Three c'est son côté paternaliste qui t'as agacé ? Après les différents Docteurs dans cet épisode sont réduits à des caricatures d'eux-même (surtout One). Et c'est vraiment un épisode du coup dont les choix sont dictés par un cahier des charges et non une intrigue et ça le rends assez chiant sur certains aspects.
Bon courage si tu risque de continuer sur certains arcs classics en tout cas :)
20 ans pour Doctor Who, célébrés comme jamais. The Five Doctors n’est clairement pas un spécial parfait, mais c’est le spécial qu’il fallait à la série à mon sens. Ils sont tous là ! (ou presque)
Tout le début est dingue. C’est du fanservice à tout bout de champs mais tout est fait avec soin. On a vite fait de critiquer l’approche de l’auto-référence mais il faut se rappeler qu’à cette époque sans internet, avec quelques cassettes et romans et avec encore plus d’épisodes perdus, il fallait littéralement engager des personnes pour trouver les références, vérifier la continuité et extraire des archives dans la continuité. Un simple “Oh you’ve redecorated? I don’t like it” qui peut paraître usé aujourd’hui, qui ici fait référence à The Three Doctors, a demandé du boulot derrière.
Il faut comprendre que personne n’avait jamais travaillé sur l’intégralité de la série et c’est d’ailleurs pour cela que les deux seuls scénaristes considérés pour l’épisode (Robert Holmes qui a lâché l’affaire - heureusement vu l’horreur de son scénario sur le papier, et Terrance Dicks, qui est ici scénariste) sont des vétérans qui étaient à l’aise avec la plupart des Docteurs.
Le fait que The Five Doctors existe est une vraie prouesse de base. Et encore aujourd’hui, c’est la réunion la plus grande en termes de personnages et de lore que la série n’ait jamais fait, plus ambitieuse encore que The Day of the Doctor je trouve.
Le début est vraiment bien écrit. Toutes les scènes s’enchaînent à merveille pour nous replonger dans l’ambiance des ères respectives. Il faut saluer à quel point des acteurs qui n’ont pas joué dans la série depuis des années (voire jamais pour Richard Hurndall) se remettent aussi bien dans la peau de leurs personnages. Il y a des répliques méta assez fameuses :
Et plus globalement, toute l’idée de représenter les personnages par des figurines qu’une figure masquée déplace pour former un scénario, c’est extrêmement méta : c’est littéralement la main du scénariste qui place ses pions. Le concept du Time Scoop (du Dorito magique tmtc Koss) pour sortir tout le monde de sa timeline est très malin et moderne - Moffat n’en fera qu’une version actualisée avec le Moment en 2013.
Contrairement à la croyance populaire, je trouve que quasiment chaque réf est méga utile et apporte un truc. K9 avec Sarah Jane, ça canonise le spin-off sur le petit chien en métal, K9 and Compagny, et il n’y aurait clairement jamais eu K9 dans la nouvelle série avec celle sans cela. Le Dalek qui fait un caméo pour les retrouvailles de One et de Susan, contribue totalement à crédibiliser la Death Zone au départ. Idem avec le Yéti de Two.
En moins d’une demi-heure, l’épisode nous assène par tous les côtés et en rajoute une couche avec Gallifrey, les Seigneurs du Temps et le Maître. Si cela avait été un épisode sérial divisé en “parties”, j’aurais sûrement mis 18 à la première.
On sent très vite quelques limites évidentes à l’épisode : la réalisation est faiblarde. Le passage où Sarah Jane glisse sur une pente est tristement célèbre pour être horrible, à raison. A la base, il devait s’agir d’une attaque d’Autons (ce qui aurait vraiment été cool car le Troisième Docteur n’a pas d’ennemi propre dans l’épisode, par rapport au trio Dalek/Yéti/Cybermen pour 1/2/5). Puis il devait s’agir d’une vraie falaise. Et finalement d’un simple bas-côté pété. Le budget est donc techniquement en cause, mais le manque de créativité évidente du réal n’aide pas, qui aurait dû intervenir pour changer la scène. Cela cause beaucoup de tort à Sarah Jane qui méritait beaucoup mieux et qui est quasiment massacrée dans l'épisode...
