Amis du mélodrame, bienvenue.

Honnêtement, je ne comprends pas l'intérêt du flashback qui ouvre l'épisode et qui montre pendant 10 longues minutes ce qu'on connaissait déjà, à savoir le décès d'Anna, la femme enceinte de Suzanne. Mis à part vouloir nous faire pleurer à chaudes larmes (la chanson dépressive de Pierre Lapointe est bien là pour ça), mais aussi dévoiler les circonstances exactes du drame, ce qui en vrai on se fout un peu, et donc expliciter clairement et sans équivoque la culpabilité ressentie par Suzanne et qui la pousse à boire, on aurait pu totalement se passer de cette scène. Au contraire, cela casse quelque chose, car on se dit qu'Anna a vraiment joué de malchance, entre les écouteurs, la porte qui ne s'ouvre pas et le 911 pas réactif, tandis qu'une autre petite voix dans la tête nous souffle qu'elle a, en même temps, fait preuve de beaucoup de sang-froid pour une personne en train de s'étouffer. Au final, ce moment est too much, à la limite du comique involontaire, on arrive donc à un résultat totalement opposé à celui désiré. Mais cela fait deux à trois épisodes que les épisodes commencent par des flashbacks pas hyper pertinents et qui donnent l'impression de faire du remplissage. 

Puis, quelques minutes plus tard, au retour à la timeline normale, j'ai halluciné de voir Suzanne, seulement après une séance d'AA, vaincre sa dépendance, vider les bouteilles dans l'évier et se remettre au sport. J'ai l'impression que la série est bipolaire et alterne gros effets dramatiques et moments solaires, de manière un peu aléatoire, au point que cela commence à me fatiguer. Et dire que je ne suis qu'à la moitié de cette saison me donne envie de tout abandonner.

Empathie a des qualités, mais j'ai de plus en plus du mal à fermer les yeux sur la lourdeur de ses défauts.