Doctor Who
Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...
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Terminée | Anglaise, GB | 25 minutes |
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique | BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) | 1963 |
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21.19 - Les grottes d'Androzani - Partie 3
The Caves of Androzani (3)
Voir partie 1...
Diffusion originale : 15 mars 1984
Diffusion française :
15 mars 1984
Réalisat.eur.rice.s :
Graeme Harper
Scénariste.s :
Robert Holmes
Guest.s :
Barbara Kinghorn
,
Christopher Gable
,
David Neal
,
Martin Cochrane
,
Maurice Roëves
,
Robert Glenister
,
Roy Holder
,
Colin Baker
,
John Normington
,
Anthony Ainley
Graeme Harper est un bon réalisateur, qui arrive toujours à faire quelques plans justes et qui gère notamment très bien la caméra (pas mal de plans "à l'épaule" ce qui est rare). De plus, il y a un bon montage. Mais contrairement aux meilleurs réalisateurs, ce n’est pas un réal' qui te fait oublier que la série est fauchée. Il la filme comme si elle ne l’était pas. Ce qui donne des épisodes avec, certes, un effet un peu "cinéma" et certaines scènes superbement réussies : le cliffhanger où le Docteur fait crasher le vaisseau dont il est prisonnier, te positionne dans une situation de tension avec juste un cut entre son visage résolu et un écran cathodique. C’est assez impressionnant. Mais en parallèle, ça reste une histoire avec des écrans cathodiques un peu éclatés. Notamment la planque “centrale” de Sharaz Jek. Difficile de suspendre son incrédulité dans ces décors aussi plats, une technologie aussi mal vieillie et peu d'efforts pour changer cela. Mon problème est qu’il n’essaye pas de dépasser le script, en fait.
Idem, il y a un passage absolument horrible où le PDG du conglomérat d’Androzani Major est dans son fauteuil, se fait informer de la survie du Docteur, et tourne régulièrement son fauteuil dos à son interlocuteur, vers le public, pour parler en aparté et dire à haute voix ses pensées et ses soupçons sur le Président. C’est un moment très gênant qui aurait nécessité juste une décision de bon sens : amener l'assistante du PDG dans la pièce, pour lui donner la parole. C'est à nouveau la faute de Graeme Harper, le réal. En effet, l’acteur a mal compris ce qu’il devait faire, et le réal a choisi de garder la scène tel quelle… C’est un détail et une scène qui dure 30 secondes… mais des détails comme cela il y en a des tas, ce qui me laisse vraiment abasourdi face à la réputation de l’épisode.
Cela a, il est vrai, peu d’importance notamment pour le PDG qui a autrement toujours des scènes assez convaincantes. L’assassinat du président du haut de l’ascenseur le moins sécurisé du monde (encore un coup de la réal un peu ratée) est assez violent, et le dialogue qui s’en suit avec son assistante (très bon perso secondaire) est très bien écrit à nouveau, rempli de sous-entendus :
Les dialogues sont parfois un poil prévisible (j’avais dit à haute voix le “it could have been me” avant le personnage), mais cela reste de loin la partie que j’apprécie le plus concernant le peuple d’Androzani, et c’est de la satire plutôt efficace, drôle et glaçante.
J’ai encore des problèmes avec le scénario. Autant en termes de world-building l’épisode est assez cool, autant en écriture pure des péripéties, ça laisse à désirer. Il y a par exemple toute cette histoire de Jek qui avait remplacé le Doc et Péri par des androïdes sans explications. J’étais prêt, comme je l’ai dit dans mon avis précédent, à passer outre, mais voilà que Jek remonte encore à la surface pour recapturer Peri... (passage en mode “Koss”) sauf que ça n’a aucun sens : tu ne peux pas remonter plusieurs kilomètres à la surface - comme précisé sur leur petite map minable - tout seul, sans l’aide de tes androïdes, sans tomber sur aucun garde ou militaire, pénétrer dans la planque de Peri, la droguer, la redescendre en bas. C’est complètement débile, et c’est d’autant plus débile que si tu acceptes qu’il peut faire tout ça, comme je l’ai déjà dit, il aurait alors 1001 façons de faire tout ce qu’il souhaite et de capturer toute l’armée en otage pour faire venir Morgus, par exemple, et assouvir son désir de vengeance.
Son désir de vengeance est franchement répétitif et commence à être lassant. Autant l’acteur et le costume sont toujours dingues, et l’ambiance musicale autour de ce personnage glauque à souhait - il y a une sorte de “sifflement” de serpent malaisant lorsqu’il fait son entrée dans une pièce. Autant en termes d’écriture, ça ne vole pas haut. Il base la moitié de ses actions sur sa vengeance donc, et l’autre moitié sur son obsession maladive pour Peri, qui est franchement peu expliquée, à part “je me sens seul dans ces tunnels”. A nouveau, cela n’a aucun sens : tous les personnages de l’histoire de Doctor Who qui ont passé leur vie à combattre dans des tunnels, auraient dû dépérir sans soleil ou devenir fous. Le fait est que pour les besoins de la fiction, on n’en parle jamais et c’est très bien comme ça. Mais Jek qui en fait sa motivation principale, c’est franchement ennuyant.