D’autres plans sont franchement douteux. On a un beau plan “dégustation de sandwich” inutile, des moments où les personnages s’arrêtent dans la plaine, et l’un d’eux voient un truc remarquable pas loin (le TARDIS, les Cybermen…) alors que c’est littéralement dans leur champ de vision depuis des minutes, etc. Tout est malheureusement assez statique, là où il y avait possibilité de s’amuser avec les décors dans la Death Zone (j’irai même jusqu’à dire que ça manque d’une clairière pour diversifier ! Peut-être ont-ils souhaité ne pas être trop ressemblant à The Three Doctors ?)
Ensuite, l’épisode se calme un peu sur la quantité de réfs avec laquelle il nous a assommé au départ et se divise en différentes intrigues selon les Docteurs pour diluer au mieux l’intrigue sans perte de rythme (au départ). J'ai découpé chaque partie sous spoilers pour rendre mon avis plus digeste.
One est une franche réussite. Je trouve que cet épisode contribue énormément à l’héritage de l’ère du premier Docteur dans le reste de la série, la plus vieille et probablement la plus méconnue du public anglais à l’époque. Il faut se rappeler que la grande majorité de son ère (et l’intégralité du run de Susan) n’avaient pas d’éléments basiques tels que le fait que le Docteur soit un alien ou l’existence de Gallifrey. Susan qui reconnaît sa planète par exemple, c’est très bien vu. Le fait que One et Susan retrouvent leur dynamique grand-père/petite fille est aussi cruciale car à des années-lumières de l’esprit de la série à l’heure de la saison 20 : Carol Ann Ford a dû insister pour qu’on rappelle ce lien de sang tabou (car hihihi ça veut dire le Doc se reproduit hihihi) qui a donc failli être décanonisé. Plusieurs procédés qui avaient été utilisés pour Two dans The Three Doctors (qui lui aussi, avait eu un rapport maigre à la mythologie Time Lord) sont utilisés ici avec intelligence.
Le sérial a le bon goût également de mixer très vite One et Susan avec d’autres personnages afin de ne pas garder les réunions QUE pour la fin. L’ultra bonne idée de cette partie de l’épisode, c’est One et Tegan.
(meilleur échange de l'épisode)
C’est pareil avec Susan : c’est vraiment le clash des deux ”ères”, celle où il était de coutume de gambader dans des prairies pendant des heures en se tordant les chevilles sur des cailloux (un élément clairement fait exprès au second degré pour Susan, puisque ça n’impacte pas du tout la suite), par rapport à l’ère de Tegan qui est plus experte dans l’art de se plaindre et de confronter le Docteur. Je caricature un peu l'ère de One, que j'aime beaucoup par ailleurs, mais la différence est bien là :
Tegan plus globalement retrouve son génie d’antan ici. Superbe compagne toujours.
(phrase culte reprise à fond ensuite pour désigner One)
Il s’agit sans aucun doute du meilleur duo typiquement parce qu’il incarne une rencontre inédite et improbable entre deux caractères qui n’iraient pas du tout ensemble (ce que même The Day of the Doctor a un peu loupé à mon sens). La dynamique entre One et Five aussi est très bien rendue. Et j’aime beaucoup le fait que dès 1973 on reconnaisse que One avait son caractère, ses défauts, ses limites d’esprit. Comme quoi, Twice Upon a Time n’a rien inventé, et je suis sûr que ça a fait couler moins d’encre en 1973 qu’en 2017, n'en déplaise aux réacs.
Surtout que Five résume finalement tout en une seule phrase qui pardonne sans cautionner ni manquer de respect, en disant : “on s’adoucit avec l’âge”.
