Je n’aurais jamais pensé dire d’un épisode de Community que je l’ai trouvé .. simple et touchant.

J’aime la série, mais je n’accroche pas vraiment aux personnages. Ils sont drôles et font des bêtises, certes, mais j’ai toujours trouvé qu’ils manquaient de profondeur et d’Humanité, qu’ils étaient plus proche de personnages de cartoons que de véritables hommes et femmes. C’est la raison pour laquelle je n’aime pas la série d’amour, je ne ressens pas grand-chose pour les personnages.

Or ici, d’un coup, comme si le départ de Troy obligeait le show à se redéfinir, voire à passer à l’âge adulte, j’ai trouvé l’épisode touchant, comme si brusquement presque, les personnages gagnaient en chair et en épaisseur, tel Ducan qui préfère ne pas profiter du manque d’affection de Britta ou les états d’âme de cette dernière, voire la verbalisation de Jeff sur son comportement toxique. Idem pour les parties Abed et Hickey que j’ai trouvé réussi. Le tout en restant funky et drôle (Chang et les fantômes, topissime, vraiment )

Je n’aurais jamais pensé le dire un jour, mais peut-être que Koss a raison lorsqu’il clame haut et fort que Community n’est pas une série drôle, mais un drama.

Aaaah... Un épisode bien fait jusqu'au bout !

L'approfondissement de Duncan et de Britta est très bienvenue, ceux-ci n'ayant jamais vraiment été les personnages les plus appréciés du show...

Si au début de l'intrigue d'Abed, je m'attendais à ce qu'ENFIN, on nous montre Troy lui manquer (quand il construit son costume), j'ai été un peu déçu de voir que ça ne soit pas le cas (ne nous le montrera-t-on nous jamais ? va-t-il se contenter de trouver des substituts à Troy sans jamais vraiment devoir gérer son absence autrement ? Connaissant Harmon, ça m'étonnerait, je suppose que cela viendra plus tard...).

Mais au final, son duo avec Hickey reste très plaisant, notamment lorsque celui-ci veux lui tenir tête comme personne ne l'a jamais fait (même si ça faisait bizarre de l'entendre dire que cela faisait 5 ans qu'il le voyait faire des conneries sans en subir les conséquences alors qu'on n'avait jamais vu ce personnage durant ces 5 années (encore une fois, il a été balancé bien trop vite dans la série et dans le Study Group)) ou encore lorsqu'Abed tente de le manipuler en lui faisant croire que Jim the Duck, c'est trop bien.

Du côté de Chang, effectivement cela faisait très saison 1 de le voir vivre ses délires tout seul dans son coin, mais contrairement à certains ici, cela me faisait souvent beaucoup rire déjà à l'époque donc je n'ai pas de problème avec ça. Et pour le coup, son délire des fantômes était assez énorme (qui est le fantôme ?! La troupe, le concierge ou Chang ?!).

Par contre, j'ai rien pigé avec la photo montrée à la toute fin. Je m'attendais à ce que l'on voit une date genre 1982 pour montrer que depuis le début, c'était un fantôme (un délire non canonique sinon ça n'aurait ni queue ni tête) mais non, on nous met 2014...

J'avais pensé au fait qu'il était en fait dans le groupe de 24 personnes mortes dans l'incendie mais celui-ci s'est déroulé en 1997... Du coup, je vois pas...

Enfin, Annie et Shirley :

SHIRLEY : - Oh ! Je me sens mise de côté...

ANNIE : - Bah on a eu nos intrigues dans les derniers épisodes...

SHIRLEY : - Parle pour toi...

Ahah ! Pas besoin de plus...

Un épisode de Community qui s'attarde à, comme le dit Abed "créer des liens" entre les persos, ce qu'il fait plutôt très bien. La nouvelle dynamique de groupe commence à me plaire et Hickey est bien plus intéressant - sa storyline avec Abed gagne le prix de la meilleure de l'épisode, surtout grâce au "deuil" d'Abed pour Troy subtilement traité et utilisé ensuite pour rebondir sur quelque chose de nouveau.

Par contre c'est effectivement un peu incompréhensible niveau directive de la saison. Bon c'est pas comme si les 7 premiers épisodes des quatre précédentes formaient aussi un tout parfaitement cohérent et annonçant UNE direction précise que la série suivra, mais il faut avouer qu'on ne sait pas trop où on va cette saison 5. Peut-être faut-il distinguer une saison 5 "post-ravage saison 4" qui a une approche plus sombre et qui s'achève avec le départ de Troy, d'une saison 5 "post-départ de Troy", donc. Reste à voir ce que la saison "5B" nous réserve d'autres.

On n'est pas sur quelque chose de délirant, on n'est pas sur une parodie énorme, mais sur un peu de légèreté et de bons sentiments qui font du bien.

Qui plus est, cela est contre balancé par la storyline d'Abed et de Buzz, que j'ai vraiment trouvé très touchante. Leur duo, s'il est totalement différent de celui avec Troy, peut donner quelque chose de bon et de rafraîchissant. On a toujours cette noirceur qui qualifie Abed mais qui est un peu annihilée par la présence de Buzz.

Le reste n'était pas grandiose non plus, mais divertissant. Britta prend un peu de consistance, tout comme Duncan et c'est assez agréable. Quid cependant de la manière dont va évoluer la série ?... Je la sens bien être annulée sans fin réelle.

Cet épisode est très moyen. On ne va pas se mentir.

J'ai surtout l'impression qu'on est arrivé dans une phase ultime avec cette série, après le grand n'importe quoi de la saison 2, après la dépression de la saison 3, après la mort de la saison 4, et après la grosse dépression de ce début de saison 5. On assiste à un retour aux origines de la série depuis 2 épisodes. On pourrait fermer les yeux et presque se croire en saison 1, avec ces fragmentations d'intrigues et ces bons sentiments. Ce n'est pas vraiment le Community que j'aime, mais c'est celui qui suffit à me faire passer un plutôt bon moment. Pas sûr cela dit que la poursuite sur un rythme similaire me satisfasse pour ce qui est - peut-être - la fin de la série.

PS : Je n'ai absolument rien capté à la storyline de Chang. Rien de rien.

Au lieu d'éclipser le départ de Troy et de nous resservir encore et encore la même soupe sitcomesque, comme feraient de nombreuses comparses, Community a l'intelligence de donner cette saison la parole aux personnages les plus maltraités de la série jusqu'à présent. Ainsi, Britta acquiert une chouette profondeur cette saison, tout comme Duncan ou Buzz. Chang hérite d'une petite intrigue légère, mais dont la référence finale ne peut que faire sourire. Abed fait son deuil à sa façon, toujours écrit très intelligemment. C'est dans ces longues joutes verbales que les scénaristes excellent, autant que dans les délires méta. Tout comme l'épisode précédent, nous sommes dans du très classique, mais il s'agit du meilleur moyen pour que chacun retrouve sa place sur l'échiquier. Restent Annie et Shirley, les grandes absentes de cet épisode.