Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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14.25 - Les serres de Weng-Chiang - Partie 5
The Talons of Weng-Chiang (5)
Voir partie 1...
Diffusion originale : 26 mars 1977
Diffusion française :
26 mars 1977
Réalisat.eur.rice.s :
David Maloney
Scénariste.s :
Robert Holmes
Guest.s :
Vincent Wong
,
Vincent Wong Ho-shun 王浩信
,
John Bennett
,
Christopher Benjamin
,
Trevor Baxter
,
Deep Roy
,
Tony Then
,
Michael Spice
Encore une fois peu de choses à reprocher... voire aucune ? Peut-être éventuellement, le fait que le scénario possède quelques inévitables facilités. Le plan de Weng-Chiang est retardé et c’est ce qui justifie toute l'histoire, sur la base d'un oubli d'un sac de la part de l'antagoniste, mais cela reste cohérent vu son départ précipité et c'est assumé par l'histoire, le Docteur traitant Weng-Chiang d'un peu débile.
Le gros de l'histoire reste de l'or en barre. Tout est délicieusement écrit, toujours dans la frontière parfaite entre l'humour et le grotesque assumé. Références directes à Sherlock Holmes, crochetage de porte, ou encore échappée d'une pièce close par un monte-plat... qui se solde par un retour à la case départ : plus l'épisode avance, plus la parodie se fait sentir et plus on prend notre pied. L'action reste finalement purement victorienne mais les influences orientales se font de plus en plus ressentir ce qui permet de varier suffisamment l'ambiance. L'épisode (bien que toujours magnifiquement réalisé à mes yeux) se veut un poil plus science-fiction et un peu moins historique, avec la backstory de Weng-Chiang.
Tout tournerait autour de l'Homoncule, une création d'un hybride cyborg miniature datant du 51ème siècle à "l'époque Glacière", qui a failli être l'origine de la "Sixième Guerre Mondiale" et que Weng-Chiang a alors ramené dans le passé grâce à sa machine temporelle... Mais alors l'Homoncule est-il Weng ou la marionnette Mr. Sin ? Fiou, pas facile de saisir tous les enjeux de ce scénario un peu grotesque, ça tombe bien car ce n'est pas vraiment nécessaire : les multiples gags disséminés dans l'histoire du Docteur, les noms propres sans aucun sens que nous ne comprenons pas et le côté un peu parachuté de l'ensemble nous font bien comprendre qu'il faut voir le tout avec une dimension assez ironique, Leela et Litefoot restant perdus.
Le duo Jago/Litefoot fonctionne à absolument tous les niveaux. Il n'est pas dur de voir en quoi ces deux personnages, qui se rencontrent enfin dans l'épisode, vont ensuite avoir leurs propres aventures dans l'univers étendu. Si le Docteur est le véritable "Sherlock Holmes" de l'histoire, Jado et Litefoot mènent l'enquête et ont ainsi droit à leur propre aventure au sein même de ce sérial. La dynamique entre un Litefoot toujours aussi ouvert à toutes les idées et à tous les risques, et un Jago qui parle beaucoup et dégage un excès de confiance en lui en réalité ridicule et laissant dévoiler tout son côté froussard, c'est juste délicieux.
Jago qui se frotte les mains de pouvoir exploiter le laboratoire de Weng comme une future attraction et "histoire à sensations" pour récupérer des clients, c'est aussi une bonne idée qui a quelque chose de méta qui me plait, comme si on contemplait l'intrigue qui a eu lieu sur les quatres premiers épisodes comme déjà de l'histoire fictive, qu'on va exploiter pour le divertissement et l'argent.