One n’est pourtant pas traîné dans la boue avec cet épisode, au contraire. Il a de bonnes répliques et est montré comme plus vif que tout le monde à la fin pour comprendre ce qu’il se passe, ce qui était le meilleur move possible (Two et Three se livrant une petite guerre d’égo, et Five venant de débarquer).
(belle ref à son premier épisode comme l'a ensuite fait Listen).
Two est de loin le Docteur le plus drôle et celui dont le duo fonctionne le mieux. Lui et le Brigadier sont comme deux copains d’enfance un peu devenus papis, qui se retrouvent ici plongés dans le feu de l’action de la jeunesse et contemplent un peu leurs habitudes passées. Leurs échanges sont extrêmement bien écrits, Patrick Troughton et Nicolas Courtney sont absolument oufs, et globalement tu rigoles à chacune de leurs apparitions car ils se roastent mutuellement.
Sa joute verbale avec Three reprise de The Three Doctors n’est pas mal non plus et fait référence à The Three Doctors :
Ce n’est pas que pure comédie non plus car Two et le Brig illustrent bien je trouve tout un rapport à “l’âge” et au fait de vieillir, qui parcourt tout l’épisode et qui reflète bien l’idée des 20 ans de célébrer le passé de la série.
Ce discours sur le vieillissement est abordé par beaucoup de persos : Two, le Brig, One et Five en parlent tous. Cela renvoie je trouve à Peter Davison qui est de loin le plus jeune des Docteurs, et cela lui donne une place au sein des incarnations justement. Ce n’est peut-être pas une si mauvaise idée d’avoir fait un Docteur plus jeune pour justement le montrer plus doux mais aussi plein de vie ? Ce qui n’en fait pas un Docteur incroyablement réussi, car si le côté “doux” est un succès, je trouve qu’en termes de vivacité et de "plein de vie", Tom Baker l’était bien plus, même fatigué, que Davison sur ses meilleurs jours.
Mais l’intention est plus claire après cette saison. Toute cette jeunesse renvoie aussi au thème de l’immortalité au centre du scénario, certes classique, de The Five Doctors. C’était aussi clairement le thème de la saison à mon sens, avec Omega, la Mara et Mawdryn qui cherchaient tous l’immortalité, maintenant Borusa, et les Éternels qui le sont vraiment. Sans parler du Maître. Je reparlerai un peu du scénario séparément mais même s’il est assez basique, il est loin d'être si simplet et est quand même plutôt cool et riche en lore. Il continue aussi de perpétuer l’idée que les Seigneurs du Temps ne sont pas tout roses.
Un peu comme One, c’est aussi Two qui passe le plus de temps à expliquer la mythologie derrière la Death Zone, la tour de Rassilon, les jeux des Seigneurs du Temps, etc. C’est un très bon point car cela crédibilise à nouveau son passé et son lien avec Gallifrey.
Bref, toujours une furieuse envie de me faire l'ère de ce Docteur que je n'ai jamais vraiment vue. A ce propos, The Five Doctors est un épisode assez cool en ayant quelques "bases" de la série classique et en ne sachant trop vers quelle ère aller ensuite, car il donne un bon aperçu de tout.
Three est sans surprise, le pire, de base étant celui que j’aime le moins. Tu sens tout son paternalisme avec Sarah Jane, la dynamique éclatée que cela constitue (qui tranche radicalement avec son duo excellent avec Tom). Tu sens que Pertwee serre les dents pour avoir accepter de diminuer son salaire pour revenir, tu sens qu’il veut prendre de la place, il vole littéralement une réplique du script à Elisabeth Sladen sur Tom Baker alors que ça n’a aucun sens qu’il sache sa future apparence :
(gros con un peu, non ?)