Il y a aussi cette histoire d’androïde clone. QUI n’a pas compris que le personnage appelé Salateen en question qui parle au général à la fin, est l’androïde ? C’est si évident et con que le général ne se pose pas la question et déballe tout son plan, alors qu’il vient tout juste d’apprendre l’existence du clone… A nouveau, ce n’est pas un problème franchement dramatique, car de toute façon tout le délire des androïdes est un peu secondaire dans l’épisode, absolument pas développé et n’est là qu’en support. Mais ajouté à plein d’autres choses, cela me sort un peu de l’épisode.
C’est peut-être ça en fait : Androzani manque de constance et apparaît toujours trop décousu. Robert Holmes réalise un patchwork d’idées classiques de Doctor Who : dans cette partie il y a un peu de créature alienne en costume, un peu de satire politique, un peu de délire d’androïde… Mais à force de faire un peu de tous les genres, l’épisode devient trop fouilli, et est à peine plus que la somme de ses parties. C’est probablement une sorte d’hommage à l’ancien Doctor Who, un petit best-of, mais cet hommage arrive sans doute cinq ans trop tard.
Je sais que TOUS les défauts que je peux citer (gros écrans cathodiques qui tranchent avec les plans, personnages qui peuvent se mettre à parler seul pour déballer leur plan, compagne qui fait le yo-yo de la capture, monstre en carton et incohérences de déplacements) étaient monnaie courante par le passé, même dans mes ères préférées comme celle… de Tom Baker avec Robert Holmes, justement. Mais c’était 10 ans avant l’épisode. La série, lors de ses bons épisodes, a évolué depuis, autant dans le visuel, que dans les genres abordés, que dans ses personnages féminins, que dans ses péripéties...
Reste alors l’autre dimension “pot-pourri” de l’épisode, le vrai plus, celui de la tragédie théâtrale. J’ai lu plusieurs fois que Sharaz Jek est inspiré par la créature de Le Fantôme de l'Opéra, un roman, tout comme certaines parties de l'histoire. Cela renforce les parallèles littéraires avec l’épisode. C’est un autre aspect qui élève un peu l’histoire, même si je trouve ça quand même un poil faible, et Robert Holmes a déjà fait ça en mieux : toute son ère se base sur des réinterprétations de mythe, et The Talons of Weng-Chiang aussi avait un ennemi défiguré (et plus réussi).
Quand on additionne un Robert Holmes qui ne cherche pas à innover mais à faire son best-of, une saison en manque de budget et un réalisateur qui ne cherche pas à transcender le script, on obtient malheureusement un épisode qui ne me botte pas des masses.
Bon, tout cela étant dit, il y a quand même, comme je l’ai dit, une bonne qualité : c’est le world-building d’Androzani. Même si c’est moche, on y croit à ces cavernes, à cette guerre civile, à ce trafic armes VS drogues et aux bureaux illuminés de lumièr violette de studio. Attention, quand je dis “on y croit”... On n’y croit pas une seule seconde en tant que vrais lieux physiques (comme je l’ai dit, les déplacements sont pétés et le visuel full studio ne nous transporte pas, tout fait carton et studio). Mais on y croit en termes de concept, de société. C’est quelque chose que Robert Holmes savait déjà faire, dans The Sun Makers par exemple - un épisode supérieur un peu en tout point à celui-ci, ahem, passons.
Il y a aussi toujours une bonne ambiance, les scènes entre Peri et Jek sont assez cool, l’acteur de Jek et Nicola Bryant sont bons. L’acteur de Jek doit être souligné car tout passe par le langage corporel et la voix, et ça fonctionne bien : la tension et le malaise sont palpables. Et Peri est toujours une compagne assez sous-estimée pour ma part. Ici, j’aime beaucoup le fait qu’elle montre un peu de signes de compassion envers Jek malgré sa peur de lui.
Comme je l’ai dit il y a tout de même plusieurs bonnes scènes, du meurtre de l’ascenseur au cliffhanger. Le Docteur est toujours passif et vulnérable au début mais prend bien plus les choses en main sur la fin, ce qui est appréciable. L’intrigue des passeurs d’armes trouve une réelle utilité. Et globalement je suis modérément impliqué dans l’histoire. Il faut saluer le fait que le Docteur n’en a rien à foutre de tout ce qu’il se passe, qu’il ne veut juste que retrouver Péri et se tirer de là. C’est assez original, et c’est du coup d’autant plus fort d’avoir réussi à nous saisir sur le reste du contexte.
C’est donc pas mal, hein. C’est sympathique, toujours bien dialogué, bien rythmé, avec quelques scènes qui restent en tête. Si j’ai consacré autant de mon/mes avis à du listing négatif, c’est car ce n’est pas relatif à ma note, mais relatif à la réputation du sérial. C’est juste sympa, même si très surestimé pour le moment.