu. Elle devient l’espace d’un instant la personne totalement corrompue que le démon espérait qu’elle soit, en retournant ses propres règles contre lui, en le menaçant à son tour (”tu veux rater ton initiation ?”).
Elle adopte une veste rouge qu’elle se refusait par auto-restriction, elle prend le volant de sa voiture rouge et… l’apocalypse a finalement lieu.
Tout l’objet de la fin de l’histoire est de savoir si on y croit. Si on croit à ce que nous présente l’écran. Et c’est assez cool car l’apocalypse a eu de la validité pour nous si on observe bien, il y avait notamment le chien de “Metalhead” qu’on apercevait dans ce distant futur ravagé. On a donc naturellement envie de croire à cette version. Après tout à la fin, Nida fait dos à l’apocalypse, ce sont d’autres personnages qui assistent à la catastrophe, donc on pourrait croire que tout est vrai.
Red Mirror proposerait alors un futur alternatif, versant à fond dans l’horreur fantaisiste, au canon officiel de Black Mirror. Et pourquoi pas ? L’apocalypse sci-fiesque est ici présentée comme favorable par rapport au vrai démon qu’est Michael Smart et le fascisme qu’il incarne. C’est un Thatcher alternatif et ça fait déjà plus froid dans le dos que la vie proposée par Gaap.
C’est d’ailleurs ça l’aspect le plus intéressant de l’épisode : son contexte historique et de voir que la société n’a pas besoin de technologie pour être un véritable enfer. L’image de l’immigré seule et en deuil, rejetée par la société et son système raciste, qui se met à être corrompue et à tuer des gens pourris mais protégés par le système, est très intéressante, car elle justifierait à elle seule que le démon ait envie de remuer le couteau dans la plaie et entraîner une véritable apocalypse. Après tout, le démon n’a pas vraiment envie que Smart soit mort : une société totalitaire ça lui va aussi très bien comme chaos.
J’adore la fin spécifiquement parce qu’elle ne choisit pas la voie de la facilité “tout n’était qu’une hallucination de Nida” mais au contraire, assume jusqu’au bout. C’est cool d’avoir un épisode aussi ambigu, qui ne se repose pas sur un simple twist, mais nous interroge vraiment sur ce qui est vrai ou pas dans ce qu’on a vu.
Toute la question est de savoir si le démon Gaap a vraiment existé ou pas. Plusieurs éléments vont dans le sens inverse, notamment que la mère de Nida avait de la démence, que celle-ci a eu des pensées intrusives avant que le démon n’apparaisse, ou qu’à côté du talisman il y avait des news évoquant “3 disparitions mystérieuses” etc. qui ont pu donner à son subconscient une base pour les règles du contrat avec le démon. Elle lit aussi un livre dans l’épisode “Creative Visualisation: Use the Power of Your Imagination To Create What You Want in Life” — la lecture étant plusieurs fois dans la saison le signe d’une vérité qui transcende le quatrième mur (cf. la femme dans l’épisode Beyond The Sea).
D’un autre côté, le démon semble lui apprendre des choses qu’elle ne pouvait pas savoir autrement (comme le prénom de la fille du pédophile). Et évidemment, l’apocalypse finale qui semble vraiment avoir lieu va aussi dans ce sens.
Peut-être que le démon a bel et bien existé, mais qu’il a fabriqué l’apocalypse pour forcer Nida à passer du côté sombre et assouvir ses pensées intrusives. Peut-être que Gaap n’est qu’une façade. Le fait qu’il prenne l’apparence du chanteur de Boney M, qui historiquement a été contraint par la production à ne faire que du playback et être lui-même une façade, n’est peut-être pas anodin. C’est assez génial comme idée, en plus sachant que la chanson Rasputin évoque aussi un homme qui avait possiblement le don de voir dans le futur quitte à être fou. Tout le lore et les références culturelles forment un ensemble vraiment cohérent.
Ce ne sont que les premières théories qui me viennent en tête, mais j’ai aussi vu des gens expliquer que Red Mirror pourrait être un show pour le monde de Black Mirror, un show dans le show en quelque sorte. Cette idée de mise en abyme est aussi très intéressante.
Bref, un super épisode final thématiquement pour la saison qui a toujours questionné son rapport entre l’audience et une image. Là, c’est directement intégré dans un épisode où on peut choisir de croire 15 théories différentes avec vraiment rien de directement meta et toujours aucune technologie : juste la question de croire ou non à ce qu’on voit.
J’ai vraiment été fan de cette saison 6 pour ma part. Ce dernier épisode a été le premier écrit, conçu initialement comme une sorte de pilote de série anthologique similaire à Black Mirror mais sur un genre plus horreur-surnaturelle, et a finalement été inclut parce que Brooker a réalisé que des fictions sur les dérives de la technologie, il en existe désormais des tas, alors que des propositions rétro-futuristes sont plus rares. Cela a conduit la direction de cette saison au sens large avec les épisodes 3 et 4 notamment, et je trouve que ça a donné un lot d’épisodes uniques qui a redonné ses lettres d’originalité à la série. J’espère que Charlie Brooker continuera de repousser les limites de ce que la série peut faire en saison 7 !