Ils essayent quand même de lui filer quelques répliques un peu “méta” pour décrire le Docteur en tant que symbole :
Mais même là, on note quand même le changement de “nous” en “je”... pff…
Objectivement Three reste bien dépeint et ce n’est en rien la faute de Five Docs. On lui donne Bessie par exemple (ce qui ne fait que renforcer l’impression d’avoir un Inspecteur Maigret en guise de Docteur je trouve - il fait MARCHE ARRIÈRE pour aller parler au Maître qui est littéralement à 10 mètres de lui, jpp... bref). Après, comme je l’ai déjà évoqué, il lui manque un ennemi phare qui revient à ses côtés. On lui colle à la place un androïde repeint d’Earthshock qui sort tout droit des scènes de bonding de American Horror Story, qui détruit tous les Cybermen en lançant des aiguilles, saute plus ou moins haut selon que l’acteur soit fatigué ou pas, et qu’on peut battre en jouant à 1, 2, 3 soleil. Un ennemi ridicule à souhait, totalement filler, mais au moins inédit, ce qui est rare dans ce spécial, et puis finalement assez représentatif de la diversité de la série je pense. Je l’aime bien en vrai.
Bref, pour finir sur Three, il a tout de même ses bons moments et ses bonnes répliques, lorsque son égo est inclus dans le script, ce qui est déjà un bon point. Pas de quoi me donner envie de regarder son ère, mais cela me semble fidèle.
Four est malheureusement absent au grand regret de tout le monde, Tom Baker le premier. Il s’agit de loin de mon Docteur préféré et son absence reste un manque… mais à bien y réfléchir, aurait-on vraiment voulu d’un Tom Baker en plus dans l’intrigue ? Aurait-on vraiment voulu un Tom Baker qui partage l’écran avec quatre autres Docteurs - dont un qui n’est pas l’original, un pitre, un autre déjà très narcissique et un déjà assez à l’écart et effacé ? Lui qui est déjà un peu "l'original" dans nos coeurs, lui qui faitle pitre mieux que personne et lui qui a déjà une haute estime de soi ?
No offense à tous les autres, mais je ne vois pas comment mon attention aurait pu être portée sur quelqu’un d’autre que lui, et il aurait probablement desservi l’épisode en faisant mieux que tout le monde. La plupart des personnages ici doivent se retenir de parler face à d’autres parfois, et ce n’est juste pas quelque chose que Four ferait.
A noter d’ailleurs que si l’intrigue fait le choix de séparer les Docteurs et de ne les faire se rencontrer qu’à la toute fin, c’était aussi pour une question de lutte d’égo et d’éviter que les acteurs ne commencent à se plaindre de ne pas avoir assez de lignes et à tout réécrire (ce qui n’a pas empêché Jon Pertwee de faire des siennes comme déjà évoqué…).
Il y a tout de même un excellent truc avec Tom Baker, c’est cette idée de bug lors de son transfert, et l’utilisation d’une scène de Shada. Non seulement cela permet de faire apparaître Romana dans le spécial (et autant j’ai parfois été assez dur avec elle, autant en voyant les compagnons qu'on a eu depuis, on ne peut que s’incliner face au charisme qu’elle avait), mais en plus cela laisse toujours de la place au canon de Shada puisque tout le statu quo est conservé. Certains disent qu’il aurait mieux valu ne pas nous rappeler constamment que Tom Baker est “là mais bloqué”, je trouve au contraire que c’est un très bon choix.
Five est à mon sens ici à son meilleur depuis le début de son run. Ce qui est un peu triste car il est malgré tout bien effacé par le charisme de One et Two (et même Three que je n’aime pas reste plutôt imposant). Mais l’épisode fait un très bon move de le séparer vite des autres pour lui donner des choses à faire dans “son” environnement Gallifreyien, très similaire à Ark of Infinity plus tôt dans la saison, avec encore une histoire de traître. Peter Davison joue bien et je trouve sa retenue efficace ici, permettant de laisser transparaître de bonnes répliques :
Il est, contrairement à son habitude, plutôt actif, il a aussi de très très bons dialogues avec le Maître :
C’est aussi d'ailleurs le meilleur épisode d’Anthony Ainley en tant que Maître. Il est plus dans la retenue (relative), souhaite sincèrement aider le Docteur au départ, n’est pas le méchant principal de l’épisode, se fait un peu massacrer pour mon grand plaisir, tout en démontrant son intelligence. Il rencontre quasiment tous les Docteurs, notamment One ce qui était impossible avant et ce qui est assez cool.