Jago qui confond Litefoot avec un majordome, Litefoot qui insiste pour aller faire de la surveillance ou prévenir le Docteur alors que Jago veut constamment se débiner, Litefoot qui dit "Faites ce que vous voulez de nous" en train d'être questionné par Weng et Jago qui répond "On se calme quand même", Litefoot qui prétend avoir prévenu la police avant de pénétrer dans le repère du méchant car "ils ne sont pas stupides" (ce qu'ils ont pourtant évité de faire)... Plein de moments cocasses, quasiment toutes leurs interactions sont comiques et fonctionnent vachement bien. C'est souvent dans un vieil anglais donc je ne peux pas tout citer car c'est assez chaud sans traduction, mais tout de même :
Le duo de Four/Leela marche toujours autant, avec une dynamique éducative qui s'accentue. Contrairement à certains passages, je trouve ici que Louise Jameson et Tom Baker s'entendent parfaitement, en tout cas à l'écran seule une relation tendre entre les personnages transparaît. J'adore toujours autant le souci du détail devant plein d'éléments anodins qui perturbent un peu Leela. Et le fait que celle-ci pose toujours plein de questions et soit mise en danger dans un cliffhanger, n'enlève pour le coup rien à l'originalité du perso, sachant tout ce qu'elle accomplit à côté.
Jamais le sérial ne perd de vue d'où elle vient. Il n'est pas compliqué de voir en quoi elle admire le Docteur, en quoi elle est ravie d'apprendre plein de choses, mais il faut aussi voir ce qu'elle apporte aux histoires. Elle propose par exemple immédiatement de préparer une ambuscade contre Weng-Chiang et possède toujours un point de vue marrant ou inhabituel sur la situation, ce qui créé un effet de décalage très drôle et intéressant. Et puis, même si à la fin elle est "mise en danger", plutôt que de crier ou s'évanouir bêtement, elle a tout de même le réflexe de se débattre et parvient à retirer le masque de Weng-Chiang, c'est déjà ça !
Li H'sen Chang fait ici son retour inattendu pour fumer un peu d'opium avant de re-clamser. C'est probablement la partie qui m'a le plus fait peur de l'épisode, car j'ai eu peur qu'on efface l'impact de sa très belle sortie dans la partie précédente. Finalement il succombe bel et bien de ses blessures, et le fait qu'il réalise que son Maître est un faux-Dieu et qu'il meurt ensuite n'enlève donc finalement pas l'originalité de la trajectoire du personnage à mes yeux. La scène est très esthétique, le fait de montrer de l'opium est assez inattendu (pour l'époque, difficile de croire que c'est passé !) et finalement c'est assez sombre et triste, comme mort.
De plus, j'aime particulièrement le fait qu'on ait le point de vue de Chang sur la scène de cabaret de l'épisode précédent, qui justifie sa vengeance contre son ancien Maître. En effet, Chang explique que Weng-Chiang ne l'a pas simplement abandonné, il l'a humilié en ruinant son numéro aux yeux du public... un point de vue très méta pour Chang qui, en effet, a cessé d'être un méchant menaçant à nos yeux au moment de ce fameux revirement de la partie quatre.
Comme précédemment, le Docteur se permet une légère ironie suivant sa mort, puisque Chang est utilisé pour révéler la localisation des méchants, à travers un ultime indice visuel pendant qu'il meurt.
Déchiffrer un indice du corps d'un mort qui n'a pas pu finir : un classique des enquêtes à la Sherlock Holmes... Ici, l'indice en question allait très certainement être un lieu. Et la seule lettre qu'il donne est "B"... B comme... 221B Baker Street, la rue de Sherlock Holmes ? Si Li H'sen pointe du doigt le Docteur, ce n'est pas pour rien. Oui car il pointe du doigt Tom. Tom... Baker. B Baker Street !!!… Tiré par les cheveux ? Peut-être, mais c’est comme ça que je le prends !
Rien que pour ce (potentiel) gag absolument phénoménal, brisant le quatrième mur avec une subtilité déconcertante, finissant donc de sublimer l'hommage à l'oeuvre de Conan Doyle, ainsi que pour cette réplique finale hilarante du Docteur, permettant à l'épisode de reconnaître l'absurdité de cette référence méta, je ne peux qu'adorer ce retour final de Chang.
J'ai vraiment passé tout l'épisode à sourire, que ce soit grâce à Jago et Litefoot, au Docteur et à Leela, ou avec les plans des méchants parfois un peu ridicules mais toujours assumés. C'est globalement très bien écrit, toujours très beau, terriblement saisissant et fun, car plus l'histoire avance, plus cela devient second degré, ce qui est le très bon parti-pris à mon sens pour éviter de tomber dans le cliché.