Il a un passage absolument POURRAVE (la salle de l’échiquier électrique avec “Pi” comme solution, ce qui n’a aucun foutu sens et qui est ridiculement réalisé), mais c’est plus un problème d’écriture de la péripétie que du personnage.
Globalement Anthony Ainley m’a vraiment plu ici, dans son rapport avec les Time Lords aussi :
Et il était assez drôle par moments :
Il finit par être vexé d’avoir vu son aide refuser et se fait simplement assommer hors de l'histoire.
Bref, la partie Five globalement est une des mieux gérées surtout car contrairement aux trois autres, c'est ce Docteur qui bouge le plus : il lâche ses compagnons, les retrouve, puis va voir le Maître, puis va sur Gallifrey, etc. Il fait vibrer l'intrigue et heureusement qu'il est là.
Bref, les 30-45 premières minutes sont dingues.
Mais ensuite ça met quand même un peu de temps au milieu à s’installer. On comprend vite que l’accès à la Tour de Rassilon va prendre du temps et que ça va être le but ultime de l’épisode. On nous expose les trois entrées : au-dessus, en-dessous, la principale, on comprend que chaque groupe en empruntera une différente et qu’ils ne se rencontreront qu’une fois à l’intérieur (à noter que Two prend les souterrains et finit dans une sorte de huis-clos, Three traverse une sorte de clairière et doit faire un peu d’action à base de cordes, et One prend l’entrée principale où il doit déjouer des pièges à énigmes - le tout pendant que Five essaye de résoudre le complot à Gallifrey et se téléporte directement dans la salle : chaque Docteur se voit attribué un chemin assez représentatif de son ère).
Comme je l’ai déjà évoqué, l’idée d’un jeu de Rassilon est un bel élément méta qui justifie à peu près tout ce que tu veux : la présence des Cybermen, le fait qu’ils trouvent toujours le Docteur facilement, le fait que les personnages débarquent plutôt loin de la Tour, etc. Five dit clairement que l’ensemble sonne comme une gigantesque parade organisé par quelqu’un qui voulait causer du drama avec les personnages, et c’est plutôt malin :
On peut d’ailleurs entendre le thème de la série quand Borusa manipule les figurines et donc, les timelines.
Il y a tout de même un recours aux “[object] of Rassilon” dans le scénario qui devient un vrai running-gag involontaire un peu ridicule. C’était déjà chaud dans The Invasion of Time avec l’écharpe, le sceptre, les chaussettes rouges et jaunes à petit pois de Rassilon, et là c’est pire. Petit listing de tous les artefacts “... de Rassilon” de l’épisode :
Je crois que c’est avoué à demi-mot par le script à ce moment-là :
La partie sur Gallifrey est assez prévisible, vu qu’il y a exactement trois personnages Gallifreyiens on se doute bien vite de qui est le traître. Mais d’une part cela reste toujours sympa de voir cette intrigue dans la série, d’autre part ici tous les personnages étaient déjà connus (on devait même revoir Colin Baker en tant que chef de sécurité à la base si l’acteur avait pu), notamment Borusa qui est apparu 4 fois sous 4 visages différents et qui a connu une évolution à chaque fois, et évolue ici en tant qu’antagoniste principal, ce qui est intéressant. La fin où Flavia veut embrigader le Docteur en tant que Président et où celui-ci fuit ses responsabilités est assez amusante ; et même si je ne suis pas fan du canon Big Finish et univers étendu, le fait que ce soit Flavia, une femme, qui finisse dans les faits à la tête du conseil de Gallifrey, fait gentiment le pont et ouvre bien la porte à Romana qui plus tard, siègera au Conseil.
A noter la petite citation culte "No, not the mind probe".
Le reste se déroule de façon assez classique. On ajoute des Jelly Babies, du reverse the polarity, des caméos de Liz, Jamie, Zoe (en expliquant vite fait la fin de War Games), c’est pas mal (j’aurais aimé du Ian/Barbara aussi ! L'ère de One n’a eu aucun caméo). Les Docteurs se rencontrent enfin.
Ne pas se faire rencontrer les Docs avant qu’il ne reste 20 min, je sais toujours pas si c’est du génie ou une idée de merde, reste que c’est très sympa quand ça arrive, avec le Brigadier également qui fait bien tous les liens entre toutes les ères (c’est ouf ce perso). Les compagnons aussi échangent et on a droit à nouveau à de très bonnes vannes :
Il n’y a guère que Turlough qui ne sert littéralement à rien, mais étant le plus récent, dans un épisode dédié au passé, ça peut se comprendre.
Les Docteurs s’unissent contre Borusa, celui-ci se fait piéger, Rassilon (au look trop ridicule, un faux pas de la réal encore une fois) replonge dans son sommeil et tout le monde rentre chez soi.
La fin manque un peu de folie même si elle est sympathique et établit des choses utilisées par la suite. Tout le thème sur Rassilon qui a souhaité atteindre l’immortalité, c’est encore la preuve d’un épisode dont la cohérence est grandement bonifiée par l’existence de The Timeless Children (tut tut les rageux). Et d’ailleurs, les Cybermen qui accèdent à l’immortalité en extrayant l’ADN du Doc, c’était un pitch du script original “The Six Doctors” par Robert Holmes. Le script en soi aurait sans doute été nul pour plein de raisons, mais l’idée des Cybermen qui accèdent à la régénération est belle et cohérente… et inutile d’aller très loin pour voir ce qui a inspiré Chris Chibnall dans son enfance.
Pour conclure. On dit souvent que la qualité est supérieure à la quantité… mais The Five Doctors vient et te dit : “non, pas quantité, Q U A N T I T É” et tu ne peux que t’incliner.
Certes, contrairement à d’autres spéciaux par la suite comme The Day of the Doctor, qui lui reste bien supérieur, le sérial n’a que faire du futur et se contente de faire une célébration du passé… Il y aura beaucoup de continuité est extraite de cet épisode : Rassilon, les alliances Maître/Cybermen, beaucoup d’extraits vidéos… mais c’est plus dû au statut gagné par l’épisode a posterori, qu’une vraie volonté de l’épisode de préparer la suite. Cela aurait même pu faire une très belle fin de série, avec une superbe réplique de fin.
The Five Doctors est une parenthèse dans le passé, il a été conçu comme un spécial à part entière et il suffit de voir les génériques pour s’en rendre compte : c’est l’arrangement rétro initial de Delia Derbyshire utilisé, qui, sur le générique de fin, “redevient” le générique au synthétiseur actuel de Davison, marquant la fin de la pause nostalgie et le retour aux 80’s. La musique est d’ailleurs plutôt cool dans le sérial, avec un thème principal un peu égyptien qui colle bien à l’ambiance des énigmes dans la pyramide de Rassilon et un thème métallique creux pour les Cybermen (j’ai l’impression qu’il a inspiré le thème d’Akinola par la suite). Comme beaucoup de choses de l’épisode, difficile de savoir pour sûr mais The Five Doctors a indéniablement contribué à façonner l’image de Doctor Who pour ses futurs créateurs.
Et même si l’épisode ne l’avait pas anticipé, le fait qu’il ait influencé autant de choses par la suite reste un énorme plus quand on le regarde aujourd’hui. Je pense qu’on sous-estime la quantité ahurissante de difficultés rencontrées et évitées pour aboutir à ce festival que personne n’aurait imaginé possible quelques années avant. The Five Doctors est un épisode imparfait mais plus qu'important. Et quelle célébration !
Très chouette avis !
Je pense que tu vas te régaler avec Two
Merci ! Je pense aussi, hélas ça n'arrivera pas de sitôt, avec soit Six/Seven soit tout One à voir avant selon la route que j'emprunte ^^